Equinoxe d'Automne
Instant, si court instant où le soleil culmine,
La terre voyageuse interrompt son chemin ;
S'annonce le printemps et l'automne chemine,
Ils s'avancent, rythmant leur propre va-et-vient.
Nous tous, pauvres humains, autour de notre étoile,
Sur notre axe penchés en simples spectateurs,
Marchons tête levée, et le ciel se dévoile,
Quand la lumière et l'ombre ont les mêmes langueurs,
Unies dans la douceur pour effleurer mon âme.
Et je suis l'inconnue qui ne peut pas dormir
Ni non plus s'éveiller, et c'est bien ça mon drame :
Un rêve suspendu qui ne veut pas finir.
S'il suffisait de boire à la source de vie,
Attendre patiemment l'intransigeant retour
Qui tisse sur son fil une ligne infinie...
Le jour après la nuit, la nuit après le jour,
Ils se suivent, pourtant nul ne prend de distance.
La naissance et la mort, le vieillard et l'enfant,
Le début et la fin ont la même importance,
Car il en est ainsi depuis l'aube d'antan.
L'univers nous promet son équilibre instable,
S'en va et s'en revient en changeant le décor,
Je vois la vie qui passe et c'est inéluctable :
Le début de saison sème sa poudre d'or.

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