Chapitre 12 : leçon de danse

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Je descends l’escalier central. Pour une fois, je n’ai pas à tenir les pans de ma robe : Judith et ses collègues m’ont habillée d’une robe en gaze blanche s’arrêtant aux chevilles. Elles m’ont assuré que c’était pour faciliter mon apprentissage de la danse. Je n’aurais ainsi pas à craindre de me prendre les pieds dans le tissu. La robe est serrée à la taille par un ruban violet et surmontée d’une veste dorée maintenue par une broche en améthyste. Mes cheveux sont tressés et relevés en deux chignons bas attachés par des rubans lilas. Je grimace en regardant mes chaussures ornées d’une boucle en or. J’ai déjà du mal à courir avec, alors danser. . .

En bas des marches, Élisabelle fait les cent pas. Quand je la rejoins, elle me prend par le bras pour me conduire vers une large salle où je n’avais encore jamais mis les pieds.

  • Tout château digne de ce nom se doit d’avoir une salle de bal.

Dans un coin se tiennent quelques esclaves. L’un d’eux est assis face à un grand meuble orné de touches noires et blanches. Un autre tient ce qui ressemble à une mandoline, accompagnée d’une longue baguette en bois. Le seul instrument qui m’est familier est la flûte que porte une femme.

  • Il ne nous reste plus qu’à attendre Forlwey pour commencer, commente la baronne en tapant du pied avec impatience.

La vampire a tenu à ce que nous nous changions pour ce premier cours de danse. Je pensais que le comte serait prêt avant moi.

  • Je suis sûre qu’il prend volontairement tout son temps en espérant que quelque chose viendra l’empêcher de participer à cette leçon, ajoute-t-elle. Il n’apprécie pas vraiment la danse, bien qu’il y excelle.
  • Cela nous fait encore une différence. J’adore danser, pour ma part ! J’attendais avec impatience les fêtes, sur Gaïa. D’ailleurs, qu’est-ce qu’un bal ?
  • Comme tu l’auras sans doute compris, c’est une réunion au cours de laquelle on danse. Elle est extrêmement codifiée et toute la noblesse vampire ainsi que la famille Nocturii seront présents au palais. Voilà pourquoi il est essentiel de t’entraîner.

J’acquiesce. Si tous les nosferatus seront présents, cela signifie que Jorenn le sera également. Ce serait le moment idéal pour lui parler pendant que les autres seront occupés à danser. Ceci dit, le Comte Sanglant m’a prévenue : si jamais je le contrarie encore, ce sont les esclaves qui en payeront le prix. Une minute. . . Pourquoi les lui laisserais-je ? Les esclaves sont nombreux, mais avec un plan bien ficelé, les faire sortir discrètement du Royaume Submergé pourrait être possible. . .

Le double-battants s’ouvre, interrompant le fil de mes pensées. Forlwey fait son entrée. Il est vêtu d’un costume bleu nuit brodé de fils d’or qui rehausse sa pâleur et la blancheur de ses cheveux.

  • Bien ! s’exclame Élisabelle en tapant dans ses mains. Approche, mon garçon. Imaginons que nous sommes dans la salle de bal du palais. Sa Majesté ouvre le bal, bien sûr. Une valse est donc lancée. . .
  • Tout le monde sait que la danse favorite de la reine est la volte, la coupe son ami.
  • Je le sais bien, mon garçon ! Seulement, c’est une danse complexe et je te rappelle que nous sommes là pour apprendre à Aïna en douceur. La valse me semble plus appropriée.

Son interlocuteur roule des yeux avec exaspération, mais ne rétorque pas.

  • Je disais donc : une valse est lancée.

Les musiciens commencent à jouer.

  • Tu peux alors inviter ton épouse à danser, Forlwey.

Ce dernier approche de moi avec un léger soupir résigné. Il s’incline en me tendant sa main :

  • Si Madame veut bien me faire l’honneur de m’accorder cette danse.

Je me sens rougir malgré moi. Je n’ai jamais été invitée à danser de la sorte. Je lance un regard de détresse à la baronne de Véresbaba, qui me souffle :

  • Fais la révérence, comme je te l’ai déjà montré, puis prends sa main.

