5 - Le psy du sommeil
Quand mon réveille se met à sonner, un violent mal de crâne me saute dessus. J'ouvre un œil et le referme aussitôt à cause de la lumière du matin qui filtre par ma fenêtre, j'ai oublié de fermer mes rideaux hier soir et de couper mon réveil. Nous sommes tous rentré complètement ivre et, puisque ma maison était la plus proche nous sommes tous aller y dormir. Je me retrouve donc coincer entre Antoine et Emma de chaque côté de moi, et sur mon fauteuil Alex qui ronfle comme une locomotive. Je me redresse en essayant de faire le moins de bruit possible et sans faire tomber l’un de mes deux amis de mon lit. Une fois debout je m’étire en me rendant compte que j'ai encore dormis avec mes vêtements, ça devient une habitude, comme les soirées trop arrosées et les réveils chaotique. Pourtant ce n’était pas pour me déplaire, se rythme chaotique me permettait de faire le point sur plusieurs choses mais aussi de me sentir mieux dans mon corps et ma tête.
Lançant un bref regard à mes amis, j'enlève mon short et mon t-shirt tout en me dirigeant vers la salle de bain. Je me débarrasse d’un geste de mes sous-vêtements et me glisse dans la douche, laissant un filet d'eau fraîche rouler sur mon corps. Cette dernière me réveille entièrement et une fois finis je sors envelopper dans une grande serviette la tête plus claire. Je me dirige de nouveau vers ma chambre et constate avec joie que tout le monde dort encore. Je jette un coup d’œil à Alex et prend une couverture chaude pour la poser doucement sur lui, la remontant jusque sous sa gorge, sa poitrine se soulève doucement au rythme de sa respiration et je me mets à le regarder, laissant quelques gouttes d'eau tomber de mes cheveux sur mon parquet vernis. Il remut légèrement et je me dépêche de m'habiller, enfilant un t-shirt ample noir sur un jean bleu clair slim. Je brosse mes cheveux avec vigueur et les agite pour les faire sécher plus vite. Je me regarde un instant dans le miroir, j'ai pris un peu de poitrine, mes cheveux sont plus longs mais leur couleur avait terni, ma peau c’était quant à elle coloré de mes nombreuses siestes et sortis dehors. Je souris, j’ai vraiment l’air d’aller mieux, ils me font aller mieux. Il est vrai que j’étais encore prise de déprime et de morosité mais à présent il y avait des moments où j’étais vraiment heureuse, tout simplement et pleinement heureuse. Je pousse un soupir silencieux en me tournant vers notre petite bande encore profondément endormie et ferme mes rideaux. L'obscurité tombe sur la pièce, j’entends Emma remuer, elle se glisse un peu plus sous mes couettes, Antoine pousse un petit soupir de satisfaction et se tourne de l'autre côté, Alex lui n'a pas bouger d’un pouce. Je me dirige de nouveau vers lui et me penche au-dessus de lui, regardant de plus près son visage. Son souffle caresse mon nez, je souris encore, il est craquant endormis ainsi il ressemble à un petit garçon. Je me détourne et descend dans ma cuisine le ventre dans les talons.
Je mets la radio et c’est en commençant à faire griller du pain et chauffer de l'eau pour faire du café que je me mets à me trémousser et fredonner. Je finis par me faire une tasse de café et tartiné une tranche de pain en fixant l'horloge... 6h57. J’embarque tout mon petit déjeuné et m’installe confortablement sur le rebord de la fenêtre dans mon salon. Assis sur ce petit renfoncement, je pose mon dos contre le mur ma tasse à la main et ma tartine engloutis, le regard perdu dans le vert du jardin, apaiser. J’ai toujours aimé cette petite fenêtre avec son bord qui ressemble à une petite cabane ouverte. Elle donne sur mon jardin et je peux à tout moment profité des plantations que mon père m’était tant d’énergie à entretenir, la pelouse parfaitement tondue et notre grande haie qui nous permettais d’être coupé de nos voisins. La maison est si calme que c'en est presque terrifiant, je peux m'entendre respirer, pensé, sentir mon cœur battre dans ma poitrine, j'ai presque l'impression d'entendre poussait mes cheveux. Je regarde autour de moi, la solitude me fait du bien, elle me permet de réfléchir sans parasite autour de moi. Je respire un bon coup et bus une gorgé de café, il me brûle la gorge et la bouche, je pousse un soupir d'aise car cette brûlure me fait du bien, elle réchauffe mon ventre et ma trachée. Je la pose à côté de moi et profite du lever de soleil et de la belle couleur que les quelques rayons projettent dans le salon. Je pourrais presque m’endormir si le sommeil ne me fuyait pas, et inévitablement les mauvaises pensées me gagnèrent et je ne pus m’empêcher de penser à ma mère, elle serait venue s’assoir avec moi, m’aurait pris dans ses bras et nous aurait envelopper d’une épaisse couverture. Je l’imagine très bien déambuler dans cette maison qu’elle aurait aimé, cette maison qui n’a jamais rien connus d’elle. Je repense alors à cette autre maison, celle où je suis née, et celle où elle est morte. Mon père et moi ne pouvions plus vivre dans cet endroit qui nous rappeler douloureusement son existence et sa fin.
