Chapitre 2 - Partie 2
La bouche pâteuse, la tête lourde, j’ouvre doucement les yeux. La pièce est sombre et silencieuse. Mes muscles me brûlent et le sol dur sur lequel je suis allongé n’arrange rien à la situation. Pourquoi suis-je ici ? Je me rappelle de notre soirée, de la douleur que j’ai ressentie, puis plus rien… Je souffle avant de me frotter le visage, épuisé. Quel heure est-il ? Quel jour somme-nous ? Je n'en ai aucune idée, je suis perdu. Je me redresse doucement et grimace, les courbatures me font souffrir et je me dirige à tâtons vers l’interrupteur de la pièce, renversant au passage une statuette posée au sol. Ma vue s’adapte tant bien que mal à la pénombre et quand mes doigts rentrent enfin en contact avec l’interrupteur, je n’appuis pas directement dessus. J’ignore pourquoi mais il me faut un certain temps avant de pouvoir allumer la lumière. Ebloui, je ferme les yeux avant de me tourner vers le reste de la pièce. Mes yeux tombent immédiatement sur la silhouette allongée et inconsciente de la sorcière.
- Tricia !
Je me précipite à ses côtés et l’inquiétude prend le dessus. Je me penche sur son corps et prends son pouls, les battements réguliers de son cœur m’apaisent. Elle est vivante. Je la mets sur le dos et tente de la réveiller sans y parvenir. Je prends ses épaules et relève son buste avant que mes muscles ne me rappellent à l’ordre, je faibli et redépose son corps par terre. Ce n’est pas normal, elle devrait se réveiller. J’observe la pièce autour de moi et l’atmosphère qui y règne me retourne l’estomac, c’est malsain, ce n’est pas bon, néfaste. Il faut que je nous fasse sortir de là. Je me relève et me précipite vers l’escalier, je ne sais pas qu’elle heure il est mais je suis certain que mes employés sont là. Aussi vite que mon corps me le permet, je me hisse jusqu’au couloir et appelle quelqu’un. Personne. Je cours vers la cuisine et cri appelle à l’aide. Ma tête tourne et je tangue, mais j’ai peur que la vie la sorcière ne soit en danger. Un homme de maison arrive précipitamment et je le presse de me suivre sans répondre aux questions qui n’arrêtent pas de sortir de sa bouche. Il me suit jusqu’à la cave et recule d’un pas quand il se retrouve face à Tricia. Il me dévisage, les yeux écarquillés, sans réagir et fixe la pièce et les objets qui la compose.
- Emmenez-la au salon, je ne pourrais pas la porter.
Il acquiesce et la soulève sans poser de question. Nous remontons et nous dirigeons vers le salon où il dépose Tricia sur le canapé.
- Appelez une ambulance.
Il sort de la pièce pour téléphoner alors que je me rapproche d’elle. Je la trouve particulièrement pâle par rapport à d’habitude et en posant une main contre son front, je me rends compte qu’elle a de la température. Le sort était-il donc si dangereux que ça ? Je pensais être le seul à pouvoir en ressentir des effets secondaires mais visiblement, je m’étais trompé. Je prends sa main et la caresse doucement avec mon pouce. J’ignore pourquoi, mais après autant de temps passé ensemble, la voir dans un tel état m’inquiète. J’ai encore besoin d’elle pour atteindre mon objectif, mais c’est aussi une femme remarquable.
La sirène se fait entendre dehors et les pompiers ne tardent pas à faire leur apparition. Je me redresse, grimaçant de douleur et invente un banal mensonge avant qu’ils ne la mettent sur un brancard en direction de l’hôpital.
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