L’humain en mouvement stimule l’ensemble de son système locomoteur. Il marche et court à différentes allures, bondit pour franchir des obstacles, adapte ses gestes au milieu aquatique, et depuis la conquête de l’espace, apprend à évoluer en microgravité.

Toutes ces activités physiques mobilisent ses muscles, commandés par le cerveau, et nécessitent une grande quantité d’énergie. Cette énergie provient de la transformation des nutriments ¬– un processus dépendant de l’oxygène, lui-même obtenu par un échange gazeux avec l’environnement. Ainsi, l’humain inspire du dioxygène, et expire en retour principalement du dioxyde de carbone.

La petite, quant à elle, se nourrit des rayons solaires. Ses capsols, implantés à même sa peau synthétique, absorbent et stockent la lumière pour alimenter en continu ses fonctions vitales.

Pourtant, un système de ventilation, aussi ingénieux qu’inutile, a été placé en elle. Il mime à la demande le mouvement de la poitrine humaine.

Au milieu des cendres et des squelettes végétaux, sous le ciel bleu cobalt sans la moindre moucheture, la petite respire. D’abord rapidement, comme si son cœur s’emballait, puis plus lentement, exagérément, comme pour avaler tout l’air environnant. Son torse étroit et ses épaules fines se soulèvent, actionnés par un mécanisme délicat, par une habitude imitée. Puis elle expire, longuement, les joues gonflées, la bouche arrondie, libérant le diazote et le dioxygène dont elle n'a pas besoin.

Enfin, les poings campés sur les hanches et le visage radieux, elle laisse un sous-programme prendre le relai. Cet exercice, elle le sait, lui sera utile le jour où il lui faudra se mêler aux humains sur Héliopolis.