Je saisis les pans de ma robe, croise mes jambes et fléchis sur le genou droit. Mon équilibre étant fragilisé par le port de chaussures à talons, je me dépêche d'incliner la tête et de me redresser. Je glisse ensuite mes doigts ornés de bagues sur la paume tendue du vampire. Il m’attire aussitôt à lui et pose son autre main sur ma taille. Cette soudaine proximité fait s’emballer mon coeur. Je sens mes joues me brûler. Forlwey, pour sa part, reste parfaitement stoïque, si ce n'est cette petite lueur d’agacement dans son regard.

  • Allons ! nous encourage Élisabelle en tapant le rythme dans ses mains. Pose ta main libre sur l’épaule de ton cavalier, ma fille.

Je m’exécute timidement et le comte d'Abyssombre commence à glisser en diagonale sur la gauche. Je le suis à petits pas rapides.

  • Non, Aïna, me lance la baronne. Tu dois donner l'impression de glisser, toi aussi. Recule avec le pied droit.

Je baisse les yeux pour me concentrer sur ce dernier et sens l'autre pied écraser quelque chose. C'est la chaussure de Forlwey ! Je recule prestement, manquant de tomber à la renverse à cause de mes talons. Heureusement, le vampire me tient fermement par la taille. Je me mords la lèvre en rougissant.

Forlwey recule son pied droit. Au moment où je me dis qu’il le fait pour m’empêcher de marcher dessus, il tourne sur ce dernier, m'arrachant un petit cri de surprise. Le mouvement est si vif que je perds un soulier en tentant de le suivre et manque de me tordre la cheville en perdant l’équilibre sur l'autre talon.

Élisabelle fait signe aux musiciens de s'arrêter et se précipite vers nous, pendant que l'une des domestiques court chercher ma chaussure.

  • Est-ce que tout va bien, ma fille ? Tu ne t’es pas fait mal ?
  • Euh. . . Non, même s’il s’en est fallu de peu. Je suis désolée. . .
  • Ne t'excuse pas. Tu as juste la malchance d'avoir un cavalier peu délicat, ajoute-t-elle en fusillant son ami du regard.
  • Qu’ai-je fait, encore ? s’indigne ce dernier.

La servante s'agenouille devant moi pour m’aider à remettre ma chaussure, pendant que le comte se défend :

  • Elle devrait au contraire me remercier : elle serait tombée plus d’une fois si je ne la tenais pas correctement.
  • Tu aurais dû la prévenir que tu allais tourner pour qu’elle se prépare. Sois plus doux avec elle. Rappelle-toi qu’elle n’a encore jamais dansé une valse, contrairement à toi.
  • C’est bon, j’ai compris.
  • Bien. Reprenons, dit-elle en faisant signe aux musiciens.

Forlwey reprend ma main et recommence en se déplaçant sur la droite, cette fois.

  • Tu dois reculer avec le pied gauche, maintenant, Aïna, m'explique Élisabelle. Essaie de te détendre un peu, ma fille. Tu es trop raide.

J’ai beau me concentrer sur les mouvements de mes jambes, j’ai du mal à suivre le rythme. Je n'arrête pas de marcher sur les pieds de mon cavalier. Il ne s’en plaint pas, mais la légère crispation de son corps trahit son irritation. Mes joues me brûlent de honte et je dois me pincer les lèvres de toutes mes forces pour m'empêcher de pleurer.

  • Attention, je vais tourner, m’avertit le vampire.

J’ai à peine le temps de hocher la tête qu'il recule son pied gauche et effectue une pirouette. Je sors mes ailes pour le suivre sans avoir à me soucier des mouvements de mes jambes. Surpris, il se fige. L’orchestre se tait. Je repose les pieds au sol.

