Chapitre 12 : Une question en suspens
L’attente. Une chose que je ne m’étais jamais imaginé comme faisant partie du quotidien d’un soldat. Quand j’avais commencé à servir la Cohorte, dans ma tête, c’était clair : tu avances, tu luttes, tu survis, ou tu meurs. Mais personne ne m’avait dit que le plus dur, c’était l’attente.
Les jours se suivaient, semblables, interminables. À l’est, la mer grise rugissait, avalant peu à peu le rivage, corrodant les plaques métalliques de nos armures. À l’ouest, les montagnes dressaient leurs pics comme des crocs prêts à dévorer. On était piégés, enclavés entre ces deux murs de désolation. Même l’air, saturé de sel et d’appréhension, était lourd.
Notre campement provisoire était installé dans un petit vallon au pied du pic rocheux, et le bois, dans notre dos, soulignait cette sensation d’enfermement.
La Cohorte savait tirer parti de toutes situations, et ces végétaux restaient une ressource suffisamment rare et précieuse pour ne pas être ignorés. Des hommes allaient et venaient dans la forêt. Ils rapportaient troncs, branches et feuillages. Un travail rythmé par les bruits de bûcheronnage ; les sons réguliers de l’impact des haches, et le vacarme provoqué par les chutes d’arbres. Une partie de la solution devait venir de ces arbres : construire un pont était envisagé afin de traverser le bras d’eau.
Je fus soulagé lorsqu’on m’assigna à l’intendance. Tailler, recouper, ranger les arrivages. Tout cela serait également utile pour réparer les chariots, fabriquer les flèches, les armes. Et dans cette attente mortifère, il me restait au moins quelque chose à faire pour m’occuper, et surtout, je n’avais pas à mettre les pieds dans cette foutue forêt.
Des types en ressortaient malades, toussotants et fébriles. Certains vomissaient même des trucs pas beaux à voir. Un genre de liquide noir écarlate, mi-bile, mi-fongique. D’autres types s’effondraient simplement, sans aucune mise en garde. Ma main à couper qu’ils s’étaient trop rapprochés de la clairière maudite.
Je n’aimais pas ça.
Passer du temps ici je veux dire. J’avais l’impression qu’à tout moment, moi aussi j’allais me mettre à chier du sang noir par la bouche.
Ma nuque me pesait. Je priais silencieusement pour que notre attente ici ne soit pas trop longue.
Après un dernier regard paranoïaque sur la lisière, je posais mes yeux sur mon assiette vide.
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Le moment juste après le repas, asticots séchés, accompagnés d’une omelette d’œufs de Truches et son bouillon d’herbes, préparés par notre commis de cuisine Aiden, et celui juste avant que chacun ne vaque à ses obligations militaires, était probablement l’un des rares instants où étions tous réunis et où les conversations les plus houleuses prenaient lieu.
Cette fois-ci ne fit pas exception. Le soleil était déjà passé derrière les montagnes et la luminosité faiblissante laissait place à celle vacillante du feu de camp.
— Cette mer nous bouffe du terrain, grogna Théo à mes côtés, les dents serrées. Ils vont faire quoi tu penses ?
Je haussai les épaules, la vue perdue sur l’horizon gris. Je réfléchissais aux mots qui devaient composer cette « lettre » que j’écrivais depuis plusieurs jours. Pourquoi d’ailleurs ? Et pour qui ? Il ne me restait personne à qui l’envoyer.
— Quelqu’un devant a dû trouver une solution, ils ne nous laisseraient pas nous embourber ici, répondit Kyel, plus nerveuse qu’elle ne voulait le montrer.
Skjaldor lui lança un regard, son sourire presque moqueur.
— T’as peur qu’on t’oublie à l’arrière ? Les gars devant sont pas idiots. Si on doit contourner, ça se saura bientôt.
— J’ai surtout peur de ce qu’il y a derrière… Me protégeras-tu, fort Skjaldor ? lui demanda-t-elle en pinçant sa lèvre inférieure.
