Mots suspendus a la bibliothèque

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L’air était chargé d’un silence feutré, ponctué par le léger froissement des pages tournées et le cliquetis des claviers. Marie-Louise s’était installée dans un coin discret de la bibliothèque universitaire, ses livres ouverts devant elle, mais son esprit ailleurs. Chaque fois qu’elle levait les yeux, elle cherchait inconsciemment Marin du regard, prête à esquiver si nécessaire.

Elle sentait son cœur battre un peu plus vite. Le message de la veille hantait ses pensées, et maintenant, Marin ne lâchait rien. Ce matin encore, elle avait trouvé un petit mot glissé dans sa pile de livres. Des mots doux, attentionnés, mais qui lui semblaient lourds de conséquences.

— Tu as l’air tendue, lui murmura une voix familière.

Elle sursauta presque, puis vit Côme s’asseoir à côté d’elle, un sourire doux aux lèvres.

— J’essaie juste de me concentrer, répondit-elle en souriant timidement, refermant le petit mot que Marin venait de lui glisser.

Soudain, au bout de la rangée, elle aperçut Marin, discret mais déterminé, qui s’approchait lentement. Le cœur de Marie-Louise s’accéléra. Elle baissa la tête vers ses notes, espérant passer inaperçue.

Marin s’arrêta près d’eux, sa voix basse mais claire :
— Salut, Marie-Louise. Je voulais juste te parler un moment.

Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine. Côme fronça légèrement les sourcils, le regard protecteur.

— Je suis en pleine révision, murmura Marie-Louise, cherchant à éviter le contact.

— Juste quelques secondes, insista Marin, tendant une autre feuille. Je voulais te dire que je suis là, si tu as besoin.

Côme posa calmement sa main sur celle de Marie-Louise, lui transmettant un peu de courage. Puis, d’une voix calme mais ferme, il déclara :
— Marin, je crois que Marie-Louise a besoin de temps pour elle. Je te demanderais de respecter ça.

Marin haussa un sourcil, surpris par la fermeté contenue dans la voix de Côme.
— Pas de problème, répondit-il doucement, reculant avec un dernier regard vers Marie-Louise.

Marie-Louise releva la tête, rougissante et un peu soulagée. Côme lui adressa un petit sourire complice, mais elle pouvait lire dans ses yeux une pointe de jalousie, mêlée à son désir de la protéger.

— Merci, murmura-t-elle, serrant sa main.

Le silence retomba, mais les mots suspendus dans l’air laissaient planer une tension électrique, lourde de promesses et de conflits à venir.

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