Partie 1
Je soupire en me regardant dans la glace, je n'ai pas envie de le faire, de me marier avec un homme que je ne connais pas et surtout le fils de l'homme qui a détruit sans pitié autant de mes frères. Mais je n'ai pas vraiment le choix, je dois le faire pour les autres, pour que nous ne soyons pas tous passés au fil de l'épée.
Je me recule pour mieux m'observer dans le miroir, comme tous ceux de mon peuple, j'ai la peau aussi noire que de l'encre, avec des oreilles félines sur la tête, des crocs dans la bouche et des griffes à la place des ongles. J'ai même une queue couverte de poils, tout comme mes oreilles, de la même couleur que ma peau qui se balance doucement dans mon dos. Je fais partie des Astar, ce qui signifie « enfant félin ». J'ai des cheveux lisses et bleus foncés qui m'arrivent aux épaules comme presque tous ceux de mon espèce. J'ai même les pupilles fendues mais contrairement aux autres qui ont l'iris soit dorée soit verte, pour ma part elle est d'un bleu très clair, mais tout son bord est bleu sombre.
J'ai toujours eu un visage fin et doux, je pourrais facilement me faire passer pour une fille si je le voulais. J'ai un corps suffisamment svelte et souple pour me battre, car même si je ne suis pas un guerrier je sais me défendre et manier différentes armes. Mais cela ne me servira à rien ici, après tout je vais devenir l'époux du fils du Roi des Istyar, c'est ainsi qu'ils s'appellent. Je trouve ça assez amusant car dans notre langue cela veut dire « Homme mauvais » et je trouve que ça leur va très bien :
- Vous êtes prêt monsieur ? demande une voix dans mon dos.
Je me retourne et me retrouve nez à nez avec un petit homme boudiné à lunettes qui porte un costume de serviteur. Il essaie de ne pas s'attarder sur mes oreilles et ma queue. Je trouve ça amusant de voir leur tête quand les Istyar me voient pour la première fois. Je vois la peur et la crainte dans leurs yeux et ça me plaît. Je ne suis pas du genre à aimer inspirer la terreur, mais j'aime la voir dans le regard de ceux qui nous ont presque tout pris :
- Oui oui j'arrive, dégage maintenant ! je lance agressivement.
Le pauvre homme part sans demander son reste, quoi ? Je ne vais pas en plus être gentil avec lui !
Je fais la grimace en regardant la tenue dont on m'a affublé pour le mariage. Un pantalon et une chemise de soie blanche avec des ornements en or. J'ai refusé qu'ils touchent à mes cheveux car je les aime comme ils sont. J'ai aussi des bottes en cuir blanc.
Je regarde ensuite la chambre dans laquelle ils m'ont mis. C'es
t une grande pièce aux murs pourpres avec un lustre au plafond. Il y a un grand lit contre un mur et une immense armoire juste en face. Près de l'armoire il y a une porte qui conduit dans ma salle de bain. Je ne voulais pas d'une aussi grande chambre, moi qui suis habitué à dormir dans de petits espaces ou à même le sol ça me semblait trop. Mais c'était soit ça soit je partageais la chambre du prince et ça c'est hors de question.
De toute manière même après le mariage je n'irais pas dormir avec lui et il peut toujours rêver pour que j'accepte de coucher avec lui.
Je n'ai pas envie de sortir, je veux surtout rentrer chez moi, mais je ne peux pas et ça me donne des envies de meurtres.
Je me décide finalement à sortir de la pièce, le petit homme m'attend derrière la porte et quand il me voit il se met en marche. Je le suis sans rien dire, les couloirs du palais son vides, j'imagine que tous les serviteurs sont dans la salle principale pour le mariage ou en train de terminer de préparer le repas.