Skjaldor parut gêné et ne sut que répondre.
Des bruits de cors lointains, provenant des entrailles de la montagne, signalèrent de l’avancée des éclaireurs qui balisaient un chemin, au cas où nous aurions à emprunter cette route.
Mais bientôt, un autre sujet s’imposa. Cela faisait des jours que l’on discutait du choix de l’Arban, le chef de notre groupe de dix. Chaque Décade devait avoir un Arban, et chaque groupe d’aspirants devait en proposer un. Jusque-là, personne n’avait vraiment pris la décision chez nous. La pression montait, et cette question revenait souvent.
— Bon, il faut vraiment qu’on en parle, avait lancé Isadora d’une voix sèche. Bientôt notre formation sera finie et on devra trancher.
— On n’est pas obligé de se précipiter, le vieux Valdek dit qu’on a encore quelques mois. Pas de quoi s’affoler, remarqua Fleur de Lys.
— Peut-être, mais il ne faudrait pas laisser traîner cette question indéfiniment. J’aimerais qu’on ne se retrouve pas pris de court. Alors, qui veut l’être, l’Arban ?
— Sûrement pas moi, lâcha Aiden à moitié assoupi contre un rocher en secouant la tête avec un air las. J’ai bien assez de merdes à gérer sans avoir à m’occuper de vous.
Ce à quoi Isadora se fit un plaisir de rétorquer, d’un ton condescendant :
— T’as raison, certainement pas toi, tu serais un chef catastrophique.
Et c’était reparti… Décidément, ces deux-là étaient faits pour s’opposer.
— Allons, allons, au moins vous êtes d’accord, fit remarquer Skjaldor d’humeur égale.
Il avait raison, c’était assez rare pour être souligné. Ce qui fit sourire certains d’entre nous. Kyel nous balaya d’un regard faussement rieur avant de l’abandonner brutalement.
— Regardez-vous, y’en a aucun qui est fait pour être Arban.
— Et toi, alors ? lança Mira brusquement, fixant Kyel. T’es la plus nerveuse d’entre nous. T’aurais jamais l’endurance.
Elle se retint de répondre. C’était là une réflexion que je partageais, et au-delà de ça, je la trouvais trop manipulatrice pour lui confier ma vie. Kyel se raidit, mais Élise intervint avant que les tensions ne montent.
— Ça va. On n’a pas besoin de se lancer des piques. Choisir un Arban, ce n’est pas juste une question d’envie. C’est une question de capacité à diriger, de réactivité. Celui qui deviendra Arban doit savoir lire les ordres, comprendre ses camarades, gérer les bêtes, et surtout… savoir prendre des décisions.
Elle fixa chacun de nous d’un regard tendre.
— Armand, qu’est-ce que t’en dis ?
Je soufflai par le nez, agacé qu’elle me mette sur la sellette.
— Moi ? C’est sûrement pas moi qu’il vous faut. J’suis à peine bon à survivre, alors jouer les petits chefs… pas question.
— Tu sous-estimes tes capacités, rétorqua Isadora avec son habituel détachement. Mais t’as raison sur un point, tu n’as pas l’étoffe d’un chef. Pas encore.
Pas encore ? Jamais… Il n’existait pas un monde dans lequel l’idée d’endosser ces responsabilités m’effleurerait seulement l’esprit. Et malgré tout, je sentis mes joues rougir…
Mira soupira, comme si tout ce débat lui pesait.
— Alors qui ? Parce que quelqu’un doit se décider avant qu’on soit mis devant le fait accompli.
Isadora hocha la tête en signe d’approbation, et fracas de la mer rugit bruyamment.
Skjaldor se contenta de lever la main.
— Je veux bien le faire. Je connais les manœuvres, je suis à l’aise avec les signaux des cors et des sifflets.
Il haussa les épaules et ajouta :
— Et j’ai déjà dirigé des groupes plus petits dans mon ancienne vie.
