Chapitre 15: Surprise génétique
James
Je roulai dans le désert mexicain à vive allure. Il faisait une chaleur étouffante. Il n'y avait pas âme qui vive à des kilomètres. La poussière encrassait la voiture de location. Mes lunettes de soleil me protégeait du soleil haut dans le ciel sans nuage. Cela faisait déjà plusieurs kilomètres que j'avais pas aperçu de maisons, ni de bâtiments en général. J'écoutai de la musique et je tapai en rythme le volant avec mes mains. La végétation se raréfiait au fur et à mesure que j'avançais dans ce désert. Finalement, après encore quelques kilomètres j'entraperçu une vielle bicoque au loin. Je m'approchai de plus en plus vite sur la route vide de circulation. Une silhouette se dessinait au bord de la route ensablée. Elle agitait ses mains. Elle avait peut-être besoin d'aide pensai-je à ce moment-là. Je ralentis l'allure et m'arrêtai à sa hauteur. Elle ressemblai à ces héroïnes de films d'horreur pour adolescents pendant la course poursuite avec le tueur. En effet ces vêtements étaient sales et déchirés. Des hématomes parsemaient sa peau qui n'avait pas du voir le soleil depuis quelques jours. Ses cheveux étaient décoiffés comme si elle s'était battue juste avant que j'arrive. De nombreuses plaies saignaient sur tout son corps. Décontenancé je lui posai une question quelques peu stupide pour la situation:
" Est-ce que vous allez bien?
- Bah non...me répondit-elle en me regardant comme si j'étais un simple d'esprit.
- Désolé, c'était idiot de ma part, m'excusai-je. Qu'est-ce qui vous est arrivé, l'interrogeai-je inquiet.
- On m'a séquestré moi et une amie dans cette maison, et j'ai réussi à m'enfuir mais je ne sais pas où est mon amie. Elle est peut-être toujours ici, commença-t-elle à bredouiller paniquée, en état de choc.
- Calmez-vous, et tout d'abord comment vous vous appelez?
- Je m'appelle Diane Powell, me répondit-elle tout en respirant un coup pour se calmer.
- Et comment s'appelle votre amie qui était séquestré avec vous ici, la questionnai-je pour avoir quelques renseignements.
- Sylvie Macquart.
- Quoi!? m'exclamai-je décontenancé. Vous parlez bien de Sylvie la correctrice qui travaille à New York dans une très grande maison d'édition.
- Oui oui, c'est bien elle. Vous la connaissez?
- Oui je travaille avec elle. Elle corrige mon livre pour ensuite le publier. Vous savez où elle peut être?
- Je ne sais pas du tout, quand le plafond de la maison s'est effondré je me suis évanouie. Puis je me suis réveille seule ici, dans le désert.
- On va tenter de la chercher, la rassurai-je. Et après je vous emmène à l'hôpital le plus proche."
Sur ces mots je coupai le contact, et descendis de ma voiture pour partir à la recherche de Sylvie avec l'aide de Diane, qui était très mal en point. Je lui demandai alors de s'asseoir dans la voiture, elle le pourrait pas tenir encore longtemps sur ses jambes vu l'état dans lequel elle se trouvait. Je gardai les clés de la voiture au cas où toute son histoire n'était qu'un leurre, et je partis chercher la disparue aux alentours de la maison. Je courus dans tous les sens en criant son nom, mais personne ne répondait. J'étais couvert de sueur, à cause de la chaleur. J'aperçus alors un puits et m'y approchai pour savoir s'il y avait de l'eau, j'étais tellement déshydratée. Mais c'est à ce moment-là que j'aperçus un liquide rouge qui coulait sur le sable. Je me dirigeai vers lui et découvris Sylvie, agonisante, baignant dans son sang. J'appelai Diane pour qu'elle puisse venir m'aider. Je sortis mon téléphone, mais, sans étonnement, il n'y avait pas de réseau ici. Diane arriva en courant, et hurla face à l'effroyable spectacle qui s'offrait à elle. Je crus qu'elle allait s'évanouir mais elle se précipita vers nous, et tenta d'arrêter sans succès le sang qui coulait à flot des multiples plaies de son amie. Elle partit en courant alors vers la maison, et revint quelques minutes plus tard, alors que je tentais d'aider Sylvie du mieux que je pouvais, avec une tonne de tissue et commença à faire des garrots, de boucher les blessures. Je l'aidai, puis quand nous finîmes nous la portâmes jusqu'à l'arrière de ma voiture, et nous partîmes en direction de l'hôpital. Alors que la route défilait à une vitesse folle sous la voiture, je pensais aux événements qui m'avaient poussé à venir ici.