Un bruit dans l'escalier me fit sursauter et je tourne aussitôt la tête vers l’origine du bruit. Alex se tient debout en bas de mon escalier, la mine fatiguée et les cheveux en bataille, il se frotte les yeux comme un petit enfant qui vient de se réveiller et qui cherche sa mère. Et comme dans le fauteuil tout à l’heure je le trouve plus adorable que jamais. Il s'avance vers moi, à moitié endormis, se penche au-dessus de ma tête et me regarde un moment, il est complètement dans le col-tare le pauvre, il ne doit pas avoir l'habitude de dormir si peu et dans un fauteuil très peu confortable. Il pousse mes jambes et s'assoit en face de moi, faisant glisser une de ces jambes le long de la vitre pour venir se caler entre la jointure du mur et ma hanche droite. Il ramena l’autre contre sa poitrine comme pour s’y appuyer, il me fixe un moment avant de poser sa tête contre la vitre et de se remettre à ronfler. J'ouvre de grands yeux, complètement halluciner. Il est vraiment étrange, plus encore le terme serait presque lunatique, à un moment il va être infecte et l’instant d’après on dirait presque un petit garçon demander les bras de sa mère. Il est vrai que Antoine était entouré d'un nuage de mystère mais étrangement chez lui ça ne paraissait pas anormal, comme si dès qu’on le voyait on comprenait que cela venait de son caractère. Mais... Alex lui c'était tout le contraire, c'était le mec qui aimait ouvrir sa gueule, qu'on remarquait directement quand il entrait dans une pièce, connus de tous. Mais finalement il cachait lui aussi des choses, comme moi, comme Emma et sans doute comme tout le monde sur cette planète. Je me cale un peu plus contre le mur en décalant ma tasse de café sur la table à côté tout en prenant un carnet, un des nombreux qui traîne un peu partout dans la maison, et un crayon pour me mettre à dessiner. Je mis alors à le dessiner, j'esquissai dans un premier temps sa silhouette et sa position. Ses larges épaules presser contre la vitre, ses jambes repliaient près de son torse pliait en deux, un bras le long de la vitre et l'autre posé sur son genou, la tête de travers à moitié posé sur son épaule et calé contre la vitre. Ses cheveux qui lui tombent doucement devant les yeux, sa bouche légèrement entrouverte dont la respiration qui s'en échappe former un petit nuage de buée sur la vitre. Ses doigts tombants mollement, frôlant son jean qu'il n'a pas enlever d'hier, ses bagues aux pousses qui brillent sous les premiers rayons qui commencent enfin à sortir de derrière la haie, caressant par la même occasion son visage faisant ressortir sa pommette et sa mâchoire carré. Dans cette demi obscurité je le trouve encore plus beau, la moitié de son visage éclairé et le reste sombre, un clair-obscur superbe, l'ombre de ses mains projettent sur son jean et celle de ses jambes sur le rebord étaient parfaitement délimité ce qui me facilitait le travail. Son torse est complètement sombre seul ses mains et ses jambes étaient un mélange d'ombre et de lumière. Je tourne un œil vers l'horloge, 8h11. Le temps a filé, déjà près trois heures que je suis debout. Je regarde mon dessin et, satisfaite, le pose sur la table en me levant, essayant de ne pas réveiller la belle au bois dormant, ou peut être ici le beau au bois dormant. Je m'étire à m'en faire craquer les os et saisis une couverture que je dépose sur Alex, il gigote un peu et ouvre un œil, je fige mon geste dans les aires coupable de l’avoir réveiller. Il me regarde un instant, semblant se souvenir de l'endroit où il se trouve et étire soudain un sourire carnassier. Le rouge me monte aux joues et je me détourne tout en lui lançant la couverture sur la tête, puis traversant à toute allure le salon je me poste dans la cuisine où le café avait eu le temps de refroidi. Je m'en servis une tasse en grimassent, il est carrément froid, je le repose et le remis à chauffé. Jetant un coup d’œil vers le salon, je constate qu’Alex c'est levé et s'approche de moi. Je m'assois alors sur un tabouret et me plonge dans la contemplation d’un livre qui trainait sur la table. Il s'assoit à côté de moi, le silence emplis la pièce et je me sens horriblement gêné sans savoir vraiment pourquoi. Il fait glisser mon carnet jusqu'à moi et mon sang ne fait qu'un tour, il l’a vue, se croquis volait dont j’étais si fière, il l’a vue et il allait se moquer de moi pour cacher sa propre gêne.
- Alors fillette, on dessine les gens dans leur sommeil ? complètement pétrifier je n'ouvris pas la bouche, me contentent de baisser d'avantage la tête, je le sentis s’approcher de moi. Ben alors répond, je vais pas te manger... Surtout que tu dessines quand même vachement bien.
Je relève la tête vers lui, complètement désorienter, je ne sais plus quoi pensée. Moi qui croyais qu'il allait m'enfoncer en m'envoyant des vacheries voilà qu'il me surprend en me faisant un compliment. Il semble soudain gêné à son tour devant mon visage béat et se recule en passant sa main dans ses cheveux. J'étire un franc sourire.
- Tu peux répéter ? Je n'ai pas bien compris, il repose ses yeux sur moi en étirant à son tour un sourire.
- Je vois pas de quoi tu parles, oh le salop pensais-je.
- Vraiment ? je me levai et m'approcha de lui. Tu es sur ?
- Plus que sur !
Il se lève à son tour et vint se poster devant moi, son buste touchant presque ma poitrine. Je lève les yeux vers lui et tends la main saisissant une mèche de cheveux, j'esquisse un sourire espiègle et lui demande doucement :
- Ils sont noir à la base ?
