
I.O
Les plus lues
de toujours
« J’ai perdu le grand carnet où je consignais mes pensées. J’essaie de le reconstituer mais en vain. Je suis à la recherche de ma vie antérieure. Je n’ai plus le plaisir d’en revivre certaines étapes.
A présent, Je suis bien fatiguée, je suis vieille et je vous prie de me laisser … » - S.O
Ma mamie, ma chère grand-mère,
On dit qu’« il est des êtres dont c’est le destin de se croiser. Où qu’ils soient. Où qu’ils aillent. Un jour ils se rencontrent. » - Claudie Gallay.
Ajoutes-y un RE, et ça s’appliquera parfaitement à nous.
Ou peut-être pas. Parce que l’être que tu recroiseras un jour n’est pas la petite fille que t’as laissée, mais … moi. Désolée de te décevoir.
Je ne me rappelle surement pas des quelques années que j’ai eu la chance de partager avec toi. Mais ça n’a pas dû être … typique.
Parce que j’ai beau chercher, j’ai beau essayer de trouver une réponse… un sens à ce lien fort qui nous unit, à cette connexion que je ressens, à cette chose qui nous garde attachées l’une à l’autre malgré la distance. Et je ne parle pas de quelques milliers de kilomètres là, mais d’un ciel, d’un univers, d’une vie. Mais je n’y arrive pas, ç’a m’échappe complètement.
Tout nous sépare…tout nous unit.
Les étoiles sont présentes en ce soir d’été, je suis donc certaine que tu es là, que tu m’entends, que tu me regardes, que tu veilles sur moi.
Je sens une brulure dans mon estomac, et je suis presque sûre que ce n’est pas à cause du verre de Vodka que je tiens dans ma main.
Hier soir, j’ai rêvé de toi. Et bien que mes rêves aient tendance à être irréalistes, je ne pense pas que celui-là en était un. Bon… peut être un peu.
J’ai rêvé que tu étais morte, certes, mais que tu es revenue à la vie, et c’était presque…normal. Normal pour tout le monde, à part moi. Moi… j’avais les larmes aux yeux, moi je ne te regardais pas, je te contemplais. Et j’essayais de t’arracher quelques minutes de ton boulot dont je n’ai pas compris le sens, mais qui était dans un bureau prestigieux plein de journalistes et de personnes…tu sais, comme on les aime. Bien droits, bien vêtus, bien charismatiques, et bien importants.
Je ne crois pas en la réincarnation, enfin … pas trop. Mais je crois à la magie. Ce n’est pas possible d’avoir tant de similarités, quand il y a un siècle moins quart qui nous sépare. Ce n’est pas possible d’avoir autant de points en commun.
Jusqu’à hier, je pensais que seuls nos manières, nos gestes et quelques traits de nos caractères se ressemblaient, malgré que ce ne soit pas négligeable.
Voilà qu’aujourd’hui, je tombe sur un des groupes de mots que tu as rédigé quand tu étais... tu sais…en vie.
Mamie, nos pensées aussi sont pareilles hein ?
Dis-moi, dis-moi que je ne suis pas la seule à être … comme ça . A être cet être bizarre qui change d’humeur comme il change de chaussettes. Dis-moi que toi aussi tu avais une joie de vivre à faire de l’ombre au soleil, mais que tu avais des moments où tu voulais juste… te poser, et ne plus te lever… où tu voulais qu’on te fiche la paix, qu’on te… « laisse ». Même si tu étais devenue comme ça que quand tu as vieilli, ça me va. Tu as du surement le constater, j’ai tout connu en avance. Les sorties, les amours, le bac, la fac, même le deuil….
à croire que ce maudit permis fait l’exception.
Bref.
Tu sais Mamie, J’ai envie de te dire tellement de choses, mais en même temps. Je n’ai rien à te dire. Je ne veux pas que tu regardes cette merde que je suis. Je ne veux pas te décevoir, parce que tu sais, moi je veux te rendre fière, pour que tu puisses parler de moi aux anges . Après tout, mon souhait c’est d’être populaire sur terre, mais la haut.. ça me va aussi.