Je rentrai chez moi après l'entretien que je venais d'avoir avec Sylvie, la femme qui devait s'occuper de mon livre. J'ouvrai la porte de mon appartement new-yorkais. Je posai mon sac en bandoulière sur la table de salle à manger. Mon appartement n'était pas très spacieux. C'était un deux pièces: une chambre, et un salon qui faisait office de cuisine aussi, mais aussi une salle de bain bien sûr. Il comportait tout ce dont j'avais besoin, pas de surplus inutile, donc pas de décorations, pas de télé à écran plat, pas un dressing avec des centaines de vêtements à l'intérieur. J'appréciais beaucoup mon appartement. Le loyer était assez cher, donc simultanément avec mon métier d'écrivain je travaillais dans une université comme professeur. Ce boulot ne me passionnait pas du tout. Mon rêve était de devenir un écrivain reconnu. Depuis mon enfance j'adorais lire de la littérature: que ce soit des romans, des nouvelles, des poèmes, des pièces de théâtre, ou même des apologues, je lis de tout depuis que j'avais appris à lire. C'était pour cette raison que reposai sur ma table de chevet un livre avec un marque-page à l'intérieur. J'avais un abonnement à la bibliothèque d'à côté qui me permettait ainsi de toujours posséder un livre sur ma table de chevet. Il était déjà tard donc je me douchai, mangeai un petit dîner, et allait me coucher. Je m'endormis après avoir lu une cinquantaine de pages.
Je dormais profondément quand un bruit me réveilla soudainement au plein milieu de la nuit. Je me levai discrètement pour ne pas faire de bruit, et me dirigeai vers mon salon à pas de souris. Je pris d'abord mon téléphone et l'allumai pour éclairer la pièce sombre. Je passai le faisceau de la lumière dans la pièce et aperçu que ma porte d'entrée était entrouverte. Je la fermai avec mes clés, en vérifiant dans le couloir s'il n'y avait pas quelqu'un. Mais personne ne se trouvait dans le couloir. J'allumai toutes les lumières de mon appartement et vérifia rapidement que personne n'y trouvait, et que rien n'y avait été volé. Heureusement rien n'avait été dérobé. Soudain je remarquai mon porte-feuille ouvert sur le plan de travail. Je le prit vivement et lui jetai un coup d'œil. Mon argent s'y trouvait toujours, ainsi que ma carte de crédit. Je me posais des questions tandis que je constatai qu'une carte de fidélité avait disparu. Je fouillai à l'intérieur, mais elle avait bien disparu. Mais pourquoi aurait volé une carte de fidélité pour Burger King me demandai-je curieux. Puis la lumière se fit dans mon esprit et mon visage perdu toutes ses couleurs. Je m'assis tout tremblant sur la seule chaise présente dans la pièce, et pensai aux conséquences que ce vol pourrait perpétrer. Cette carte provenait de mon ancienne vie. Je n'étais pas un criminel avant, ça non, mais cette carte dévoilait un secret que je tenais depuis une vingtaine d'années.
Mon père n'était pas une personne quelconque. En effet, c'était un fils d'un immigré italien qui avait fui la dictature de Mussolini lors de la seconde guerre mondiale, et qui avait débarqué à New York pour bâtir une nouvelle vie loin des horreurs perpétrés en Europe à ce temps-là. Mais pour vivre il s'était lancé dans le trafic de drogue, qui est devenu très vite un cartel très redouté dans la ville. A sa mort, mon père avait hérité de l'affaire familiale. Il a commencé à agrandir l'empire, et il est devenu très connu dans le milieu dans tout le pays. Et pour que l'affaire continue bien au-delà de sa mort, il voulut un héritier mâle. Je fus l'aîné mais à son plus grand malheur j'étais une fille. Les années qui suivirent il réessaya d'avoir des garçons, en vain. Il eut encore sept filles. La famille devint alors nombreuses, mais personne ne pouvait hériter ce ce cartel en raison de ses croyances. Il décida alors que comme il ne pouvait pas avoir d'enfants mâles, il allait transformer une de ses filles en un homme. Et comme j'étais l'aîné, je dus supporter toutes les opérations chirurgicales qui me transformerait en un homme. J'avais alors dix ans. Vous vous demandez sûrement pourquoi j'avais une carte de fidélité Burger King alors. C'était juste une carte que j'avais créé pour rendre hommage à mon ancien moi.
