Chapitre 8 : Conflits
Toc Toc Toc.
Sophie parvint à ouvrir une paupière particulièrement lourde en émettant un grognement plaintif. Elle avait très mal à la tête, sans en comprendre la raison. Son dernier souvenir était le message automatique qui l’informait de la déconnection du faux-profil. Après ça, le trou noir.
Toc Toc Toc !
Quelqu’un toquait à la porte, Sophie se redressa péniblement en poussant un râle de douleur avant de constater qu’elle n’avait pas dormi dans son lit mais sur son canapé, et qu’elle n’était pas dans sa tenue habituelle pour dormir, mais encore dans les survêtements de sport qu’elle avait porté la veille. Sa nuque la faisait horriblement souffrir et elle était incapable de tourner la tête. Apparemment, elle avait dormi dans une position très inconfortable qui avait provoqué un sérieux torticolis.
TOC TOC TOC !
« Sophie tu es là ? »
Elle reconnut la voix douce et bienveillante d’Aurore. Sophie grommela de nouveau avant de répondre le plus fort possible qu’elle était là et qu’elle arrivait. Son ventre aussi lui faisait mal, chaque pas lui demandait beaucoup d’effort, et en tournant la tête vers la table elle fut surprise de voir deux bouteilles de vins vides, mais surtout une plaquette de somnifère entamée. Elle en prenait régulièrement depuis qu’elle avait perdu son emploi afin de l’aider à s’endormir lorsque certaines nuits, elle ne cessait de tourner et se retourner sans parvenir à trouver le sommeil. Elle prit la plaquette de médicament qu’elle fourra maladroitement dans la poche de son survêtement. Lorsqu’elle ouvrit la porte, elle vit Aurore afficher brièvement son doux sourire habituel mais celui-ci s’effaça rapidement lorsqu’elle découvrit la tête de Sophie.
-Ouh là ! s’exclama-t-elle, mais que t’est-il arrivé ?
C’était en effet une très bonne question. Sophie n’était pas sujette au trou de mémoire d’habitude.
-Je… J’ai… bredouilla-t-elle.
-Tu veux que je repasse plus tard ?
-Heu… répondit Sophie qui, torturée par son estomac et sa nuque ne parvenait pas à mettre de l’ordre dans ses pensées.
Soudainement, elle fut prise d’un haut-le-cœur et tourna précipitamment le dos à sa voisine pour se diriger le plus rapidement possible vers son évier. Elle parvint tout juste à l’atteindre lorsqu’une sensation de brulure acide lui prit la gorge et, ne pouvant se retenir, se mit à vomir.
-Mon dieu Sophie ! s’écria Aurore, qu’est-ce… ?
Elle ne termina pas sa phrase car un petit rectangle gris sur le sol attira son attention. Elle se pencha pour le ramasser et après avoir observé les petits comprimés blancs qu’il contenait, elle retourna la plaquette pour lire le nom du médicament. Sophie entre-temps, s’était retournée et lui faisait de nouveau face, pâle et transpirante.
-Sophie, dit Aurore en la fixant de ses yeux verts, tu t’es shooté à quoi ?
-A rien, répondit-elle avec un petit haut-le-cœur, ce sont des somnifères, j’en prends, parfois…
-Et ça te mets toujours dans cet état-là ?
-Non non, la rassura Sophie, ça m’aide juste à dormir.
Aurore aperçut alors les deux bouteilles vides posées sur la table. Elle afficha une expression compatissante qui exprimait clairement qu’elle avait compris. Elle sembla vouloir dire quelque chose mais Sophie ressentit une nouvelle contraction au niveau de l’estomac et se retourna vers l’évier pour y vomir de nouveau. Elle sentit sa voisine s’approcher d’elle et lui caresser doucement le dos, comme pour l’aider à aller mieux. Quand elle eut terminé, Aurore la prit par les épaules.
-Tu te sens mieux ? Tu devrais aller prendre une douche, où es ta salle de bain ?
