2 Octobre - Tissage

Une minute de lecture

(Musique d’ambiance : Vianna, In Memoriam. The Army, The Navy)

Imaginez, le temps d’un instant, que vous savez tisser rien que par la pensée. Que se passe-t-il ? Quelle image vous transmet votre esprit à ce moment précis ?

Fermez les yeux, peignez-la dans votre tête. Vous effleurez les fils du bout de vos doigts. De quelle texture sont-ils ? Rêches ? Doux ?

Comment les prenez-vous ? Vous emparez-vous de ces fils tel un conquérant, avec assurance et détermination ? Ou décidez-vous de les saisir délicatement, telles des fleurs que l’on cueillerait pour un être aimé ?

Ça y est, vous les avez en main. L’image de votre tapisserie est plus claire dans vos pensées, plus palpable. Elle guide vos gestes. La trame se dessine sous vos yeux, petit à petit, elle se forme. À votre rythme, vous passez les chaînes à travers elle. Dessus, dessous. Dessous, dessus… Vous tassez, puis répétez le schéma.

Dessous, dessus. Dessous, dessus…

Vos mouvements sont de plus en plus fluides, de plus en plus maîtrisés. La tapisserie prend vie, comme si vos actions la rendaient vivante.

Dessous, dessus. Dessous, dessus… Vous tassez.

L’image que vous souhaitez transmettre vous captive. Comme un appel. Votre attention se focalise sur votre travail.

Dessous, dessus. Dessous, dessus…

Le rythme de votre respiration se cale sur le mouvement de vos mains.

Dessous, dessus. Dessous, dessus… Inspirer, expirer. Inspirer, expirer.

Dessous, dessus. Vous tassez. Inspirer, expirer. Vous prenez une pause.

Dessous, dessus… Inspirer, expirer…

Ça y est, votre labeur semble presque terminé, votre tapisserie a exactement l’apparence que vous recherchiez. Celle que vous aviez fantasmée avant la création. Une bouffée de fierté vous envahit. Vous profitez de cette confiance, elle vous fait du bien. Même si elle reste entre vous et votre œuvre.

Votre tapisserie vous captive de nouveau, vous appelle. Il vous semble cette fois qu’elle vous effleure, comme une parole susurrée à votre oreille. Un léger frisson vous parcourt l’échine, doucement. Vos yeux s’arrêtent sur votre art. Une seconde, vous pourriez presque comprendre ce qu’elle vous murmure. Mais vous vous reprenez. Ce n’était qu’un courant d’air.

N’est-ce pas ?

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