Ch. 43

14 minutes de lecture

Pour venir chercher Laura, au pied de son immeuble, Jules a réservé une luxueuse cylindrée avec chauffeur. Ainsi, dès le premier contact, Laura, habillée pour l’occasion d’une robe de soirée noire avec dentelles et ruban, se sent téléportée dans la bulle d’un carrosse feutré, à l’abri de toutes les aspérités coupantes et blessantes de l’existence.

Mais Jules n’a pas pu éviter la présence d’un garde du corps, imposé par son père. Augustin avait toutefois eu le temps de lui expliquer qu’il suffisait de quelques beaux billets pour acheter la discrétion du vigile. Sans attendre, Jules propose un complément financier à sa prestation. Malgré ce geste généreux, il préfère avertir Laura, par un doux murmure contre son oreille, de ne pas traiter de sujets personnels en présence de cet invité indésirable. Laura interprète aussitôt cette confidence comme la preuve d’un rapprochement sensuel. Pourtant, Jules n’a encore eu, jusque-là, aucun geste amoureux à son égard.

– Comment tu me trouves ? finit-elle par lui demander, tant elle ressent le besoin d’être rassurée.

Jules pose son regard sur elle.

– Très belle.

– Moi, je me fais peur. Parce que je me rends compte que je suis en train de tomber amoureuse de toi. La voiture les dépose devant la porte du palace. Jules chausse ses lunettes de soleil. Un groom, en livrée, leur ouvre la porte et les salue en s’inclinant. Il est relayé par une cohorte de serveurs, qui s’empressent de les conduire à la table réservée. Le garde du corps, quant à lui, est attablé, seul, sur une table voisine à l’écart, ce qui permet au jeune couple de retrouver une liberté de parole.

Une fois le menu commandé, Jules se penche vers sa partenaire.

– J’aimerais que tu me dises tout ce que tu sais au sujet de mon frère.

Laura raconte qu’elle avait parfois, pour habitude, de regarder sur le port, les propriétaires dans leurs yachts. C’est là qu’elle avait aperçu Augustin. Éblouie dès le premier échange de regards, elle avait essayé d’obtenir des renseignements à son sujet, d’abord auprès de la capitainerie, puis, sachant qu’il s’agissait du fils des Montvernier, elle avait mené son enquête afin d’approcher ses connaissances et avait, ainsi, obtenu l’adresse de l’appartement de Monaco.

Après avoir relaté ses premières entrevues avec Augustin, Laura raconte comment elle avait été recontactée par ce dernier, jusqu’à évoquer les moments dans le Zephira, la veille de sa disparition.

Jules écoute, le cœur battant. Il a l’impression que son frère ressuscite à travers les propos de la jeune femme et peut-être même à travers ce que lui-même vit avec elle. En étant, d’une certaine façon, à la place de son frère, Augustin renaît en lui, comme si, en cette occasion, tout son être mental et charnel se révélait indissociable de l’identité de son frère disparu.

– C’est moi qui ai voulu partir du yacht, finit par préciser Laura. Quand j’ai appris qu’il ne voulait pas aller plus loin, avec moi, parce qu’il n’avait pas encore rompu avec Ambre, je l’ai mal pris. Je l’ai quitté pour le forcer à prendre une décision. Je sais qu’il n’est pas toujours évident de rompre, que c’est parfois plus facile à dire qu’à faire. J’ai moi-même connu cette situation. Mais maintenant… je suis avec toi. (Elle est soudain saisie d’un doute.) Rassure-moi, tu n’es pas avec quelqu’un en ce moment ?

– Si. Avec toi, répond Jules dans un sourire.

– Tu sais, comme tu es mineur, ce n’est pas moi qui peux, en premier, prendre des initiatives, parce que ça risque d’être mal interprété. On peut prétendre, après, que j’ai cherché à t’influencer dans mon propre intérêt.

– Mais c’est moi qui t’ai fait venir ici.

– Oh… je suis bête de te raconter ça, réalise Laura, en posant une main sur sa tête.

– Pourquoi ?

– Parce que tu es très jeune. C’est normal que tu n’aies pas encore les codes du langage amoureux. Je suis peut-être aussi un peu trop impatiente.

– Je crois surtout que tu as peur. Tu n’as pas pu coucher avec mon frère et tu crains que la situation se répète avec moi.

