L'heure des véritées

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Le silence s’épaissit autour d’eux, chargé de tout ce qui n’avait jamais été dit.

Marie-Louise se leva, se plaça face aux deux hommes. Elle les regarda l’un après l’autre. Marin, tendu, presque en retrait, les yeux rivés au sol. Côme, droit, le regard posé sur elle avec cette attente douce, patiente — et douloureuse.

— J’ai longuement réfléchi. Je ne suis plus là pour fuir ou pour ménager. Il faut que je sois claire. Pour vous. Pour moi.

Elle tourna d’abord les yeux vers Côme.

— Tu as été une lumière dans ma tempête. Tu m’as offert un amour calme, rassurant, que je n’avais jamais connu. Avec toi, j’ai appris à respirer.

Elle marqua une pause, la gorge serrée.

— Mais… ce que j’ai compris là-bas, c’est que respirer ne suffit pas pour aimer. J’ai besoin de feu. De désordre, parfois. D’un élan qui me dépasse. Et ce feu-là, il est en Marin.

Côme ferma brièvement les yeux. Il ne parla pas tout de suite. Il hocha seulement la tête, une fois, très lentement. Comme s’il s’y était préparé, au fond.

— Je ne regrette rien, ajouta-t-elle d’une voix douce. Rien de ce que nous avons été. Et je t’aime. Mais… ce n’est plus l’amour qu’il me faut maintenant.

Un silence tomba, tendre et douloureux.

— Peut-être qu’un jour, la vie nous ramènera l’un vers l’autre, souffla-t-elle. Peut-être pas. Mais je veux que tu saches que tu as compté. Tu comptes encore.

Elle s’avança, posa une main sur son bras. Côme leva les yeux vers elle, brillants mais calmes. Il sourit. Pas un sourire heureux, mais un sourire digne.

— Tu choisis. C’est ce qu’on attendait tous. Merci, Marie-Louise.

Elle se retourna alors vers Marin, qui n’osait pas y croire.

Elle s’approcha de lui, posa une main sur son cœur.

— Je ne sais pas où ça nous mènera. Mais je sais que c’est avec toi que j’ai envie de marcher. Même si c’est risqué. Même si ça brûle parfois.

Il prit doucement sa main. Il ne dit rien non plus. Juste un souffle, une pression. Ses yeux parlaient pour lui.

Et derrière eux, le lac reflétait le ciel du soir. Rien n’était sûr. Mais tout était ouvert

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