  • Nous ne dansons pas en survolant la piste, me réprimande le comte en fronçant les sourcils.
  • Attends, Forlwey, intervient la baronne. Ce qu'elle vient de faire est intéressant. J’imagine qu'il est courant pour les fées de danser en utilisant leurs ailes de la sorte.
  • Oui, confirmé-je. Toutes nos danses contiennent au moins une partie aérienne. Cela nous donne une plus grande liberté de mouvement.
  • Pourrais-tu nous faire une petite démonstration ?
  • Élisabelle ! gronde son ami. Tu n'es pas sérieuse. . .
  • Je sais ce que je fais, mon garçon. L’observer danser au naturel nous permettra peut-être de trouver une façon de l’adapter plus facilement à nos propres danses. N’es-tu pas d’accord, Aïna ?
  • Euh. . . Pourquoi pas. Cela ne nous coûterait rien d’essayer, répondé-je en haussant les épaules.
  • C’est quand tu veux, dit-elle avec un sourire bienveillant.

Son regard rouge brille de curiosité. Forlwey croise les bras. Je sens tous les regards braqués sur moi. Je prends une grande inspiration et ferme les yeux. Les souvenirs des moments passés à danser avec mes amis fées affluent dans ma mémoire. Je revois leurs visages rayonnants et leurs mouvements aussi dynamiques que gracieux. Les notes de ma musique préférée résonnent dans mes oreilles. Je bondis aussitôt hors de mes chaussures et place mes bras comme si je les passais sous ceux de deux autres personnes. Aucune danse ne s'effectue seul, sur Gaïa. Je me déplace ensuite à pas chassés sur la droite, puis sur la gauche. J’avance ensuite en sautillant et recule de la même façon. Je tape deux fois des mains en tournant sur moi-même, puis tends les bras comme si je saisissais les mains de mes voisins. Je forme un cercle imaginaire de danseurs et tourne avec eux en sautillant à pas croisés. Quelques secondes plus tard, je tape à nouveau des mains en tournant sur moi-même. La musique s'accélère. Je continue de me déplacer en suivant le cercle imaginaire, mais cette fois, je ne cesse de tournoyer sur moi-même. Je tape encore des mains quelques secondes plus tard et fais mine de prendre le bras du danseur qui devrait se trouver à ma droite. Nous tournons ensemble en restant dans le cercle. Nouveau tapement de mains. Je prends le bras du danseur de gauche et nous nous survolons ensemble le cercle, effectuant les mêmes pas de danse, mais en l'air. Je revois les arbres entourant la clairière où nous avions l'habitude de danser. Je réentends les oiseaux, les cigales et les grenouilles qui accompagnaient notre orchestre. Je ressens l'air caressant ma peau et jouant avec mes cheveux et les pans de ma robe. Un sourire radieux illumine mon visage. Toutes ces images et ces sensations s’évanouissent avec les dernières notes. Ce n'est qu'alors que je rouvre les yeux.

Mon coeur bat à tout rompre. Je suis hors d’haleine, mais ravie. Élisabelle et Forlwey m’observent, bouches bées. Les musiciens arborent la même expression.

  • Est-ce que tout va bien ? leur demandé-je d'une voix essoufflée.
  • C'était. . . commence la baronne.

Elle esquisse un large sourire, révélant ses canines scintillantes.

  • . . . divin ! Tu es d'une telle agilité ! C'est à se demander comment tu pouvais être si maladroite, tout à l'heure. Tu ne manques pas non plus de grâce, mais la valse demande plus de distinction et, surtout. . . Elle se danse avec des chaussures, ajoute-t-elle en me lançant un petit regard réprobateur.
  • Oh, pardon. Je suis juste plus à l'aise sans. . .
  • Je sais, mais si tu arrives à danser avec tes chaussures, elles ne te gêneront plus pour le reste.

Je les remets avec un petit soupir résigné, pendant que la baronne de Véresbaba poursuit :

  • J'ai compris le souci : tu as en réalité toutes les qualités requises pour réussir nos danses, mais vous n'êtes pas fusionnels.

Face aux regards perplexes que nous lui lançons, elle explique :

  • La danse nécessite une certaine alchimie entre les partenaires. Vous n'êtes pas censés avoir besoin de communiquer pour connaître les futurs mouvements de l’autre.
  • Ça, ce n'est pas de l'alchimie, c'est juste connaître ses pas de danse, cingle le comte d’Abyssombre.

Je lui lance un regard contrarié, mais ne peux pas m'empêcher de rougir, encore honteuse de ma piètre performance.