– Pas faux…

– Si ça peut te rassurer, je sais que mon frère avait l’intention de coucher avec toi.

– C’est vrai ?

– Il me l’avait dit.

– Alors, je suis maudite. Enfin… tout semble si merveilleux, maintenant.

À la fin du dîner, Jules se dirige à la réception, puis fait signe à Laura de le rejoindre. Le garde du corps se lève à son tour et Jules s’inquiète, tout à coup, de le voir saisir une carte de visite à la réception.

Un liftier les fait monter à l’étage.

– Je te rejoins, prévient Jules. Je dois d’abord régler un truc avec le garde du corps.

Quand il retrouve Laura dans la suite, il s’étonne de la voir fureter entre les différentes pièces, à la chasse au moindre indice.

– Il y a un spa avec des éclairages de couleur. Ils nous ont laissé du champagne avec des amuse-bouches. On a aussi des bouquets de roses : elles sont magnifiques. Le lit est immense. Oh ! la vue… J’ai compté les télés, il y en au moins trois, dont une qui fait miroir. Les robinets de la salle de bain sont en or. On entre dans la baignoire comme dans une piscine et on peut écouter et régler la radio en prenant un bain ; on vient de me montrer comment… Il y a des sels de bains de plusieurs couleurs, et même des peignoirs !

Laura est surexcitée par ce qui ne correspond, pour Jules, qu’à la platitude d’un quotidien, comblé par les habituels artifices tape-à-l’œil du luxe et de la technologie.

– Ce n’est pas la peine de tout m’expliquer.

Il se contente, pour sa part, d’un bref inventaire.

– Alors dis-moi par quoi on commence ?

Elle attend de savoir. Mais il la saisit par le poignet et l’entraîne vers le lit, jusqu’à l’obliger à s'asseoir. Laura se laisse, cette fois, surprendre par son audace. Elle songe tout de même lui faire un commentaire sur sa façon un peu directive de procéder, mais se ravise, en s’apercevant de sa manière habile de l’entreprendre. Elle finit par succomber à ses caresses et à la volupté de ses baisers.

Elle le réceptionne, haletant, dans le creux de ses bras nus. Ses yeux brillent de bonheur.

– Tu as été merveilleux. Je n’imaginais même pas… C’est comme un rêve. Tout est si sublime. (Elle passe sa main sur son épaule.) J’espère que tu me proposeras d’autres moments comme celui-là, parce que je crois que je suis déjà complètement accroc.

– Mais tu as encore tout le reste de la nuit.

– Oui, je sais, mais je te parle d’autres rendez-vous… (Elle voit Jules se lever.) Qu’est-ce que tu fais ?

– Je vais dans la salle de bains.

Allongée, languissante, au milieu des draps de satin, elle attend son retour.

Quand il réapparaît, elle redresse la tête, peine à réaliser la situation. Jules est entièrement habillé et chaussé.

– Qu’est-ce que tu fais ? Tu ne t’en vas pas, j’espère…

– Tu as eu ce que tu voulais et moi, j’ai tenu mes promesses. Il saisit sa veste, retire la carte d’ouverture de porte de sa poche.

– Tiens, je te rends ça, je n’en ai plus besoin.

Laura quitte précipitamment le lit et s’agrippe à lui.

– Non, ce n’est pas ce que je veux. Je ne veux pas que ça se termine comme ça. Je t’en prie. Ne me fais pas ça. Ne me laisse pas. Ou alors, laisse-moi au moins une possibilité de te recontacter. Un numéro, un mail, n’importe quoi. Je ne supporterai pas de ne plus te revoir. Je t’en supplie !

Il l’oblige à lâcher prise.

– Mais tu devrais être contente. Tu vas pouvoir le raconter à tout le monde. En plus, cette fois, tu ne seras pas une vantarde, puisque ça s’est vraiment passé.

– Jules ! Non ! hurle-t-elle.

Impassible, il s’éloigne, referme derrière lui la porte.

Le lendemain, en fin de matinée, la cylindrée de luxe avec chauffeur attend devant le portail de la propriété des Blay. Mathilde rejoint Jules sur la banquette arrière.

– Bonjour ma Princesse. (Au chauffeur.) Conduisez-nous à Nice, au Plat d’argent.

– Tu as réservé ? interroge Mathilde.

