Chap 23 partie 2 - Et maintenant ?

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Que ça me remue. On se rassied comme si de rien n’était. Comme si on n’avait pas traversé un petit moment suspendu entre deux lavabos.

— Bon, lance Emma, en posant ses lunettes sur la table comme un gage de sincérité. Puisqu’on en est à tout balancer… je réfléchis. Enfin, un peu.

Emma sourit. Les yeux un peu brillants, mais sans larme.

— Attention, elle réfléchit, glisse Marie avec un sourire en coin.

— Très drôle. Je vous emmerde. Bref. Je vais chercher une école de design. De mode. Pas juste des trucs de stylisme. Un vrai truc où je peux créer, penser des looks, faire des shootings, étudier l’histoire de la mode, tout ça.

— Et où ? demande Vivianne.

Emma hausse les épaules.

— Je n’en sais rien. Paris ? Londres ? Marseille ? Nulle part ? Je ne sais même pas si je vais être prise. Mais je vais postuler. Et cette fois, je ne vais pas m’excuser de vouloir le faire. Même pas à moi-même.

Il y a un petit silence. Pas un silence gêné. Un silence qui pèse parce qu’il est important. Et puis Marie dit :

— Tu vas déchirer, Emma. Et tu n’as pas besoin de Maxime ou de n’importe qui pour légitimer tes envies.

Emma sourit. Les yeux un peu brillants, mais sans larme. Antoine relève la tête. Il a le regard un peu flou, mais la voix posée.

— Mon frère… il est trop centré sur son propre avenir pour voir celui des autres. Il l’a toujours été. Et je suis désolé qu’il t’ait laissée croire que ce que tu aimais, c’était pas important.

Il marque une pause.

— Il a eu tort. Et il le comprendra peut-être un jour. Mais toi… tu n’as rien à prouver. Tu as juste à y aller. Et à créer, comme tu sais le faire.

Emma le regarde sans rien dire. Puis elle souffle :

— Merci. Vraiment.

— Et vous deux ? demande-t-elle. Vos plans ?

Antoine hausse les sourcils, surpris qu’on le mette au centre d’un coup.

— Moi ? Euh… j’y pense. J’ai repéré une école de musique à Lille. Composition, théorie, tout ça. C’est sérieux, mais pas trop coincé. Je n’ai pas encore postulé. Il faut que je parle à mes parents. Ils pensent que je vais faire lettres modernes. Ou droit. Comme tous les gentils garçons sans histoire.

— Tu ne veux pas faire lettres modernes, tu n’as jamais fini un bouquin sans spoiler la fin, balance Marie.

— Faux, réplique Antoine. Le Petit Prince, je l’ai lu deux fois. Et je pleure à la même page à chaque fois.

Tout le monde rit. Même Alex. Mais Antoine reprend, plus bas :

— En vrai, j’ai envie de tenter. J’ai toujours mis la musique au second plan. Mais avec ce qui s’est passé pour Alex… je me dis que si je devais avoir un seul truc à regretter, ce serait de ne pas avoir essayé.

Un silence suit. Pas lourd. Juste... respectueux. Alex, justement, écrase son briquet contre la table et lâche, presque à mi-voix :

— Si tu le fais, tu n’enverras pas ta première compo à une école. Tu me l’enverras à moi.

Antoine le regarde, un peu ému. Il hoche la tête.

— Promis.

— Et toi ? demande Vivianne à Alex. Tu as une idée ?

Il hausse les épaules. Son regard se perd un instant vers la rue.

— Je n’en ai pas cinquante. Je sais juste que je ne veux pas redevenir un fantôme. La musique, ça revient. Lentement. Mon corps me fout encore la honte, mais mes mains recommencent à obéir.

Il marque une pause, puis ajoute :

— Je n’irai pas en école. Je ne supporte pas les salles blanches et les trucs chronométrés. Mais j’apprends. J’écoute, j’écris. Je bosse tout seul. Et avec un peu de chance, j’irai au bout.

— Avec un peu de chance et beaucoup de Sophie, glisse Emma, le sourire en coin.

Il tourne la tête vers moi. Juste un instant. Il ne dit rien. Et moi, cette fois, je ne fuis pas.

— Je suis là, je souffle. Quoi qu’il arrive. Pour te soutenir. Pas pour te porter. Juste… pour marcher à côté.

Son regard s’accroche au mien. Un truc doux. Un peu fragile. Et sans un mot, il se penche, lentement, comme s’il me demandait la permission du regard. Ses lèvres effleurent les miennes. Un baiser léger. Simple. Mais vrai. Le genre de baiser qui ne cherche pas à impressionner, juste à dire “je te vois”.

Puis il se redresse, un peu raide, un peu lent. Il regarde tout le monde. Chacun. Une seconde de plus que nécessaire et il parle, la voix un peu rauque :

— Merci. À vous tous. D’avoir été là. De m’avoir supporté, soutenu.

