Fractures sous le chêne
Le parc était toujours baigné d’une lumière douce, mais l’atmosphère s’était alourdie d’une tension palpable. Marie-Louise, les bras croisés, fixait Côme avec un mélange de colère et de douleur dans le regard. Elle respirait profondément, essayant de garder son calme, mais au fond d’elle, son cœur battait trop fort.
— Côme, tu n’avais pas besoin de crier comme ça. Je ne suis pas un trophée que tu peux défendre ou posséder, lança-t-elle, la voix tremblante.
Lui, hésitant, baissa les yeux un instant, puis releva la tête, son visage marqué par la frustration et la peur de la perdre.
— Je voulais juste te protéger… Je ne veux pas que quelqu’un te fasse du mal, surtout pas lui.
Elle secoua la tête, amère.
— Ce n’est pas à toi de décider qui peut ou ne peut pas m’approcher. Je ne suis pas une enfant, Côme.
Marin, qui observait silencieusement à quelques pas, esquissa un sourire presque moqueur, croisant les bras.
— C’est touchant, cette petite scène, murmura-t-il doucement. Mais peut-être que Marie-Louise a besoin d’espace pour choisir elle-même.
Le regard de Marie-Louise se posa sur lui, brûlant de confusion.
— Marin, ce n’est pas le moment.
Mais il ne répondit rien, son calme presque provocateur augmentant la pression qui pesait sur elle.
Côme, sentant l’écart se creuser, tenta de se rapprocher.
— Écoute-moi, s’il te plaît. Je… Je t’aime. Je suis maladroit, mais c’est vrai. Je veux juste être celui qui te soutient.
Elle le regarda, le cœur à la fois serré et battant, tiraillée entre l’affection, la colère et le doute.
— Je ne sais plus quoi penser, Côme. Tout est si confus…
Marin fit un pas en arrière, croisant de nouveau les bras, comme spectateur d’un drame qu’il savourait sans intervenir.
Le silence retomba, lourd, chargé d’émotions et de non-dits. La fracture entre eux était là, tangible, et personne ne savait encore comment la réparer.
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