Le Masque de Lucie
À Lagos, Lucie Dangote, dans un bureau de verre surplombant la ville, scrutait une carte des palmeraies béninoises. Son tailleur gris était impeccable, mais ses yeux trahissaient une rage froide. Ses hommes lui rapportèrent l’incident de Porto-Novo et la présence d’Aminata. « Une guérisseuse ? » ricana-t-elle. « Un pion de plus. » Lucie n’était pas seulement une femme d’affaires : elle collectionnait les secrets, et celui des Koffi valait une fortune.
Elle convoqua Serge, un homme discret aux cicatrices discrètes. « Trouve-moi une faille chez Adéyemi, » ordonna-t-elle. « Et surveille cette Aminata. Elle pourrait être… gênante. » Serge acquiesça, mais ses mains tremblaient légèrement. Connaissait-il Aminata ? Ou craignait-il autre chose ? Lucie, indifférente, consulta un dossier : des photos d’Adéyemi, d’Aminata, et… de Koffi, jeune, souriant.
Ce soir-là, elle reçut un colis : une fiole d’huile rouge, avec un mot : « Tu joues avec le feu. Abandonne. » Elle sourit, imperturbable, mais son pouls s’accéléra. Était-ce Mama Zannou ? Ou un ennemi inconnu ? Elle brûla le mot, mais l’odeur de l’huile resta, entêtante comme un souvenir.
À Cotonou, Adéyemi arriva à Porto-Novo, revolver en main. Le lieu du rendez-vous était désert, sauf pour une plume noire clouée à un arbre. Était-ce un piège ? Ou une blague cruelle ? Il fouilla, mais ne trouva rien, sauf un écho : un rire, bas et moqueur.
Aminata, à Ouidah, trouva le temple vide, mais une fiole rouge l’attendait sur l’autel, avec un mot : « Tu sais trop. » Elle recula, le cœur battant. Était-ce Lucie ? Ou les esprits eux-mêmes ? Elle partit, déterminée à retrouver Adéyemi.
Et dans l’ombre, la silhouette encapuchonnée rangea sa dague, un sourire aux lèvres. Était-elle satisfaite ? Ou juste patiente ?
Le lendemain, un corps fut retrouvé à Ouidah, une fiole rouge à la main. Est-ce le début Ou la fin ?
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