Chapitre 5

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Ambre rentra épuisée ce soir-là, comme tous les soirs de semaine.

« Nathan ? »

Elle passa la tête dans le salon où la télé allumée tournait dans le noir et sans public. Au moins, il n’était pas enfermé dans la chambre d’amis. Elle n’aimait pas qu’il passe, ses journées entières, enfermé là-dedans à faire elle ne savait quoi… Il dormait comme une pierre le soir dès qu’il s’allongeait à ses côtés. Il ne pouvait pas dormir tout le temps, tout de même. Elle avait fouillé la pièce une fois, mais n’avait rien trouvé de suspect. Peut-être aurait-elle dû aller jusqu’à soulever le matelas…

Elle éteignit la télévision et continua ses recherches par la cuisine. Il était parterre devant l’évier, accroupi et dos à elle, ne l’ayant visiblement pas encore remarquée.

« Ah, tu es là », soupira-t-elle avec un sourire, se demandant ce qu’il fabriquait.

Il sursauta violemment. Une paire de ciseaux vola sur le carrelage en tournant, dérapant contre le mur et laissant une traînée visible de rouge carmin s’estompant sur la fin. Nathan gigota un peu avant de se relever face à elle, les yeux écarquillés comme une biche prise dans les phares d’une voiture.

« Tu es déjà là ? »

Ils échangèrent un long regard, cherchant des réponses chez l’autre.

« J’ai fait des heures supplémentaires aujourd’hui, donc en fait, je suis plutôt en retard, Nathan. »

Il cligna des yeux, son visage se crispant d’incompréhension. Sa main droite qui était restée accrochée à sa veste se resserra violemment. Il allait prendre la parole quand Ambre le coupa, affolée.

« Ton genou ! »

Il baissa les yeux et remarqua que son genou était en effet maculé de sang dégoulinant le long de son tibia. Il avait bien gaffé sur ce coup-là.

Elle se précipita vers lui, sortant des mouchoirs et prête à le forcer à s’asseoir sur une chaise. Il l’esquiva en levant brusquement les mains, provoquant chez elle un geste de recul qui fit rebondir le collier entre ses clavicules. Il sortit à toute vitesse de la cuisine en prétextant pouvoir s’en occuper seul.

Elle resta seule au milieu de la cuisine, fixant le cadre de la porte où des traces de doigts rouges venaient de prendre place. Que pouvait-il bien faire avec des ciseaux, accroupi devant l’évier ? Elle fit le tour de la cuisine d’un regard. Il y avait juste un verre posé sur le rebord de la table.

Tout tourna dans sa tête, comme à chaque fois que ce genre d’événement se produisait, alors qu’elle nettoyait les traces de sang sur le carrelage.

Elle ne le revit que tard dans la soirée pour venir lui souhaiter une bonne nuit et se coucher. Elle ne put s’empêcher de noter en le regardant repartir que son genou n’avait strictement rien.

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