Chapitre 2 : Le neuvième passager (première partie)

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 Le service ferroviaire entre l'Angleterre et la France est lui aussi très différent dans ce monde, en effet, il y a bien un tunnel passant sous l'eau reliant Folkestone à Calais, mais la différence est que les wagons ne sont pas « tirés » par une locomotive, mais bien « poussés » par le vent. Donc entre ces deux villes il y a deux énormes tubes, un pour chaque sens, les wagons sont installés sur le départ et une fois les huit passagers à l’intérieur, un énorme ventilateur se met en route, le vent s’engouffre dans un soupirail à l’arrière du wagon et active un moulin qui alimente le moteur à vent. Huit passagers par wagon ? C'est bien cela, les wagons ne sont pas des alignements de banquette mais des petits salons aménagés et donnant tout le confort possible lors de la traversée, quarante kilomètres, il fallait compter deux heures de trajet, et donc pouvoir être le plus à l'aise possible, plateaux repas, mini bar, juke-box, tout était pensé pour le bien être, et de plus comme c'est un service public, les services ferroviaires étaient gratuits. Seul les petits baguages étaient permis dans les wagons, tout ce qui était volumineux était acheminé vers Old-York (oui, quand ils ont découvert les Amériques et baptisés leur ville, la grosse pomme à pris le nom de York et non pas New-York, et la ville portuaire d'Angleterre à pris le nom de Old-York, mais ça ce sera pour une autre histoire.), de là, les baguages passent la mer en bateau vers Bruges, puis la société de transport et de livraison Didier-Henrie-Lemaire, livre directement à domicile.

 Bon, bref de bavardage, si vous voulez d'autre renseignements ou approfondir vos connaissances de ce monde, n’hésitez pas à laisser un commentaire, et si nous commencions notre histoire du « neuvième passager ».

 Monsieur Marcel, n'est pas fossoyeur, il est responsable des embarcations du Wagon Nostromo, son travail consiste à noter les nom des passagers et leur nombre puis de les envoyer à Calais pour qu'à l'arrivée le nombre de sortant soit égal au nombre d'entrant et les noms identiques. Certes ce fut un travail paisible, mais un travail est un travail, de plus, pour des hommes comme monsieur Marcel, qui depuis peut apprend le saxophone, et qui pour signaler le départ imminent des wagons, joue de cet instrument, enchaînant toute la journée, répétition ou solo enjoué.

 - Bon voyage Monsieur Foulister, dit un monsieur Marcel d'excellente humeur.

 Monsieur Foulister, était un petit homme dégarni, un peu rond et toujours coiffé d'un melon. Il portait un costume Brun foncé de très bonne facture et était connu de tout le monde, habitué au champ de course de hérisson, sport ayant une très grande renommée dans ce monde.

Nombre de passager un.


 - Bienvenue à bord Messieurs. Monsieur Marcel, un grand sourire aux lèvres accompagna ses paroles par un petit bond de moustache.

 Deux hommes en costume modeste entrèrent dans le wagon, leur coiffure et leur moustache étaient impeccables si bien qu'elles trahissaient leur profession de policier. Policiers venus en Angleterre pour enquêter sur le double vol d'une peinture représentant une machine à café. Ils étaient tous deux de la brigade Européenne, vu que le premier vol avait eu lieu à Paris, puis le second à Londres et tous perpétrés par une seule et même personne, Seth Ambroise, personnage complètement inconnu de tous services, policiers ou administratifs, il y avait encore deux semaines, et tout d'un coup deux vols, tous deux emplis de mystère. Les journaux commençaient à suivre cet individu de très très près, pour nos deux agents ici présent trop près. Le plus vieux des deux avait une bonne grande cinquantaine et se réjouissait de prendre sa pension au Canada, il avait les tempes grisonnantes et se faisait appeler inspecteur Stouward, vous l'aurez deviné, il était Suisse. Le Second, donc le plus jeune, n'avait pas vingt ans, avait un visage juvénile, il était joyeux et fier d’enquêter auprès d'une légende comme l'inspecteur Stouward, son nom, Frédéric Monier.