Mais en vérité, Mamie, je suis fatiguée, très fatiguée. Je veux mourir, au moins pour quelques années. Je ne veux plus avancer, et même si je le voulais, je ne peux plus le faire. Je suis à court d’essence. Je suis à court d’énergie. On m’a volé ma bonne humeur, on m’a volé mes ambitions, mes rêves, et le peu de positivité que j’avais.
Je ne me sens plus capable, mais je fais mine d’être forte, parce que les jaloux aux intentions plus mauvaises que leurs culs, ça existe. Et moi, Je ne laisserai à personne l’occasion de me rabaisser. Mais tu sais ce qui est plus grave ? C’est que ce ON dont je te parle, je ne sais pas qui c’est. Ce voleur, ce voyou, Je ne l’ai pas trouvé, et j’ai peur. J’ai peur de le chercher. Je crains la réponse, Je suis terrifiée par l’idée que… ça pourrait être…. Moi.
Parce que si c’est ça, ça voudrait dire que Je n’aurai personne à reprocher. Personne à part ma petite personne. et dès lors, tout prendrait fin. Ce serait un Game Over. Parce que je sais que là, je ne pourrai pas me relever de ma chute. Je ne pourrai pas me regarder de nouveau dans la glace sans la casser. Ou simplement faire face à la réalité douloureuse, ou à mon autre facette, tu sais, cet être méprisant, cette grande gueule qui ne la ferme jamais, cette fille exigeante.
Alors Mamie, souffle-moi la réponse, envoie-moi la solution, profites en pour me rendre visite, pour faire de mes cauchemars un rêve.
Toi seule pourra me guider, toi seule pourra me comprendre. Après tout…On n’a même la même manière de couper court aux petits textes qu’on écrit, avec trois points tellement mal fichus, qu’on dirait trois tirets de 8, quand on n’a plus envie de continuer à réfléchir. Quand on n’a plus envie de se noyer dans nos illusions et nos pensées profondes les plus dangereuses.
Je t’attends Mamie, ne tarde pas, sinon, tu risques de ne pas me trouver… Ou alors,tu risques de me trouver près de toi, directement.
-I.O
1
2
6
4
I'm Back.
Après 21 semaines, me voilà de retour " chez moi ".
Franchement,
Je ne sais pas exactement quoi penser. Je ne ressens rien.
Honnêtement,
J'ignore quoi faire. Je ne veux rien.
Certes, J'appréhendais beaucoup sur mon retour, mais Dieu sait à quel point j'avais envie de quitter ce magnifique pays qui a dévoré toute mon âme. Cette ville magique qui m'a volée ma foi.
Pourtant, la seconde où l'avion s'est projeté dans l'air, coupant le contact avec le territoire portugais, Je me suis effondrée en larmes.
Pourquoi ?
La réponse m'échappe.
Chaque seconde qui passait, m'éloignait d'une centaine de mètres de ma souffrance.
Chaque seconde qui passait, m'écartait de quelques pieds de ma première vraie expérience.
On m'a enlevé. On m'a sauvé.
On m'a arraché à la terre qui m'a accueillie et m'a offerte une opportunité de ouf.
On m'a sauvé du lieu qui m'a enlevé ma joie de vivre.
On m'a déterré de la ville qui m'a montré le vrai monde extérieur.
On m'a protégé de l'endroit qui m'a ôté les tripes.
Est-ce un pas en avant? Un pas en arrière ? Que suis-je en train de faire bon sang ?
Arrivée à destination, plus rien.
Silence.
Blanc.
Noir.
Une vague d'hésitation.
Une bouffée d'ignorance.
J'ai été prise dans un tourbillon d'enlacement. Une ambiance de retrouvailles. Une rafale de rires, et je n'ai depuis trouvé ni le temps, ni la force de me poser deux secondes et de comprendre ce qui est exactement entrain de m'arriver.
Ou peut-être que je suis juste en train de me trouver un prétexte pour camoufler la vérité, pour dissimuler la confirmation que mon existence n'est en fait qu'une grosse déception.
On m'a mis dans un film, sans me donner un scénario.