Sophie qui se sentait trop faible pour parler se contenta de tendre mollement le bras dans la direction de la salle d’eau. Aurore l’aida à s’y diriger, toujours en la soutenant par les épaules. Une fois parvenue dans la pièce, Sophie la remercia et lui proposa de s’asseoir sur le canapé.
-Tu es sûre que tu n’as pas besoin d’aide ?
-Oui, merci, ça va aller…
Elle se sentait suffisamment honteuse comme cela pour ne pas vouloir qu’elle l’aide en plus à se déshabiller. Aurore lui sourit puis ferma la porte derrière elle, afin de la laisser en toute intimité. Elle enleva ses vêtements de la veille, fit couler de l’eau chaude et resta debout de longues minutes sous un jet revigorant. Elle en profita pour mettre un peu d’ordre dans ses pensées et essayer de se rappeler de la nuit précédente. Elle se souvenait avoir fondu en larme devant l’ordinateur de sa voisine et qu’elle était ensuite restée de longues minutes sans bouger. Elle se rappelait désormais vaguement -ou bien était-ce son esprit qui élaborait une histoire crédible au vu des différents indices qu’elle avait laissé derrière elle ? - qu’elle avait tenté de prendre un somnifère pour s’endormir mais que le sommeil ne venant pas, s’était servi un verre, puis un deuxième, puis un troisième… Elle coupa l’eau puis se sécha dans une serviette qu’elle s’enroula ensuite autour du corps avant de se brosser les dents car elle devait avoir sans aucun doute une haleine abominable. Elle n’avait pas de vêtement dans sa salle de bain alors elle hésita un instant à sortir en serviette devant sa voisine, mais après tout elle était chez elle et, depuis la veille, Aurore lui avait montré de nombreux signes qu’elle semblait digne de confiance. Elle ouvrit la porte de la salle de bain et rejoignit rapidement sa chambre en adressant au passage un sourire à la fois gêné mais aussi de gratitude à la jeune gothique qui avait ouvert son ordinateur sur ses genoux et qui leva la tête sur son passage. Sentant son regard dans son dos, Sophie referma la porte et attrapa des vêtements à la fois présentables et confortables. Une fois prête, elle retourna auprès d’Aurore qui observait l’écran avec attention.
-Alors, comment te sens-tu ? demanda-t-elle.
-Mieux, merci beaucoup, répondit-elle en baissant les yeux.
-Je t’en prie, tu aurais fait la même chose je suis sûre !
Sophie ne répondit pas, se demandant si effectivement elle aussi aurait apporté autant de soutien qu’Aurore ne l’avait fait envers une personne qu’elle connaissait à peine. Elle était persuadée, et elle eut honte à cette pensée, qu’elle aurait laissé sa voisine seule avec ses soucis dans la situation inverse. Que jamais elle ne l’aurait suivi après l’avoir entendu crier, ni aborder dans le parc, ni prêter ses affaires, ni rien.
-Tu avais besoin de ton ordinateur ? demanda Sophie qui préférait changer de sujet.
-En fait non, je voulais te proposer une petite promenade, tu sais, pour te changer les idées. Je pensais que tu aurais passé tout ton temps à la recherche du connard qui se fait passer pour ta cousine.
-Et bien, je l’ai trouvé ! annonça Sophie d’une voix un peu plus forte qu’elle l’aurait cru.
Elle s’attendait à ce qu’Aurore ouvre de grands yeux, qu’elle lâche un petit cri de victoire, voir même qu’elle se mette debout et sauter partout dans le salon, mais curieusement, elle se contenta d’un petit sourire entendu.
-Tu n’as pas l’air surprise.
Elle désigna l’ordinateur sur ses genoux d’un signe de tête.
-En fait, tu n’as pas fermé le tchat donc je me suis permise de regarder. Tu ne m’en veux pas j’espère ?
Sophie vint se placer à côté d’elle. L’interface de Banana qu’elle commençait à trop bien connaître était effectivement ouverte et quelques onglets de discussions y étaient ouvert et notamment le premier d’entre eux, celui où se trouvait les messages avec PetitePerle.