Nombre de passager trois.


 - Mademoiselle Ingrid Dounier. Cette fois monsieur Marcel fit une révérence devant la jeune demoiselle Ingrid.

 En effet le quatrième passager était une passagère, du haut de ses vingt-quatre ans elle n'avait pas peur de prendre le wagon seule et était habituée de voyager entre les regards admirateurs des hommes polissons et furieux des femmes jalouses, habillée en citadine, c'est à dire dans notre histoire, qu'elle ne porte pas de robe ni de jupe mais bien un pantalon un peu serrant, et d'une chemise dont seulement deux boutons au dessus restaient détachés.

Nombre de passager quatre.


 - Hum hum, monsieur Victor Lombi. Monsieur Marcel n'aimait guerre cette homme, ce qu'il fit remarquer par cette théâtrale quinte de toux.

 Monsieur Lombi était un musicien à en croire par l’étui de guitare qui l'accompagnait, le genre de musicien vivant à douze dans un cinquante mètre carré. Une barbe hirsute, des cheveux ni propres ni sales, mais certainement pas coiffés, des bagues, des bracelets, des chênes l’ornaient comme un sapin de noël, mais sur lui cela lui donnait un côté mystérieux et attirant à la fois.

Nombre de passager cinq.


 - Toutes mes félicitations à monsieur et madame Grégoir. Oui monsieur Marcel savait tout ce qu'il devait savoir des passagers, c'est pour cela qu'il était si apprécié.

 Monsieur et madame Grégoir étaient assez nouvellement nommés ainsi, car en effet ils venaient de se mariés et rentraient à peine de leur lune de miel. Ni un, ni l'autre ne souriait, certes cette union était voulue des deux familles mais peut-être pas par les deux intéressés et leur voyage de noce n'avait sûrement aidé à les faire changer d'avis, donc nos deux tourtereaux n'avaient ni l'air heureux ni amoureux, mais avaient des envies d’isolement.

Nombre de passager sept.


 - Et enfin Monsieur ... ? vous êtes ?

 - Monsieur Dowart. Excusez moi.

Monsieur Dowart, était quand à lui luisant de sa propre sueur (propre n'étant peut être pas le mot qui irait le mieux à la sueur), il ne dit pas d'autre mot, s'assit et ne lâcha sous au-qu’un prétexte le sac qu'il tenait pressé contre lui.

Nombre de passager huit.


 Tout le monde était rentré dans le wagon, huit passagers, monsieur Marcel ferma la porte, sortit du couloir d’embarquement, décrocha son saxophone et entama un solo en face d'un petit micro, la musique se fit entendre dans le couloir, le wagon et la salle des machines. Le ventilateur géant se mit a tournoyer et le wagon bougea, un peu, puis beaucoup. En moins de deux minutes il prit sa vitesse de croisière, celle de vingt km/h. À l’intérieur du wagon les gens parlaient peu, Mademoiselle Dounier se dirigea vers le mini bar et se servit un verre, vite imité par Monsieur Lombi, par la suite c'est la jeune recrue Monier qui trouvant le silence lourd prit la décision de mettre le juke-box en marche, un twist rythmé ? Pourquoi pas. La musique envahi le wagon mais pour une courte durée car le disque sauta et un message enregistré se fit entendre.

 - Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, bienvenues dans le Wagon Nostromo en direction de Calais, durant le voyage qui durera deux heures je vous propose de jouer à un petit jeu, je suis parmi vous ! Trouvez moi ! Moi Seth Ambroise ! Je suis le neuvième passager.


 Le disque retourna à son aiguille, et tous les passagers se regardaient enfin, sous un autre angle, et surtout, sous toutes les coutures. Seth Ambroise, avait en effet, en deux semaines à peine, suscité l’intérêt de tous.

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