Chapitre 13 - Hunter

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Je me réveille en sursaut et assis sur le lit, je regarde tout autour de moi, sur le qui-vive. Je scrute l’obscurité pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’un parfum doux et familier m’enveloppe et m'apaise. Le sien. Impossible. Je tourne la tête et plisse les yeux convaincu de rêver. Je sens la chaleur d'un corps lové contre mon flanc, mais j'ai du mal à réaliser. Est-ce que...

Je m'allonge en appui sur un coude et détaille ses putains de courbes ravageuses tout en la caressant pour m'assurer de ne pas rêver. Bordel de merde ! Je les reconnaîtrais entre mille. Cette nuque gracile où je rêve d’apposer ma marque, ces magnifiques seins taillés pour mes mains, cette chute de reins démentielle et ce petit cul rond et ferme que je rêve de posséder. Plus bandante, tu crèves. Dos à moi et nue dans mon plumard, mon ange roupille tranquillement. Ouais, la nana de mes rêves dort tranquillement dans mon pieu, bordel ! Et ça me tire un putain de sourire. Heureusement que personne ne peut me voir, je dois avoir l'air d'un con, mais rien à branler. Cette femme, c'est toute ma vie. Les autres peuvent se foutre de ma gueule, je m'en carre. Je l'aime à en crever et l'éloignement, la distance de ces dernières années ont bien failli avoir ma peau. J'ai tellement rêvé de ça, d'elle à mes côtés, jour et nuit, que je ne passerai plus une seule seconde loin d’elle.

Je la prends dans mes bras en essayant de ne pas la réveiller et me positionne derrière elle, en cuillère. Je bande comme jamais. La savoir là, dans mon lit, nue, c’est un putain de fantasme qui se réalise ! J’ai tellement envie d’elle et ça ne s’arrange pas quand mon ange vient plaquer son beau petit cul contre ma queue au garde à vous. Elle s’y frotte sans même s’en rendre compte et soupire d’aise, ce qui me fait durcir encore et m’arrache un autre sourire. Bordel, elle est là, lovée dans mes bras et plus rien d’autre n’a d’importance.

Comme un vrai camé en manque de sa dose, je plonge mon nez dans son cou et la respire. Je ne serai jamais rassasié d’elle. Impossible. J’ai tellement rêvé de ce moment, d'elle au creux de mes bras, que je ne peux résister. Je l’embrasse sous l’oreille, puis parsème son cou de petits baisers tout en la serrant contre moi. Je laisse ma langue la découvrir jusqu’à ce qu’elle rejoigne son lobe que je titille et mordille, pendant que mes mains dessinent ses courbes. Elle se colle un peu plus à moi et ronronne de plaisir, ma queue bien calée entre ses sublimes fesses. J'effleure le galbe de ses seins, joue avec ses tétons dressés, alors que sa peau se couvre de chair de poule. J'en salive d'avance, mon ange est incroyablement réceptive. Elle se tortille sur ma queue gonflée à bloc et je n'ai qu'une seule envie : la prendre, la faire mienne, la baiser jusqu'à n'en plus pouvoir. Je veux l'entendre gémir de plaisir, la voir, la sentir jouir sur mes doigts, ma langue et ma queue. Je lui ferai aussi l'amour doucement, tendrement. J'adorerai son corps en lui susurrant tout ce que je rêve de lui dire depuis des années, qu'elle est le centre de mon univers, ma lumière, mon ange, que je l'aime comme un dingue et que rien ne pourra changer ça. Que seul son bonheur compte et que j'y veillerai quoi qu'il m'en coûte. Je la veux comblée et heureuse.

Je crève d'envie de plonger en elle et cette simple idée me fait tellement bander que ça en devient presque douloureux. Bordel, je la veux. Je la veux à en crever et elle est là, dans mon pieu, dans mes bras à n'attendre que ça…

Alors que je mordille son cou et fais rouler ses tétons entre mes doigts, elle se cambre un peu plus, emprisonnant ma queue de son cul en gémissant de plaisir. Je suis au bord du précipice. Bordel, elle me rend dingue ! Si elle continue, je vais cracher comme un puceau devant sa première chatte. Je respire profondément et me concentre alors qu'elle se dandine toujours contre moi. À ce rythme là, je ne vais pas tenir longtemps. Je descends doucement ma main le long de son ventre jusqu’à sa chatte trempée. Bordel, cette femme aura ma peau. Elle est tellement parfaite putain. Je me damnerai pour elle. Je la caresse de haut en bas, elle gémit de plaisir et ça me rend fou. Je la pénètre, alors que son bassin vient à la rencontre de mes doigts et qu’elle entame une danse lascive sur mes doigts. Bordel ! Ça m’arrache un autre putain de sourire. Mon ange tient peut-être plus du démon que de l'ange finalement.

