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Breadcrumbs Wilson

Breadcrumbs Wilson
Entre manipulations, mensonges et acceptation de l'autre. Les choses ne paraissent pas toujours être réellement ce qu'elles sont. Certains le découvrent d'ailleurs à leurs dépens.

Petit récit issu du plus profond de mon imagination qui aborde le sujet du repli sur soi et de la manipulation à travers la peur de l'autre. Les personnages ainsi que le mode de vie des habitants, sont d'ailleurs volontairement caricaturés en ce sens.

Mais je vous laisse le soin de vous faire un avis par vous même.
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Les temps changent, ce qui parait inadmissible aujourd'hui ne le sera peut-être pas demain face à l'envi de survivre. Quel choix pourrions-nous êtres amenés à faire ? La dictature consentie ? Ou bien la privation par bon sens ?
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Tout se déroulait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Jusqu’au moment où Léo prit enfin conscience que ce quotidien si banal se répétait en réalité inlassablement telle une boucle sans fin, en lui laissant à chaque lendemain en bouche, un goût de plus en plus amer.
Non pas que cette saveur lui déplaisait tant que ça.
Il y avait des avantages indéniables à sa prison qu’il n’estimait même pas nécessaire de citer. Tellement ils se manifestaient d’une évidence flagrante au sein de son bel appartement, orné de luxueuses peintures murales et d’un élégant mobilier.
Néanmoins, et ce malgré l’apparence d’une existence jonchée de succès, la vie qu’il menait ne le satisfaisait pas le moins du monde. Il s’évertuait désespérément à rechercher dans les méandres de son cerveau des moyens de sustenter son âme. Mais plus rien ne paraissait avoir une quelconque valeur à ses yeux, toute cette vie lui apparaissait tristement tiède, morose, et presque sans intérêt.
Comment s’échapper de sa misérable condition ? Lire des livres, regarder la télévision, écouter de la musique, s’instruire ! Toutes ces choses, ils les avaient pratiquées à des milliers d’occasions, elles l’avaient certes distraite sur l’instant, mais une fois accomplie s’en était fini… Elles furent tout aussi vite oubliées qu’elles n’avaient commencé, le laissant inéluctablement seul, assis là sur son canapé, contemplatif et livré à lui-même.
Il ne suffisait plus d’essayer, il ne le savait que trop bien ! On pouvait évidemment tout lui reprocher, mais en aucun cas de ne pas avoir fourni assez d’efforts. Bien au contraire ! Il prenait désespérément conscience au fil des années qu’il avait justement, peut-être trop donné de sa personne. Et malgré toute sa bonne volonté, cela n’avait en l’occurrence jamais réellement porté ses fruits.
Donc, à quoi bon s’entêter ? Il fallait se rendre à l’évidence ! Cette misérable existence qu’il menait en dépit de tout bon sens avait par tous ses coups brutaux, définitivement affaiblis sa détermination. Il se contentait de faire acte de présence, impassible, jouant éternellement la seconde place. Il ne voyait rien qu’il puisse entreprendre pour changer sa condition.
Et pourtant, bien des choses semblaient quelque peu éveiller sa curiosité. Mais elles se retrouvaient toutes hors d’atteinte pour le pauvre humain qu’il estimait être. La barre qu’il s’était lui-même imposée se trouvait complètement infranchissable et il n’a jamais eu la prétention de sauter aussi haut.
Des amis auxquels s’accrocher, certes, il en avait, mais il se sentait las de toutes ces conversations futiles et de ces discussions inutiles. Il avait compris depuis bien longtemps maintenant que personne ne pouvait rien pour lui, hormis lui-même.
Il ne souhaitait pas se contenter d’un bonheur éphémère et fortuit à grappiller dès qu’il daignait pointer le bout de son nez. Il voulait le mordre à pleine dent, le serrer si fort qu’il ne pourrait jamais s’échapper.
Et de préférence, il désirait par-dessus tout le provoquer lui-même. Sinon, ce bonheur aussi beau pouvait-il paraitre, risquait de n’avoir qu’une valeur bien dérisoire à ses yeux. Effectivement, c’est bien connu ! Les babioles qu’on vous offre en règle générale méritent beaucoup moins d’intérêts que celles que vous arrivez à vous procurer à la sueur de votre front.