On m'a attribué un rôle, sans me demander mes qualités de comédie.
On ne m'a même pas laissé le temps de me préparer.
A peine arrivée, J'ai entendu un " Et ACTION ". Et depuis, même une pause serait apparemment trop demandée.
Le fait est que, je ne trouve aucune raison valable, pour me lever de mon pieu chaque matin.
Rien ne vaut la peine de me détacher de mes rêves illusoires à chaque lever de soleil.
On m'a légué une vie que je n'ai pas demandée.
On m'a mis dans une espèce d'asile de fous gigantesque, appelé la Terre.
Une tanière où je n'ai pas d'autres choix que de me réveiller chaque matin, en suspens, attendant que la mort vienne sonner à ma porte.
Se montrera-t-elle demain ?
Entrera-t-elle en scène dans quelques mois?
Ou Madame fera-elle sa Diva, faisant un retard de star de quelques dizaines d'années ?
En attendant, je suis. Je suis ce chemin tracé par Monsieur logique, qui a créé ce mode d'emploi, ce mode de… vie.
Le standard; études travail mort que millions de personnes ont suivi.
La copie conforme de la misérable existence de monsieur logique qui a décidé de dessiner ma route à ma place.
Il m'arrive de penser parfois que j'exagère, que je donne aux choses plus d'ampleurs qu'elles ne le méritent. Bon, j'ai l'âme d'une artiste. Que peut-on y faire?
Mais dites-moi : Comment suis-je censée être satisfaite de ça ? Vous l'êtes-vous ? Ne vous êtes-vous jamais demandé à quoi ressemblerait ce seule essai que vous avez, si vous pouviez en faire ce que vous désirez ?
Comment suis-je censée réagir en apprenant qu'on a jugé que je ne méritais pas de choisir ma propre route ?
Que suis-je censée faire si … je ne sais pas ce que je veux. Je ne sais même pas si je veux quoique ce soit.
Moi, Je n'ai même pas envie d'exister.
A chaque problème, une solution.
Je suppose qu'il y a des exceptions.
-I.O
0
2
2
3
J'ai une question : Comment dire la vérité à quelqu'un, quand on sait qu'elle va le blesser ?
Je suis dans un point de ma vie où j'essaie de toutes mes forces de trouver la sérénité.
A mon âge, les adolescents passent leur temps à faire tout et n'importe quoi sans se soucier de toutes les futilités de ce monde, sans se prendre la tête, sans songer au futur, à l'avenir et à tout ce qui puisse se rapporter de loin ou de prés, au sérieux.
Moi, pendant ce temps, je me sens emprisonnée dans le corps d'une femme de 35 ans. Je sais déjà ce que ça fait d'être à bouts de nerfs, de perdre les pédales, de péter les plombs, de ne plus pouvoir supporter les pressions extérieures, Je cherche déjà la paix, alors que je n'en connais même pas la définition. Je suis déjà à la quête du calme, alors que l'animation n'a même pas encore sonné à ma porte.
Alors, j'apprends. J'apprends à accepter cette personne que je suis. Du moins j'essaie.
À chaque lever de soleil, Je me tue à essayer de me regarder dans la glace, sans fondre en larmes, à faire face au monde extérieur sans baisser la tête, à me souvenir de qui je suis sans vouloir m'écorcher vive, à dormir le soir sans espérer quitter définitivement ce monde.
J'ai dit que je ne capitulerai pas, même si tout abandonner et me laisser emporter dans ce tourbillon de noirceur est ce qui me tente le plus.
Alors, tout ce qui me reste à faire c'est de rassembler le peu que je repère comme énergie positive, afin de l'utiliser pour avancer, et trouver cette chose, dont j'ignore la nature, qui me révélera ses secrets pour laisser ce désespoir au fond de mon corps, s'échapper, sans pour autant me percer la peau ou m'ôter la chair.
Alors Comment continuer cette guerre, quand en plus de tout ça, quelqu'un vous jette des cailloux de feu ? Comment persister ? Comment poursuivre ? Comment survivre?
Qu'on me siffle la réponse, parce que je ne sais plus quoi faire moi.
