En cet été 1984, Maïa débarque à la gare d’un petit village des Pyrénées. C’est une adolescente pleine de colère et de ressentiment, particulièrement contre sa mère Luna. Maïa doit passer ses vacances d’été chez son grand-père, Jean, qu’elle déteste. Il vit à la pension de famille de l’Aiguamoll avec ses deux sœurs Judith et Valentine. Comment sa mère peut-elle l’envoyer seule chez les membres malfaisants de sa triste famille ? Car Maïa en est persuadée, les pensionnaires de la pension sont responsables de la mort de sa grand-mère, Thérèse.
Affublée de Daniel, un garçon fantasque et imprévisible, Maïa va se lancer sur les traces de sa famille. Qui sont vraiment Jean, Judith, Valentine, Thérèse et leurs amis Simon et Étienne ? Que s’est-il passé durant l’occupation allemande, en 1944, pour transformer une bande d’adolescents espiègles en fugitifs ou en parias. Qu’est-ce qui a amené Jean et Thérèse à se haïr autant ?
Pour lever le voile sur ce passé, Maïa va devoir apprendre à regarder l’Histoire à travers les yeux des habitants de la pension. Entre amours interdites, jalousie, trahison, héroïsme et lâcheté, l’esquisse du portrait de famille de Maïa s’annonce peu glorieuse. Pourtant, c’est en découvrant leur véritable histoire que Maïa pourra comprendre enfin qui elle est vraiment.

On lave son linge sale en famille, dit-on Pourtant, On étend son linge propre en public. En même temps, Plus personne ne lave son linge en public. La machine à laver a tué les ragots de lavoir. Maintenant, On déballe et remballe sur la Toile. Linge sage en famille et lynchage public

Madame la Présidente Alix s’énerve en lisant son dossier. Encore un rond-point à défendre pour des administrés qui semblent penser que la grandeur de la France se juge sur la longueur de ses routes, l’éclairage de ses rues et la couleur des uniformes des gendarmes. Elle n’en peut plus de jouer la députée élégante, aimable, un peu cloche, aux jambes assez longues pour détourner le regard des collègues masculins de ses véritables intentions. Elle veut changer la France. Marianne aujourd’hui semble avoir perdu tout son charme et se laisse aller. Elle, Alix, va la reprendre en main, la rendre fière à nouveau et droite, très droite. Elle sourit en pensant à cela. Avec elle, la France sera à nouveau un pays avec lequel il faudra compter, avec un gouvernement que l’on craindra à l’intérieur mais aussi à l’extérieur des frontières. Elle pense à la reine d’Angleterre Victoria et à la grande Catherine de Russie. Qui a dit qu’une femme ne pouvait pas gouverner ? Qui a dit que les femmes étaient trop douces, trop fragiles ou trop stupides. La liste de noms d’hommes qui ont été absolument désastreux pour la France et pour le reste du Monde est longue et se perd dans la nuit des temps. Elle n'a

Luce, vous recommencez. Oui, Jo ? Vous mettez des petits cœurs partout. Voyons, Jo ! Il faut nourrir l’amour chaque jour. Surtout apres 50 ans de mariage! Luce ! Oui, Jo ? Je vous l’ai dit 100 fois, je m’appelle André et on est justes pensionnaires de cette maison de retraite.

Le soleil se cachait derrière la montagne d’Eleleth. Eloa montait les marches, inconsciente des pierres coupantes sous ses pieds. Adonein l’attendait dans les ruines près du feu où brulait encore une mèche de cheveux de la jeune femme. Il était impatient. Ce soir, il aurait sa revanche. Cette fois, les larmes de sang seraient pour Yaol. Un enfant pour un enfant.

Elle flirtait avec les gardes qui la regardaient passer. Ils imaginaient sa beauté en la regardant bouger. Ils ne virent pas son chapeau ni l’Oeil du Tigre dessus. Le directeur se précipitait pour les alerter du vol, mais la farandole avait déjà emporté le sourire doré et le bijou préféré du prince de Venise.

Il y a Celles qui découvrent à peine qui elles sont Celles qui sont mères et qui ne le voulaient pas vraiment Celles qui ne le sont pas par choix Celles qui le voulaient absolument Celles qui n’ont pas eu le temps Il y a Celles qui sont belles et celles qui sont laides Celles dont le corps change, peu à peu Celles dont les hormones font des vagues Celles qui s’épanouissent et celles qui flétrissent Il y a Celles que l’on admire et celles que l’on méprise Celles qui travaillent et que l’on ne voit pas Celles que l’on voit trop, mais que l’on n’entend pas Celles qui se font entendre et qui agacent Celles qui réfléchissent et qui font peur aux gens Il y a Celles qui prient Celles qui dérangent Celles que l’on enferme et que l’on bat Celles que l’on terrorise, Celles qui souffrent et qui ne disent rien Celles qui ont peur Celles qui protestent Celles qui résistent Celles qui blessent, celles qui tuent et celles qui guérissent Il y a Celles qui sont douceur et chaleur Celles qui nous glacent Celles qui sont malades et qui ont besoin de nous Celles que l’on oublie dans leur solitude Celles qui nous bouleversent et qui nous font pleurer Celles qui nous font rire Celles qui nous poussent e

- Bon, qui lui dit ? - Toi, tu es son préféré. Il te laisse dormir dans sa chambre toutes les nuits. - Il ne va pas aimer cette conversation. - Non, mais c’est mieux ainsi. - Joe, tu n’es pas un dieu. Tu es juste un chat. - Bien dit ! Libre, enfin ! - Rentrons. Il aime manger quand il rentre de la plage. - Oui. Il vaut mieux ne pas le faire attendre.

Qui voyez-vous ici, vous qui passez par-là ? Une vieille au beau tissu, une folle perdue en soie ? Un cœur en flanelle, des jambes en coton ? Une prière en velours murmurée tout bas ? Un châle de laine oubliée dans le froid ? Un monde tout entier enveloppé d’un drap ? Une femme pourtant, que l’on ne voit pas.