-Tu… tu as tout lu ? demanda Sophie
-Oui, désolée, je n’aurais peut-être pas dû.
-Non en effet, tu n’aurais pas dû, répondit froidement Sophie.
-Je voulais juste t’aider, dit Aurore d’une petite voix.
-Ecoute, je te remercie pour ton aide et tout ce que tu as fait, tes gentilles attentions, mais ça, c’est comme si tu lisais mes messages persos et je ne suis pas du tout d’accord !
-Mais…
-Pas de « mais » ! C’est ma cousine qui est morte, pas la tienne ! Cette histoire me regarde, pas toi !
Elle avait haussé le ton malgré elle. Le visage d’Aurore devint écarlate tandis qu’elle baissait les yeux. Sans chercher à se défendre ou donner une explication elle laissa l’ordinateur sur le canapé avant de se lever et de se diriger vers la porte.
-Aurore attend… dit Sophie encore énervée mais qui réalisait que sa façon de lui parler n’était pas du tout ce qu’elle méritait.
Mais Aurore fit mine de ne pas l’entendre, elle ouvrit la porte, sortit dans le couloir et la referma en lâchant un sanglot. « Et voilà » pensa Sophie, elle venait de vexer la seule personne qui prenait son histoire à cœur. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez elle ? Comment pouvait-elle se rattraper ? Elle voulut se lever pour faire les cents pas, mais elle manqua de renverser l’ordinateur posé très près du bord du canapé qu’elle rattrapa de justesse. L’ordinateur ! Sophie pouvait s’en servir comme prétexte pour sonner chez sa voisine et lui proposer de lui rendre. Aurore refuserait probablement mais ce serait l’occasion pour elle de s’excuser et de repartir sur de bons rails.
Elle prit l’ordinateur entre ses mains sans le fermer, mais un détail auquel elle n’avait pas prêté attention l’arrêta net. Il y avait d’autres onglets de discussion d’ouvert, alors qu’elle se souvenait parfaitement avoir désactivé les messages privés la veille, depuis qu’elle avait découvert cette option. Toujours debout, elle navigua à l’aide du pavé tactile et ouvrit le deuxième onglet, qui portait le pseudo d’un certain HommeMariéLibertin. A sa grande surprise, le cadre réservé à la discussion était entièrement rempli et remontait même sur de longues lignes d’échange. Ce qu’elle lut l’estomaqua encore plus : aux habituelles questions indiscrètes auxquelles elle ne prêtait pas attention jusqu’ici, elle semblait avoir répondu à beaucoup d’entre elles. L’homme lui avait posé des questions sur son physique et elle avait donné beaucoup de détails, de la longueur de ses cheveux à son poids approximatif, elle avait même répondu en toute franchise quand il lui avait demandé son tour de poitrine, en lui donnant sa taille exacte de soutien-gorge. De même, quand il lui avait demandé depuis combien de temps elle n’avait pas fait l’amour, elle avait répondu dix mois, ce qui correspondait à sa relation avec son ancien collègue. Elle semblait s’être beaucoup amusé à répondre sans aucune pudeur à toutes sortes de questions sur sa sexualité. La conversation écrite avait ensuite dérivée dans une sorte de scénario où elle et lui, visiblement très émoustillés par leur discussions, discutaient avec passion ce qu’ils feraient si ils s’étaient trouvés dans la même pièce. Sophie se sentit rougir, ne se reconnaissant pas. Elle avait la même sensation que si elle s’était réveillée nue dans le lit d’un inconnu un lendemain de soirée trop arrosée. Les autres onglets de discussions étaient similaires, à la différence que les conversations étaient beaucoup moins longues. Apparemment, elle n’était pas parvenue à discuter avec plusieurs personnes en même temps.
TOC TOC TOC !
On toquait à la porte de nouveau. Troublée par ce qu’elle venait de lire mais soulagée qu’Aurore revienne, elle alla lui ouvrir. Mais à sa grande surprise, ce n’était pas sa jeune voisine qui se tenait de l’autre côté. C’était Florian, son ancien chef.