Mais maintenant qu'elle était volé tout le monde allait connaître mon terrible secret. Mon père avait réussi à faire croire qu'il avait gardé un fils caché pendant dix années, de peur qu'il soit blessé par les gangs rivaux. J'ai vécu ainsi normalement les dix années qui suivirent, à part que mon père m'enseignait toutes les techniques du cartel, pour que à sa mort je reprenne les rennes de son entreprise. Mais contre toute attente, quelques jours après avoir fêté mes vingt ans, ma mère accoucha d'un enfant mâle. Mon père alors m'abandonna, et ne s'occupa plus que de son nouvel enfant. Je fus alors viré de ma famille et traité comme un être inhumain. Je continuai alors des études de lettres et devint professeur à l'université. Et c'est ainsi que je me trouvai une passion pour l'écriture.
Je réfléchissais à ce que je pouvais faire, mais toutes mes idées tourbillonnaient dans ma tête, et me faisaient souffrir. Je partis me coucher alors et dormis encore quelques heures, heureusement je commençais pas très tôt ce jour-là. Je me réveillai alors quelques heures plus tard et je fis comme si c'était une journée ordinaire, c'est-à-dire que je pris mon petit-déjeuner comme tous les autres jours de la semaine, me douchai, m'habillai, lus le journal, puis enfin partis à l'université pour assurer mes cours de la journée. Quand je revint chez moi le soir, la porte était déjà ouverte. J'ouvrais la porte brusquement, et m'avançai dans le petit appartement les poings levés au cas où une personne tenterait de m'agresser. A la place, une femme se tenait assisse face à ma table de cuisine et regardait sa montre patiemment. Quand je pénétrai dans son champ de vision, elle le va la tête et me souris telle une hyène avant son prochain repas. Elle se leva, et me tendis sa main, et se présenta:
" Bonjour je m'appelle Rita Greeter. Journaliste dans un très grand magasine hebdomadaire. Je me suis permise de rentrer."
Confus je lui serrai la main qu'elle tenait toujours tendu devant moi, et me demandai pourquoi une journaliste voudrait me gâcher une carrière d'écrivain qui n'avait même pas encore commencé. En effet, je m'étais fait de nombreuses relations dans le milieu, et personne n'était au courant que j'étais transsexuel, et personne ne pouvait savoir comment ils réagiraient à cette annonce. Elle continua à me parler:
" Alors, j'ai appris que vous étiez en train d'écrire un roman policier. De quoi parlera-t-il? Est-ce que le policier qui résoudra l'enquête sera trans comme vous?
- Vous venez de dire quoi, lui balançai-je furieux.
- Je sais qui vous êtes réellement, et vous ne l'assumez pas, je comprends parfaitement. J'ai pris du temps moi aussi à assumer que j'étais une psychotique névrosée, vous savez!
- Ce n'est pas la même chose.
- Vous n'en savez rien. On a beaucoup de points communs vous savez?
- Arrêtez de dire n'importe quoi!
- Vous avez séjourné très longtemps dans un hôpital et moi aussi!
- Je pense que les ressemblances s'arrêtent ici, lui fis-je remarquer. Etes-vous venu ici pour parler de mon livre ou pour toute autre chose, lui demandai-je enragé par cette femme horrible.
- Que vous êtes perspicace dis donc! Vous avez totalement raison. Je suis venue pour autre chose. Je suis ici aujourd'hui pour vous proposer un deal.
- Ah bon. Et quel est ce deal?
- Vous m'aider et je ne dévoile à personne que vous êtes transsexuel!
- Cela dépend du service, lui répondis-je en m'imaginant les pires services possibles.
- Vous tuez Sylvie et votre secret restera un secret.
- Quoi! Vous plaisantez? Je ne vais tuer personne, lui hurlai-je offusqué.
- Oh ce n'est comme si vous vous connaissiez beaucoup Sylvie et toi. De plus, venant d'un cartel de drogue tuer ne doit pas vous être difficile.