Nous traversons quelques galeries richement décorées avant d'arriver dans la salle du trône. Comme je m'y attendais elle est remplie par les nobles qui lèchent les bottes de la famille royale. Il y a des décorations de dentelles partout sur les murs et les invités sont séparés en deux par une allée avec un tapis rouge qui mène au trône. D'ailleurs le roi et le prince m'y attendent. Le premier est musclé et épais, avec un beau costume de cérémonie. Ses cheveux coupés très courts sont tout aussi gris que sa barbe et ses yeux noirs me fixent de manière dérangeante. Le prince quant à lui est svelte et fin. Ses cheveux lui arrivent aux épaules, ils sont lisses et blonds et ses yeux d'un violet intense. Il porte le même costume que moi.
Au moins il est assez beau, c'est toujours ça de bien.
Je vais le rejoindre et le mariage commence, nous échangeons nos vœux. J'ai l'impression d'être dans un brouillard, comme si mon esprit est déconnecté de la réalité et que mon corps agit par automatisme.
Après l'union vient le banquet, on nous sert des plats succulents, au moins ils font de la bonne cuisine. Je finis par revenir enfin à la réalité. Je n'ai parlé à personne, de toute manière aucun d'eux ne me prête attention, ce qui m'arrange car je n'ai pas envie de leur faire la conversation. Je me sens seul, aucun des miens n'a pu m'accompagner et ils me manquent beaucoup. Finalement je finis par m'éclipser en milieu de soirée, je n'ai plus envie de rester avec eux.
Je me rends donc dans ma chambre et c'est avec soulagement que j'enlève ce costume qui me tient terriblement chaud et je me laisse ensuite tomber sur mon lit en soupirant. Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? Je ne pourrais plus rentrer chez moi et je suis obligé de rester ici sans personne, tout seul. Cette idée me fait froid dans le dos, chez moi nous grandissons entourer de gens, nous ne sommes jamais seuls et me retrouver ainsi sans personne que je connais est tout simplement horrible :
- Ça ne se fait pas de se sauver quand on est l'invité d'honneur, lâche une voix douce.
Je sursaute, je ne l'ai pas entendu arriver mais je reconnais sa voix. Je me redresse et regarde le prince, enfin mon « mari » maintenant :
- Qu'est-ce que tu me veux ? Laisse-moi tranquille, je lâche avec amertume.
- Écoute, on ne va jamais s'en sortir si on arrive pas à s'entendre un minimum.
Je sens la colère monter en entendant ses mots, je me lève en serrant les poings et l'envie de le tuer se fait très forte :
- Oh vraiment ? Et bien écoute, le jour où quelqu'un envahira ton pays, tuera des centaines de tes amis et te forcera à épouser son fils, Là je pourrais peut-être envisager de faire des efforts ! Mais en attendant je ne veux pas te voir c'est clair ? Je suis peut-être ton mari mais rien ne m'oblige à me montrer doux et obéissant avec toi sale Humyr ! Dégage !
Il n'a pas l'air ébranlé par mes paroles et il se contente de me regarder avec des yeux remplis de compassion. Je n'en veux pas, je n'ai pas besoin !
- Que veut dire « Humyr » ? demande-t-il sans bouger d'un pouce.
- Pourquoi je te le dirais ? Tu t'en fiches de toute manière.
- Non, qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Je lui lance un regard mauvais, il ose me demander ça ? Très bien, je vais lui dire pourquoi je pense ça :
- Comment je m'appelle ? je lâche froidement.
Il est surpris par ma question, mais je vois qu'il comprend où je voulais en venir. Il s'en fiche tellement de moi qu'il n'a même pas pris le temps de connaître mon prénom :
- Alors comment je m'appelle prince Damian ? je répète.
Mon interlocuteur semble encore plus étonné par le fait que je sache son prénom. Moi contrairement à lui j'ai daigné me renseigner sur lui avant de l'épouser. Bon je n'ai pas poussé la recherche mais au moins je connais son nom, ce qui est quand même le minimum. Je vois à ses yeux que j'ai gagnés et surtout qu'il se sent coupable. Je sais que je ne devrais pas mais ça me fait plaisir de le faire se sentir mal :
- C'est vrai tu as raison. Je ne me suis pas occupé de toi alors que nous allons sans doute passer le reste de notre vie ensemble. Je suis désolé, comment t'appelles-tu ?