Un instant sans mots, puis un murmure d’assentiment parcourut le groupe. Skjaldor avait raison. Je me souvenais de ce qu’il avait laissé échapper sur son passé : prisonnier de la Cohorte. Nul doute qu’un bon nombre d’entre nous était au courant et j’avais la ferme impression que cela pouvait poser un problème pour certains. Cette raison et quelques autres faisaient qu’il n’était peut-être pas le choix le plus évident, mais il avait cette autorité tranquille que certains respectaient sans même s’en rendre compte. Et personnellement, je ne pouvais oublier qu’il m’avait sauvé les fesses pendant l’Inkilada.
— Moi aussi je connais les manœuvres, ronchonna Théo avant de hausser le ton, et si on décidait ça en…
Un fracas provoqué par Falgrim l’interrompit. Falgrim déambulait autour de nous mastiquant un bout de viande séchée déniché je ne sais où, le regard perdu sur les alentours, quand il avait trébuché contre son propre pied avant de s’étaler de tout son long sur le sol rocailleux.
Un soupir général gagna l’assemblée et Élise accourut à ses côtés.
— Tout va bien ? Rien de cassé ?
Allongé face contre terre, il releva son buste en poussant sur ses mains. Il affichait un large sourire qui dévoilait ses dents, dont une manquait à l’appel. Il ramassa le précieux morceau de viande, se releva et en prit une bouchée. Alors qu’il mastiquait péniblement, il afficha deux billes toutes rondes.
— Oula, ça va être compliqué cette histoire, lâcha-t-il, visiblement peiné par cette nouvelle réalité qui s’imposait à lui.
Il cracha et constata, stupéfait, que du sang s’était mêlé à la barbaque.
— On sait qui d’autre n’est pas qualifié, déclara Aiden qui avait assisté à la scène d’un œil mi-clos.
— Moi je vote Micky ! lança Falgrim en époussetant ses vêtements.
Sa mine hébétée laissait deviner qu’il était déjà passé à autre chose, abandonnant le souvenir de cette dent cassée à un passé qui lui semblait, sans doute, déjà lointain.
— Comment ça ? le questionna Isa.
— Il ferait un bon Arban. Moi je le suivrais !
Des airs interloqués s’emparèrent de tous les visages. Micky ? L’homme le plus discret et le plus étrange de notre groupe ? Je tournai la tête en direction du concerné. Il était là, accroupi, dos à nous, comme une ombre tapie dans les pierres, observant le défilé rocheux. Les regards basculaient entre Falgrim et lui.
Il resta muet.
— Je l’ai vu chanter aux animaux. Et la nature, il la comprend mieux que nous tous. En plus c’est un super combattant, et puis vous avez vu son Aöroch ! Pour moi c’est le plus qualifié ! s’exclama Falgrim, poings sur les hanches, droit et fier de sa réflexion.
— C’est aussi le plus effacé, et le plus… imprévisible, fit Kyel.
Elle baissa la voix et prit un air de connivence.
— Si vous voulez mon avis, il n’est pas digne de confiance.
— Et toi, Kyel, tu l’es, digne de confiance ? Je suis sûr que tu ferais tout pour faire passer ta survie avant celle du groupe, lâcha platement Aiden qui, finalement, semblait plus concerné par la question qu’il n’y laissait paraître.
Il s’était redressé et dévisageait maintenant Kyel.
Elle cligna des cils, l’air affable.
— C’est justement ce que vous ne comprenez pas. Faut-il que je vous fasse un dessin ? Si l’Arban meurt, tout le monde meurt.
Son insinuation me frappa de plein fouet. Elle avait raison, les vies de tous étaient liées à celle d’un seul. Au fond, tout serait fini si notre chef venait à mourir. Cela impliquait donc de choisir quelqu’un capable de survivre, et prêt à tous les sacrifices afin d’y parvenir.
— Elle dit vrai, murmura finalement Micky, sans emphase.