Tout ça pour dire qu’il ne souhaitait plus demeurer simplement spectateur de son existence, il aspirait plus que tout, au moins pour une fois, obtenir ce premier rôle tant convoité. Et il considérait avoir fait tout le nécessaire en conséquence. Et puis même si tout semblait faire défaut. Qu’est-ce que ça changeait en fin de compte ?
Tout le monde devrait au minimum par fierté pour soi arriver à se retrouver sur le devant de la scène, au moins au sein de sa propre vie. Cela semblait d’une logique implacable, et ne devais faire l’objet d’aucune discussion possible !
Mais comment faire ? Il ne connaissait pas la méthodologie adéquate. Il voyait chaque opportunité s’enfuir, dès qu’il tentait de s’en approcher.
L’autre jour par exemple il s’agissait du café, qu’il n’avait pu saisir à temps, avant que l’un de ses collègues ne le lui dérobe littéralement sous ses yeux. Avant-hier, il s’agissait du dernier métro qui lui filait à toute vitesse sous le nez.
Et des exemples de la sorte, il pouvait en fournir des millions, toute son existence depuis son plus jeune âge, n’a été qu’un enchevêtrement de déceptions. Mais ce qui lui causait le plus de tort. C’était en fin de compte ses propres réactions !
Ce maudit café, il aurait très bien pu se battre pour l’obtenir, et même éventuellement proposé à son collaborateur de le partager. Mais non ! C’est à celui qui l’a vu le premier ! Quelle naïveté, lui qui croyait se trouver au sein d’un univers de partage et de bonnes ententes !
Bien entendu, il s’agissait d’événements, tout aussi futiles qu’inutiles, auxquels il ne prêtait aucune attention en temps normal. Mais toutes ses petites choses mises bout à bout commençaient quelque peu, à lui peser sur le cœur.
Et pourquoi donc ?
Peut-être, ces bricoles aussi puériles pouvaient-elles êtres, le ramenaient tout simplement à sa propre insignifiance. Sentiment qui de toute évidence en ce qui le concerne, s’amplifiait d’année en année. Lui faisant tout bonnement comprendre qu’après tout, il devait peut-être arrêter d’insister, en se trouvant chaque fois de nouvelles excuses pour persévérer.
Pourquoi essayait-il tant de s’adapter à des choses qui ne lui correspondaient pas ? Il faisait partie de ces poissons rouges, qui nageaient dans une mer infestée de requin. Qu’espérait-il qu’il advienne ? Il ne pouvait leurrer son entourage plus longtemps, tôt ou tard ils s’en rendraient forcément compte.
Il n’accordait en réalité que très peu d’intérêt, au mobilier de son appartement, à la mode, et à tous ces beaux objets en général. Tout ce luxe et ce confort le laissaient dans l’indifférence la plus totale.
Comment ce moteur arrivait-il à le faire persévérer malgré tout ? Pour dire vrai, aucune idée satisfaisante ne lui venait à l’esprit à une heure si avancée.
S’assoupissant sur ces belles paroles, restées cloitrées au plus profond de son cerveau. Le lendemain, il n’entendit pas son satané réveil retentir. Sa montre affichait à peine 5 h 45 du matin, et il se retrouvait déjà en retard. Il n’avait dormi que deux malheureuses heures et pourtant le soleil sonnait le glas de la nuit.
À la simple vision de l’heure affichée sur le cadran, et sans d’autres sommations. Il sauta immédiatement du lit, se dirigeant comme un damné, vers les toilettes, il en ressortit à toute vitesse, en direction de la salle de bain.
Il saisit une tasse de café, s’allumant une cigarette par la même occasion, comme il le disait si bien, il s’agissait là, du petit déjeuner du guerrier, et il fallait s’en accommoder. Au moins jusqu’à midi.
Il s’habilla ensuite à toute vitesse sans prendre nullement le temps de choisir sa garde-robe. Claquas la porte de son appartement, descendis les escaliers.
Il courait vers son dur labeur, jeta un coup d’œil à sa montre. Dix petites minutes de marches à peine le séparaient de son objectif. Et pourtant il était déjà totalement abattu avant même que la journée n’ait commencé. Serait-ce son manque de sommeil flagrant qui l’exténuait à ce point ? Non, pas le moins du monde ! Il s’en accommodait, la fatigue ne l’éclaboussait plus depuis bien longtemps.
Souvent, il lui arrivait d’apercevoir son quotidien de loin, tel un spectateur placé au premier rang, chacune des scènes qu’il voyait le laissait de plus en plus perplexe. Serait-il vraiment affligé par ce mal qui l’obligerait à compter les heures, les minutes, puis les secondes, et ce pour le restant de sa misérable vie, sans jamais pouvoir les utiliser à sa guise ?