Je lis souvent que parfois, il faut savoir s'éloigner de certaines personnes, pour être heureux. Mais que faire si les gens qui nous font du mal sont ceux que nous aimons le plus ? Que faire si leur présence nous coupe les veines, une par une, mais que leur absence nous brûle vifs ? Que faire si on arrive à un point où il faut choisir entre eux et nous ?
Vais-je continuer à me sacrifier, alors que cela ne m'apportera que plus de peine et me guidera tout droit vers la mort ? Ou vais-je céder et risquer de perdre mes repères et mon équilibre ?
J'ai essayé de comprendre le but de toute cette méchanceté, J'ai essayé de trouver une raison à tous ces propos offensants, une cause à tous ces commentaires blessants, une logique à toute cette pression tuante. J'ai même regardé le ciel, en espérant y avoir encrées des indices, mais mes recherches n'ont abouti à rien.
Alors je ne sais plus vers qui me tourner, où chercher, pour trouver une réponse, une solution, avant que ma propre vie fasse le choix de m'abandonner, et que l'univers décide pour moi.
- I.O
0
1
0
2
Pour la première fois depuis très très longtemps, ou la première fois tout court, je peux enfin le dire. Pas seulement le prononcer.
Le penser. Le penser profondément.
Le croire. Le croire passionnément.
Et le dire. Le dire assurément.
Je suis en train de changer. Pas à cause d'un choc, ni à cause d'un événement précis, et surement pas à cause d'une personne.
Je suis en train de changer positivement. Je suis en train d'avancer.
On appelle ça du progrès.
J'ai réalisé que cette partie de moi à laquelle je tenais tant ne m'avançait à rien.
J'ai découvert que cette facette agressive, méchante qui a trouvé refuge à l'intérieur de ma petite personne, ne faisait que repousser chaque individu ayant les couilles de m'approcher, de venir vers moi.
J'ai compris. J'ai compris que cette façon d'être, cette manière de penser que je croyais aller faire de moi une personne forte, une femme indépendante, un être unique, m'apportait plus de mal que de bien, et me rendait la vie bien moins évidente qu'elle ne l'est.
Et donc, j'ai décidé de tout laisser aller. De tout laisser s'effondrer. De tout abandonner.
J'ai décidé de passer à autre chose, d'ouvrir les portes qui se trouvent en face de moi, de découvrir ce qui se cache derrière.
J'ai décidé d'accepter les moments qui s'offrent à moi, de profiter des instants présents et d'embraser chaque minute de bonheur.
Plus important encore, j'ai décidé de vivre. Pas seulement d'exister.
Ça fait bizarre.
Cette nuance de clarté est nouvelle pour moi.
Ce genre de sentiments indolores m'est inconnu.
Ce silence mélodieux est un peu trop harmonieux à mon goût.
Et ces mots positifs que j'emploie… hah. Je ne sais même pas comment je les ai appris.
Qu'il n'y ait pas de malentendu. Tous ces propos n'expriment en aucun cas un jugement. Seulement une curiosité. Une curiosité bien chieuse.
Et cela ne me déplait pas pour autant.
D'habitude, tout ce que j'avais à faire était de mépriser, haïr tout ce qui m'entoure, et me mettre devant mon papier vierge pour y voir, après quelques minutes d'obscurité, toute ma souffrance et ma peine encrées.
Cela représentait pour moi la signification même de l'écriture, de la musique. Le sens majeur de l'art.
Ce n'est pas supposé enlever la douleur, mais l'intensifier.
Ce n'est pas censé alléger le cœur, mais enfoncer l'épine sanguine au plus profond de chaque cellule, déchirant chaque centimètre de peau, écorchant chaque veine, découvrant les secrets les plus vilains et les sentiments les plus honteux.
Jusqu'à nous faire péter un câble. Jusqu'à nous faire monter la fièvre. Jusqu'à nous rendre plus anxieux, plus nerveux que jamais. Jusqu'à nous tuer.
Je sors enfin de ma bulle. De ma cellule.
Je ne regarderai plus. Je contemplerai.
Je n'entendrai plus. J'écouterai.