Il avait tourné son buste vers nous, ses yeux absents, comme s’il observait quelque chose bien au-delà de nous. Une présence inquiétante. Il était là, mais aussi ailleurs, loin. Où ? Aucune idée. Et quelque chose en lui me disait qu’il ferait un chef dangereux.
Je l’observais : ses doigts jouaient avec deux cailloux. Il les faisait passer d’une main à l’autre avec une fluidité presque surnaturelle. L’homme parlait peu, mais ses gestes, eux, parlaient d’un danger latent, d’une menace discrète.
— Et si j’étais vous…
Il marqua une pause et, d’un mouvement sec, lança soudain un caillou en l’air qu’il toucha avec l’habileté d’un tireur d’élite à l’aide du deuxième.
— Je ne me ferais pas confiance… conclut-il.
Le bruit du ricochet des galets résonna dans la lourdeur du calme qui suivit.
— Moi, je pourrais te faire confiance, dit finalement Théo. Mais je persiste à dire qu’on devrait décider ça en…
— Bon, ça suffit, coupa Isadora.
Un soupçon d’impatience perçait dans sa voix.
— Si on veut rester ensemble et survivre, il nous faut bien choisir. C’est du bon sens. Lorsqu’on aura décidé, il nous faudra encore réussir l’Urdün.
Théo, contrarié, s’était tourné vers Mira. Il mordait son poing d’agacement et son teint commençait à virer au rouge. Entre lui et son ego qui ne réussissait pas à en placer une et Isa qui parlait de bon sens…
Toute cette situation me faisait doucement rire intérieurement.
— Du bon sens ? finis-je par dire. J’en vois pas beaucoup ici, juste des grandes gueules. Chacun tire la couverture à lui et aucun de nous n’est foutu d’accepter que personne ne veut de cette maudite responsabilité.
— C’est faux. J’ai dit que je pouvais le faire, intervint Skjaldor. Je suis prêt à prendre ce rôle.
Son ton calme contrastait avec la tension ambiante.
— Ah oui ? siffla Mira. Tu crois vraiment que tu as ce qu’il faut pour nous mener ? Tu réfléchis trop. Un chef, c’est quelqu’un qui agit dans l’urgence, pas quelqu’un qui se perd dans ses pensées.
— Au moins, je réfléchis, rétorqua le balafré, son ton toujours mesuré, mais ses yeux brillant d’une colère contenue. Toi tu fonces tête baissée et j’ai bien vu… Tu sacrifierais ta vie pour Théo.
Mira serra les dents, visiblement troublée par la remarque. Théo posa doucement une main sur son épaule, en un geste de soutien discret.
— Vous êtes tous en train de vous bouffer le nez alors qu’on n’a même pas encore vu une bataille ensemble, marmonna Élise, bras croisés et visiblement las de ces chamailleries.
C’était la première fois que je voyais un semblant de colère sur son visage.
Les arguments fusaient, chacun campait sur ses positions, et moi, je regardais ça d’un œil fatigué. Pourquoi m’étais-je attendu à autre chose ? La survie ici, c’était chacun pour soi, même si on prétendait former une unité. Les ambitions et les egos nous empêchaient d’avancer. Ils voulaient être Arban, ou ne voulaient pas qu’un tel le soit. Mais ce qu’ils désiraient surtout, c’était imposer leur vision.
Puis, Isadora parla à nouveau, mais cette fois, son ton était plus bas, plus grave.
— Vous ne comprenez rien à ce qu’est réellement le rôle d’un Arban… Ce n’est pas juste mener des manœuvres ou donner des ordres. Ça va bien au-delà de ça, et en même temps…
Elle hésita un instant avant de continuer d’une voix monocorde.
— Et en même temps, c’est encore moins que ça… si vous saviez.
Tous les regards se tournèrent vers elle, surpris par son ton énigmatique.
— Et toi tu sais ce que c’est ? railla Théo, un sourire arrogant au coin des lèvres.
Elle le fixa, ses yeux orageux comme la tempête au-dessus de la mer.
