La Fête des Étoiles

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Le festival de Porto-Novo, une explosion de couleurs et de sons, transformait la ville en un théâtre vivant. Les tambours tchinkounmè faisaient vibrer l’air, et les danseurs vodoun, parés de masques, semblaient invoquer les esprits sous les lanternes. Adéyemi, poussé par Kossi, avait invité Aminata, espérant briser la tension des derniers jours. « Fais-la danser, patron ! Les étoiles aiment les amoureux ! » avait plaisanté Kossi, son rire résonnant comme un défi.

Aminata, en pagne rouge orné de perles, arriva avec un sourire prudent. « Pas de promesses, hein, » dit-elle, mais ses yeux brillaient sous les lumières. Adéyemi, en chemise traditionnelle, sentit son cœur s’alléger. Ils se perdirent dans la foule, goûtant des beignets épicés et riant aux proverbes d’un griot. « Celui qui court après l’amour attrape des épines ! » chanta le vieil homme, pointant Adéyemi du doigt. Aminata éclata de rire, et pour un instant, le monde sembla simple.

Mais la fête prit une tournure sombre. Lucie Dangote, la rivale d’Adéyemi, apparut, flanquée de deux hommes en costumes sombres. Son tailleur blanc semblait défier la nuit, et son sourire était un poignard. « Adéyemi, toujours à jouer les séducteurs ? » lança-t-elle, son regard glissant vers Aminata avec mépris. Adéyemi, tendu, riposta : « Et toi, toujours à acheter ce que tu ne peux pas gagner ? »

Aminata, calme, intervint : « Les hyènes aboient, mais les étoiles restent silencieuses. » La foule murmura, amusée, et Lucie serra les lèvres, vaincue pour l’instant. Elle partit, mais son regard promit des représailles. Adéyemi, impressionné, murmura à Aminata : « Tu viens de te faire une ennemie. » Elle haussa les épaules : « Pas la première. »

Plus tard, seuls près d’un baobab, ils partagèrent un moment fragile. Les tambours s’étaient tus, et la lune peignait leurs visages d’argent. « Pourquoi moi ? » demanda Aminata, sa voix tremblante. Adéyemi, hésitant, répondit : « Parce que tu vois ce que je cache. » Leurs lèvres se frôlèrent, un baiser suspendu par une vision : Aminata recula, les yeux écarquillés, murmurant : « Du sang… »

Elle décrivit une rivière rouge, un serpent, et Adéyemi au centre. Il la serra contre lui, malgré sa peur. « Ce n’est qu’un rêve, » mentit-il, mais son cœur battait un rythme d’alerte. Était-ce une prophétie ? Ou une manipulation des esprits ? Ils rejoignirent la fête, mais l’ambiance avait changé.

Un cri résonna : un danseur s’effondra, une plume noire dans la main. La foule paniqua, et Adéyemi tira Aminata à l’abri. « Ça recommence, » murmura-t-elle, son souffle court. Était-ce Lucie ? Ou quelqu’un de plus proche ? Ils fouillèrent la scène, mais ne trouvèrent qu’un mot : « L’huile ou la mort. »

En rentrant, Adéyemi reçut un appel de Kossi, paniqué : « Patron, Émile a disparu. Et y’a des plumes partout à l’usine. » Adéyemi raccrocha, le regard dur. Était-ce un complot ? Ou une malédiction qui prenait vie ?

Aminata, chez elle, pria pour des réponses. Mami Wata murmura : « Cherche l’ombre derrière l’ombre. » Était-ce Lucie ? Mama Zannou ? Ou Adéyemi lui-même ? Elle serra son couteau, prête à tout.

Et dans l’ombre, la silhouette encapuchonnée dansait sous la lune, un pendentif serpent brillant à son cou. Était-elle seule ? Ou une armée l’attendait ?

Le lendemain, un incendie éclata à Porto-Novo, près du lieu de la fête. Était-ce un accident ? Ou un message brûlant ?

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