– Non, mais on va le faire…

Pendant que Jules saisit son smartphone, Mathilde salue le garde du corps, assis sur un siège avant du véhicule à triple rangées de fauteuils.

– Allô ! Bonjour… Jules Montvernier et Mathilde Blay… Nous sommes deux. Pardon, trois avec une table séparée pour le garde du corps. Oui, c’est pour une réservation. Pour aujourd’hui même… nous pouvons être là dans une heure à peu près. Oui, c’est la famille Montvernier que vous connaissez. Vous pouvez me confirmer ? Bon, très bien… nous arrivons. 

Jules raccroche et fixe le regard immobile de son amie. S’ensuit la déflagration d’un fou rire partagé.

– Là, ils doivent être en total état de panique, avise Mathilde en secouant une main.

– J’espère qu’on va lui laisser un souvenir indélébile, anticipe Jules, en regardant filer le paysage à travers la vitre teintée.

Le véhicule ralentit avant de s’arrêter devant la porte du restaurant.

– On va déjà voir comment ils réussissent la première épreuve.

– C’est Tommy en personne qui vient pour l’accueil.

– Bon premier point.

– Bonjour. Qu’est-ce qui me doit l’honneur de votre venue ? interroge Tommy.

– J’invite mon amie à déjeuner et comme on veut faire un tour à Nice…

– La Rotonde, c’est quand même plus dans votre gamme qu’ici.

– On en a ras-le-bol de l’ambiance palace… assure Jules. Ça nous gonfle.

– On veut changer d’air, confirme Mathilde. Manger à la bonne franquette.

– Dans ce cas, bienvenue au Plat d’Argent, annonce Tommy, avec un stress à peine dissimulé. La terrasse, en principe, n’est pas ouverte, mais comme on a beau temps, avec des chauffages en extérieur, près des palmiers, vous n’aurez pas froid. C’est la proposition que je peux vous faire. Sinon, il reste toujours l’option de déjeuner en intérieur.

Jules se tourne vers Mathilde, qui acquiesce pour la terrasse.

Sitôt installés, les adolescents voient revenir vers eux Tommy, portant trois verres de cocktail au curaçao sur un plateau.

– En principe, la vente d’alcool est interdite aux mineurs… Mais là, c’est offert par la maison et les cocktails sont très peu alcoolisés. Je suppose, Monsieur Montvernier, que vous verrez un petit clin d’œil à une anecdote passée. En tout cas, j’ai essayé de reproduire la même recette. Et voici la carte des menus. En vous souhaitant une bonne dégustation.

– Trop fort… murmure Jules, une fois le patron éloigné.

Les images lui reviennent en mémoire : celle d’une altercation provoquée par Augustin, parce qu’on avait fait boire de l’alcool d’un cocktail au petit frère.

– On trinque ?

Jules cogne son verre contre celui de Mathilde puis, se retournant furtivement, le vide dans la terre d’un palmier.

– Tu n’as même pas goûté. Il n’est pas dégueu.

– J’ai apprécié sa couleur. Mais je préfère celle de tes yeux. (Il en vient à s’agiter sur son siège.) Pas très confortables, ces fauteuils. Je vais demander s’ils n’ont pas mieux.

– En effet, tu as raison.

– Il n’y a même pas quelqu’un à qui s’adresser. Lamentable.

Appelé à la rescousse, le garde du corps se lève pour signaler la demande.

L’instant d’après, deux serveurs arrivent en soulevant de lourds fauteuils d’intérieur.

– On est désolés. On a pas mal de monde en salle.

– J’espère, au moins, que vous avez apprécié les cocktails…

– C’était juste correct, commente Mathilde.

– En ce qui me concerne, enchaîne Jules, il faut poser la question au palmier qui est dans mon dos.

Mathilde retient un pouffement.

Un serveur s’approche, remarque la tache humide au pied du palmier et se raidit de consternation. Alors que les deux serveurs s’éloignent, dans un silence embarrassé, Jules les rappelle d’un signe de la main.

– Heps !… J’aimerais bien qu’il y en ait un de vous qui reste sur place, vu qu’on est à l’écart et qu’il est pénible d’aller courir après quelqu’un, quand on a besoin d’un service.

– Entendu, Monsieur Montvernier.

