Silhouette gracile aux airs de ballerine,
Féerie et langueur de mouvements gracieux,
Elle a le goût nacré des nuées qu'on dessine
Et la saveur des blés ondulant ses cheveux.

Son parfum enivrant, fluet comme une bulle,
S'évapore aussitôt qu'on croit l'avoir saisi.
Elle court sur un fil, céleste funambule,
Dans les calmes senteurs d'un éclat qui s'enfuit.

Passagère du temps, flâneuse silencieuse ;
La lenteur de ses pas, ce léger bruissement,
Ses fragiles humeurs dans l'aurore brumeuse
Éveillent les sous-bois dans un chant envoûtant.

Un souffle séraphin lui caresse les cuisses,
La brise qui frémit soulève son jupon,
Un tourbillon l'emporte au gré de ses caprices,
Entrouvrant les espoirs d'un délicieux frisson.

Va-t-elle s'échouer, un jour, sa course folle ?
nsaisissable proie dedans ses voiles blancs,
Sylphe désordonné, digne fille d'Eole,
Son père tout puissant et grand maître des vents.