Chapitre 21 : Panique Nocturne
La nuit tombait doucement sur la cabane, drapant la clairière d’un voile argenté. Tout était calme. Trop calme. Null, installé contre le mur, veillait, son regard toujours braqué sur Herobrine qui dormait, roulé dans une vieille couverture. Même dans son sommeil, Null ne pouvait s'empêcher de rester sur le qui-vive. Veiller. Protéger.
Mais la fatigue, sournoise et insistante, finit par triompher de sa vigilance. Ses paupières se firent lourdes. Son corps tout entier semblait peser une tonne. Il lutta. Encore. Encore… Avant de sombrer. Quand Null ouvrit brusquement les yeux, il comprit immédiatement que quelque chose clochait.
La pièce était vide. Son cœur rata un battement. Théo…Disparu. Herobrine...Disparu lui aussi. Un frisson glacé parcourut son dos. Il bondit du lit, manquant de trébucher, ses jambes encore engourdies par le sommeil. Son regard fouilla la cabane, puis la clairière, puis la forêt.
— Théo !! appela-t-il, sa voix rauque déchirant le silence. Aucune réponse. La panique monta. Null courut dans tous les sens, cherchant désespérément la moindre trace, le moindre indice.
Il fouilla derrière les arbres, escalada les rochers, inspecta les buissons. Rien.
Le monde semblait soudain immense, vide, hostile. Un horrible scénario se forma dans son esprit Herobrine. Il l'avait pris. Il lui avait fait du mal. Il n'aurait jamais dû lui faire confiance. Ses poings se serrèrent si fort que ses ongles entaillèrent ses paumes.
— Théo... murmura-t-il, la voix brisée. Puis soudain, au loin, un bruit de pas. Il tourna la tête si violemment qu'il crut s'arracher le cou. Et là… Théo.
Théo, marchant tranquillement vers la cabane, une canne à pêche improvisée sur l’épaule, l’air détendu, presque joyeux. À ses côtés, Herobrine, chargé jusqu'aux bras d'une quantité ridicule de poissons, grognant et râlant à chaque pas. Null n’hésita pas. Il courut vers Théo, son cœur battant à tout rompre.
— Théo ! cria-t-il. Il arriva devant lui en quelques secondes et, sans réfléchir, l’enlaça fermement, enfouissant son visage dans son épaule. Théo, un peu surpris, se mit à rire doucement.
— Eh, du calme, Null. J’étais juste parti pêcher. Null se recula légèrement, son regard brûlant d’inquiétude.
— Et… Herobrine ? souffla-t-il, presque tremblant. Théo lui fit un sourire tranquille, comme s’il s'agissait de la chose la plus normale du monde.
— Ben… il est venu avec moi. J’avais besoin d’aide pour porter tout ça. Et toi, tu dormais tellement profondément… je voulais pas te réveiller. Herobrine, toujours encombré de ses montagnes de poissons, lança un regard blasé vers Null, avant de marmonner :
— J’aurais mieux fait de rester au lit…Null fixa la scène, abasourdi. Le poids terrible qui écrasait sa poitrine depuis son réveil commença à se dissiper. Il se sentit idiot. Ridicule même. Il s'était imaginé le pire. Mais au fond…Il comprit quelque chose de bien plus profond. Il avait eu peur. Pas de perdre un combat. Pas d’échouer. Mais de perdre Théo. Et cette peur, il n’y avait aucune armure, aucune arme contre elle. Null soupira lourdement et passa une main nerveuse dans ses cheveux décoiffés.
— J'ai cru que… balbutia-t-il, avant de s'interrompre. Théo, lui, tapota doucement son épaule.
— Ne t'en fais pas. Je suis là. Un silence doux s'installa entre eux. Herobrine, de son côté, s'effondra théâtralement sur le sol en jetant les poissons au sol.
— Si quelqu'un pouvait cuisiner tout ça, maintenant, ce serait bien, marmonna-t-il. Théo éclata de rire, et même Null esquissa un sourire. La nuit reprit doucement ses droits, enveloppant les trois garçons sous un ciel d’encre.
Cette fois, Null resta éveillé…Pas par méfiance. Mais par peur de rater encore un instant précieux. Et au fond de lui, une petite voix, presque inaudible, soufflait : "Tu n'es plus seul, Null."
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