Une proximité fragile

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Le parc était baigné d’une lumière pâle, douce comme un rêve qui hésite à se terminer. Les feuilles bruissaient à peine, emportées par une brise d’été timide. Marie-Louise marchait à pas lents le long de l’allée bordée d’arbres, son cœur battant d’une drôle de manière. Ni effrayée, ni heureuse. Juste… en attente.

Elle aperçut Marin, debout près d’un banc, les mains dans les poches, l’air calme et concentré. Lorsqu’il la vit, il sourit doucement, sans forcer, comme s’il voulait lui dire qu’il n’attendait rien d’elle, sauf sa présence.

— Merci d’être venue, dit-il, sa voix posée, sincère.

Marie-Louise hocha la tête, s’approchant à pas mesurés. Elle s’assit sur le banc, il s’assit à côté. Une distance respectueuse. Un silence tendre.

— J’ai lu ton message, murmura-t-elle. Et je…

Elle s’arrêta, respirant lentement. Marin attendit, sans rien dire.

— Je ne sais pas où j’en suis. Mais je sais que… j’aime te parler. Tu me fais du bien, Marin. Et quand tu m’écris, j’ai l’impression que quelqu’un me voit vraiment.

Il la regarda avec cette chaleur qu’il gardait pour elle.

— Tu n’as pas besoin de savoir tout de suite. Je ne veux pas te bousculer. Je voulais juste que tu saches ce que moi, je ressens. Et que tu n’as pas à porter tout ça seule.

Un silence les enveloppa, doux, un peu électrique aussi. Marie-Louise tourna la tête vers lui. Leurs regards se croisèrent. Marin ne bougeait pas, mais quelque chose vibrait entre eux.

— Je crois que j’ai peur de ce que je ressens pour toi, avoua-t-elle, presque à voix basse. Parce que ça change tout.

Marin lui prit doucement la main, sans insister.

— Rien ne changera que je suis là, pour toi. Avec patience.

Leurs visages étaient proches. Trop proches. Le genre de proximité où le cœur fait un bruit sourd dans la poitrine. Marie-Louise sentit ses pensées ralentir, comme si le temps autour d’elle se suspendait.

Et soudain…

— Marie-Louise ?

Sa voix à lui.

Côme.

Elle se retourna vivement. Il était là, debout à quelques mètres, figé. Son regard passait de leur main à leurs visages, comme s’il ne croyait pas ce qu’il voyait.

Son visage était tendu, presque vide, mais ses yeux, eux, brûlaient d’un feu contenu.

— Je ne voulais pas interrompre… lança-t-il, d’une voix sèche.

Marie-Louise se leva lentement, incapable de parler.

Et le silence tomba. Tranchant.

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