Prologue

Une minute de lecture

C’était un carnage. Du sang dégoulinait le long des murs dans la beauté malsaine qu’avait créée sa projection. L’odeur traînait de partout. Celle du fer. Celle d’un début de carcasse pourrissante.

L’odeur de la mort.

Un homme était debout au milieu de la scène, regardant, impassible, ce qui n’avait plus rien des êtres vivants qu’il avait connus. Il souleva de la pointe du pied ce qui fut un carnet de notes avant d’être imbibé dans un reste de cervelle. Il soupira. C’était irrécupérable. Il fronça subitement les sourcils, serrant les poings de rage.

Alors elle se traîna derrière lui, les yeux brillants. Telle l’ombre d’une ombre, elle se faufila dans un silence désarmant, mais sa présence était envahissante, impossible à ignorer et surplombant même celle de la mort. Elle emplissait la pièce d’une envie morbide. Une envie de chair. Une envie si bassement primitive qu’elle fit trembler l’homme un instant.

— Ne laisse rien, cracha-t-il, dents serrées.

Elle sourit alors, ses dents crochues à découvert. Il se détourna, sortant de la pièce en ignorant les craquements des os et le ronronnement qui émanait de l’ombre se mouvant de corps en corps pour se délecter.

Sur le pas de la porte de l’appartement, il jeta un dernier regard en arrière, dans cette entrée où seules ses traces de pas laissaient deviner ce qui avait pu se passer dans le salon. Il tapota un instant la porte grande ouverte, comme une vieille amie. Puis il quitta les lieux.

Il alluma une cigarette en arrivant en bas de l’immeuble, jetant un œil vers ses chaussures immaculées.

— Un peu plus et elles étaient foutues.

Il trouverait une solution. Il se l’était juré dès qu’il avait compris la situation sinistre dans laquelle il s’était plongé sans même le savoir. Il lui faudrait redoubler de prudence, et surtout trouver l’ennemi en premier.

Il partit nonchalamment, mains dans les poches, ne laissant qu’une traînée de fumée dans son sillage allant se confondre dans le halo des lampadaires.

Le lendemain matin, il ne restait que des cendres de l’immeuble s’étant tenu là.

Elle n’avait rien laissé.

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