À cette pensée, je craque et la plaque au matelas en collant ma queue au bord de l’explosion contre sa chatte humide et prête pour moi. Je veux qu’elle sente à quel point je la désire, à quel point j’ai envie d’elle. Je l’embrasse à en perdre haleine et elle me répond de la même manière en me labourant le crâne de ses doigts. Nos langues se rencontrent, s'affrontent, s'apprivoisent. Bordel, je l'aime tellement. Je ne résiste plus et me fraye un chemin jusqu'au paradis. Je la pénètre brusquement, lui arrachant un cri de plaisir. Ses doigts descendent et s'enfoncent dans mon dos, me griffent et s'ancrent finalement dans mon cul. J'entame des va-et-vient puissants, je sais que je ne vais pas tenir longtemps, elle m'excite beaucoup trop. Son visage angélique, ses gémissements de plaisir, ses seins qui me narguent et sa petite chatte serrée. Bordel, c'est tellement bon...

D'un coup, la lumière fuse et une sonnerie que je ne connais que trop bien retentit. Putain de merde ! Je mets quelques minutes à réaliser où je me trouve. J'ai une gaule d'enfer, alors qu'un putain de sentiment de désespoir m'enserre la gorge. Ce n'était qu'un rêve. Un putain de foutu rêve. La tête dans les mains, je sens la rage m'envahir et cette envie tenace d'en finir me déchirer les tripes. À cet instant, le manque d'elle et la réalité de notre relation ont raison de moi. Je vais crever ici et je ne la reverrai jamais. Je me lève d'un bond et frappe de toutes mes forces le mur me faisant face. Je cogne à m'en éclater les phalanges. J'évacue toute cette rage avec l'énergie du désespoir. Je veux encastrer cette putain de réalité dans ce mur de merde. Je mets toute ma fureur, ma frustration, ma détresse dans chacun de mes coups. Je veux… Je veux la voir. Je perds pied. Je la vois s'éloigner et pourtant, je ressens encore sa chaleur, sens son odeur partout sur ma peau, entends sa voix. Bordel. Je deviens fou. Mes rêves ont toujours été très réalistes, au point que tout se confonde dans mon esprit, au point d'être souvent de retour là-bas. Mais là, c'est encore pire, même éveillé, elle me hante. Son absence me torture. Le manque d'elle me tue.

Je continue de frapper de toutes mes forces, la douleur est salvatrice. Elle me rappelle que je suis vivant, elle me maintient dans cette foutue réalité, alors que mon esprit flanche.

Alors que Styx tente de me contenir, une voix m'arrête nette :

— T'as de la visite, Tyson, se marre ce connard de gardien.

Je me retourne, me redresse et le fusille du regard, alors qu'il blêmit devant l'état de mes mains ensanglantées. Impassible, je me plante devant lui et le toise le regard noir. Il baisse la tête et se met en mouvement. Je lui emboîte le pas, sans vraiment avoir retrouvé mes esprits. Pourtant, je sais qui m'attend. Et pourquoi. Et ça va barder.

Arrivé au parloir, je m'assois sans un mot.

— Putain, mais qu’est-ce que t’as branlé ? grogne mon Près' avec sa tête de dogue, suffisamment bas pour que les matons n’entendent pas.

Je le regarde, toujours silencieux. Qu’est-ce que je peux répondre ? Que j’ai merdé ? Ouais. J’ai merdé. C’est clair. Je deviens dingue. Je ne contrôle plus rien.

J'ai vrillé pour Novikov. J’étais de retour là-bas. Les images envahissent à nouveau mon esprit, plus glauques et flippantes que jamais. Le bruit sourd des mortiers. Des hurlements. Des cris. Des râles. La chaleur suffocante. Le sable brûlant sur ma peau déjà à vif. La poussière. Le sang. La douleur insoutenable. Et cette odeur de chairs brûlées. Bordel, j’ai envie de gerber.

