Chapitre 23 : L'Ombre En Haut De L'Arbre
La nuit était silencieuse, trop silencieuse. Le feu crépitait doucement, ses flammes projetant des ombres vacillantes sur le sol. Null fixait la lettre une dernière fois, son regard dur mais un peu perdu. Théo, assis près de lui, ajouta quelques bûches au feu, comme pour chasser le malaise qui s’était installé. « Qui aurait cru que Herobrine pouvait… écrire une lettre ? » murmura Théo, un brin moqueur mais pensif. Null hocha la tête sans répondre. Il y avait quelque chose dans cette lettre qui le dérangeait. Cette façon de dire "Merci" avant de glisser une menace à peine voilée.
C'était... étrange. Comme si Herobrine lui-même ne savait plus s’il voulait les tuer ou les comprendre. « Peut-être qu’il voulait vraiment juste qu’on sache… » dit Théo, à voix basse.
« Peut-être. Ou peut-être qu’il joue avec nous. » répondit Null, le regard toujours braqué sur les flammes.
Ils restèrent là un moment, silencieux. Puis, épuisés, ils décidèrent d’aller se coucher. Le campement improvisé qu’ils avaient monté près de la rivière était simple mais accueillant. Pour la première fois depuis des jours, Null ferma les yeux et s’endormit presque aussitôt. Il ne fit pas de cauchemars. Pas cette nuit-là.
Mais pendant ce sommeil paisible... l’arbre derrière eux portait un spectateur. Herobrine. Son corps immobile, en équilibre sur une branche, ses yeux blancs perçant la nuit. Il ne bougeait pas, pas un souffle, comme une statue vivante. Il regardait. Observait. Et pour la première fois, ce n’était pas la haine dans ses yeux, mais quelque chose d’étrangement plus froid : la curiosité.
Le lendemain matin, Null se réveilla avant Théo. Il étira ses bras, passa la main sur sa nuque et se leva lentement. Il jeta un coup d’œil autour du camp : tout était calme. Le feu s’était éteint, laissant une légère fumée s’élever. Mais quelque chose clochait.
Il plissa les yeux. Pas de traces autour du camp. Rien. Et pourtant… il sentait cette même présence. Quelque chose... ou quelqu’un… les avait observés. Il grimpa sur un rocher et observa les alentours. Rien. Pas un mouvement. Mais son instinct lui hurlait que l’ombre aux yeux blancs n’était pas loin.
-Tu reviendras, hein… » murmura Null. Quand Théo s’éveilla à son tour, il trouva Null assis, les bras croisés, pensif. Il s’approcha avec un sourire.
-T’as pas trop ronflé, ça va. » Null esquissa un très léger sourire.
-Il était là. Cette nuit. » Théo fronça les sourcils. « Tu en es sûr ? », « Oui. Il nous surveille. Mais il n’a rien fait. », « Il change peut-être. » proposa Théo. Null secoua la tête. Il n’y croyait pas. Et pourtant... au fond de lui, une infime partie voulait y croire. Que même les pires monstres peuvent changer.
Mais pour l’instant, ils avaient un monde à découvrir. Et une menace, tapie dans l’ombre, à surveiller.
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