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Audrey Gart

Audrey Gart
Lorsqu' Annie décède d'un cancer, Hannah, sa petite-fille, est anéantie.

Orpheline et élevée depuis son plus jeune âge par sa grand-mère, Hannah a du mal à faire son deuil, et décide d'abandonner sa vie sans intérêt à Brisbane pour revenir s'installer dans sa maison d'enfance, dans la petite ville d'Hervey Bay.

Mais en arrivant chez elle, surprise, un certain James Carter occupe déjà les lieux !

C'est avec stupéfaction et non sans agacement qu'Hannah va devoir affronter la situation et son nouveau colocataire.

Qui est-il ?
Que fait-il ici ?
Et surtout, pourquoi Annie avait-elle caché l'existence de cet homme à sa petite-fille ?

Un tourbillon d'embrouilles, de secrets, de rires, de larmes et de désir auquel Hannah va devoir faire face, pour pouvoir enfin découvrir la plus belle vérité qui soit. L'amour.
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Défi
Audrey Gart


L'instant d'avant, une obscure et rassurante chaleur m'entourait.
J'étais cachée, protégée.
Paupières closes, coeur palpitant, restant immobile, jambes repliées.

Les vibrations de ce battement, incessant et réconfortant, je les cherchais, concentrée.
Les cris, les voix, les pleurs. De toutes parts les bruits m'encerclaient.
Oppréssée et angoissée, si loin de tous, et pourtant si près.

Puis, sans crier gare, le froid m'a envahi.
Lentement, les voix se sont assourdies.
Transis de douleur, paralysée par la peur,
J'attendais que vienne mon heure.

J'aurais voulu me battre, mais comment faire, ainsi nue?
L'instant d'après, je ne vois plus, je n'entends plus, je ne ressens plus.

Soudain cette lumière, éclatante et nouvelle,
J'aurais voulu la décourvrir avec toi, dans ce monde ici bas.
C'est pourtant là, que je la vois, pour la première fois,
Seule, dans l'immensité du ciel.

D'ici, je peux me voir, blottie contre toi.
J'imagine la chaleur de tes bras,
Mais je ne la ressens pas.

Je vois tes lèvres bouger, mais je n'entends plus ta voix.
Je vois tes larmes couler, mais je n'entends plus tes pleurs.

Je n'ai jamais connu que toi.
Je n'ai jamais aimé que toi.

J'aurais voulu te dire je t'aime, comme tu me l'as dit tant de fois.
J'aurais voulu vivre à tes côtés, comme j'ai vécue en toi.

Je suis partie trop tôt, mais grâce à toi Maman, j'ai existée.
Je suis partie sans un mot, mais grâce à toi Maman, mon âme vit à jamais.

Mon amour pour toi est infini.
Sèches tes larmes car je vis,
Dans ton coeur pour toujours je suis.

On m'appelle, au loin, et je dois m'en aller.
Je n'ai pas peur pourtant, car par ton amour je suis protégée.

Peu importe le nom qu'on me donnera, ton enfant, ton petit ange,
Pour toujours je resterais ton bébé, la chair de ta chair et ton sang.

L'étermité m'attend, mais un jour Maman,
nous nous retrouverons et plus jamais ne nous quitterons.

*** A toutes les petites âmes parties trop tôt ***
A ma soeur, Alexandra









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Défi
Audrey Gart

Cher journal,
Je n'ai pas écrit depuis des mois.
Les jours se succèdent sans me laisser de répit.
Mes journées sont entièrement consacrées à la recherche de nourriture et de provisions.
Voila presque deux ans que je suis seule dans ces bois. Les réserves alentours sont épuisées.
Les habitations et épiceries les plus proches sont à quatres jours de marche. Je n'ai ni l'énergie, ni le courage de m'y rendre. De toute façon, elles ont certainement déjà été mises à sac depuis belle lurette. Et puis, je n'ai pas grand chose pour me défendre. J'ai trouvé un fusil sous le plancher d'une maison. Mais aucune munition. Mon sabre et mon lance-pierre seraient bien inutils face à une bande de pillards. Je préfère ne pas m'aventurer près des anciennes villes. 
Cette absence de munition me tracasse au plus haut point car je soupçonne la présence d'un nouveau camp proche du mien. Les framboisiers sont vides à chacun de mes passages et le gibier se fait de plus en plus rare.
J'ai découvert un puit il y a deux mois. Quelle soulagement ! Et quel gain de temps ! Il se trouve à deux heures de marche, à l'Est du campement. Le trajet me semble interminable avec mon bidon rempli d'eau sur les épaule, mais celui-ci me suffit pour la semaine.
En temps de pluie, mon quotidien est moins pénible.
La secheresse me déprime et m'épuise.
La chaleur est accablante.
Mon potager est sec et infertil. Ma dernière carotte avait la taille d'un orteil.
Il y a six mois, mon abri a été détruit par une tempête et j'ai dû tout reconstruire de mes mains.
Il m'a fallut des semaines pour retrouver le bois et cordage nécessaires pour tout rebatir. Les cloux se font rare de nos jours.
Il est plus petit que le précédent. Juste de quoi contenir mes provisions, un lit de fortune et un cageot qui fait office de table à manger.
Charlie dort avec moi, blotti contre mon sac de couchage.
S'il n'était pas là, j'écrirais certainement plus souvent.
Il m'écoute la journée, et me protège et me tiens chaud la nuit.
Ce soir, j'ai fait l'inventaire de mes provisions. Six boites de conserves. Un demi bidon d'eau. Trois bocaux de fruits séchés. Deux paquets de biscottes. Un demi sac de riz blanc. Huit tranches de viande séchée. Quatre boites d'alumettes. Deux bandages et un antiseptique périmé.
Ma réserve s'amenuise de jour en jour. Je me rationne en prévision de l'hiver. 
J'ai faim et je manque de tout. Charlie aussi.
Je ne suis plus indisposée depuis quatre mois.
Je dois me résoudre à m'éloigner pour me ravitailler avant que le froid n'arrive. 
J'ai préparé mon sac. Je prends avec moi la moitié de mes victuailles. L'autre moitié est enterré à quelques dixaines de mètre de ma cabanne. Au cas où mes nouveaux voisins seraient tentés de venir visiter les lieux en mon absence.
Je prends la photo de William avec moi, mais je laisse mon journal ici. Je dois alléger mon sac au maximum.
Nous partirons à l'aube. J'ai prévu de longer la route vers l'Ouest dans la chaîne. Nous resterons à l'abri dans les bois. J'espère trouver des chalets dans la montage, près de cette ancienne mine désertées.  Loin des villes. Loin du danger et des derniers contaminés. Je suis trop faible et épuisée pour prendre le moindre risque.
Même si la solitude me ronge, je prie pour ne rencontrer personne sur le chemin.
Le virus n'a pas seulement rendu l'homme malade. Il a fait de lui un être dénué de valeur et  d'humanité. 
J'en ai fait les frais bien trop de fois. 
William en a fait les frais bien plus que moi.
Il se fait tard et je dois me reposer avant le grand départ.
J'espère avoir le ventre rempli la prochaine fois que j'écrirais des lignes sur ce journal.
Demain, je pars, avec l'ultime espoir de trouver de quoi survivre.
L'espoir de retrouver l'espoir.













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