Il espère vraiment que je vais lui répondre ? Que je vais lui faciliter autant la tâche ? J'ai envie de refuser, de l'envoyer se faire voir... Mais je vois un vrai regret dans ses yeux. Est-ce qu'il s'en veut vraiment ou est-ce qu'il fait semblant ? J'hésite un peu, mais je décide de lui laisser une petite chance, après tout peut-être qu'il regrette réellement ?
- Je m'appelle Eweïn et Humyr veut dire « homme mauvais ». Tu es content ? Maintenant laisse-moi tranquille !
Il a l'air blessé en apprenant ce que je viens de lui dire, mais je m'en fiche, après tout c'est eux qui nous ont fait du mal, pas nous. Il sort sans rien dire de plus et je soupire en me laissant de nouveau tomber sur mon lit. Je suis fatigué et je ne tarde pas à m'endormir.
Je me réveille le lendemain en sursaut. J'ai froid, anormalement froid, nous sommes pourtant en Été. Je me redresse dans mon lit et un long frisson glacé me parcourt de la tête aux pieds. J'ai la sensation d'être observé, mais pourtant il n'y a personne dans ma chambre :
- Il y a quelqu'un ? je demande même si je connais la réponse.
Tout à coup tout disparaît, le froid et la sensation. La chaleur du matin envahit peu à peu la pièce. Est-ce que j'ai rêvé ? Je me frotte les yeux pour être certain que je ne suis pas dans un rêve et ensuite je me lève. Je me rends dans la salle de bain aux murs et au sol de marbre blanc. Il y a une baignoire creusée à même le sol remplie d'eau chaude. Les serviteurs ont sans doute dû venir la préparer pour moi. Ils sont doués pour la discrétion je n'ai rien entendu.
J'enlève mon pyjama, c'est à dire mon sous vêtement et je me plonge dans l'eau en ronronnant de bonheur. Ça fait du bien et l'eau chaude ne tarde pas à détendre chacun de mes muscles. Je me laisse aller dans le bien être en fermant les yeux. Je reste un petit moment comme ça et quand je sens que l'eau commence à refroidir je me dépêche de me décrasser. Je sors ensuite du bain avant de me sécher et mettre des vêtements de rechange, c'est à dire une simple chemise bleue et un pantalon blanc avec des bottes.
Je sors ensuite de ma chambre, la plupart des serviteurs sont déjà au travail dans le palais, tous vaquent à leurs occupations quotidiennes et ils évitent soigneusement de me regarder. Je leur fais peur, tant mieux, comme ça ils ne me posent pas de questions.
Je vais dans l'immense salle à manger du palais où un petit déjeuner se trouve jusqu'à dix heures du matin avant d'être débarrassé et je sais que j'ai encore au moins une heure devant moi pour manger. Je meurs de faim et surtout je prie pour ne pas y trouver le prince ou le roi.
Je passe les portes de la salle et je regarde l'immense table sur laquelle trône des centaines de petits pains, de viennoiseries et de quoi se régaler. Au moins ils ont une bonne cuisine, c'est toujours ça de gagné.
Malheureusement pour moi le roi se trouve à table avec son fils et je retiens mon souffle, je n'avais pas envie de les voir mais bon.
Je m'approche avant de faire une courbette tout en lâchant froidement mais poliment :
- Bonjour votre Altesse... Prince Damian.
Je lance un regard mauvais à mon « mari » avant d'aller m'asseoir en face d'eux et de commencer à manger. Mon dieu que c'est bon et surtout, que ça fait du bien de manger :
- Alors comment as-tu trouvé ton mariage Eweïn ? demande le roi de sa voix rauque et dur.
J'ai bien envie de l'envoyer promener, mais je ne veux pas qu'il s'en prenne aux miens, même si techniquement il n'a plus besoin de le faire puisque nous sommes unifiés. Je décide cependant de rester poli :
- Il était très... réussi Majesté.
Je n'en pense pas un mot, cependant je n'ai pas envie de le contrarier et je me remets ensuite à manger :
- Alors comme ça tu n'as pas passé la nuit avec mon fils ? Je pensais que tu aurais envie d'avoir une belle nuit de noce avec ton époux.
