Chapitre 5
— Salut, dit Rock.
— Tiens, mais qui voilà ? répond joyeusement l'homme allongé.
— Je te présente Franck, c'est mon nouvel ami. Il fait partie de ma bande avec le Petit et Vague.
Salutations, très cher. Bon, si vous êtes déguisés en infirmiers, je suppose que vous avez besoin de mon aide.
— Toujours aussi malin.
— Alors, c'est pour quoi cette fois ?
— Et bien, nous aimerions avoir des renseignements sur le meurtre de mon voisin, dis-je en prenant enfin la parole.
— Ah oui, j'ai entendu parler de ce meurtre. En effet, il faut dire qu'il n'est pas très spécial, mais je remarque surtout que vous êtes déterminé à le résoudre. Alors, je vais vous aider.
— Et bien, voyez-vous, ce n'est pas le premier meurtre commis par cette personne, dont je ne peux dire le nom, et tout cela a un rapport avec les vases.
— C'est-à-dire ?
— Pourquoi vous ne pouvez pas nous aider tout simplement ?
— Parce que sinon, ce serait trop facile. De plus, la personne a du pouvoir ici, bien plus que vous ne pouvez l'imaginer, et il est hors de question que je finisse mort tout de suite.
— Dans ce cas, donnez-nous un vrai indice.
— Je te l'ai donné : les vases. Et puis, ce que tu as réussi à remonter jusqu'à la piste d'un tueur en série ou d'un psychopathe, tu dois déjà te faire à l'idée que ce soit lié.
Après ça, Rock échange des au revoir amicaux avec lui, pendant que moi, je reste là, à l'observer et à réfléchir dans ma tête. Je n'avais aucun soupçon à propos d'un lien entre les vases et cette branche en particulier de la prison. Mais pour autant, je me disais que peut-être, oui, ça avait un lien, mais sans vraiment creuser plus que ça. Ensuite, Rock me prend par le bras et m'entraîne à la suite d'un groupe d'hommes sortant avec des caisses remplies de bandages usagés.
Nous nous sommes changés, puis nous avons attendu dans un coin, bien cachés, en attendant la sonnerie, qui n'avait pas retenti depuis un bon moment. Ce qui voulait dire que nos amis avaient réussi leur mission. Merci, d'un côté, je m'inquiétais un peu.
Vague
Je repère au loin Rock et Franck se diriger vers la branche des psychopathes. Franck semble en confiance avec son plan, un atout qu'il doit absolument garder. Une fois que je les vois passer tranquillement, je fais signe au Petit de venir pour qu'on établisse un plan pour énerver la brute épaisse.
— Bon, on l'a énervé toute la semaine en l'insultant, donc si on l'insulte à nouveau, il va peut-être se lever, dit le Petit.
— D'accord, mais qui s'y colle, du coup ?
— Je vais y aller. Toi, tu n'as pas la force pour te battre avec lui, mais va tout de suite prévenir les gardes une fois que je m'approche. Le temps qu'ils arrivent, j'aurai déjà bien morflé.
Je hoche la tête, acceptant son plan bien que foireux. Je vois qu'il s'approche doucement vers lui, réfléchissant probablement aux insultes qui pourraient lui sortir. J'attends patiemment qu'il commence à lui parler pour ensuite courir vers les gardes, actuellement à l'intérieur du bâtiment, qui nous surveillent par la fenêtre. À 7h du matin, ce sont les plus flemmards qui nous surveillent. Arrivé devant lui, le Petit semble lui déballer des années de souffrance. Il lui sort ses quatre vérités d'un coup.
Je me mets donc immédiatement à courir pour prévenir les gardes. Le Petit continue toujours dans son délire de le provoquer un maximum, même si, au fond de moi, je pense sincèrement que c'est personnel. Quand je reviens avec les gardes, ils sont déjà en train de se battre. Le Petit essaie de riposter comme il peut, mais se fait facilement devancer par cette brute épaisse. La brute porte bien son nom : il assène ses coups de poing aussi rapidement et fort qu'un marteau-piqueur.
Les gardes interviennent tout de suite en électrocutant le détenu pour qu'il tombe dans les pommes, et le Petit a été emmené d'urgence à l'infirmerie. J'ai réussi à négocier pour pouvoir l'accompagner. Une fois arrivé là-bas, il est déjà salement amoché, mais c'était moins pire que ce qu'il avait prévu ou que ce que j'avais imaginé. L'infirmière s'occupe de lui, puis nous retournons à nos cellules après que la sonnerie a retenti au bout d'un long moment. Nous avons donc attendu paisiblement dans notre cellule la prochaine sonnerie afin de discuter avec Franck et Rock.
Franck
Le lendemain, nous nous sommes retrouvés à la cafétéria pour discuter de ce qui s'était passé. Nous avons remarqué le visage un peu gonflé du Petit et son œil au beurre noir. Il s'est vraiment battu et, d'après ce que nous a raconté Vague, la sanction n'a pas encore été donnée aux deux prisonniers. Mais alors que nous discutions de ce qui s'était passé de notre côté, un garde vient attraper le Petit et l'emmène dans une autre salle. À ce moment-là, nous nous inquiétons pour notre ami. Puis, après un long moment, le garde ressort de la pièce seul.
Alors, nous avançons prudemment vers la porte où notre ami venait de disparaître. Et, en ouvrant, nous voyons simplement la brute et notre ami, le Petit, allongés par terre, battus par les gardes. Nous nous sommes donc occupés de les soigner tous les deux, car même si la brute a essayé de tuer notre ami dans une bagarre, c'est nous qui l'avons provoqué. Puis, nous ramenons le Petit et la brute à l'infirmerie pour qu'ils soient pris en charge.
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