Chapitre 4

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Cela fait maintenant deux mois que je suis dans cette prison. Sans aucune réelle piste, Vague et moi avons épluché le nombre de dossiers que l'avocat m'avait fait passer. Visiblement, mon voisin n'avait aucun ennemi, sa femme n'avait pas de mobile particulier et, de toute façon, elle l'aimait beaucoup trop pour ça. Ça m'étonnerait que ce soit elle la coupable. Ils n'ont jamais eu d'enfants, donc aucun potentiel héritier qui aurait voulu sa mort pour hériter de sa fortune.

Quant au voisinage, c'est ma femme et moi qui sommes les principaux suspects. D'après l'avocat, la police n'arrête pas de concentrer ses recherches sur moi. Il me dit que c'est pour m'innocenter, mais pour moi, je pense surtout qu'ils essaient de prouver que je suis coupable, ce qui leur éviterait beaucoup plus de travail. La police de la ville est tellement fainéante que c'en est écœurant. De mon côté, je n'ai aucune raison de le tuer, car nous étions amis. De plus, il était très sympa avec moi et je l'ai été également.

Quant à ma femme, elle s'en fiche totalement. Elle discutait de temps en temps avec sa femme, mais par pure politesse ou par hypocrisie. Alors, elle n'a aucune raison en particulier de vouloir le tuer. Ce qui nous laisse une autre option : une personne extérieure a voulu le tuer. Il est vrai que, dans la plupart des cas, ce sont surtout les proches de la victime qui ont un lien avec l'affaire. Mais dans ce cas de figure, on ne peut exclure la possibilité qu'un individu mentalement instable ou juste un déséquilibré ait voulu le cambrioler ou même simplement le tuer pour une raison qui nous échappe.

Dans ce cas, la meilleure solution est d'interroger une personne similaire, c'est-à-dire un psychopathe ou simplement un tueur. Alors, à la prochaine pause, j'ai interrogé mes trois amis pour savoir s'ils connaissaient quelqu'un de cette branche. Rock m'a assuré connaître quelqu'un là-bas, mais que, malheureusement, la branche a été fermée pour diverses causes. Bien entendu, de base, la branche des psychopathes est fermée pour éviter qu'ils ne recommencent à tuer. Mais, de ce que j'ai appris, il semblerait qu'il y ait maintenant une deuxième cause à cela. Il se trouve qu'une maladie s'est répandue récemment dans la prison, notamment dans la branche des psychopathes, qui est la plus insalubre de toutes. Même s'ils essaient de l'entretenir, c'est l'une des branches les moins accueillantes au monde, ce qui a provoqué une maladie qui a presque touché la plupart des détenus dans cette branche. Ils sont tous malades et en quarantaine, un défi qu'il faudra maintenant relever.

— Bon, j'ai peut-être une idée, dis-je. 

— On t'écoute, dit le Petit. 

— Je vous propose qu'on se déguise en infirmier. 

— Non, mais ça va pas, dit le Petit, je ne vais pas me déguiser en femme. 

— Mais non, ne t'inquiète pas, on va juste mettre des tenues d'infirmier, c'est presque comme les infirmières, mais en version masculine.

Bien qu'il soit rare d'en trouver dans les hôpitaux ou dans les prisons, il existe bel et bien des infirmiers à cette époque qui aident les infirmières.

— Bon, d'accord, et qu'est-ce que tu veux faire après ? 

— Et bien, je me disais que nous pourrions créer une diversion pour éloigner les gardes de nos cellules, tandis que moi et Rock, déguisés, irons rencontrer cet ami. 

— C'est un bon plan, dit ce dernier, mais quel genre de diversion veux-tu faire ? Surtout qu'il faudra qu'elle dure assez longtemps pour éviter que les gardes ne sonnent l'alarme de sortie.