Il ouvre de grands yeux et un sourire moqueur apparut sur ses lèvres, il se penche un peu vers moi et murmure plus doucement encore, comme cette nuit-là il y a déjà plus de 3 mois.
- Oui, mais j'aime le rouge...
- Mmmm... Moi... Je préfère le noir...
Il y eu un moment de flottement pendant lequel il se redressa mais aussitôt je pose ma main sur sa joue pour l’empêcher de s’éloigner plus. Il sursaute légèrement, surpris par mon geste, puis me mettant sur la pointe des pieds et lâchant la mèche de cheveux, je glisse mon autre main autour de son cou, profitant de ce moment pour le taquiner un peu comme il ne cessait de le faire.
- Mais tu sais... murmurais-je laissant mon souffle lécher ses lèvres, il fit non de la tête sans me lâcher des yeux. J'aime bien le rouge aussi.
Il sourit et ses yeux se mirent à pétiller, il franchit les derniers millimètres qui nous séparèrent et s'empara de mes lèvres. Il fait glisser ses mains le long de mon dos et les niche dans le creux de mes reins en les pressant pour que je me colle à lui dans une étreinte douce. J’entrouvre la bouche et sa langue cherche avidement la mienne. Nos souffles se mélangent et un frisson délicieux me parcours le dos. J’eus soudain envie de plus, de plus de chaleur, de plus de baiser, de plus de peau ! Je glisse mes doigts sous son t-shirt et effleure son dos. Il se cambre légèrement en poussant un petit souffle rauque, fronçant les sourcils il saisit mes jambes et me fais soudain asseoir sur le comptoir, forçant l’accès entre mes cuisses, descendant le long de ma mâchoire et mordilla ma clavicule tout en déposant une multitude de baiser sur mon cou. L’étreinte est devenue brusquement brulante et tout mon corps se tords pour lui donner plus de moi. Je fourrage ses cheveux de ma main en poussant des soupirs, le sourire aux lèvres. Mes mains trouvèrent le chemin jusqu’à son ventre où elles caressèrent chaque morceau de peau qui se couvrait aussitôt de chair de poule. Il chercha de nouveau mes lèvres que je lui offris avec plaisir et notre baiser incendia mon ventre. J'enserre ses hanches de mes jambes en me collant plus encore contre lui pour lui signifier à quel point il me rendait folle il grogna dans nos bouches en me faisait sourire. Enfin, enfin nous échangeons cette étreinte et ce baiser que nous rêvons secrètement de partager, enfin je peux laisser libre cours à mes sentiments et à mes envies. Soudain un bruit dans les escaliers nous figea, je tourne un regard écarquiller vers les escaliers, et quand j'aperçois les longs cheveux d’Emma je repousse Alex en me jetant sur mes pieds une seconde avant de voir ma petite tornade débouler dans la cuisine.
- Salut vous deux ! nous lança-t-elle d'un ton enjoué en se jetant sur la cafetière qui fumait. Mon dieu ce que j'ai besoin de café !
- Heu et Antoine ? Hasardais-je presque haletante en lisant nerveusement mon haut et mes cheveux.
- Il prend une douche, je lui ai dit que ça ne posé pas de problème, j'ai bien fait ?
- Mais oui ne t'en fais pas...
Elle se tourne vers nous en sirotant sa tasse à café.
- Vous êtes bizarre tous les deux.
- Pourquoi tu dis ça ? lança Alex d'un ton cassant.
- Sais pas...
- Bon bref !!! je pris Emma par la main pour attirer son attention. Tu veux manger quelque chose ?
- Oh oui !!! Je meurs de faim, c'est toujours comme ça les lendemains de soirée.
Elle me sourit et je ris pour masquer les rester de notre échange à Alex et moi. Antoine nous rejoignit quelques minutes plus tard et nous commençâmes à discuter tout en faisant nos petits-déjeuners. Nous finîmes par nous asseoir tous les 4 à la table de mon salon, discutant joyeusement en écoutant en font de la musique, doucement, mes épaules se décontractèrent, j'avais comme l'impression qu'un poids avait été retirer de mes épaules, je respirai mieux. Mon père descendit une heure plus tard, coiffé et habillé pour le travail, il lança un bonjour général, me vola un baiser puis sortis pour aller travailler. Une fois la porte fermer les conversations reprirent de plus belle, comme si cette situation était habituelle.
Je lance un regard à Antoine qui discute avec entrain avec Alex, Emma à côté de moi les écouter et répliquer par moment. Je me contente de les regarder, un sourire indélébile coller à mon visage. Un pied frôle le mien, je lève la tête de mon assiette, Alex en face de moi me lance un sourire et mon ventre s’enflamme.
C'est vraiment un crétin, mais bon... J'aime les crétins après tout !
Quelques jours se sont écoulé depuis cette soirée, depuis ce baisé et pourtant rien n’a changer, pire encore, Alex est plus froid avec moi que jamais. C’est insupportable, et j’ai beau faire tout mon possible pour garder le contact avec lui il s’obstine à prendre ses distances. Ce matin fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase.
Les cours ont depuis déjà 2heures commencé et je n’en peux plus, j’ai mal dormi, plus mal encore qu’auparavant ce que je pensais être impossible. L’heure de déjeuner a sonné et je me suis assise au self avec les filles n’ayant pas envie de rester seul dehors. Les garçons nous ont rapidement rejoint et bien sûr Alex s’assit le plus loin possible de moi, ne me jetant même pas un regard.
- Dis-moi Sophie, me susurra Emma. Il a quoi Alex ?