- Je ne fais plus parti désormais de ce cartel!
- Vous allez faire ce que je dis sinon votre secret sera révélé à tout le monde!
- Je m'en fous!
- De toute façon ce n'est pas pour toute de suite! Vous recevrez mes instructions par messages. Ah, j'ai failli oublié, dit-elle tout d'un coup. Je vous offre ce cadeau, m'annonça-t-elle en sortant de son sac à main un bocal. Ce sont des testicules de taureau marinés. Ne me remerciez pas!"
Et elle partit. J'étais pétrifié. Je pris le bocal et le jetai par la fenêtre, en vérifiant d'abord que personne ne se trouvait en-dessous. Puis je m'assis sur mon petit canapé et regardai la télévision pour me changer les idées. J'avais peur, très peur.
Mais les instructions n'étaient jamais arrivé, et je m'étais enfui au Mexique sans le dire à personne, mais prétextant une maladie auprès de l'université. J'avais beaucoup d'argent que je dardai au cas où sur mon compte a=en banque. Cet argent m'avait été donné par mon père, pour ne pas que je revienne dans la famille. Je pensai à tous ça pendant que je conduisis en direction de l'hôpital. Après quelques kilomètres, une ville se dessina devant mes yeux, et j'accélérai encore plus. Nous trouvâmes un hôpital une trentaine de minute plus tard. Je me garai dans le parking, pendant que Diane allait alerter le corps médical de l'état de Sylvie, qui reposait inconsciente sur la banquette arrière. Ensuite je la portai jusqu'au hall de l'hôpital, où une équipe de médecins la prit en charge presque immédiatement. L'accueil nous pria ensuite de patienter dans une petite salle d'attente. J'avais vraiment peur pour Sylvie. Pas parce qu'elle était associée à mon livre, mais je remarquai que j'étais profondément soucieux de son état, sans que je puisse dire pourquoi. C'était un sentiment étrange. Diane avait été prise en charge par des médecins aussi. Après une quelques heures d'un silence lourd, Diane revint, avec des vêtements neufs, et propre comme un sou neuf. Elle se dirigea vers moi et m'interrogea:
" Aucune nouvelles de Sylvie?
- Non, aucune pour l'instant. J'ai demandé à l'accueil et à plusieurs infirmières mais en m'a juste répondu qu'elle était toujours aux soins intensifs, en train de se faire opérer.
- C'est horrible. Ma pauvre Sylvie, se lamenta la jeune actrice.
- Je sais.
- Vous êtes quelqu'un de brisé, ça se voit.
- Hein?! m'exclamai-je étonné par cette question qui passait du coq à l'âne.
- Vous n'êtes pas comme les autres. Vous êtes resté patienté pour une jeune femme que vous connaissez à peine, vous m'avez sauvé la vie alors que rien ne vous obligeait. Vous auriez pu continuer votre route, mais non. Vous auriez pu juste m'amener à l'hôpital, mais non! Vous e^tes parti à la recherche de Sylvie, et pourtant vous n'avez pas l'âme d'un héros, je me trompe?
- Pas du tout, ris-je doucement.
- J'aime cette puissance qui émane de vous."
Soudain elle enleva ses vêtements et me sauta dessus.
Je me rhabillai, et réfléchissais à ce qui venait de se passer. Je n'éprouvais pas vraiment de sentiments pour elle, et elle non plus. C'était la peur, l'angoisse, la tristesse, et tous les événements passés qui m'avaient poussé dans ces bras. Je sortis de la salle d'attente pour avoir des nouvelles de Sylvie, quand une porte s'ouvrit brusquement et laissa entrer des urgentistes avec trois corps sur des brancards. Ils commencèrent à crier aux médecins:
" Nous avons trois blessés graves venant de Mexico. Leur hôpital étant inondé nous avons du prendre en charge les victimes. Ils ont été retrouvés sur le toit d'un bâtiment. Il y aurait eu des coups de feu. Un chien a été aussi victime mais on ne s'en ait pas occupé, il chuchota, il était très laid de toute façon. "
Je regardai les corps et soudain je m'aperçus que je reconnaissais le corps d'une des personnes. Diane me rejoint et ajouta, après avoir vu les corps elle aussi:
" Mais je la connais elle! C'est Fatima la reine du ghetto!
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