Adieu foyer - 3
Je restai pétrifier jusqu'à que cette personne atteigne mon niveau, une fois cette personne devant moi un grand soulagement et une bouffée d'air m'avais permis de reprendre mes esprits.
– Il a fallu que je crie ton nom trois fois pour que tu t'arrêtes, ça fait depuis le lycée que j'essaye de te rattraper. Lâcha Chaïm en reprenant son souffle les mains sur ses cuisses, son visage rouge d’essoufflement.
– Désolée, je voulais partir au plus vite du lycée avec ce qui c'est passé... Je vais à la librairie, tu veux venir avec moi ?
J'adorai Chaïm, qu'on fasse le chemin ensemble ne me dérangeais pas, mais le fait que le seul endroit où je ne suis obligée de rien faire pour qui que ce soit, où je me sens en sécurité doit être partagée avec quelqu'un me dérange.
Je lui mis une main sur son épaule et recommençai à marcher sans l'attendre. Chaïm se précipita de remettre ses cheveux en ordre et reprendre une respiration normale comme il le pouvait et m'emboîta le pas timidement.
– Je ne savais pas que tu aimais lire... Chaïm rougit à nouveau comme une tomate alors qu'il venait de se calmer de sa course.
– Comme j'ai eu du temps devant moi quand je ne pouvais pas sortir ni parlés à qui que ce soit, les livres sont les seules choses qui m'ont tenu compagnie durant trois mois alors j'ai fini par les apprécier.
– Ça a dû être long... Il prit une grande inspiration comme s'il allait annoncer quelque chose d'important.
–Est-ce que je peux t'inviter à boire quelque chose avec moi ?
Je le regardai dans les yeux il avait l'air tout tremblant. Ça me faisait tout le temps rire de le voir stressé pour des situations si bénignes alors que ça faisait déjà quelques mois qu'on se connaissait. Acquiesçant avec un grand sourire, je le suivis en me disant qu'il m'a arrangé la situation en m'invitant.
On marcha pendant quelques minutes pour arriver devant un coffee shop avec une ambiance tamisée et chaleureuse. On commanda nos boissons et nous nous étions assis au fond de la salle. Quelques regards étaient tournés vers moi, ils me reconnaissaient d'après les infos locales, leurs regards étaient si noirs, ils se voulaient intimidants, mais cela ne fonctionnait pas sur moi, je leur rendis le pareil un à un sauf à une personne, elle faisait partie d'un groupe, ils étaient étranges au reste du décor du café. Ils étaient autour d'une table ronde, les quarts hommes jouaient aux cartes, l'un d'eux me fixait avec un regard qui me glaça le sang. Je ne voulais pas que la peur me trahisse, je lui ai fait face et il détourna son regard obscure et se concentrant sur sa partie.
– J'imagine que de te demander ce qu'il s'est passée au lycée cet après-midi pour que tu sois dans cet état ne sert à rien.
Je bus mon café noir et fis mine de l'ignorer, il savait très bien la réponse, mais il forçait à chaque fois dans l'espoir qu'un jour, je m'ouvre directement à lui sur tous les événements de ma vie.
– Je vois... Je devrais m'habituer à force. Enfin... Il regarda la mousse de son latté comme s'il attendait que celui-ci poursuive la discussion.
– Je suis désolé Riley, je n'aurai pas dû t'emmener ici. Tous ces regards me pèsent, je pense que toi aussi...
– Non je m'en fou, tout en reprenant une gorgée de café, j'ai à nouveau le droit de vivre et sachant que je n'ai rien fait, les gens n'ont cas penser ce qu'ils veulent de moi, s'ils veulent me dire quelque chose, ils n'ont qu'à me le dire en face. J'avais parlé de plus en plus fort pour que les curieux autour de nous n'aient pas à deviner ce que j'ai pu dire. J'avais regardé Chaïm avec un air de défi pour lui faire comprendre que si lui aussi à des choses à me dire, qu'il ose et il en verra les conséquences, mais il replongea sa tête dans sa boisson tel un chien battu.
– De toute manière, c'est tous des débiles ceux qui pense que tu es quelqu'un de mauvais.
Je rougis inactivement à ses paroles, on sourit tous les deux avant de rigoler en chœur.
On discuta durant une quinzaine de minutes, on parlait de n'importe quoi, des cours, des profs, de notre avenir qui finalement n'était plus si loin, cela avait détendu l'atmosphère. Mais la personne de la table ronde continua de m'observer avec insistances, plus le temps passait plus je ne me sentais pas à ma place dans cet endroit.
– Riley, je t'ai invité ici pour te dire quelque chose d'important pour moi. Il me regarda intensément, ses yeux brillaient, je pensais qu'il avait allé pleurer, mais ce n'était pas ça. Ses yeux qui brillaient, c'était des yeux d'amour, de passion d'une intensité infini.
– Je me détruis le cœur depuis trop longtemps, souvent, j'ai des papillons la sensation qu'il y a des nœuds qui se forment dans mon estomac, je m'efforce de ne pas penser à toi chaque jour. C'était si difficile pour moi quand tu as subi ta peine d'isolement. Chaque jour, je me suis efforcé de ne pas venir te voir, de ne pas te chercher... Il marmonna sa phrase, sa voix trembla autant que ses jambes. Il ouvrit sa bouche sans aucun son ne sorte, il poussa sa chaise si précipitamment qu'elle tomba à terre, tous les clients du salon se retourna vers nous se demandant ce qu'il se passe. Chaïm courus jusqu'aux toilettes me laissant seule à cette table, les regards tournés vers moi.
Je n'avais pas tout de suite compris ses phrases, ou plutôt je n'avais pas envie de comprendre. Comment il pouvait m'aimer alors que je n'étais jamais près de lui, nous n'avions pas vraiment passé de moment ensemble hors mis faire le chemin entre notre immeuble et le lycée. Je ne me suis jamais ouverte à lui que ce soit pour raconter ma vie où ce serai-ce être gentilles avec lui. J'étais tellement méfiante de tout le monde, le seul ami que je m'étais fait, je n'arrivais pas à lui faire confiance.
J'ai été décidément trop bête pour comprendre les réactions que Chaïm avait était en fait de l'amour.
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