  • Aïna aura beau connaître par cœur toutes nos chorégraphies, cela ne servira à rien si vous n'êtes pas des partenaires de danse fusionnels. Vos corps doivent se déplacer en harmonie, comme s’ils n'étaient plus que les deux doigts d'une même main. Recommençons.

*


Je quitte la salle à manger, laissant les deux vampires poursuivre leur discussion. Nous avons continué à nous entraîner jusqu'à l'heure du déjeuner. Je connais maintenant par cœur les pas et les mouvements que j'ai à effectuer, du moins en théorie, car en pratique, c'est tout autre chose. Je ne réussis qu’à m'embarrasser davantage en écrasant sans cesse les pieds de mon cavalier. Il se meut avec une telle vivacité que j'ai toujours du mal à le suivre. Je pousse un soupir découragé. Nous sommes comme le jour et la nuit. Comment Élisabelle peut-elle espérer que l'on devienne fusionnels ?

  • Aïna ?

Je sursaute presque en entendant la voix du comte m'appeler. Je me retourne pour lui faire face.

  • Une. . . promenade vous tente-t-elle ?
  • Une promenade ? Avec vous ?
  • Oui. Cela nous permettrait de nous changer un peu les idées.

Je le trouve de plus en plus attentionné. Je ne parviens toujours pas à me l'expliquer, mais mieux vaut cela qu’une autre dispute.

  • D'accord, accepté-je en souriant. J'adore les promenades !

Pour toute réponse, il me présente son bras. Je repense à la première fois qu'il me l’a proposé, dans l'escalier de la tour. Ce jour-là, j'ai commis une erreur en le refusant. Judith a failli en payer le prix. Je glisse donc mon bras sous le sien et il me conduit à l'extérieur du château. Nous nous engageons sur un chemin sableux bordé d’arbres et de verdure. Toute la partie du domaine protégée par la bulle d’air a été aménagée pour ressembler à un territoire de la Surface. Il est ainsi possible de profiter à la fois de paysages terrestre et marin.

  • Vos pieds ne vous font pas trop souffrir ? demandé-je au comte au bout de quelques minutes de marche.
  • Je suis un guerrier. J’en ai vu d'autres.
  • Un guerrier ? Je pensais que votre fortune était dûe à vos mines de cristal.
  • C'est le cas. Je ne suis pas payé pour aller combattre. Je le fais par obéissance et loyauté envers Sa Majesté. C'est en me battant pour elle que j’ai gagné l’honorable titre de “Comte Sanglant”, ajoute-t-il avec un sourire à la fois fier et amusé.

Une lueur de sadisme brille dans son regard écarlate. Je détourne le mien en réprimant un frisson.

  • Tant mieux, si vos pieds ne vous font pas mal.
  • Je dois admettre que vous êtes douée pour cacher votre déception, Aïna.
  • Quelle déception ? m’étonné-je.
  • Celle de ne pas avoir réussi à me faire mal, peut-être, répond-il sur un ton innocent en haussant les épaules.
  • Pourquoi voudrais-je vous faire mal ?
  • Ne suis-je pas l’objet de votre haine ?
  • Je ne vous hais pas vraiment, répondé-je avec embarras, même s'il est vrai que je ne vous aime pas du tout. Mais dans tous les cas, jamais je ne chercherais à vous nuire.
  • Je ne vous crois pas. Quand on hait quelqu'un, on fait tout ce qui est en notre pouvoir pour l’écraser, quoiqu'il nous en coûte. C'est dans notre nature.
  • Dans la vôtre, peut-être, mais pas dans la mienne. Je ne vous ferai jamais de mal, ni à vous, ni à aucun autre. À quoi est-ce que ça servirait, de toute façon, à part rendre ce monde encore plus mauvais ?

Nous nous immobilisons. Le silence tombe. Je sens le regard pesant du comte sur moi, tandis que je contemple l'océan, visible à travers la surface transparente de la bulle d'air. Deux points lumineux approchent, au loin. Une silhouette sombre commence à se dessiner autour d’eux. Je reconnais bientôt la créature qui approche et lâche le bras de Forlwey pour me précipiter dans sa direction.

  • Hé ! Aïna ! s'exclame le vampire.