Cette perspective l’emplissait d’un désarroi qu’il ne savait affronter. Lui, qui portait l’humain plus que tout en estime, il avait l’intime conviction de faire partie d’un éternel cycle. Il savait pertinemment qu’aucun temps n’existait réellement, hormis celui des saisons. Tout autre chose n’était que balivernes, pure invention et moyen d’oppression.
Dans ces conditions, ses propres actions ne trouvaient plus de justifications à ses yeux. Ses rêves se trouvaient bien au-dessus de tout aspect financier. Jamais il n’avait consenti à céder sa vie au plus offrant, et encore moins pour un prix aussi dérisoire que celui qui lui était proposé.
Exténue, à bout de souffle. Il arriva enfin devant cet immeuble. Qui ne payait pas de mine en apparence, mais qui regroupait en son sein des milliers de soldats prêts à sacrifier pères et mères au bucher du carriérisme.
Ces combattants se tenaient tous là au garde à vous, à attendre patiemment, dès les premières lueurs du soleil, que les portes daignent s’ouvrir. Ils répétaient ce même schéma inlassablement jour après jour.
En les regardant, il prit enfin conscience d’être à l’intersection de sa vie. Le choix était délicat. Devait-il rejoindre les siens ? Ou bien regagner la liberté, dont il s’était lui-même privé depuis tant d’années ! Rares sont ceux à qui la vie offre le choix. Lui bénéficiait encore de cette opportunité !
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Quand je regarde tous ces gens bien-pensants, tous plus bêtes les uns que les autres, jouissant de grands postes et d’une situation économique infaillible. Ils en arrivent à me dégouter par leurs sottises. Je m’aperçois donc aisément dès les premiers mots échangés avec eux, que par-dessus leurs basiques idioties qui sauteraient aisément aux yeux d’un aveugle, ils disposent aussi d’un flagrant mépris éprouvé à mon égard. Mépris, certes partagé, mais qui, en ce qui me concerne, s’exacerbe davantage. Car, en plus de les détester du plus profond de mon être, je me haïs d’autant plus. Et pourquoi donc me direz-vous ? Qu’est-ce qui pourrait justifier cette haine supplémentaire ressentie à mon égard ?
Car je n’ai tout simplement pas réussi à faire la part des choses et à devenir le lèche-cul qui saura le mieux, épongez cette merde que l’on me refourgue à longueur de temps. Dans ce domaine, tous m’ont devancé de loin, et c’est d’ailleurs même tout à leurs honneurs. Pour conclure, je dirais que si je devais faire l’effort de détester ou bien, pire, de haïr quelqu’un, ce serait avant tout, moi-même. Mais pour tout vous dire, en réalité, je demeure à mille lieues de toutes ces basses pensées, ou plutôt même à des centaines de kilomètres sous terre. Je me suis résigné depuis bien longtemps, j’ai compris à force d’avilissement quotidien et prolongé, que rien ne servait de conserver en soi des ambitions exacerbées ou bien des rêves plein la tête. N’importe qui se ferait un malin plaisir, soit par bêtise ou bien même pire, par pure méchanceté à briser le moindre sursaut d’espoir subsistant au sein de chacun.
Le monde est ainsi conçu, et j’ai décidé, telle une larve, peut-être par lâcheté, ou bien par peur, de me contenter des restes, que la vie daignait m’offrir. Je ne me berce donc plus d’illusions sur mon avenir. Je sais que tout est déjà tracé par tous ces « libres penseurs ». Eux savent forcément mieux que moi, où se situe ma place.
Et les bas-fonds me conviennent parfaitement. Non pas que je ne veuille pas prendre de responsabilités, bien au contraire. Mais cela me peine quelque peu de devoir me battre quotidiennement, pour subsister. Même si en réalité, économiquement, le combat apparait à chaque instant de ma vie courante. Survivre est devenu monnaie courante pour moi et pour tous ceux appartenant à ma classe sociale. Il faut néanmoins admettre, dès que la compréhension de certaines choses régissant la société dans laquelle nous vivons nous est offerte. Tout nous apparait alors plus limpide, et l’envie de se battre pour ses idéaux se dissipe aussi vite que cette connaissance s’acquiert. Et je ne dis pas disposer de la science infuse loin de là. Je me trouve d’ailleurs très bête, et retrouve en moi les similitudes d’un adolescent en pleine crise identitaire, du fait de ces quelques mots couchés sur ce papier.