- Oh merci mon dieu alors toi aussi t’a remarqué cette distance qu’il a mis entre nous ?
- Je crois que personne ici aurait pu louper ça. Vous vous êtes genre… Disputé ?
- Mais même pas c’est juste que…
Il y eu un moment de flottement durant lequel je ne pus m’empêcher de rougir.
- Juste quoi ? insista Emma piquer à vif.
- Et ben… Tu te souviens de la soirée qu’on a faite au bar ? elle hocha la tête avec engouement. Et ben le lendemain Alex et moi on était ensemble dans la cuisine et…
- ….
- ….
- Et ? Sérieux Sophie c’est horrible ce genre de suspense !
- On s’est embrassé, elle retint son souffle en me regardant avec des gros yeux. Et pas le genre de petit baiser qu’on fait comme ça, plutôt le genre ou si tu étais pas arrivé je l’aurais bien laissé me faire des choses sur la table de la cuisine.
Elle pousse un cri qui fit retourner toutes les têtes vers nous, je lui pince si violement la cuisse qu’elle coinna en s’excusant rapidement auprès des autres qui reprirent leur conversation. Alex me jette un regard étrange avant de détourner les yeux.
- Oh la vache meuf je suis tellement contente pour toi !!!
- Ouais m’enfin depuis il me calcule plus, et encore si c’était que ça mais j’ai presque l’impression qu’il redevient infect comme quand on se connaissait pas.
- Ah ouais… Pas cool… Ecoute je sais vraiment pas quoi te dire à par de t’accrocher de lui montrer que tu seras toujours là que tu tiens à lui etc…
- Oui mais… J’ai pas non plus envie de laisser la situation comme ça, ça fait trop mal.
- Mmmm, elle passe sa main dans mon dos pour me réconforter, peine perdue. Ecoute ça va s’arranger ça va…
Elle s’interrompus si soudainement que je relève la tête vers elle, elle ne me regarde plus et elle pâlit de manière inquiétante. Je me rends alors aussi compte qu’un étrange silence régner autour de la table quand je me retourne pour voir ce qu’il se passe je m’étrangle de surprise. Sarah vient de s’assoir sur les genoux d’Alex et avait goulument fondus sur sa bouche. Emma me saisit soudain par la manche et me tire loin de se spectacle, malheureusement cette image restera à jamais coincer dans mon esprit. Elle nous fait traverser à toute allure les couloirs, bousculant au passage un nombres incalculables d’élèves. Quand enfin nous arrivâmes dans la cour et que l’air froid de ce mois de décembre gifle mon visage je me rends compte que je m’étais arrêter de respirer. Quand l’air afflux de nouveau dans mes poumons la tête me tourne et je dû me retenir à Emma pour ne pas tomber, elle nous fait assoir sur un des bancs la mine inquiétée. Je me prends la tête dans les mains en poussant un grognement.
- Merde… Merde, merde merde !!! Mais je suis vraiment trop conne ! Comment j’ai pu croire qu’il était un temps sois peu sérieux avec moi ! Mais qu’elle conne j’ai été…
Un sanglot me fait trembler mais rapidement ce fut la colère qui prit le dessus.
- Sophie, me murmure doucement Emma. Laisse couler, ça n’en vaut pas la peine, il est vrai qu’il est nouveau et qu’on ne le connait que depuis 3 mois mais on a bien vue quel genre de mec c’était.
- Em’ c’est pas ça le problème, le problème c’est que je l’aime moi !
- Je sais.
Elle me prend dans ses bras pour calmer ma colère et ma peine, j’ai tellement honte. Tellement honte de mettre fait avoir, d’avoir crus voir des choses, d’avoir espérés. Elle tapote mes bras et se redresse, esquissant un sourire compatissant puis retourne à l’intérieur du bâtiment. Comme toujours elle avait compris que j’avais besoin d’être seul un moment. Je reste là à réfléchir, passant au ralentis tous les moments passer ensemble, ces échanges, ces confidences, toutes ces fois où je me suis senti comprise et apprécier ne sont au final que des mensonges. Je suis un autre trophée accrocher à son mur, une autre fille dont il c’est jouer. Emma réapparut devant moi avec mon sac, je lui en suis reconnaissante, je n’ai pas l’énergie de retourner en cours.
- Emma je pense que je vais rentrer, je me sens mal et je sais que c’est bête de partir pour si peu mais… J’ai besoin de changer d’air.