Je secoue la tête pour essayer d’endiguer le phénomène, mais rien à faire. J’entends la voix de mon Près', lointaine, mais ne distingue pas ce qu’il dit. Seuls résonnent à mes oreilles, les battements erratiques de mon cœur et ceux des tirs de kalachs. Je ferme les yeux, contracte la mâchoire à m’en péter les dents et me prends la tête entre les mains, espérant que tout ça s’arrête. Je veux que ces putains d’images disparaissent de mon crâne. Je veux que ça s’arrête, bordel !

De la colonne de véhicules, il ne reste rien. Des carcasses retournées, éventrées, en flammes. Des cadavres un peu partout. Les gars de mon unité répliquent. Les balles sifflent couvrant les plaintes des blessés. Où que mon regard se promène, il n’y a que des morts. On va tous crever ici, dans ce putain de désert. Je scanne les alentours et tente de repérer mon binôme. Mon frère. L’angoisse me vrille les tripes, jusqu’à ce que je le vois à moins de dix mètres, planqué derrière les débris d’un blindé. Nos regards se télescopent et il pige tout de suite qu’un truc ne va pas. Ses yeux descendent sur mon flanc ensanglanté, alors que les miens se ferment. La douleur me vrille le corps tout en entier. Je n’arrive plus à bouger. Je vais crever ici. On va tous crever ici. Dans cet enfer. À cette pensée, mon cœur explose, alors que son visage angélique s’imprime sur mes paupières closes. Bri. Je ne la reverrai jamais. Mon ange. Seule. Personne pour veiller sur elle. Pour la protéger. Non.

C’est la dernière chose dont je me souviens. Cette peur viscérale de ne jamais la revoir. Après, c’est le trou noir. Je me souviens de bruits sourds, de voix indistinctes. Et d’elle. Ma lumière. Ma raison de vivre. Elle, qui veille sur moi, qui me dit de m’accrocher, qui me caresse le visage, me murmure des mots rassurants, me tient la main. Mais j'ignore si c'est mon esprit qui la voulait près de moi ou si elle était réellement là.

Elle est ma raison de vivre. Si je suis toujours là, c’est grâce à elle, c’est pour elle. Je peux le tourner dans tous les sens, je peux m’inventer toutes les excuses du monde, nier l’évidence, mais je l’ai dans la peau, bordel. Ancrée si profondément, que même m’écorcher vif n’y changerait rien. Je l’aime comme un dingue, je pourrais me damner pour elle, si c’est pas déjà fait. Je réalise à cet instant que je n’aimerai jamais qu’elle. Personne d’autre. Elle est tout ce dont je rêve, tout ce que je désire. Je n’ai jamais envisagé l’avenir ailleurs qu’à ses côtés, malgré cette foutue distance, malgré notre relation merdique, c’est elle. Bordel, ça a toujours été elle. Je peux me voiler la face autant que je veux, me trouver toutes les putains d’excuses du monde, me dire que je la protège, qu’elle vaut tellement mieux que moi, ça n’enlève rien au fait que je la veux. Je la veux plus que tout au monde. Elle est mon avenir. Le seul que j’envisage. Cet éclair de lucidité me lacère la poitrine. Putain, elle est la seule que je veux, la seule digne de grimper derrière moi sur ma Harley. C’est elle. Il n’y a jamais eu qu’elle. Même si j’ai tout fait pour l’éloigner, la protéger de moi et que je ne la mérite pas, encore moins aujourd’hui qu’il y a dix ans, elle est tout pour moi. Absolument tout. Mon ange. Ma lumière. Mon monde.

Si j'avais une seule et unique chance de la revoir et de tout arranger… Putain, je la saisirai sans hésiter ! Je me mettrai à genoux s'il le fallait, mais elle finirait par être mienne. Je réalise à cette seconde que c’est tout ce que je veux, tout ce qui m’importe. Des jours, des semaines que je rumine mes regrets, que je me repasse nos moments, nos conversations, nos silences et que je me demande ce qu’elle aurait dit si je m’étais comporté comme un mec et que je lui avais dit ce que je ressens pour elle. Des jours que j’imagine ce qu’elle pourrait ressentir pour moi, ce qu’elle aurait pu dire… Et ça me rend complètement barge. Maintenant que je suis ici, la fin est écrite sans que je n’y puisse plus rien. Je vais crever dans cette taule sans l’avoir revue une seule et unique fois. Sans avoir eu la chance de lui dire ce qu’elle représente pour moi. Et bordel, ça me bouffe.