-Florian ? s’exclama -t-elle d’une voix beaucoup plus aigüe qu’elle ne l’aurait voulu, que fais-tu là ?
Florian lui adressa un sourire charmeur, ses dents blanches et parfaitement alignées décoraient parfaitement son beau visage. Il portait une barbe virile sur l’intégralité de ses joues qui se mariait parfaitement avec son uniforme de commandant de police.
-Bonjour Sophie, dit-il de sa voix naturellement grave, est-ce que je peux entrer ?
-Hein ? Heu… oui oui, bien sûr !
Elle recula pour le laisser entrer. Comme Aurore l’avait fait, elle vit alors son regard se poser sur les bouteilles vides sur la table qu’elle n’avait toujours pas pris la peine de ranger. Elle les attrapa à la hâte et les déposa dans une petite panière qu’elle réservait au verre à recycler. Quand elle se retourna vers Florian, celui-ci la regardait avec un sourire entendu.
-Ne t’en fais pas, assura-t-il, je comprends qu’avec la perte de ta cousine… c’est une réaction parfaitement normale.
-Non ce n’est… ce n’est pas… bredouilla Sophie
-Je ne suis pas venu pour juger ce que tu fais de ton temps libre, ne t’en fais pas.
Sophie n’osant pas le regarder directement dans ses beaux yeux bleu clair préféra fixer son regard aux alentours de sa bouche. Mais sa bouche n’avait rien à envier au reste de son visage, ses lèvres charnues parfaitement dessinées la troublait tout autant que le reste. Cependant, son sourire s’effaça pour afficher une expression plus sérieuse.
-Je suis venu te faire une proposition qui, je pense, t’intéressera.
« Oh Florian, tu peux me faire n’importe quelle proposition, tout ce qui vient de toi m’intéresse ! » pensa Sophie tout en essayant d’afficher l’expression la plus neutre possible.
-Quelle proposition ?
-Serais-tu intéressée pour reprendre ton poste ?
Sophie crut d’abord avoir mal entendu.
-Pardon ?
-Tu as bien compris. J’ai beaucoup réfléchi depuis que je t’ai revu hier et ton intrusion au commissariat. Tu as toujours été très… impulsive mais c’est aussi ta force, ce qui te permettais de résoudre plus d’affaire que n’importe qui d’autres. Stéphane est en bas, dans sa voiture.
-Stéphane ? demanda Sophie, incrédule.
-Oui, il est en route pour aller poser quelques questions au patron de ta cousine, qui est le dernier à l’avoir vu si l’on en croit ce que disait la télé hier. Dans son coffre se trouve ta tenue, ton badge, ton arme de service, bref, tout ce qu’il te faut pour revenir en bonne et due forme. Tu peux te rendre avec lui pour l’aider si tu le souhaites… ou si tu préfères, tu peux juste récupérer tes affaires et venir demain, proposa-t-il en jetant un regard vers la corbeille où Sophie avait rangé les bouteilles vides.
-Vraiment ? demanda-t-elle, incrédule.
Elle n’en croyait pas ses oreilles. Au fond elle, elle ne demandait rien de mieux que de retrouver son travail et la vie qu’elle menait avant. La perspective de retourner mener des enquêtes, résoudre des mystères, protéger des victimes comme sa cousine lui faisait bondir le cœur dans la poitrine. Mais elle n’oubliait pas les circonstances dans lesquelles elle avait été mise à la porte.
-Vraiment, assura Florian, alors qu’est-ce que tu en dis ? demanda-t-il dans un grand sourire.
Sophie ne répondit pas tout de suite. Elle tourna le dos à Florian et fit quelques pas dans son salon pour mieux réfléchir. Elle y parvenait toujours mieux quand elle était en mouvement, et elle aurait été incapable de prendre une décision rationnelle et mesurée devant le beau sourire de Florian.
-Je ne comprends pas, finit-elle par dire, toujours sans le regarder dans les yeux.
-Qu’est-ce que tu ne comprends pas ? interrogea Florian d’un ton patient.