J’envie d’ailleurs tous ceux capables de conserver un tant soit peu cette utopie d’un monde meilleur en eux, ainsi que cette flamme qui en moi se tarit de plus en plus vite de jour en jour, me faisant ressembler à un défaitiste abject et pitoyable ayant perdu tout espoir.
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Sous ce soleil de plomb chauffant l’asphalte, de légères vapeurs oscillantes s’émanent jusqu’à troubler progressivement la vision de ce conducteur d’apparence aguerri.
Rutilant et entamant à peine sa course effrénée, le monstre d’acier avale insatiablement ce bitume grisonnant laissant derrière lui un épais nuage empli d’une fumée noirâtre.
Pied au plancher, les suspensions de cette furieuse machine absorbent les vibrations de ses roues tournant à vive allure. Les lignes blanches de cette autoroute défilent à bride abattue, allant jusqu’à se métamorphoser peu à peu comme par l’œuvre d’un soudain miracle. Donnant l’impression d’un fil d’Ariane ininterrompue traçant humblement le chemin vers une destination complètement méconnue.
S’oubliant totalement, au gré de ce moteur vrombissant pour unique musique. Frôlant parfois la mort emplie d’un sang-froid à toute épreuve. Le pilote de ce bolide aux allures racé, envouté, comme sous emprise de cette sensation euphorisante, n’affiche qu’une seule idée en tête, l’extase pour mot d’ordre, plus intense que l’envie, l’obsession d’aller toujours plus vite. De dépasser les limites du raisonnable à la recherche de cette adrénaline si chère à son cœur, et qui a seule suscite enfin en son être, ce sentiment de plénitude qui lui apparaissait jusqu’à lors totalement étranger.
Sa vision se rétrécit encore et encore, la concentration du conducteur à son paroxysme s’exacerbe d’autant que l’aiguille métallique de ce beau cadran noir atteint des sommets.
Ralentissant, pour mieux accélérer, les virages défilent, la gomme fume, la voiture dérape, pique de l’arrière-train. Brave les lois les plus élémentaires de la physique, ressors de ces nombreux virages aussi précipitamment qu’elle y rentre, laissant à chaque boucle franchie, un sourire des plus narquois au visage du pilote.
Tel, un écran de télévision projetant des milliers d’images à la seconde. La vue de ces paysages s’enchaine au travers de ces vitres opacifiées. Laissant entrevoir en une fraction de seconde, des prairies verdoyantes jonchées de fleurs, ainsi que de hautes montagnes escarpées aux allures infranchissables dont le pic totalement enneigé invite à la plus profonde des contemplations.
Tandis que de la fumée s’échappe des cheminées, habillées de leurs belles briques rouges, de petites maisons s’affichent fièrement. Les rideaux entrouverts laissent apercevoir le bonheur des familles attablées riantes aux éclats.
Le conducteur, immerger dans ses pensées découvre presque par hasard et par la plus pure des déconvenues ce soleil d’un blanc immaculé, venir titiller de ses chauds rayons ce pare-brise embué. Gêné quelque peu dans sa vision, celui-ci saisit une paire de lunettes à la fine monture dorées qu’il s’empresse d’enfiler.
Par-delà les verres orangés de ses binocles, clope au bec, créant un voile trouble, la fumée de sa cigarette emplit l’habitacle à chacune des bouffées qu’il expire avant d’inhaler frénétiquement la suivante.
D’un simple geste de la main mettant fatalement un terme à leurs courtes existences, les mégots se meurent les uns après les autres et finissent tous inéluctablement projetés au sol, le long de cet asphalte huileux.
Ce beau crépuscule doré pointe doucement le bout de son nez. Perdant la notion du temps, nul ne sait jusqu’où le mènera cet interminable trajet.
Où se trouve cette destination tant convoitée ? Il se refuse à y penser. À ce moment précis, comme relié par un lien indéfectible à son véhicule, son ventre crie famine au même moment que le voyant rouge indiquant le manque de carburant s’affiche. S’abandonnant, guidé par cette vague imaginaire, qui l’entraine peu à peu, il n’attendait effectivement aucun autre signe du destin, pour s’arrêter.
Quelques kilomètres tout juste laissent découvrir une pompe à essence fraichement rénovée, dont les lumières scintillant dans le noir embrasent la chaussée.
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