- Disons que je n'ai pas pour habitude de passer mes nuits dans le lit de personne que je ne connais pas. Mais peut-être que quand je serai plus proche de lui je dormirais dans son lit, je réponds aussi doucement que possible sans cracher mon dégoût.
Le roi ne répond pas et il termine son assiette avant de se lever et partir, me laissant seul avec le prince :
- Je te dégoûte autant que ça ? demande-t-il en me regardant.
- Vous me dégoûtez tous, et sache qu'il n'est pas question que je passe la moindre nuit dans tes bras.
Damian ne semble pas offusqué par ma réponse, il a juste l'air triste et il se lève pour partir. Je le regarde faire avec méfiance avant de terminer de manger. Je retourne ensuite dans ma chambre pour me laver les dents et une fois fait, je ne sais pas trop quoi faire maintenant. Quels sont les devoirs de l'époux d'un prince ? Je n'ai personne pour me le dire et je décide donc que puisque personne ne m'a donné de tâche, autant en profiter un peu non ? J'ai envie d'aller faire une balade dans la forêt qui se trouve derrière le palais. J'ai bien envie de prendre forme animale tout de suite histoire de faire peur aux habitants du palais. Cependant cela risque d'être handicapant pour passer les portes.
Je sors donc de ma chambre avant de me diriger vers l'arrière du palais. Je sors du bâtiment et me dirige vers une grande porte en bois enfoncée dans la muraille qui entoure l'édifice. Deux gardes sont en poste et ils s'inclinent en me voyant :
- Que pouvons-nous faire pour vous prince ?
- J'aimerais aller dans la forêt, je réponds froidement.
Ils me regardent, visiblement surpris par ma requête et ensuite ils se regardent entre eux avant de finalement reporter leur attention sur moi :
- C'est que... comment dire, la forêt est dangereuse pour une personne seule, vous devriez prendre un garde du corps pour vous accompagner.
Je me retiens pour les gifler, ils sont stupides ou quoi ? Je SUIS un animal et un prédateur en plus, que peut-il m'arriver dans la forêt franchement ? C'est un territoire que je connais bien puisque j'y ai vécu toute ma vie :
- Écoutez-moi bien bande de boîtes de conserves, je suis un enfant du Dieu Anima. Je suis à moitié animal alors la chose la plus dangereuse de cette forêt c'est moi et si vous ne m'ouvrez pas immédiatement cette porte je vous fais bouffer vos casques est-ce que c'est clair ?!
Ils déglutissent avant d'ouvrir rapidement la porte sans demander leurs restes. Oui je sais ce n'est pas gentil de leur faire peur mais franchement je déteste qu'on m'empêche d'aller me dégourdir les pattes.
Je m'avance dans le havre de paix qu'est la verdure de l'endroit, j'entends la porte se refermer derrière moi. Les arbres sont immenses, avec des feuilles d'un vert éblouissant tout comme l'herbe et leur feuillage conserve la fraîcheur de la nuit.
Je me déshabille et pose mes vêtements dans le creux d'un arbre histoire que personne ne me les pique si quelqu'un passe par ici. Puis je me transforme en un énorme chat totalement noir. Je crois qu'ici ils appellent ça une Panthère.
Je m'étire histoire de réveiller un peu mes muscles et je dois admettre que ça fait beaucoup de bien. J'entends, je sens et je vois les petits animaux de la forêt, la vie qui la parcourt. Je m'élance pour courir entre les arbres et les buissons. Je slalome entre les arbres. J'ai l'impression d'être libre, vivant, de pouvoir aller où bon me semble. D'ailleurs je pourrais le faire, je suis hors du palais, si je m'enfuis ils mettront du temps avant de le comprendre. Je pourrais aller où je veux, rentrer chez moi... Mais je ne peux pas, si je fais ça le roi décimera mon peuple et je refuse d'être responsable de ça.
