Chapitre 7

6 minutes de lecture

Mes mèches rousses virevoltent avec le vent, parfois elles viennent me retomber sur les yeux. Il ne fait pas froid pour une journée de Décembre, hormis la journée shopping avec Svetlana je ne sors que très peu trop préoccupée par mes révisions pour mes études. Je profite de l'air extérieur pour apprendre mes cours. Mon cerveau est en ébulition, je crains la surchauffe alors je râle en tapant du poing sur mon trieur. Avec le léger vent, mes feuilles volent de part et d'autre ce qui m'agace encore plus. Je m'agenouille sur le bitume pour rassembler mes affaires et prends appui sur ma cuisse pour me relever. Je reste quelques instants en suspend pour relever la tête pour voir à qui appartient cette main qui me tend le reste de mes copies qui ont échapé à ma surveillance. Le bout de mes ongles vernis effleure sa main douce lorsque je récupère mes fiches de révisions, un contact qui me trouble davantage lorsque je perçois l'intensité de ses noisettes qui m'observent. Je suis ébahie par la beauté de cette jeune femme, de ses traits fins qui expriment une très grande douceur et même de la sensualité. Mon coeur me surprend à rater plusieurs battements et la moiteur de mes mains me témoigne cette drôle de sensation qui opère en moi. La jolie brune s'est elle aussi figée, même ses cils ne battent plus et sa bouche s'est entrouverte, je me sens rougir comme une pivoine. Elle a des lèvres très féminines marquées de leur maquillage et ce qui me fait ressentir un drôle de malaise c'est qu'elle exerce une certaine attraction sur moi.

  • Merci beaucoup, dis-je la voix désordonnée en recoiffant mes cheveux en arrière. Je suis maladroite !

Cette fille a l'air tout aussi perturbée que je le suis en ce moment même, cela se lit sur son visage. Cela renforce mon trouble et le fait qu'elle ne me laisse pas indifférente, elle a quelque chose. Lorsqu'elle finit par sourire, mon coeur se comprime sous ma poitrine et des bouffées de chaleur me font suer. Attentivement je remarque que ses lèvres tremblent comme des feuilles et que ses joues ont pris quelques couleurs.

  • Dixie, je m'appelle Dixie, dit-elle la voix mal assurée.

Je fronce les sourcils et reprend un air plus confiant en lui tendant la main.

  • Et moi c'est Ivy ! Enchantée !

  • Tu es étudiante ? s'intéresse t-elle.

  • Oui, dernière année de master. Je désire passer le CAPES pour pouvoir enseigner la langue française. Et toi ? Un poste important ? Il faut dire que tu as du goût vestimentairement parlant.

Elle jette un oeil à sa tenue puis recoiffe sa mèche derrière son oreille, elle rougit de nouveau et moi aussi songeant qu'elle doit se dire que je la reluque.

  • Je suis directrice des ressources humaines dans un hôpital, affirme t-elle. Je peux m'asseoir ?

Je me décale de quelques centimètres pour l'y inviter.

  • J'espère que cela ne te dérange pas, déclare t-elle. Tu avais l'air de travailler dur avant que je débarque.

  • Non, non aucun souci. J'ai besoin de souffler un peu ! C'est prise de tête mais je veux réussir pour moi mais aussi pour rendre fière ma famille.

  • Tu sais, je vais te dire une chose. Quand on s'en donne les moyens on réussit toujours.

  • Merci, dis-je tout bas. Et être directrice, ce n'est pas un sacré challenge à ton âge ?

Elle pouffe en posant les mains sur ses genoux, découverts de sa jupe. Ses jambes ont un joli galbe à travers ses collants noirs et ses talons lui font de très belles chevilles. Sa présence est très agréable mais elle déclenche aussi des picotements dans le bas de mon ventre et je commence à me sentir humide.

  • Bien sûr que ce n'est pas évident, lâche t-elle. On me teste tous les jours mais je ne me laisse pas facilement démonter. Quel âge as-tu ?

  • Oui, je comprends. 24 ans et toi ?