Il esquisse un demi-sourire.

— Et supporté… dans tous les sens du terme. Avant. Pendant. Après.

Emma lève son verre avec un rictus moqueur.

— Tu ne nous as pas vraiment laissé le choix. Tu es comme une vieille habitude : on râle, mais on s’y attache.

Marie enchaîne, pince-sans-rire :

— Quand on adopte un chien, même s’il grogne, on ne le ramène pas à la SPA. On lui file une couverture et on attend qu’il vienne dormir à nos pieds.

— Sauf qu’Alex, il mord ET il boude, ajoute Vivianne, le plus sérieusement du monde.

Antoine hausse les épaules, faussement fataliste :

— Moi je signe un contrat de cohabitation musicale. Avec dommages émotionnels collatéraux. Je ne peux plus faire marche arrière.

Alex secoue la tête, un peu dépassé par leur inventivité. Mais il sourit. Vraiment. Avec les yeux, cette fois.

— Vous êtes des cas, marmonne-t-il.

— Et toi tu es le nôtre, je murmure.

Et là, tout le monde trinque. Encore. À croire qu’on ne fait que ça aujourd’hui, parler et trinquer. Un peu plus fort. Un peu plus vrai. Parce que ce moment, ce n’est pas un adieu, c’est une promesse. Floue. Bancale. Mais solide comme eux. Il se racle la gorge, sans doute un peu gêné, puis il se lève difficilement.

— Pause clope, j’en ai bien besoin après tout ce bordel. Tu m’accompagnes ? demande-t-il à Antoine.

— Allez. Il faut bien respirer la nicotine et l’avenir.

Ils partent ensemble, comme deux ombres familières. Et nous, on se retrouve entre filles. Avec cet espace laissé par leur absence. Un vide qui appelle une question.

Emma me regarde, lunettes posées, expression sérieuse pour une fois.

— Et toi, Sophie ?

— J’attends encore des réponses. Pour les écoles d’art. Il y en a une à Lille, une à Nantes, une à Bordeaux. Mais j’ai surtout envie d’aller à celle en Australie vous savez… Je ne sais pas encore laquelle ce sera. Ou même s’il y en aura une. Peu importe, tout m’ira.

Je les regarde, une à une.

— Même si c’est flou. Même si Alex, tout ça, rend les choses plus... enchevêtrées. Il est là dans un coin de ma tête tout le temps. Je ne veux pas qu’il m’empêche d’avancer. Mais je ne veux pas non plus avancer sans lui.

Silence. Le genre de silence où rien ne tombe. Où tout se dépose. Vivianne me demande, avec cette douceur qui me démonte à chaque fois :

— Tu comptes rester ici si t’as rien ?

— Peut-être. Ou partir quand même. J’ai compris un truc avec mon père… c’est pas la destination qui compte. C’est le mouvement. Le fait d’avancer. Même à tâtons. J’ai envie d’avancer. Avec mes dessins, mes nuits blanches, et mes gens.

— Et Alex, glisse Emma, pas moqueuse pour une fois.

Je souris. Un sourire fragile, mais sincère.

— Ouais. Lui aussi.

On trinque. Encore. Juste parce que c’est le moment. Le soleil caresse le bord des verres, et pour une seconde, tout semble presque simple. Marie souffle :

— On a grandi, putain. On dirait pas, mais on y est.

C’est pile à ce moment-là que les garçons reviennent, l’un traînant légèrement la jambe, l’autre encore parfumé à la clope. Alex se rassied sans un mot, jetant un coup d’œil à nos verres levés comme s’il avait loupé un toast. Antoine, lui, se laisse tomber à sa place avec un petit soupir content.

— Bon, qu’est-ce que j’ai raté ? demande-t-il en attrapant une gorgée de bière tiède.

— Le moment où Sophie a failli devenir un gourou du mouvement et de la destinée, lance Emma.

Antoine sourit et se tourne vers Vivianne, plus sérieux cette fois.

— Dis, je voulais te demander… ton école à Lyon, t’as choisi quelle spécialité finalement ?

Vivianne redresse un peu le dos, comme si elle n’attendait pas qu’on lui reparle de ça si vite.

— Illustration. J’ai hésité avec animation, mais j’avais besoin de temps. Et de respirer. L’illustration me laisse cette liberté-là.

— Et t’as déjà un appart ?

— En coloc. Avec une fille qui fait du ciné. On s’est croisées sur un groupe Facebook. Elle a un chat obèse qui s’appelle Hitchcock.

Antoine rit.

— Franchement, j’adore déjà cette coloc.

— Tu connais des gens à Lyon ? demande Alex, les yeux mi-clos, mais l’oreille attentive.

Vivianne secoue la tête.