Je cours pendant un long moment avant de finalement m'arrêter près d'un ruisseau. Je me penche pour boire et l'eau fraîche coule dans ma gorge et calme ma soif. J'entre ensuite dans l'eau et entreprends de me laver à coup de patte pour retirer la sueur de mon pelage avant de sortir et m'allonger dans l'herbe au soleil pour sécher.
D'ailleurs je me sens tellement bien que je m'endors sans demander mon reste.
***
Lorsque j'ouvre les yeux, le décor autour de moi a changé. Je suis dans une large salle haute de plafond. Les murs sont couverts de fresques représentant l'évolution de notre espèce au fil des siècles. Tout au fond de la salle se trouve l'autel sur lequel nous faisons nos prières, un autel en bois avec une statue en métal de notre Dieu Anima. Toute la salle est éclairée par des torches enflammées pendues aux murs :
- Te voilà enfin mon enfant, lâche une voix chaude et douce.
Je sursaute et me tourne vers la source de la voix, il s'agit d'un homme qui ressemble fort à la statue de l'autel. Il est grand, avec une peau couverte de fourrure blanche, de longs cheveux lisses et noirs et des yeux dorés aux pupilles fendues. Son visage est doux mais sévère et sa carrure est imposante. Il ne porte qu'un pagne en tissu et son corps est couvert de tatouages dont je ne comprends pas la signification :
- Vous êtes Anima ? je demande timidement.
Il sourit et s'approche de moi avant de me prendre dans ses bras. Je ne pense même pas à me débattre, je me sens en sécurité contre lui et je sais qu'il ne me fera jamais de mal, après tout je fais partie de ses enfants :
- Tout à fait, il est rare que l'un de vous voie mon apparence réelle. Je suis venu te parler et surtout te mettre en garde.
- En garde contre quoi ?
J'ai envie de lever la tête pour le regarder, mais il me caresse les cheveux et je me sens tellement bien que je n'ai pas envie de bouger d'un pouce :
- Le roi des Istyar, tu dois te méfier de lui, il est possédé par une créature maléfique qui cherche à étendre son pouvoir sur le monde. Tu vas devoir l'éliminer.
Malgré mon envie de rester collé contre lui, je me recule et le regarde, totalement perdu :
- Moi ? Mais comment voulez-vous que j'y arrive, et puis comment a-t-il pu se faire posséder et qui est la créature qui est en lui ? Et pourquoi c'est moi qui dois le tuer ? je demande en déglutissant.
Je risque de finir pendu si j'ose lever la main sur le roi, et je sais que le prince ne me viendra jamais en aide :
- Je ne sais pas comment c'est arrivé, mais ce que je peux te dire c'est que c'est un être dangereux et maléfique très ancien qui veut reprendre le contrôle du monde. Et seul toi peux le faire parce que tu es le plus proche de lui. Si tu la laisses faire, non seulement elle finira par détruire notre peuple, mais elle continuera son massacre.
- Mais, le roi a signé un traité de paix avec le nôtre, je lâche pour essayer de le contredire.
- Ce n'est qu'un leurre, il lui laisse croire à votre souverain qu'il a évité le pire et la créature frappera quand il s'y attendra le moins.
Je ne peux pas y croire, alors j'ai fait tout ça pour rien ? J'ai sacrifié ma liberté, mon bonheur et mon avenir pour du vent ? Je refuse de laisser passer ça ! Je refuse de laisser mon peuple se faire exterminer :
- Très bien, comment je dois faire pour le tuer ? je demande avec détermination.
- Tu dois sceller l'esprit maléfique dans le roi, ainsi il sera lié à son corps et quand tu tueras le roi tu l'élimineras aussi. Si tu ne le lies pas au corps, quand le roi mourra l'esprit prendra possession du prince afin de continuer son massacre. Je vais mettre un sceau sur ta main, ensuite il te suffira de le poser sur le front du roi pour qu'il fonctionne. Tu as tout compris ?
Je hoche la tête et il prend ma main droite dans la sienne. Je sens une douce chaleur l'envahir et une vive lumière l'entoure avant de disparaître :
- Voilà, va maintenant et accomplis ta mission.
Sa main dépose une tendre caresse sur ma joue avant que tout ne devienne flou et sombre.
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