Puis Jules se penche vers Mathilde :

– Dis-moi, est-ce que tu as compris, comme moi, que Tommy ne veut surtout pas qu’on s’installe à l’intérieur ?

– C’est évident. Il était mort de trouille à la seule perspective de nous imaginer dans la salle.

– Dis donc, tu ne trouves pas qu’il fait quand même un peu frisquet ? D’ailleurs, je suis sûr qu’il y a une meilleure ambiance à l’intérieur.

Mathilde réagit par un sourire.

– Tu es sans pitié.

– On a été sans pitié avec Augustin et on a été sans pitié avec moi.

Jules appelle aussitôt un serveur pour qu’on les déplace à l’intérieur. Jules et Mathilde doivent cependant patienter quelques minutes, le temps qu’on leur libère une place.

Ils se rendent à l’entrée de la salle.

– Je rêve, où Tommy cherche à déplacer toute une tablée au milieu de son repas ? interroge Jules.

– Je n’ai jamais vu un truc pareil, souffle Mathilde.

Les convives ne semblent cependant pas déterminés à se laisser amadouer par les arguments du restaurateur.

– C’est un scandale !

– Vous devriez avoir honte de vous comporter ainsi !

La table est toutefois dégagée, pour être ensuite débarrassée.

– Ça risque de nous retomber dessus, redoute Mathilde.

– Tu as raison. Je vais aller parler aux déplacés et leur dire qu’on n’est pas responsables.

Seulement Jules est interpellé par d’autres convives qui cherchent à comprendre ce qu’il se passe.

– Vous ne savez peut-être pas, répond publiquement l’adolescent, il y a des restaurateurs qui vous placent selon votre look. Si vous êtes jeune et que vous présentez bien, on vous installe à des tables où tout le monde vous voit, mais si vous êtes vieux et négligé, on préfère vous mettre dans un coin où vous n’êtes pas très visible. C’est le patron qui m’a expliqué ça.

Des rires fusent.

– Mais vous êtes qui, au juste ? interroge un convive.

– Bon appétit ! élude Jules, en regagnant sa place.

Quelques « bon appétit » arrivent en écho.

Cependant, excité et presque galvanisé par ce public, Jules repart à l’offensive :

– On ne peut pas commander, on n’a pas eu la carte des vins !

– Désolé, il nous est interdit de vous servir du vin.

– Nous avons un majeur avec nous, signale Jules, en indiquant le garde du corps. Allez lui poser la question, si vous préférez.

Finalement, on débouche une bouteille de Saint-Émilion pour les deux adolescents. Jules goûte et affiche une grimace.

– Pas terrible. Reprenez la bouteille, on n’en veut pas.

Pour les repas suivants, Jules et Mathilde feront revenir le serveur pour un plat pas assez chaud ; pour un autre, pas assez saucé ; pour un pain qui n’est pas assez frais.

Une nouvelle vocifération de protestation s’élève dans la salle.

– Non, mais c’est quoi ce système ! Vous avez une table qui mobilise trois serveurs et, pendant ce temps-là, nous autres, on est tous obligés d’attendre !

– C’est vrai, ce n’est pas normal ! se rallie un autre plaignant.

Jules et Mathilde voient revenir Tommy vers eux, mais cette fois le visage crispé par la colère.

Le restaurateur se penche vers Jules, afin de parler sur le ton de la confidence :

– Réponds-moi franco. Tu es venu ici pour foutre la merde.

– Tiens ! on dirait que tu as changé de ton.

– Je sais pourquoi tu m’en veux. C’est parce que, la dernière fois, quand tu es passé, j’ai fait preuve de sincérité, en te disant tout haut ce que l’on pense des gens qui ont du fric.

– C’est à Augustin que tu aurais dû faire preuve de sincérité.

– Il m’estimait… Il appréciait mon aide.

– Enlève ce que tu viens de dire.

– C’est pourtant la vérité.

– Alors que tu le prenais pour ta poule aux œufs d’or. Dis-moi ce qu’il t’a permis d’acheter. Ton restau… Et quoi d’autre ?

– J’ai travaillé pour ta famille. C’est normal d’avoir été payé.

– Augustin te prenait pour un ami ! riposte Jules en serrant les dents.

Il se lève et se tourne vers les autres convives.