— Non. Zéro. Et c’est flippant, mais c’est bien aussi. J’ai toujours été entourée. Là… j’ai envie de me retrouver un peu seule. Pour mieux choisir les gens qui viendront après.

Un silence d’approbation. Léger, mais sincère. Puis Antoine tourne la tête vers Marie.

— Et toi, ça se passe comment, concrètement ? Pour rejoindre ton frère, je veux dire.

Marie relève les yeux, droite comme une colonne de temple.

— Y a une formation en trois volets. Secourisme avancé, logistique de terrain, et communication interculturelle. J’ai aussi un stage prévu dans une ONG à Paris, histoire de voir l’envers du décor.

— Tu vas où en premier ? demande Alex.

— Le Bénin, si tout va bien. Deux mois. Puis on verra. Peut-être l’Inde ensuite.

Antoine lève son verre vers elle.

— C’est badass. Tu fais genre c’est simple, mais on sait tous que t’as les tripes pour ça.

Marie hausse les épaules.

— J’ai pas envie de faire semblant de comprendre le monde. J’ai envie d’y foutre les pieds. Même si je me plante. Même si j’ai peur.

— On devrait tous en prendre de la graine, murmure Alex.

Et cette fois, personne ne rit. Mais tout le monde sourit. Alors, sans vraiment réfléchir, je tends la main. Et sous la table, entre deux verres et un coin d’ombre, je cherche celle d’Alex. Il ne me regarde pas. Il ne sursaute pas non plus. Il laisse juste nos doigts se frôler, puis se nouer. Comme une évidence. Sa paume est chaude. Un peu moite. Tremblante, peut-être. Ou c’était moi. Rien n’est dit. Mais tout s’entend. Je suis là. Je t’écoute. Tu fais partie de ce “nous”. Même si t’as du mal à y croire.

La table recommence doucement à bruire de petites conversations quand le téléphone d’Antoine vibre. Il baisse les yeux, le prend machinalement, puis ses sourcils se froncent d’un coup sec. Une ride entre ses yeux, un truc fermé dans la mâchoire. Il verrouille l’écran et le repose brutalement sur la table, comme si l’objet brûlait sa main.

— Qu’est-ce qu’il y a ? demande Alex, en le fixant.

Antoine souffle, longuement, puis lève les yeux.

— C’est Maxime. Il m’a envoyé un message. Mes parents viennent de découvrir que j’ai pas postulé dans les écoles qu’ils voulaient.

Un silence s’abat sur nous.

— Et ? murmure Emma.

— Et rien. Ils sont furieux. Déçus. Blablabla. Tu connais le couplet.

Il se passe une main dans les cheveux, l’air tendu mais étrangement calme.

— Je crois que je viens de réaliser un truc : j’aime mes parents. Mais putain, qu’est-ce qu’ils sont bornés. Et fatiguants. Ils veulent des versions idéales de nous, pas ce qu’on est. J’en ai marre de jouer leur partition.

Il se tourne vers Alex, les yeux brillants de cette rage douce qui précède les décisions importantes.

— Viens. On fait vraiment de la musique. J’irai dans mon école. On bossera chacun de notre côté, mais on se tiendra. On se donnera des coups de main. On deviendra bons. Meilleurs. On deviendra célèbres même, si on veut. Et on clouera le bec à mes vieux.
Alex sourit. Un vrai sourire, un peu sauvage, un peu gamin, comme avant son accident.

— Et on jouera à Bercy le soir de leurs noces d’argent.

— Exactement. Et on dédiera un morceau à “l’art de dire non avec style”.

On rit tous. Pas pour se moquer. Pour libérer la tension parce qu’à cet instant, Antoine vient de dire quelque chose de vital : qu’il choisit. Qu’il prend sa place. Et Alex, en retour, lui dit simplement : je suis là.

— Vous inquiétez pas, lance Emma en levant son verre. Vous aurez toujours deux groupies fidèles en bas de la scène, à hurler comme des possédées.

— Numéro un, je confirme, en mimant un cri de fan en plein pogo.

Marie attrape Vivianne par les épaules et la ramène contre elle.

— On sera les numéros deux, déclare-t-elle. Mais on fabriquera les banderoles les plus stylées de la salle.

Vivianne éclate de rire, les joues rouges mais les yeux pétillants.

— Et je vous ferai les affiches officielles de la tournée. Avec du doré. Et des paillettes. Parce que fuck la sobriété graphique.

Un éclat de rire général secoue la table, presque libérateur, comme un souffle collectif. Alex lève son verre.

— À notre futur empire musical bancal mais sincère.

— Et à nos fans de luxe, ajoute Antoine, le regard brillant.

