Marie-Louise marchait toujours, le cœur lourd, les pas incertains. La musique battait encore dans ses oreilles, mais elle ne parvenait plus à s’y raccrocher. Son esprit tanguait entre peur et doute, tiraillé par ce qu’elle venait de vivre avec Marin et la présence froide de Côme.

C’est alors qu’elle aperçut une silhouette familière, un visage lumineux qui, sans un mot, semblait lui promettre la stabilité dans ce chaos intérieur. Erine était là, assise sur un banc sous un vieux marronnier, un sourire doux aux lèvres.

— Hey, toi ! lança Erine en se levant, ses yeux pétillant de chaleur. Tu as l’air perdue dans un film triste.

Marie-Louise sourit faiblement, laissant tomber un peu de la tension accumulée.

— C’est un peu ça... J’ai besoin de parler.

Erine fit signe de s’asseoir à côté d’elle.

— Je suis toute ouïe.

Marie-Louise plongea dans ses souvenirs, raconta le message de Marin, leur rencontre, la surprise, les doutes, puis la venue de Côme, la distance qu’elle avait mise, la colère qu’elle sentait encore bouillonner.

— Je ne sais plus où j’en suis, avoua-t-elle, la voix tremblante. J’ai l’impression de marcher sur une corde raide, entre ce que je ressens et ce que je devrais faire.

Erine posa une main réconfortante sur son épaule.

— L’amour, ce n’est jamais simple. Tu as le droit d’avoir peur. Mais tu n’es pas seule. Regarde-moi : je suis là, toujours. Et tu peux t’appuyer sur moi.

Marie-Louise sentit une vague de chaleur l’envahir, cette complicité qui la rassurait depuis toujours.

— Parfois, il faut accepter que tout ne soit pas clair tout de suite. Que les réponses viennent avec le temps. Mais tu as déjà fait un pas énorme en écoutant ton cœur.

Erine sourit malicieusement.

— Alors, défi du jour : continue cette promenade, sans musique cette fois. Écoute ce que ton cœur te murmure vraiment, sans distractions.

Marie-Louise inspira profondément, sentant la force revenir.

— Merci, Erine. Tu es vraiment la meilleure.

— Toujours, répondit Erine en lui lançant un clin d’œil complice.

Elles restèrent là, sous le marronnier, deux amies unies contre les tempêtes du cœur, prêtes à affronter ensemble ce que l’avenir leur réservait.