– Vous avez le responsable de la situation devant vous ! Il est très attiré par notre argent. C’est pour cette raison qu’il s’occupe en priorité de nous…

– Messieurs, dames, je vous en prie. Ces jeunes sont venus exprès pour nous causer des ennuis. (Il se tourne à nouveau vers Jules et Mathilde.) Maintenant, vous allez dégager d’ici.

– C’est comme ça que tu nous parles ! réagit Mathilde. Tu vas voir la note et le commentaire qu’on va te laisser.

– Mais de qui il s’agit ? interroge à nouveau un convive.

– Ils sont des familles Montvernier et Blay, dévoile un serveur. Les magnats…

– Oh pétard !

S’ensuit un long bruissement de murmures à travers la salle.

– Si nous sommes ici, poursuit Jules, à voix haute, c’est parce que le patron de ce restaurant a voulu profiter de notre âge, pour nous manipuler. Vous devez deviner pourquoi. (Quelques rires.) Et maintenant qu’on réagit mal, il veut nous jeter dehors avant la fin du repas.

– Ce n’est pas normal, pour un restaurateur, de se comporter ainsi ! déclame un attablé.

– Sale menteur, maugrée Tommy à voix basse.

– Mais non, ce n’est pas moi. C’est le fantôme d’Augustin qui parle… (Puis Jules reprend d'une voix forte.) Cependant, pour vous permettre de finir plus joyeusement votre déjeuner, et comme on est aussi, malgré nous, responsables de la situation, je m’engage, au nom de la famille Montvernier, à régler la note de tous les repas de cette salle.

Des clameurs et applaudissements accompagnent les propos de Jules qui, calmement, rejoint sa place.

Jusqu’à la fin du déjeuner, les deux adolescents se verront exposés aux regards reconnaissants et compatissants des convives. Deux photographes de presse qui déboulent, après une entrée en force, ajoutent un nouvel effet de sidération à l’événement. C’est la cerise sur le gâteau du dessert. Jules et Mathilde sont photographiés, côte à côte, serrant les mains des invités qui les remercient et les félicitent.

Non sans peine, ils s’extirpent du cordon de leurs nouveaux admirateurs, parviennent à laisser le garde du corps dans le véhicule et gagnent, tous deux, les galets de la plage.

– Tu as été au top ! complimente Mathilde en fixant l’horizon marin. Je ne te croyais pas capable d’avoir un tel cran.

– Moi non plus. Mais c’est Augustin qui m’a donné sa force. Au passage, je te remercie d’avoir accepté le deal.

– C’est normal… Je suis ton amie.

Mathilde s’interrompt. Son téléphone sonne. Jules la voit ensuite lâcher un cri et se tourner vers lui, le regard noir de colère.

– C’est vrai que tu as couché avec Laura ?

Il lève vers elle un regard inquiet.

– C’est ma mère qui vient d’appeler, enchaîne-t-elle. Elle leur a tout détaillé ! Tu as été dans un palace, avec l’argent qu’elle t’a rendu. Dis-moi que ce n’est pas vrai ! Plusieurs fois, elle a appelé mes parents. Elle essaye de trouver des solutions pour te revoir.

– Calme-toi, je vais t’expliquer.

Il tente de lui saisir les bras, mais elle les retire d’un geste vif.

– M’expliquer quoi ? Que tu as oublié le comportement odieux qu’elle a eu avec nous, le chantage qu’elle t’a fait !

– J’ai pas couché avec elle. Je l’ai baisée.

– Oh punaise ! Tu avoues, en plus. Et comment tu sors ça !

– C’était pour me venger ! Pareil qu’avec Tommy. (Il voit son amie essuyer ses larmes sur un revers de manche.) Je ne voulais pas te faire de la peine, à toi. C’est à elle, que j’en fais.

– Arrête !

– Je ne crois vraiment pas que tu aimerais être à sa place.

– C’est à ta place à toi, que je n’aimerais pas être ! Comment tu as pu te rabaisser à une chose pareille ? (Elle s’avance vers lui.) Je ne veux plus te voir. Rentre sans moi. Je vais appeler ma mère pour qu’elle vienne me chercher. Va-t-en !

– Non, je ne te laisserai pas !

– Dégage, je te dis !

– Mais bordel ! Tu n’as rien compris !

Effectuant un demi-tour, Jules quitte la plage d’un pas rageur.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire JEMA66 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0