-Quand je suis partie… quand on m’a viré, tu m’as dit que cela ne dépendait pas de toi mais « des gens d’au-dessus » …
-C’est la vérité, ta liaison avec ton collègue ne nous regardais pas, mais ton comportement envers lui par la suite a été jugé contradictoire avec l’exercice de tes fonctions.
Sophie eut un rictus
-Et qu’en pensent ces « gens du dessus » aujourd’hui ? Ils sont d’accord pour que je reprenne comme si rien ne s’était passé ? Et avec le même coéquipier qui plus est ?
-Je les ai eus au téléphone ce matin. J’ai plaidé en ta faveur, en rappelant l’agent particulièrement efficace que tu étais, et que tu es encore certainement aujourd’hui.
-Ah donc, finalement tu as pu faire quelque chose ? Pourquoi n’as-tu pas fait cela lorsqu’ils ont pris la décision de me virer ?
-Mon discours vis-à-vis d’eux te concernant n’a pas changé, répondit Florian. Crois-moi, j’ai tout fait pour essayer de te couvrir.
-Je ne te crois pas, trancha Sophie en lui tournant le dos.
-Pardon ?
Le ton de Florian ressemblait à celui qu’il aurait pu prendre si elle venait de le gifler. Elle sentait sa présence dans son dos, et, pour la première fois, elle aurait tout donné pour qu’il s’éloigne d’elle.
-Si tu avais tout fait pour m’aider, tu aurais agi bien avant, tu aurais mis Stéphane avec un autre coéquipier, ou tu l’aurais placardisé aux archives, ou mieux, c’est lui que tu aurais renvoyé. Tu étais au courant Florian, tu savais qu’il m’avait menti pour coucher avec moi. Tu savais que c’était lui, le véritable fautif ! Mais non, comme par hasard, c’est moi, une femme, qui a dû porter la responsabilité de notre « mauvaise entente » !
-Ecoute ! l’interrompis Florian, je viens te donner une dernière chance de reprendre ton poste et d’enquêter toi-même sur une affaire qui, j’en suis sûr, te tiens particulièrement à cœur. Me jetteras-tu ma proposition à la figure ?
-Et comment ! rétorqua Sophie, mais je ne vais pas me contenter de cela. J’enquête déjà de mon côté figure-toi ! Et j’ai même déjà bien avancé… contrairement à vous qui viennent d’avoir l’idée d’interroger le dernier homme qui l’a vu avant son assassinat, « seulement » vingt-quatre « petites » heures après que la télé n’eut donné l’information. Au rythme où vous allez, j’irais bien plus vite moi-même.
Le regard de Florian, d’habitude si bienveillant, si envoûtant même, était maintenant froid et lourd de reproches. Visiblement, il ne s’attendait pas à une telle réaction de sa part en venant ici.
-Ne sois pas de mauvaise foi, tu sais très bien que l’on n’a pas qu’une seule affaire à traiter et que l’on ne peut pas tout mobiliser sur cette seule affaire. Or, c’étaient les conditions que je voulais te proposer, que toi et ton coéquipier ne vous occupiez de rien d‘autre jusqu’à sa résolution. Des conditions de travail idéale… mais soit, puisque tu dis que tu te débrouilleras mieux seule, je t’en prie, vas-y.
Et alors qu’il se dirigeait vers la porte et qu’il tendait le bras vers la poignée, Sophie lui jeta :
-Oui, je vais y arriver seule, et je vous tournerai en ridicule tu verras !
-Ne pousses pas le bouchon trop loin ! l’avertit Florian. Tu sais que si tu as des informations susceptibles de de faire progresser l’enquête comme tu le prétends, tu es tenue, comme tout à chacun, de les partager avec la police, autrement dit, avec nous. Je te fais une fleur pour cette fois, mais la prochaine fois que tu auras cette attitude avec moi, tu seras convoquée. Tu sais très bien ce qu’encoure une personne qui fait de la rétention d’information j’imagine ?
-Va-t’en ! lui cria Sophie.
Florian soupira avant de sortir de son appartement.
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