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Jean Noé

Jean Noé
Le mariage passé, Merveille et Noé s’installèrent dans une maison modeste mais chaleureuse, aux abords de la ville. Les premiers mois furent doux, entre rires, réorganisation de la vie quotidienne, et le bonheur simple d’être enfin réunis. Emmanuel s’épanouissait. À l’école, il racontait fièrement : — Mon papa est revenu de très loin juste pour épouser ma maman. Merveille avait repris son poste à l’association, mais elle nourrissait un autre rêve : créer un centre d’accueil pour jeunes filles victimes de violences, un endroit où elles seraient écoutées, protégées, formées. Noé, de son côté, lançait une entreprise de développement numérique et travaillait avec des clients en Europe. Ils se soutenaient, s’écoutaient, s’aidaient. Mais la vie de couple n’était pas sans épreuves. Les heures de travail de Noé augmentaient. Les dossiers de financement de Merveille traînaient. Les soirées devenaient silencieuses. Des petites disputes naissaient : qui devait s’occuper d’Emmanuel ? Qui avait oublié d’acheter le gaz ? Qui travaillait « trop » ? Un soir, Noé explosa : — Tu veux sauver le monde entier, mais tu oublies que ta propre maison a besoin de toi aussi ! Merveille resta silencieuse. Pui
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Jean Noé
C’est l’histoire d’une enfant qu’on a brisée, d’une jeune femme qu’on a piétinée, mais surtout d’un être humain qui a refusé de rester à terre.

Un cri pour toutes celles qu’on juge sans connaître, pour celles qu’on oublie, pour celles qui rêvent encore.

Rose a crié. Et ce livre est son écho.
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Jean Noé
N’nan ôh — Souvenir d’Afrique Je viens d’Afrique. D’un village bercé par le vent, Où les rivières murmurent… Et où l’enfance court pieds nus sur la terre rouge. Là-bas, on dit N’nan Pour dire grand-mère. Un mot doux. Un mot fort. Un mot qui bat comme un cœur. N’nan… C’était une femme au sourire large, Une femme de courage, Les mains pleines de savoir, L’âme pleine d’histoires. Tôt le matin, Elle m’appelait. Outils en main, Nous partions vers les champs. Pour y aller, Nous traversions deux rivières. Je me souviens… De l’eau fraîche aux chevilles, Du soleil sur son dos, Et de sa voix… qui chantait. Le soir, Le feu crépitait dans la cour. Nous mangions là, En silence d’abord… Puis venait l’heure des histoires. N’nan racontait. Les ancêtres, les esprits, les lions, Les femmes puissantes, Les enfants rusés. Je buvais ses mots Comme on boit l’eau claire. Et puis… Quand je rentrais de l’école, Avant même de voir la maison, Je m’arrêtais, Je posais mon sac… Et je criais : "N’nan ôh !" Et elle, Depuis la case, Me répondait : "Mon petit ! Je suis là !" Sa voix… Réchauffait mon cœur, Comme le feu réchauffe la nuit. Aujourd’hui, Même loin, Même grand… Je ferme les yeux, Et j’entends encore… "N
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Sous l’acacia, l’enfant noir s’assoit, Ses yeux brillent comme l’aurore d’un roi. Peau d’ébène, cœur grand ouvert, Il écoute les oiseaux, le monde devient clair. Leur chant, un trésor suspendu dans l’air, Des perles de joie tombées de l’univers. Chaque trille est un mot, chaque note, un baiser, Que son âme d’enfant ne cesse d’embrasser. Il tend ses bras, comme pour les retenir, Ces voix ailées qui savent le faire sourire. Dans leur danse, il lit des rêves sans fin, Des promesses de paix, d’un demain divin. Les oiseaux sont ses frères sans cage, Messagers d’amour, porteurs de passage. Et dans ce chant qu’il recueille sans bruit, L’enfant noir bâtit son monde à lui. Son amour n’est pas fait de chaînes ni de mots, Mais d’un regard levé, pur et beau. Car il sait — mieux que bien des grands — Que le chant des oiseaux rend l’âme vivante.
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Jean Noé
Huit ans s’étaient écoulés depuis le mariage de Merveille et Noé. Le centre “Maison des Merveilles” était devenu un modèle national. Merveille dirigeait avec rigueur et compassion. Elle formait des femmes, écoutait des filles, militait à la télévision et dans les écoles. Espérance grandissait vite, malicieuse et vive. Emmanuel, adolescent désormais, avait hérité du calme de sa mère et du sens de la justice de Noé. Tout semblait aller pour le mieux… jusqu’à ce que l’ombre du passé frappe à nouveau. Un soir, alors que Merveille était à une conférence, Clarisse l’appela, paniquée : — Jean est sorti de prison. Il a été libéré pour bonne conduite… et il rôde autour du quartier. Le nom suffit à glacer Merveille. Mais ce n’était pas tout. Quelques jours plus tard, elle découvrit par hasard des messages sur l’ordinateur de Noé. Des échanges avec une femme, des rendez-vous à l’hôtel. D’abord elle refusa d’y croire. Mais les preuves étaient là. Quand elle l’affronta, Noé avoua. — J’ai été faible… Je ne sais pas pourquoi. J’ai tout gâché. Merveille ne cria pas. Elle ne pleura même pas tout de suite. Elle s’enferma dans un silence douloureux, comme celui qu’elle connaissait autrefois. Elle qui
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Jean Noé
Sous un ciel partagé par les vents de l’histoire, Je t’imagine, douce étoile, venue d’un autre soir. Peau d’albâtre, regard d’azur ou vert d’espérance, Tu danses dans mes rêves, symbole de l’errance. Je suis fils d’Afrique, né des terres brûlantes, Mon cœur tambourine aux rythmes, aux attentes. Mais c’est vers l’Occident que mon regard s’élance, Vers toi, belle étrangère, fruit de ma romance. Je n’idéalise point ta langue ni ta patrie, Mais j’aime en toi ce souffle, cette douce folie. Ton rire libre, ton pas sans chaînes, Et cette façon de m’aimer sans haine. Nos mondes sont vastes, parfois si différents, Mais je veux bâtir un pont, solide et vibrant. Main dans la main, défier les jugements, Et faire de l’amour notre plus beau serment. Épouser ton cœur, voilà mon vrai désir, Écrire à deux pages d’un même avenir. Que nos couleurs se mêlent sans se ternir, Et que naisse de nous un monde à chérir.
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