Chapitre 2 - Partie 1

3 minutes de lecture

 Prenant une grande inspiration, je me place au centre du cercle et inspire bruyamment. J’ai la boule au ventre et mon cœur s’emballe. Tricia me fixe et m’interroge silencieusement du regard, je ne peux plus reculer, je ne veux pas. Je hoche la tête et regarde autour de moi, comme pour me rassurer, j’ai l’impression découvrir la pièce pour la première fois et ça m’angoisse. Tricia allume chacune des bougies avant d’éteindre la lumière, nous plongeant dans une ambiance tamisée bien trop effrayante. Courage. Je souffle et ferme les yeux quelques secondes pour me concentrer et de rester le plus stoïque possible. A la moindre once d’hésitation qu’elle verra sur mon visage avant de commencer le rituel, elle stoppera tout.

 Je jette un coup d’œil dans sa direction et la voit me fixer. J’acquiesce en prenant une nouvelle inspiration avant qu’elle ne se mette à articuler des paroles incompréhensibles. La tension augmente et devient totalement différente de ce à quoi j’étais habitué, et je comprends enfin l’ampleur du sort que nous sommes en train de commencer, il est mille fois plus puissant que les autres, c’est terrifiant. Ses yeux se ferment soudainement, ses bras se lèvent doucement en même temps que sa voix augmente et je perds pied. Ma vue se trouble. Je cligne plusieurs fois des yeux pour tenter de faire disparaitre ce voile avant que ma tête ne se mette à tourner. Que se passe-t-il ? Mes oreilles se mettent à siffler et un étau vient me compresser douloureusement le crâne. Mon estomac se tord et je gémis. Je me plie en deux, tentant d’effacer la douleur. Mes oreilles sifflent de plus en plus fort alors que mon estomac se retourne, j’ai envie de vomir mais ma gorge nouée m’en empêche. Des larmes se mettent à couler le long de mes joues et j’ai soudainement l’impression que mes poumons prennent de moins en moins d’air à chaque inspiration comme si tout l’oxygène venait de quitter la pièce ou que quelqu’un s’amusait à nouer ma tranchée empêchant l’air de traverser ma gorge. J’ai mal, si mal… Je suffoque, la douleur se répand dans chaque cellule de mon corps comme un poison et mes membres se mettent à trembler. Mes genoux cèdent et vinent s’exploser contre le sol en béton. Je pleure, je gémis, je n’ai même pas la force de crier, ma voix reste bloquée au fond de ma gorge alors que j’essaie par tous les moyens d’évacuer cette sensation atroce sans y parvenir.

 Le temps semble s’allonger ou s’être arrêté, j’ignore depuis combien de temps tout a commencé mais, je suis persuadé d’une chose, si je ne meurs pas ce soir, j’en ressortirais surpuissant.

 Je me retrouve soudain plaqué au sol, un liquide chaud sort de mon nez et coule le long de ma bouche sans que je n’y prête réellement attention. J’ai l’impression que mes vertèbres se brisent les unes après les autres. C’est terrible. Je me tords dans tous les sens, espérant atténuer la douleur sans y parvenir, ma gorge se débloque et je hurle de douleur. Mes cordes vocales se mettent à me brûler et les vibrations qu’elles émettent se répercutent dans tout mon corps. Je vais mourir, je n’aurais jamais dû accepter ça. J’ai mal, très mal, trop mal. Mes plaintes deviennent de plus en plus faibles et mes pleurs augmentent. Je me sens oppressé, j’ai l’impression que les murs se referment sur moi…

 Puis plus rien.

 En une fraction de seconde, le vide se fait ressentir autour de moi. Après tant de souffrances, je ne sais plus où je suis, ni même qui je suis. J’essaie de me relever en vain, comme si mes muscles s’étaient fait détruire par cette douleur si intense qui m’habitait il y a quelques secondes de cela. La sueur perle sur mon front, je suis épuisé, et ma respiration sifflante brûle mes poumons. Ma tête me lance et je panique, j’ouvre les yeux pour de bon et regarde autour de moi. Toutes les bougies sont éteintes et la pièce est plongée dans le noir. Je n’entends rien, il n’y a aucun bruit autour de moi, hormis le noir intense qui m’entoure, rien. Où est Tricia ? Où est-elle ? J’essaie de l’appeler mais aucun son ne veut sortir de ma gorge. Je prends appuie sur mes mains et pousse de toutes mes forces mais mes bras tremblants m’empêchent de me relever, me faisant m’échouer sur le béton, la tête la première, me faisant sombrer dans les ténèbres.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Dostes Margaux ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0