— Bien sûr que je sais.
Elle hésita encore, comme si elle pesait ses mots, avant de lâcher une information qui fit frémir l’air.
— Je n’ai pas grandi dans un village comme vous tous, mais dans la Cohorte. Pas celle-là… Ma famille faisait partie de celle de l’Intérieur.
Des regards échangés, surpris, méfiants. La Cohorte de l’Intérieur. On avait tous plus ou moins appris ce que ça représentait, même si personne n’aimait en parler ouvertement. C’était l’élite parmi l’élite. Ceux qui gardaient l’Empereur des Thàrss et protégeaient les terres les plus fertiles, les mieux préservées du monde dévasté. Isadora avait vécu au cœur du pouvoir et maintenant, elle se retrouvait là, parmi nous, dans une Cohorte extérieure.
— Et qu’est-ce que tu fais là, alors ? demanda Mira, cinglante. Comment t’es passée de l’élite à… ça ?
Isadora haussa à peine les épaules, mais son regard se durcit.
— C’est une longue histoire, et pas vraiment la vôtre. Mais disons que, dans l’Intérieur, quand tu perds la faveur, tu ne la retrouves jamais.
— Une disgrâce, quoi. En gros, t’as été reléguée ici comme une moins que rien, s’amusa Kyel.
— Crois ce que tu veux.
Cette histoire de bannissement flotta longuement dans l’air, mais Isadora n’en dit pas plus. La plupart ici n’osait pas poser plus de questions.
— Alors quoi ? lança Kyel. Tu penses qu’on devrait te confier le rôle d’Arban parce que t’es une noble déchue ? C’est pas un titre qui fait un chef.
— Je ne veux pas de ce rôle, répliqua-t-elle avec contenance. Vous êtes tous tellement obsédés par cette place de leader. Vous ne comprenez pas que personne n’a vraiment le pouvoir. La Cohorte est un engrenage. On est que des rouages. Tout ce que nous faisons, tout ce que nous décidons, tout est dicté par ceux qui sont plus hauts. Les Mingghans, les Tumens, ceux qui siègent aux côtés de l’Empereur. Le véritable pouvoir est là. L’Arban, le chef d’une Décade ? Il n’est rien.
Elle peignait un tableau bien plus vaste, une organisation complexe qui dépassait notre petite Décade, notre petit monde. J’avais entendu des rumeurs sur les trois Cohortes qui formaient la grande Orda. Deux qui tournaient autour du monde comme des lions en chasse, pour surveiller et contrôler les terres extérieures. Et puis celle de l’Intérieur, où tout se décidait. L’Empereur, sa garde personnelle, les Noyans, les conseillers… Ceux qui vivaient à l’abri, protégés des forces que nous, ici, ne faisions qu’effleurer pour l’instant, mais qui, un jour nous frapperaient dur, assurément.
Skjaldor croisa les bras, perplexe.
— Et tu veux dire quoi par là, Isa ? Que ce qu’on fait ici n’a aucune importance ?
— Non, répondit-elle, d’un ton plus calme. Ce que je veux dire, c’est qu’on se bat pour une illusion de pouvoir. L’Arban n’aura de contrôle que sur vous, un groupe de dix dans une armée de milliers. Il ou elle suivra les ordres comme tout le monde.
Le cercle se tut, tous digéraient ces paroles à leur manière. Malgré tout, l’intransigeance de chacun persistait. Isadora avait les qualités pour être chef, mais elle ne voulait pas. Elle semblait trop marquée par son passé pour s’impliquer plus que nécessaire. Skjaldor était prêt, mais sa retenue et ses soi-disant hésitations le disqualifiaient aux yeux de Mira. Et la majorité restante inspirait le rejet ou refusait la moindre responsabilité.
— Alors, on choisit qui ? demanda Falgrim, à contre-courant de la conversation.
— On ne choisit pas, répondit Mira exaspérée, pas aujourd’hui.
Et ainsi, rien ne changea.

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