Elle acquiesce et après m’avoir de nouveau serré dans ses bras elle repartit vers l’école, quant à moi je me mets à flâner dans les rues de la ville, perdus dans mes pensées, je ne sais pas vraiment où je vais. Mes vieux démons ont de nouveau envahi mon cœur et mon esprit, et plus encore je me sens triste. J’ai l’impression de ne faire que ça, passé de la joie au chagrin en un claquement de doigts, mes émotions sont sens dessus dessous, je ne me reconnais pas depuis quelque temps. Et, je m’en rends compte, cela dure depuis bien avant la rentrée, mais je ne saurais dire quand exactement. Mes pas me conduire soudain jusque devant une grande façade ternie par le temps. Un petit bistrot est coincé entre deux grands bâtiments, il est si petit et si bien caché que je faillis passer devant sans l’apercevoir. La devanture un peu défranchie arbore fièrement l'inscription de « The Dreams Coffee » inscrit dans des tons bleus gris qui ressorte à merveille sur la peinture noire de la façade. Il n’y a rien d’autre à par un petit encart clouer à même le mur en pierre où on pouvait y voir inscrit, « Venez découvrir nos cafés et autre boisson chaude qui, plus que le corps, réchaufferons votre cœur ! » Un sourire inespéré naquit sur mes lèvres et sans vraiment savoir pourquoi, je passe le pas de la porte. Une petite clochette retentit, l'entrée, un long couloir éclairé dans des tons rouges sent bon les épices et le café chaud, il mène vers la salle principale, plutôt grande contrairement à ce à quoi on s'attend. Elle est décorée adroitement dans les styles des vieux cafés des années 80 avec ses banquettes crème et le parquet sombre et verni. Des lustres simples tombent du plafond et éclairent doucement la pièce dans des tons de bleu claire, de jaune et de blanc. C’est une ambiance agréable et je fus heureuse d’avoir trouvais un endroit comme celui-ci. Un bruit attire mon attention, derrière l’immense bar en bois foncé et en cuivre polis se tient, droit comme un « i », un homme. Il est plutôt beau, grand et de larges épaules, une barbe de 3jours entretenue avec soins, une chemise blanche et un pantalon vert cintré à la taille. Son visage fatigué par ses longues journées à attendre les clients a marqué ses yeux et le contour de sa bouche rendant plus encore son visage expressif. Ses beaux yeux verts m'hypnotisèrent aussitôt et je m’approche de lui pour m’assoir sur un haut tabouret. Ses cheveux commencent doucement à devenir blancs les rendant brillant d'une manière assez étrange et envoutante, à y regarder de plus près il est vraiment beau, une beauté mur d’un homme d’une quarantaine d’année que le travail aurait vieilli prématurément. Il esquisse un sourire en essuyant un verre comme dans ses vieux films américains.
- Bonjour, je vous sers quelque chose ?
Il a un accent très chaleureux, un accent du sud, peut être espagnol.
- Oh heu… Bonjour je… Je ne sais pas trop, c’est la première fois que je viens ici.
- Ne vous en faites pas, j’ai toute mon après-midi, ne vous pressez pas.
Son sourire s’agrandit d’avantage, enclenchant inévitablement le miens, une douce chaleur se répond dans mon ventre, cette atmosphère et cette amabilité me réchauffent après cette fin de matinée éreintante.
- Un thé alors, quelque chose de… Réconfortant vous avez ?
- J’ai exactement ce qu’il vous faut !
Et il partit fouiller ses nombreuses étagères, le sourire toujours aux lèvres. Ce fut alors un enchainement de bruit, de tasses qu’on cogne doucement, de l’eau qu’on met à bouillir, des boites en aluminium qu’on déplace et d’écapsule. Je me tourne vers la salle pour l’observer plus posément. Les deux murs du fond se trouve être deux immense bais-vitré qui donne sur un minuscule jardin qui ressemble à ces petites forêts dans les comptes de fée. La lumière mourante de cette matinée hivernale rend plus verte encore cette faune secrète, un oiseau s’envolant dans un bruissement discret d’ailes, ma tête se vide presque instantanément. Une tasse fumante me fut alors posée devant le nez et une odeur très prenante d’épice me pique les narines. Je me penche dessus et respire à pleins poumons cette odeur si étrange, comme il l’a dit, elle me réconforte aussitôt, et un souvenir naquit dans mon esprit. Ce souvenir qui n’a ni date ni heure, un hiver comme un autre où j’avais pris froid et où ma mère, inquiète comme toujours, m’avais dorloté et apporté un thé si chaud que je m’en brulai la langue.
- C’est un thé avec des épices africaines, il est fort en goût mais il vous réchauffera le corps et apaisera votre esprit.
Je ne dis rien, et me contente d’enrouler mes doigts autour de la tasse, le liquide sombre comme du café tremble puis s’immobilise, la chaleur transperce ma peau et me donne la chair de poule. Il incline un peu la tête et parts vaqué a d’autre occupation.
Quand la chaleur se dissipe enfin, j’apporte le breuvage et en bus une petite gorgé qui pique le bout de ma langue, c’est un goût étrange mais agréable. Je me mets à le siroter tranquillement laissant mon esprit vagabondé et se détendre. Quand ma tasse fut finie j’en fus presque triste, mais l’heure tourne et mon père m’attend à la maison.
- Heu… Excusez-moi ?
Le barman se tourne vers moi, relevant son nez d’un livre qu’il ferma et glissa sous le comptoir.
- Alors, me demanda-t-il en s’approchant. Cela vous a plus ?
- Très, il était particulier mais vraiment bon…
- Cela vous a réconforté ?
- Plutôt oui !
- Tant mieux, j’espère vous revoir alors.
Et je souris, encore, après avoir payé je promis de revenir, ce que je fis, deux jours plus tard quand de nouveau Sarah se jeta sur Alex et que cette douloureuse boule dans mon ventre me donna envie de vomir. Je reviens me réfugier, car c’est devenu ça, mon refuge un endroit où je trouve un autre genre de réconfort, c’est devenu si important et personnel pour moi que je n’en parle à personne, pas même à Emma.