— Je sais que cette foutue alarme va nous empêcher de faire beaucoup de choses, parce que si elle sonne, ça veut dire que nous sommes tous obligés de retourner à nos cellules et ça veut aussi dire que nous devrons passer l'appel. 

— Oui, tu sais, le même appel qui fait que l'on sonne l'alarme pour évasion quand on ne répond pas présent à l'appel, dit ironiquement le Petit. 

— C'est pour ça qu'il faut quelque chose de fort comme distraction, quelque chose qui puisse empêcher qui que ce soit d'accéder à la sonnerie.

— Dans ce cas, pourquoi on ne bloquerait pas le bouton de la sonnerie elle-même, propose Vague. 

— Ou alors, on peut peut-être, dit le Petit, on pourrait faire une bagarre qui puisse les distraire pendant un certain temps. Le désagrément, c'est qu'on sera puni et donc châtié très sévèrement. 

— Au pire, sinon, on fait vite sans faire vraiment de distraction, propose aussi Rock. 

— Et bien, la bagarre me semble la meilleure idée. En réalité, mon plan, c'était surtout de faire une sorte de farce à un garde haut placé pour que les autres viennent l'aider, puis on aurait bloqué le bouton. 

— C'est ingénieux, mais si on doit le faire dans les prochains jours, ça va être risqué, conclut le Petit. 

— Donc, tout le monde est d'accord pour la bagarre ? 

— Oui, crièrent-ils en chœur.

Le plan a donc été facilement monté. Nous allons utiliser comme pion la brute que j'ai aperçue à de nombreuses reprises. Cette personne, qui fait peur et est craint par tous, est le chef des prisonniers de sa section et même au-delà. Le Petit ira le provoquer et s'ensuivra sûrement un duel. Pendant ce temps, nous irons nous infiltrer dans la partie de la prison que nous souhaitons. Grâce à Rock, nous avons pu nous procurer deux costumes d'infirmier. Et si vous vous demandez comment, imaginez simplement un gros objet qui tombe sur la tête de deux infirmiers. Ce n'est qu'à ce moment-là que vous comprendrez comment nous avons réussi à les obtenir.

Donc, un mardi de la semaine suivante, nous avons commencé à le provoquer. Ce n'était que le début de notre plan. Pendant la semaine, il fallait l'énerver de plus en plus jusqu'à vendredi, où il finirait par péter un câble. Et, comme prévu dans le plan, vendredi arriva bien vite. Le Petit et Vague se mirent en position. Ils regardèrent par une fenêtre au loin où nous étions censés passer devant. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'ils iront provoquer cette brute dont je ne sais absolument rien. Ce qui me fait penser qu'il faudrait que je me renseigne auprès d'eux.

Mais bref, nous passons devant la fenêtre où Vague nous repère tout de suite et fait signe au Petit de commencer le plan. Nous arrivons enfin devant la branche des psychopathes et autres. Nous nous cachons derrière un mur, espérant attendre qu'un groupe d'infirmiers parte ou rentre pour pouvoir y accéder. Car les gardes semblent se méfier même du personnel médical. Après un moment d'attente, un groupe d'hommes arrive enfin pour entrer, accompagné de quelques infirmières. Nous nous glissons donc parmi eux en faisant semblant d'être en retard. Ils semblent nous regarder étrangement, mais nous leur expliquons simplement que nous sommes nouveaux et que nous avons été envoyés ici.

Et visiblement, il en fallait peu pour qu'ils nous croient. Ainsi, nous avons pu entrer tranquillement en passant les gardes. Une fois les portes fermées derrière nous, nous étions piégés et ne pouvions sortir sans le même stratagème. Nous nous dirigeons alors parmi les allées où se trouvent les malades. En regardant à droite et à gauche, nous ne voyons que des inconnus, tous plus ou moins mal en point. À un moment donné, Rock s'arrête soudainement près d'un lit occupé par un homme faible, mais qui semble en meilleure santé que les autres.

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