Sous le grand chêne
Le soleil déclinait doucement, projetant de longues ombres sur l’herbe encore tiède du parc. Marie-Louise s’assit sur un banc, les mains crispées sur ses genoux, le regard perdu dans le vide. Son esprit était un tourbillon d’émotions contradictoires — inquiétude, colère, confusion. Elle entendait vaguement les rires des enfants au loin, mais elle ne les voyait pas vraiment.
Quelques pas légers approchèrent, et Érine s’installa à côté d’elle, un sourire malicieux aux lèvres.
— Alors, princesse du drame, qu’est-ce qui te tourmente aujourd’hui ? lança-t-elle en déposant un léger coup de coude sur l’épaule de Marie-Louise.
Marie-Louise haussa les épaules, serrant la mâchoire.
— Je… je sais plus quoi penser. Marin. Ses messages. Tout ça. Ça me fait tourner la tête. J’ai l’impression d’être prise dans une tempête.
Érine éclata de rire, douce et contagieuse.
— Ah, l’amour ! Toujours un sacré bazar. Mais tu sais quoi ? T’es plus forte que ça.
Marie-Louise tourna vers elle un regard à la fois las et attendri.
— Facile à dire pour toi… Toi, t’es l’éternelle optimiste. Moi, je suis juste paumée.
Érine posa une main sur celle de son amie.
— Oui, je suis optimiste, mais surtout parce que je crois en toi. Tu as traversé bien pire que ça, tu sais. Ce qui t’attend, c’est pas un combat, c’est une aventure. Et moi, je suis là, prête à te botter les fesses si tu flanches.
Marie-Louise esquissa un sourire malgré elle, sentant un poids se lever un peu.
— Tu crois que je peux vraiment gérer ça ? Que je peux lui dire ce que je ressens ?
Érine haussa les épaules, taquine.
— Oh, allez, Marie-Louise, t’es pas une légende pour rien. Tu vas lui écrire la plus belle déclaration du siècle, je te le promets.
Marie-Louise rit doucement, une chaleur familière l’envahissant.
— Merci, Erine. J’ai besoin de toi plus que jamais.
— Toujours. Et puis, je suis curieuse de voir comment tu vas te débrouiller avec ce Marin. Ça va secouer, crois-moi.
Les deux amies restèrent là, sous le grand chêne, le temps semblant s’arrêter un instant, juste pour elles.
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