Mais merde, qu’est-ce que je fous ? JE. VAIS. CREVER. ICI. Lui dire ? À quoi bon ? Je le sais et pourtant, je ne rêve que d’une chose : la revoir. La serrer contre moi, dans mes bras, la respirer comme un camé en manque, l’embrasser à en perdre haleine… Et ne plus jamais la lâcher. Ce foutu rêve me hante. Sa chaleur, son odeur, sa peau, je veux tout.

— Bordel de merde, Hunter ! grogne mon Près'. Qu’est-ce qui...

Je relève la tête et affronte son regard inquiet. J’ai pas besoin d’ouvrir la bouche, qu’il saisit. De toute façon, qu’est-ce que je pourrais bien lui dire ? Que je vois Bri partout, qu’elle ne cesse de me murmurer qu’il faut que je tienne bon, qu’elle va venir. Mais bordel, je sais que c’est faux. Je sais qu’elle ne foutra jamais les pieds ici. Et mon cœur se déchire dans ma poitrine. Et la douleur me fait vriller. Parce que putain, j’aimerais tellement.

Être près d’elle. Sentir son parfum citronné. Pouvoir nicher mon nez dans son cou comme la nuit dernière. La respirer à m'en éclater les poumons. La toucher. La serrer contre moi. Et ne plus jamais la lâcher. Lui dire que je deviens dingue sans elle, qu’elle est tout ce qui m’importe, que je l’aime comme un putain de taré jusqu’à en crever et ça depuis toujours. Que j’ai été le roi des cons de ne pas le lui avoir dit avant, que je ne veux qu’elle et personne d’autre. Qu’elle est tout, absolument tout pour moi, mon passé, mon présent et mon avenir

J’ai beau lutter bordel, me dire qu’elle ne foutra jamais les pieds ici, pourtant c’est ce putain d’espoir de merde qui me tient encore debout. Ma tête sonne le glas, alors que mon cœur refuse l’évidence. Et ça me rend fou. Cette putain de lutte intérieure me vrille le crâne, le corps, le coeur, l’âme. Ça me fout en l’air. J’ai l'impression de sombrer, d’avoir perdu tout ce qui a une putain d’importance pour moi. Ma mère d’abord. Ma frangine qui m’en veut à mort de les avoir abandonnées, et qui ne me le pardonnera jamais. Et mon ange.

— On va te sortir d’ici, assène-t-il d'un coup en me fixant. En attendant, je t’ai trouvé un avocat, un crack.

— Arrête Près', tu sais que je ne sortirai pas d’ici. Ton crack, il va se péter les dents comme tous les autres baveux en costard cravate qui défilent ici. La seule chose qui pourrait me sortir de là, c’est que je trahisse le Club et tu sais que ça n’arrivera jamais. Je crèverai ici et comme un Sons, asséné-je déterminé. C’est ce que je suis. C’est ma seule certitude.

— J’en ai jamais douté mon frère. Ni aucun de nous. Maintenant, appelle-la, m’ordonne-t-il.

— C’est pas une bonne idée, rétorqué-je en baissant la tête.

D’un côté, j’en crève d’envie et entendre sa voix m’apaiserait, c’est clair. Mais bordel, je refuse de la mêler à tout ça. Et puis, qu’est-ce que je pourrais bien lui dire, hein ?

Salut bébé, c’est moi. T’inquiète, je suis en taule pour un quadruple meurtre, mais tout roule, faut pas t’en faire. Au fait, je te l’ai jamais dit, mais je t’ai dans la peau ma puce. Allez tchao, à bientôt.

Je secoue la tête devant ma connerie et une ébauche de sourire étire mes lèvres. Elle serait capable de venir juste pour me pourrir. Rectification, elle serait capable d’envoyer ma frangine pour me botter le cul. Ouais, ce serait plus probable.

