Le jardin baignait dans la lumière douce du crépuscule. Marie-Louise s’assit sur le banc, les mains crispées, le regard perdu dans les branches roses du cerisier. À ses côtés, Erine observait silencieusement, attentive à chaque frémissement de son amie.

— Alors ? demanda-t-elle enfin, brisant le silence avec douceur.

Marie-Louise souffla, les épaules tendues.

— Je… je ne sais plus, Erine. Je pensais que mon cœur était sûr, que je savais ce que je voulais. Mais maintenant, tout est confus. Côme m’énerve, il me blesse parfois sans le vouloir… et Marin… Marin est là, il m’écoute, il me soutient. C’est différent.

Erine lui prit la main, la serrant avec tendresse.

— Ce n’est pas facile, je sais. Mais tu as le droit d’être perdue. L’important, c’est de t’écouter, de ne pas te forcer à choisir avant d’être prête.

Marie-Louise baissa les yeux, un mélange de colère et de tristesse dans la voix.

— J’ai peur de faire le mauvais choix. Peur de perdre l’un, ou l’autre.

Erine sourit, encourageante.

— Alors avance pas à pas. Prends le temps. Et souviens-toi : tu n’es pas seule.

Marie-Louise inspira profondément, sentant cette présence apaisante à ses côtés.

Un léger vibreur brisa le silence. Elle sortit son téléphone et lut un message de Marin :

« Je sais que tout semble compliqué, mais je suis là si tu as besoin de parler. Même sans réponse, je serai patient. »

Un souffle d’émotion la traversa. Ce message simple et sincère faisait vibrer quelque chose au fond d’elle.

Elle releva les yeux vers Erine, les larmes aux bords des paupières.

— Tu vois ? Même s’il est compliqué, Marin est doux. Il m’offre sa présence sans rien demander en retour. Ça me touche… mais ça me trouble aussi.

Erine lui sourit, touchée par la vulnérabilité de son amie.

— C’est normal d’être perdue, Marie-Louise. Tu es humaine, pas un héros de roman. Laisse-toi le temps d’y voir plus clair.

Le soleil s’éteignait lentement derrière les arbres, enveloppant le jardin d’une douceur apaisante.

— Demain est un autre jour, murmura Marie-Louise, presque pour elle-même.

Elle serra la main d’Erine, décidée à avancer, même au rythme de ses doutes.