J'agite le bras en riant sans m'arrêter. J'arrive à la limite de la bulle d’air en même temps que le mégalodon, que je salue avec enthousiasme :

  • Bonjour ! Est-ce que tu te souviens de moi ?

“Comment pourrais-je oublier la seule créature à être montée sur mon dos un jour ?”

  • Tu m’en vois ravie ! Comment vas-tu ?

“Mieux, depuis que tu m’as soignée. Et toi ?”

  • Je vais bien, je te remercie.

Je l’entends soudainement gronder, fixant avec hostilité quelque chose derrière moi.

  • Que faites-vous ? m’interroge le comte d'Abyssombre en arrivant à notre hauteur.
  • Eh bien, je parle avec. . .

Ce n'est qu'alors que je remarque que je ne connais toujours pas le nom de mon nouvel ami.

  • Comment t’appelles-tu ? lui demandé-je.

“Bruce.” répond-il sans lâcher des yeux le nouveau venu.

  • Enchantée, Bruce ! Je te présente le comte Forlwey d’Abyssombre. Il est le propriétaire de ce domaine.

“Ne serait-ce pas lui qui te retient ici contre ton gré ? Je pourrais t'en débarrasser avec plaisir. . . “

  • Non, Bruce ! m’exclamé-je en m’interposant entre eux. Je t'en prie, ne lui fais pas de mal.

“Pourquoi prends-tu sa défense ?”

  • Ça ne changerait rien. Il n’est pas le seul à vouloir me garder de force ici.

Je saisis la main marquée par mon alliance et la lui montre en ajoutant :

  • Ce sortilège m'empêche de quitter le Royaume le Submergé. Tant que je n'en serais pas libérée, je ne pourrais jamais quitter cet endroit, peu importe le nombre de personnes que tu dévoreras. Ne tue pas pour rien, Bruce. Ce n'est pas bon.

“Je sais ça. Tu ne m'apprends rien, petite fée.”

Je lui réponds par un petit sourire.

  • Vous êtes vraiment en train de discuter avec ce mégalodon, constate Forlwey avec une certaine incrédulité.
  • Oui, je vous présente mon ami Bruce.

“Je n'ai jamais déclaré être ton ami.”

J’éclate de rire, amusée par le caractère de ce mégalodon qui me rappelle celui de Violette.

“Enfin, quitte à choisir, je préférerais devenir ton ami plutôt que celui de ce vampire. Ceci dit, je dois admettre qu'il dégage quelque chose d'intéressant. . . Il a un instinct de prédateur extrêmement développé. Il pourrait presque rivaliser avec le mien, mais il est différent. J’ai du mal à le définir clairement. Ce qui est certain, c'est qu'il te désire.”

  • Hein ? ! m’exclamé-je en rougissant.
  • Que vous a-t-il dit ? me presse Forlwey avec curiosité.
  • Rien d'important.

Je pose mes mains à plat sur son dos et le pousse en direction du château en disant :

  • Rentrons. J'ai besoin de me reposer un peu. Au revoir, Bruce !

“Au revoir, Aïna. Si tu changes d'avis pour le vampire, tu sais où me trouver.”

Nous marchons en silence. Alors qu'il ne nous reste plus que quelques pas à faire pour rentrer, deux ombres passent au-dessus de nous. Nous levons la tête pour découvrir deux raies qui nagent ensemble. Elles avancent en se tournant l'une autour de l'autre, comme si elles dansaient. Tous leurs mouvements sont parfaitement accordés. Voilà donc ce que veut dire Élisabelle quand elle parle de danse fusionnelle. Si seulement nous pouvions danser comme elles. . . C'est alors que je remarque un détail, en apparence insignifiant : elles ne se lâchent pas une seconde du regard. C'est tout le contraire de Forlwey et moi qui nous ne regardions pas un seul instant, trop occupés à surveiller nos propres mouvements.

  • La voilà, la solution ! nous exclamons-nous en choeur.

Nous sursautons et échangeons un regard. Je finis par sourire timidement en rougissant un peu. Il détourne la tête et me présente son bras :

  • Rentrons.
  • Oui, dis-je en le prenant. Allons épater Élisabelle !

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