— Qu’est-ce qui te fait marrer, me demande mon Près' un sourcil relevé.

— Je m’imaginais lui dire pour la taule et tout le reste, et je me disais qu’elle serait capable de venir ici juste pour me botter le cul ou qu’elle enverrait ma frangine.

— Ne me dis pas que c’est la même emmerdeuse, grogne-t-il.

— Tu demandes ça à un type qui rêve de l’avoir dans son plumard depuis qu’il a l’âge de bander, dis-je le sourire aux lèvres en pensant à elle. Mais… Je… Enfin… Elle est belle à en crever bordel. Pas genre juste bonne à baiser comme les brebis. Elle a tout putain, tout pour te coller à genoux. La beauté. La classe. L'intelligence. Elle… C'est… Je ne la mérite pas.

Comment pourrais-je mériter une nana comme elle, douce, sublime et brillante ? Moi, un type qui a pris les mauvaises décisions toute sa vie ? Un mec qui l’a abandonnée, qui n’a jamais été là pour elle. Pire, qui lui a caché tout un pan de sa vie. Cette distance entre nous, c’est uniquement de ma faute. Bri a toujours été très intuitive. Elle sait que je lui ai caché des choses, que je lui ai menti. Et ça me bouffe. Jamais, plus jamais, elle n’aura confiance en moi. Comment le pourrait-elle ? Après tout, je suis un putain de biker. Un gars qui a du sang sur les mains. En taule pour avoir abattu une famille dont deux gosses. Comment pourrait-elle aimer un type comme moi ? Bordel, c’est foutu. Mort. Perdu d’avance.

Pourtant, je ne peux pas renoncer, putain. Je l’ai tellement dans la peau qu'elle m’est aussi vitale que l’air que je respire. Sans elle, je crève. Elle est ma lumière. Celle qui illumine mes ténèbres. Mon putain de coeur ne bat que pour elle et refuse de rendre les armes. Renoncer à elle, c’est abandonner tout espoir, renoncer à la vie et accepter de crever ici.

— Mon frère… lâche-t-il avec sa tête des mauvais jours.

— Tu comprends pas Près', le coupé-je brusquement. Je suis en train de devenir barge. Plus ça va, plus je perds pieds. J'étais de retour là-bas. Je… J'ai… J'en peux plus putain ! Je veux que ça s'arrête ! Je n'arrive plus à savoir si c'est réel ou non… Y'a qu'elle, bordel… Y'a qu'elle qui fait que ça tourne rond, tu comprends ? Putain, je la vois partout, tout le temps. Elle hante mes jours et mes nuits. Son regard démentiel, son sourire chaleureux, sa putain de douceur et son corps de rêve. Y’a que ça qui me fait tenir. Tu la verrais… C’est une putain de tentation de tous les instants. L’imaginer nue, blottie dans mes bras toutes les nuits, me collent une trique d’enfer et une rage de vivre à tout péter, assuré-je en cognant sur la table. Mais la réalité, à chaque réveil, seul, dans ma cellule, me fout en l’air. Ce putain de désespoir me saisit et m’étrangle Près', jusqu’à avoir envie de me foutre en l'air. La seule chose qui me tient encore un peu, c’est la baston. Cogner à en avoir mal, dis-je en regardant mes mains éclatées. La douleur m'ancre dans la réalité. Pour Novikov, j’ai merdé. C’est vrai, mais...

— Wilson et Jones ont géré. Il a été retrouvé dans un sale état, mais vivant. Le message est passé : quiconque nous défie en paiera le prix.

— Ouais, mais j'ai pas été à la hauteur. J'ai…

— Novikov n'est plus un problème. Et on a plus urgent à gérer. T’es un Sons, bordel ! Donc tu vas récupérer tes couilles et fissa ! gronde-t-il en cognant du poing sur la table. Tu vas téléphoner à ta frangine avant qu'elle ne découvre ta gueule aux infos et causer à ta nana ou celle qui devrait l’être. Aucune putain de discussion. Aucune excuse. C’est un ordre. Tu vas régler le problème avant que je le fasse, m’intime-t-il en se rencognant au fond de la chaise me fixant durement, parce que crois-moi que si tu m’obliges à faire venir la tigresse, tu boufferas liquide pendant des mois. Et ça, c’est une promesse.

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