Le temps passe et je me mets à éviter Alex, ne supportant plus de le voir et incapable de faire face à tous ces sentiments qui me ronge, je retourne inlassablement dans ce petit café ou, Mark, le barman et patron m’accueille toujours avec un immense sourire. Il est lui aussi devenus une sorte de refuge, un point d’encrage différent de ce que j’ai déjà, quelque chose de plus concret, de plus palpable, il est devenu comme une sorte de grand frère. Un grand frère qui m’écoute parler de ma relation conflictuelle avec mon père, de ces sentiments pour Alex qui me blessent, de ces démons qui ne me laissent plus dormir, de tout et de rien. Il me parle lui aussi, il avait déjà été fiancé mais elle était décédée dans un accident de la route, ces parents vivaient encore ensemble dans un pays chaud au nom compliqué et sa grande sœur, son model, c’était elle mariait il y a 3ans et avait eu une petite fille. Les photos qu’il me montre été adorable et à chaque fois que j’y pense j’ai une irrésistible envie de lui croquer ces petites joues d’enfant. Je me mets aussi à dessiner frénétiquement, les gens, les animaux, les paysages, en l’espace de 10jours j’ai déjà rempli pas moins de 2 carnets de croquis et peint 3 tableaux.
C’est un dimanche quand, pour la centième fois je dessine Mark en train de lire, une pensé traverse mon esprit.
- C’est bientôt Noël…
Mark redresse la tête et me regarde, il fait le tour et vint s’assoir en face de moi la mine amusé.
- Tu n’aimes pas Noël ?
- Je ne dirais pas que je n’aime pas ça c’est juste que… Avec les cours, mon père et cette histoire avec ce garçon mon Noël d’il y a quelques semaines ne ressemblaient pas à celui qui se profile.
- Je vois… Tu ne crois pas que c’est justement le bon moment pour essayer d’arranger les choses ?
- Je ne sais pas si j’ai vraiment envie que les choses s’améliorent…
- A toi de voir, mais tu te sentiras mieux après ça, je peux te l’assuré !
Il me sourit et me flanqua à la porte parce qu’il avait un rendez-vous galant. Le lendemain en cours mon esprit se mets à flâner, ces paroles ne m’ont pas quitté et je me pose des questions. Je ne sais pas quoi faire, d’un côté cette situation avec Alex me dérange car même s’il ne veut pas être avec moi je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas être ami, et si cela n’est pas possible autant mettre les choses au clair ! Mais comment aborder le sujet ? Comment l’approcher sans me prendre cette douleur dans les dents ?
C’est finalement un curieux coup du sort qui décide à ma place. Les cours ont enfin pris fin quand je me rends compte que nous étions les derniers élèves dans la classe, mon carnet du moment est ouvert sur une page pleine de ces portraits que j’ai fait à la va vite. Son regard glisse de mon épaule jusque sur la feuille et je crus l’entendre sursauter, il ne devait pas s’attendre à ça. Quand je me tourne pour lui faire face son visage était crispé, comme si quelqu’un venait de lui marcher sur le pied, c’est à la fois comique et étrange.
- La tête que tu fais… On dirait un bébé chien à qui on aurait écrasé la patte !
Il y eu un silence, et je me rends trop tard compte que je viens de penser tout haut. Un gloussement soulève un coin de ses lèvres puis rapidement mon ricanement brise le silence de la salle. Quand je me mets à rire franchement le siens ne tarde pas à se joindre au miens. Je ne sais pas vraiment combien de temps nous avons ris ainsi, quand le silence repris place entre nous un malaise me gagne et j’eu du mal à déglutir tellement j’avais la gorge nouer. Je ramasse rapidement mes dernières affaires et sorts de la salle sans attendre plus longtemps, l’angoisse qui dévore mes entrailles est désagréable et j’ai perdus tout courage. J’étire ma nuque douloureuse et fait craquer mon dos courbaturé, quand une main s’écrase brutalement sur mon épaule je sursaute en poussant un couinement surpris, je fus encore plus surpris quand je me rends compte qu’il s’agit d’ Alex.
- Tu m’as fait peur, murmurais-je en me dégageant doucement.
- S’cuse.
Il enfouit ses mains dans ses poches et se balance d’une jambe sur l’autre, il est mal à l’aise et semble vouloir me dire quelque chose.
- Pourquoi tu ne m’as pas dit que je ne t’intéressais pas ? Plutôt que de laisser cette gourde de sucer la poire à chaque fois qu’on se croise, lançais-je alors du tac au tac.
Il ricane et se penche vers l’avant pour me regarder, son regard est intense et canaille, comme lui en soit.
- Je suis pas super doué pour m’exprimer.
- Non tu crois ? répliquais-je en me dirigeant vers la sortis.
Son pas rapide derrière moi me fait sourire.
- Je… C’est pas…
- Arrête, c’est nul comment tu commences, décidément t’es vraiment pas doué, il baisse la tête en se m’étant à ma hauteur l’air coupable. Tu sais je… Je t’apprécie et j’apprécies les moments qu’on passait ensemble, j’ai pas envie de faire un truc compliquer j’ai juste… Juste envie de rester prés de toi, c’est bizarre mais tu fais partis de ces rares personne qui fuit pas devant ma personnalité bordélique !
- C’est parce que moi j’ai une personnalité merdique, on s’complète !
- Si tu le dis…
Je serre mon portable dans ma main, et quand nous sortîmes dehors l’air froid me fit grincer des dents, je déteste vraiment le froid. Pire encore le soleil avait cédé sa place aux nuages et au vent glacial qui arrive à se faufiler entre les pants de ma veste.
- Quel temps de chien !
- Tu… Tu veux venir boire un verre chez moi ? me propose-t-il soudain.
- … Ouais, okay !
Et il me sourit, pas un sourire aussi grand et chaleureux que celui de Mark, mais un sourire à lui, discret de rieur qui enclenche inévitablement le mien.
