Le feu

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Le reître détela dans la ville dormante.
Après avoir jeté un regard nonchalant,
Il lance de son bras une torche fumante,
Se répand aussitôt un lourd parfum ardent.

Les masures de bois se nourrissent des flammes
Aux premières lueurs de la levée du jour ;
Elles dévorent tout, tant le cœur que les âmes,
L'âcre goût de fumée se propage alentour.

Il est cruel le feu, il déchire et tourmente ;
Quand on croit qu'il se meurt, il repart, obstiné,
Il imprime à jamais une marque cuisante
Dans la ferme brûlée et le corps calciné.

Le village s'embrase et la fureur fait rage,
Le ciel de suie rougeoie et s'étire sans fin
Dans la couleur de sang d'une traînée sauvage
Et le brasier dansant à la robe carmin.

Montent des cris aigus, comme un chien qu'on libère.
« Je suis le Cavalier, l'artisan du chaos !
Fuyez peuple manant, compagnons de misère !
Taisez votre infortune et gardez vos sanglots ! »

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