Chapitre 13 : Si Tu Le Veux...

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La cabane était silencieuse, battue par les vents de la nuit. Une petite hutte de fortune, construite à la hâte à la lisière de la forêt. Théo l’avait assemblée pour permettre à Null de se reposer. Et il en avait besoin : sa gorge portait encore les marques du passage d’Herobrine. Chaque respiration était une lutte, chaque mot, un supplice.

Allongé sur le lit fait de feuilles et de laine, Null respirait difficilement, les yeux fermés, tentant de retrouver des forces. Son esprit tournait en boucle sur ce qu’il avait vu, ce qu’il avait senti… ce qu’il savait désormais.

Et sur Théo. Théo, qui l’avait tiré d’affaire. Théo, qui lui avait donné une raison de rester humain. Il ouvrit lentement les yeux et tourna la tête. Vide.

Théo n’était plus là. Null fronça les sourcils, mais n’eut pas la force de se redresser tout de suite. Il toussa, s’étouffant presque. Une douleur aiguë déchira sa gorge. Il murmura un mot, à peine audible

— Théo…

Il se redressa tant bien que mal, et vit qu’il avait laissé une note griffonnée à la hâte sur un coin de bois brut : “Je vais chercher de quoi manger. Reste tranquille, d’accord ? Je reviens vite.”

Null ferma les yeux quelques secondes. Un frisson lui parcourut l’échine. Quelque chose n’allait pas. Ce n’était pas la forêt. Ni la nuit. C’était ce silence. Ce genre de silence qui précède une tragédie.

Plus tôt, dans la pénombre entre les arbres, Théo s’était penché pour cueillir quelques baies et racines. Il se redressa, satisfait, mais n’eut pas le temps d’esquisser un mouvement.

Une ombre surgit dans son dos. Furtive. Mortelle. Un choc. Le dos d’une épée. Son corps s’écroula.

Herobrine s’avança, silencieux comme un spectre, et se pencha sur lui. Il posa une main froide sur sa jambe, puis, sans un mot, le traîna dans les bois, son corps laissant un sillon clair dans les feuilles mortes.

Un rire bas résonna dans les ténèbres.

Quand Null se réveilla complètement, le ciel était noir. La cabane était plongée dans l’ombre. Il tenta de se lever, mais sa gorge lui arracha un cri de douleur. Il tomba à genoux, haletant, les yeux écarquillés. Quelque chose clochait.

— Théo ?! appela-t-il d’une voix éraillée. Pas de réponse.

Il chancela hors de la hutte, tombant presque en bas de la marche. Le froid le mordit aussitôt. Ses yeux cherchaient frénétiquement une silhouette, un mouvement. Rien. Il courut comme il le put jusqu’au coin de la forêt où Théo avait dit qu’il irait. La douleur, la fatigue, tout s’effaçait sous la panique.

Et là… Il s’arrêta. Le sol était perturbé. Des traces… comme si quelqu’un avait été traîné. Des feuilles froissées. Et au centre de ce sinistre tableau : L’épée en bois de Théo.

Plantée droit dans le sol, comme un avertissement. Juste à côté, une pancarte. Un simple panneau de chêne, enfoncé dans la terre.

Dessus, une phrase, gravée au couteau avec soin, bien droite, bien lisible : "Si tu le veux, viens le chercher." Null sentit son cœur se glacer.

Il recula d’un pas, puis se laissa tomber à genoux. Sa gorge le brûlait, ses mains tremblaient, et son souffle se faisait haché.

— Non… non… Il saisit l’épée de Théo, la serra contre lui. Le bois était tiède, presque comme s’il contenait encore la chaleur de son ami.

Mais il n’y avait plus de doute. Herobrine l’avait pris. Et maintenant… il voulait que Null vienne. Et il ne savait pas encore pour quelle raison.

Null releva lentement la tête. Les larmes se mêlaient à la sueur, à la poussière. Mais dans ses yeux, un éclat nouveau brûlait. Pas de vengeance. Pas cette fois.

Mais une détermination féroce. Il se releva. Chaque muscle hurlait. Sa gorge saignait encore. Mais son poing se referma sur l’épée en bois.

— Je vais te retrouver, Théo… Et toi, Herobrine… Tu vas comprendre ce que ça fait… de toucher ce que j’ai de plus précieux.

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