On trinque, encore. Pour la forme. Pour la beauté du geste. Pour dire qu’on y croit à fond. Le soleil tourne un peu, étire des ombres plus longues sur les pavés. Les verres vides sur la table laissent des auréoles paresseuses, comme les traces d’une fête déjà passée. Nos jambes s’allongent sous les chaises, s’effleurent parfois sans qu’on s’en aperçoive vraiment. On parle encore, mais plus doucement, les verres se vident tranquillement et les sourires ne quittent plus nos visages. Les voix baissent d’un cran, comme si le moment exige une certaine délicatesse. Le genre de calme qui arrive quand les cœurs ont parlé un peu trop fort, et qu’il faut souffler, souffler longtemps.

Le portable de Marie vibre sur la table, un vrombissement sec qui coupe net les conversations autour de la table. Elle l’attrape d’un geste rapide, plisse les yeux pour lire l’écran, puis se lève, déjà en train de se tourner vers nous, son sac dans l’autre main.

— C’est mon frère. Je dois filer. On doit se caler sur tout ce que je dois envoyer : passeport, vaccins, justificatifs, les trucs chiants que personne comprend… Il veut qu’on soit prêts. Alors, je rentre.

Elle fait le tour du groupe du regard. Pas de mots inutiles. Juste cette façon qu’elle a de nous accrocher avec ses yeux. Et elle part, son téléphone déjà collé à l’oreille, sa démarche droite comme toujours, même quand elle doute.

Un petit silence flotte, léger. Vivianne se tourne vers Emma, son carnet en main, les sourcils légèrement froncés.

— Faut que j’y aille aussi. J’ai rien à me mettre et pas le temps de tourner vingt magasins.

Emma écarquille les yeux, l’air de recevoir une mission divine.

— Tu veux faire du shopping ? Avec moi ? T’as dit “j’ai rien à me mettre” ? Je me sens validée par l’univers tout entier.

Elle claque des mains, ravie comme une gamine à Noël, puis se tourne vers moi pour me planter un énorme baiser sonore sur la joue.

— Tu bouges pas trop sans moi, hein ? Promis ? Vis un peu, mais pas trop. Laisse-moi une part du gâteau.

Et les voilà parties toutes les deux, bras dessus bras dessous, Vivianne avec son air un peu las et Emma déjà en train de commenter la robe de la passante d’en face. Des tempêtes à leur façon. Antoine se lève en s’étirant, les bras au ciel, les doigts craquent doucement.

— Moi aussi, faut que je trace. Réunion de crise parentale à l’horizon.

Il fait le tour de la table, puis s’arrête derrière Alex. Il lui serre l’épaule fort, comme pour le rappeler à l’ordre sans être trop tendre.

— Pense à t’étirer, mec. Sinon tu vas te réveiller plié en quatre à trois heures du mat’. Encore.

Alex lève les yeux, un sourire en coin.

— Oui, maman.

Ils rigolent, complices, solides, un peu moqueurs, mais jamais méchants. Et soudain, il ne reste plus que nous deux. Alex se rapproche de moi, sa chaise racle doucement le sol, puis s’installe à côté, plus près. Il ne dit rien tout de suite. Il me regarde, comme on regarde quelqu’un qu’on n’a pas vu depuis longtemps même si ça ne fait que quelques jours.

— On s’est pas beaucoup vus, ces derniers temps, non ?

Sa voix est basse. Sincère.

— Non, j’ai soufflé. Et tu m’as manqué.

Il pose son bras le long du dossier de ma chaise, effleure mes épaules.

— Moi aussi. J’veux qu’on prenne le temps. Qu’on se retrouve. Qu’on se perde plus dans tout ce bruit autour.

J’hoche la tête. Fort. Sans hésiter.

— Je veux pareil. Juste nous. Comme avant. Mieux qu’avant.

C’est à ce moment que le serveur revient, son torchon toujours sur l’épaule, l’air presque gêné de briser l’instant.

— Vous prenez autre chose ?

On se regarde.

— Deux bières, dit Alex. Bien fraîches.

Le serveur note ça d’un geste et s’éclipse. Je me cale contre lui, ma tête sur son épaule, son bras vient m’enlacer comme un automatisme. On reste comme ça.

À parler doucement. À laisser les mots couler sans but précis. Des souvenirs, des conneries, des projets flous. Des trucs de rien, des trucs qu’on avait oubliés, des trucs qu’on garde pour nous, des trucs qu’on fera plus tard, ensemble. Et c’est bien. C’est simple. C’est vivant. Et pendant une seconde, je repense à cette toute première nuit sans sommeil où je l’ai croisé sans le savoir lors de ma course. À cette fille recroquevillée sur son lit, les yeux grands ouverts, le crayon au bord des doigts et le cœur en vrac.

Elle aurait jamais cru ça possible. Le soleil. La table. Les rires. Ce bras autour d’elle. Mais elle aurait souri. En silence.

Et elle aurait tenu bon.

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