Je pense que j’aurai pu comparer son appartement à l’arrière salle d’une salle de concert. La pièce est remplie à craquer d’étagère qui déborde littéralement de CD, il y a plusieurs enceintes tout autour du salon et des posters disséminés de çà et là. Assise sur le vieux canapé en cuire craqueler je regarde Alex déambuler dans la pièce, ramassant de çà et là des vêtements, des magazines ou encore des partitions. Il branche au passage son poste de radio et enclenche un CD, une musique rythmée dont je me mets à taper le rythme avec mon pied. Je dois avouer que je suis un peu stressée, c’est étrange de se retrouver ici après toute ces semaines à ne plus se parler, je gratte du bout des doigts la tête de Démon à mes pieds quand il pose une bière devant moi en trinquant de la sienne je m’empresse de presser le goulot sur ma bouche pour occuper mes mains. La bière est si vite finie qu’Alex ouvre grand les yeux en me détaillant, j’esquisse un sourire qui le fit rire, sans doute plus grimace que sourire à ne pas s’y m’éprendre. Quand la deuxième bière fut dans mes mains et qu’il vida la sienne pour rattraper son retard je me sentis me détendre. La musique apaise l’atmosphère et rapidement la conversation se fait, nous parlâmes de tout et de rien, nous rirent beaucoup, une troisième bière fut bue puis une quatrième, il monte un peu le son de sa radio et vint s’installer à côté de moi, nos genoux se frôlent par moment. La soirée passe à vive allure et quand la nuit tombe sur l’appartement et assombris la pièce, nous plongeant dans une obscurité pleine de rire et de musique nous ne nous arrêtâmes pas de discuter. C’est fou comme malgré tout ce qui c’est passer entre nous rien ne change, ni cette étrange complicité ni même ces sentiments qui me chauffe le ventre. Je ne sais pas trop ce que l’avenir compte me réserve mais je me rends compte qu’il faut que j’apprécie le moment présent, car si ça se trouve demain il sera de nouveau froid, demain il s’éloignera encore de moi. Ces rires grave couvrent de nouveau la musique, je ne pensais pas qu’il pouvait autant sourire ni autant sourire.
- Nan arrête sérieux c’est pas possible ce que tu me dis !
- Siiii je t’assure, elle est sortie de la salle de bain avec de la mousse pleins les cheveux, envelopper dans une serviette rose bonbon et le visage encore couvert de son masque à l’argile verte.
- J’aurais trop aimé être là pour la voir sérieux !
- Oh crois moi t’aurais pas aimé, répliquais-je en reprenant mon souffle.
- Ça fait longtemps que vous vous connaissez avec Emma ?
- Mmmm ouais plutôt, on s’est connus en primaire, elle était toute mignonne avec ces bagues à l’époque. Je sais pas trop pourquoi mais quand elle m’a vue en cours de dessin elle est venue s’assoir à côté de moi et elle a plus jamais changer de place, elle m’a plus jamais lâcher !
- C’est cool franchement, moi j’ai gardé aucun ami de mon ancienne école.
- Pourquoi t’a déménagé d’ailleurs ? C’est rare les réorientations en terminal.
- Mmm j’ai eu quelques problèmes dans mon ancien bahut alors j’ai préféré partir.
- Oh…
Il but quelques gorgés de sa bière avant de changer de sujet.
- Et sinon ils font quoi tes vieux ?
- Mon père est comptable dans un petit bureau en centre-ville et ma mère elle… Elle était peintre…
- Était ? Elle est…
- Ouais, elle est morte y a Dix ans à peu près, dis-je en restant vague et détacher. Et toi ?
- Administration tous les deux.
- Je vois…
Il y eu un moment de silence pendant lequel nous nous contentâmes de fixer nos bouteilles.
- Sérieux on a plomber l’ambiance avec nos sujets sensible.
- Faut dire qu’on semble avoir tous les deux un passé chaotique.
- Je te le fais pas dire !
- Ça arrive c’est pas grave, dans ce genre de situation on change de sujet et puis c’est tout, répliquais-je en souriant de plus belle. Tu sais ce que tu voudrais faire après le lycée ?
- Pas trop non… J’aimerais vraiment bosser dans la musique mais bon c’est un peu compliquer comme milieu.
- Je m’en doutais ! Musicien ? Où tu veux être genre producteur ?
- Je sais pas trop encore, mais je pense plus musicien, j’aime beaucoup trop la musique… Et toi ?
- Moi ? Je voudrais devenir artiste ! Niveau difficulté on se pose au même niveau ! Nous rîmes en cœur.
- Tu aimerais avoir une galerie ? Quelque chose comme ça ?
- Ouais, un petit truc pas trop chic, un endroit que je pourrais retaper de A à Z.
- Je te vois bien là-dedans, je viendrais t’acheter des toiles et toi tu viendras à mes concerts !
- Marché conclut !
Nous nous sourîmes de plus belle, jusqu’à ce que je sente mon portable vibré sur la table. Mon père, pour changer.
- Excuse-moi une minute.
Il se lève en souriant et baisse la musique puis il alla dans la cuisine.
- Oui papa ?
- Salut chérie, tu n’es pas encore rentré ?
- Non désolé je suis avec un ami.
- Oh, un garçon ? Tu ne fais pas de bêtise au moins ?
- Papa j’t’en prie j’ai 19ans, j’ai passé l’âge pour que tu me dises de ne pas faire de bêtise.
- Oh là là excuse ton vieux père de s’inquiété ! Bon passons, tu rentres diner ?