  • Hum 26 ans, tu as des origines de l'Est ? me questionne t-elle. Tu as un accent très prononcé je trouve, cela a son charme.

  • Cela se voit tant que ça ? lui fis-je remarquer. Je suis ukrainienne.

  • Ah...

Je vois bien qu'elle est embêtée mais je ne veux en aucun cas que les gens ressentent de la pitié à mon égard. Je me tourne vers elle.

  • C'est comme ça. Il faut faire avec et avancer, la vie mérite tellement d'être vécue à cent pour cent !

  • Tu as l'air courageuse et d'être une belle leçon de vie, s'exclame Dixie. Je crois que nous sommes voisines.

Mes yeux se perdent sur mes pieds. Alors comme ça cette fille m'a déjà remarqué bien avant notre rencontre ? Qu'est-ce que cela signifie ? Un flash me revient, lorsque Svetlana est venue me chercher je me rappelle d'avoir été surprise par cette nana super canon qui sortait de chez elle, bien apprêtée et je suis en train de réaliser que c'était elle. Alors comme ça, je risque de la croiser plus souvent ? Mes lèvres se pincent, je les mordille avec mes incisives, donc moi aussi je ne suis pas passée inapperçue ?

  • J'habite l'immeuble juste là, s'exclame t-elle en le pointant du doigt et en me montrant l'étage.

  • Oh c'est drôle, on est au même étage mais moi c'est celui-ci mon immeuble ! répondis-je.

Dixie lève les yeux vers ma fenêtre, ses noisettes pétillent vivement et ses cuisses se resserrent l'une contre l'autre comme si son esprit vagabondait je ne sais où. Elle a l'air troublée, lorsqu'elle me regarde de nouveau elle m'adresse un petit sourire complice.

'' Ivy est bien la voisine que j'ai vu ce soir là lorsqu'elle est arrivée nue dans sa chambre. Tout me revient en mémoire, la beauté de ses courbes même si je ne pouvais que les imaginer étant assez loin à ce moment là et aussi l'excitation que j'ai pu ressentir lorsque ses mains ont parcouru son corps pour étaler le lait. Je ne m'attendais pas à tomber sur elle et je sens qu'il se passe quelque chose de particulier. "

  • Tout va bien ? Dis-je d'un air interrogatif ayant peur qu'elle ne tombe à la renverse. Dixie ?

  • Hum désolée j'étais plongée dans mes réfléxions, déclare t-elle. Oui ça va super ! Je vais devoir rentrer Ivy, il se trouve que mon homme vient d'arriver, je viens de recevoir son message et on ne s'est pas vu de plus d'une journée.

  • Pas de problème, je suis heureuse d'avoir fait une belle rencontre, répondis-je avec un sourire charmeur. On pourrait peut-être à l'occasion, aller boire en verre ensemble.

Dixie se retourne, sac à main sur son épaule, portable en main. Son visage affiche de la confusion et sûrement un peu de gêne. J'ai l'impression qu'elle est perturbée.

  • Oui, moi aussi ça m'a fait plaisir, Ivy. Je retiens ta proposition, on pourra faire connaissance. Salut !

Je soupire en resserrant mon trieur contre ma poitrine. Cela fait du bien de parler à quelqu'un, peut-être l'occasion d'élargir mon cercle d'amis. Je ne suis pas fermée à ce genre de relation, c'est important dans la vie de se sentir entourée. Au loin Dixie, presse le pas, c'est une personne dynamique elle le transmet bien dans sa démarche. Sur le moment, je ne sais pas quoi en penser de ce qui s'est passé, de ce que j'ai pu ressentir lors de notre rencontre. Je crois que je réfléchis trop, que j'analyse beaucoup trop. Mon index caresse les pages de révisions, c'est difficile de retrouver toute ma concentration, d'après Oleksandr, je me mets une pression inutile, les capacités je les ai. Je commence à avoir froid malgré que je sois emmitoufflée dans mon écharpe plaid. Je me laisse quelques minutes pour rassembler mes affaires dans mon sac à dos et pour regagner l'appartement.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire passionfruits ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0