- Oui je pense, tu manges dans combien de temps ?
- Et bien vue l’heure dans pas longtemps.
Je regarde l’heure sur mon portable et écarquille les yeux en me rendant compte de l’heure tardive.
- Ouh là j’avais pas vue l’heure j’arrive dans 30minutes alors.
- Ok je vais cuisiner un truc en t’attendant.
- Si tu cuisine je viens pas !!!
- Ah, ah, ah très drôle, aller je t’attends.
- Ha ha ha, ok à de suite !
Je raccroche au moment où Alex revient dans le salon, il avait changé de haut et avait enfiler un jogging.
- Désolé faut que j’y aille mon père m’attend pour manger.
- Pas de soucis, tu veux que je te raccompagne ?
- Non t’inquiète je connais mon chemin.
- Bon si tu le dis.
Je rassemble mes affaires puis me dirige vers la porte d’entrée suivis de près par Alex. Il ouvre la porte et me laisse passé, sur le seuil il y eu de nouveau un moment de silence, nous étions là l’un en face de l’autre légèrement gêner sans trop savoir quoi faire.
- Bon ben c’était cool ! Faudra se refaire ça, et avec les autres aussi ça peut être sympa.
- Oui avec plaisir, répliquais-je.
Je m’approche alors et embrasse sa joue avant de détaller comme un lapin en lançant un au revoir qui résonne dans tout le quartier. Il fait plus froid que tout à l’heure et je presse le pas pour ne pas me refroidir, cette soirée a été superbe, je ne pensais pas retrouver cette complicité bizarre avec lui. Quand je fus arrivée, la maison empester le bruler et nous dûmes comme toujours commander à manger, un retour à la normal en soit !
Enfin ! C’est enfin les vacances je n’en pouvais plus, entre les évènements des dernières semaines et ma réconciliation avec Alex j’avais été mise à rude épreuve. Pire encore ce vendredi était sans fin et même les profs commençaient à trépigner sur place sans doute dans la hâte de retrouver leur foyer et de ne plus voir nos têtes de chieurs. Quand enfin la cloche annonçant la fin des cours retentit, tout le monde hurla de joie et se précipita vers la sortis. Emma glisse son bras sous le mien et me sourit, elle est heureuse. Heureuse parce qu’elle et son copain sont en parfaite harmonies, heureuse parce que c’est les vacances de noël et que c’est sa fête préférée, mais surtout heureuse de me voir aller mieux. Nous croisâmes d’ailleurs Alex qui me saluts du bout des doigts, je lui souris à mon tour en lui lançant :
- Enfin les vacances hein ?
- Putain ouais enfin ! il se mit à notre hauteur le temps de sortir de l’école.
Nous nous calâmes devant le portail pour discuter un peu, puis il nous salut de nouveau et décampe vers chez lui non sans m’avoir au passage fait un clin d’œil. Quand il disparut de notre champ de vision Emma se tourne vers moi, un sourire immense lui mange sa bouille.
- Et bien, ça a l’air d’aller carrément mieux entre vous !
- Oui, on recommence à discuter et on parle pas mal par textos aussi.
- Ouah ! Quelle évolution, je suis tellement contente pour toi ! coinne-t-elle en me tirant le bras. Aller vient on va chez moi j’ai besoin de bonbon et de discussion de fille !
- C’est pas déjà ce qu’on fait depuis une semaine ?
Elle ignore royalement ma remarque et me tire de plus bel vers chez elle en entamant la discussion avec entrain.
Une fois chez elle nous discutâmes, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle m’abandonne pour aller se doucher. Elle a eu gym et ne supporte plus de sentir, comme elle le dit, la vielle chaussette. Après une éternité à attendre qu’elle finisse sa douche, elle lance soudain depuis la salle de bain :
- Tu fais quelque chose pendant les vacances ?
- Nop.
- Et donc...
- …
- …
- Bon crache le morceau enfin !
- Tu veux venir avec moi à la montagne ? Mes parents sont absents comme toujours et j'ai décidé de fêter Noël entre ami dans notre chalet ! je me lève alors et me met à crier comme une dingue.
Je suis rapidement suivi par les siens qui emplisse la chambre et réchauffe l'ambiance, elle me rejoint habiller de son pyjama tout en me prenant les mains et en sautillant sur place.
- Je ne m'attendais pas à une si bonne réaction, réplique-t-elle en reprenant son souffle.
- Tu sais quoi ?
- Nan quoi ?
- En fait ça tombe super, je me sens étouffer dans mon quotidien j'ai besoin de sortir de ce cadre.
- C'est comme si je te tendais une bouée de sauvetage ? je lui lance un regard en souriant car c'est exactement ça.
- Bon et sinon qu'est-ce qu'on y fera ? On peut pas dire qu'il y a beaucoup de truc à faire à la montagne.
- Ben les trucs habituels. Du ski, des batailles de boule de neige et bien sur des soirées tous les soirs !
- Mmm... Et on glanderait rien quand on ait trop fatigué...
- On mangerait ce qu'on veut...
- Ce lèverait quand on veut...
- Se coucherait quand on veut...
- Le pied totale en gros ! Emma poussa un petit cri de satisfaction face à ce beau programme en s’allongeant sur son lit, je la suivis et me mis à côté d’elle. Et y aura qui ?
- Je ne sais pas encore, je pensais au groupe de base.
- Je sens que ça va être super !
Elle sourit de nouveau, ces vacances allaient peut-être être mieux que ce que j’avais crus il y a quelques semaines…
Annotations
Versions