Je ne rugirai plus. Je répondrai.
Je ne m'enfuirai plus. Je confronterai.
Et peut-être arrivera ce jour, où les mots " J'ai guéri" seront prononcés.
Et ce jour, seulement ce jour-là, je pourrai trouver la paix.
0
2
0
2
« Est-ce que cette jeune fille a un prénom ? »
Ce fut les premiers mots que vous avez prononcés en me regardant. En ce Mercredi 21 Mars 2012, j’avais même oublié mon propre prénom.
« La bohème », ce titre culte que tout le monde connait. J’avais 8 ans la première fois que je suis montée sur scène, et c’était cette chanson que j’avais choisie. Je ne comprenais même pas les paroles. C’est normal, Je n’avais pas encore 20 ans, Je n’en ai d’ailleurs toujours pas. Mais je me rappelle que je ne pouvais même pas continuer à chanter tellement je retenais mon sourire. C’est sur cette mélodie que j’ai découvert la meilleure sensation au monde. C’est ce moment qui m’a fait réaliser que j’étais faite pour ça, et que chanter sur scène était la seule chose qui pouvait donner sens à ma vie.
En ce Jour d’automne, je suis triste, je suis en deuil. J’ai vidé toutes les larmes de mon cœur. Ma bouche avait perdu sa fonction. Mes pieds et mains tremblaient comme…les feuilles des arbres à cause de ce vent glacial. Cette notification sur mon écran était la pire chose qui me soit arrivée depuis longtemps. Je continue à recevoir des messages de tout le monde. Les gens vont presque me présenter leurs condoléances.
« Je suis fatiguée » et tout ce que j’ai pu dire. Comment expliquer aux gens que je me sens brisée suite à la mort d’une … célébrité ? Une célébrité qui a marqué mon enfance.
Une légende, un patriarche de la chanson française, une star mondiale, etc.
C’est comme ça qu’on vous décrit. Moi, je n’ai trouvé aucun terme pour décrire la sensation que votre voix me procure.
J'attendais le prochain mois de novembre avec impatience, en espérant pouvoir venir vous voir en direct, pour la 3 ème fois.
Aujourd’hui, une lumière s’est éteinte. Heureusement pour moi, les souvenirs ne meurent jamais. Et des souvenirs, j’en ai tellement. Merci d’avoir existé.
Reposez en Paix Monsieur Aznavour.
-I.O
5
2
1
1
Je ne comprends pas.
Je la sens, là. Cette … chose. Cette agressivité.
Je la sens me serrer la poitrine.
Je la sens me tenir par le cou, m'étrangler.
Je la sens me bloquer la mâchoire.
Je la sens me bruler l'estomac.
Au fin fond de mon être je la sens. Et Putain que j'aimerai ne pas avoir à la sentir.
Je ne me reconnais pas. Enfin si, au contraire, je me reconnais parfaitement, et c'est là le problème.
Ce reflet de monstre dans la glace, c'est moi.
J'ai l'impression de voir le sang sur ma nuque, sur mes mains.
Je vois tous les visages des gens que je côtoie, et que je traite de cette sorte, me hanter.
Je me sens autant coupable que satisfaite de mes actes.
Je me sens autant mal que fière de les choquer, de les étonner. De les voir mal, gênés, blessés, brisés.
Parce qu'au fond, mais vraiment tout au fond, c'est comme si je leur rendais la pareille. C'est comme si je leur transmettais cette peine qui me tue encore plus chaque jour. C'est comme si je me vengeais.
De quoi?
De n'avoir personne qui tient assez à moi.
De voir tout le monde craquer au bout d'un moment parce qu'ils ne peuvent plus supporter mon caractère " difficile ".
C'est vrai que je pousse les gens à bout, que j'apprécie de les voir s'énerver, essayer de se retenir et puis craquer, exploser.
Pourquoi? Pour tester l'amour inconditionnel peut être.
Pourtant, j'ai entendu dire que ça ne marchait jamais.
Alors je les punis. Je punis toutes ces personnes que " j'aime ", tous ces individus qui ont osé prendre une place importante dans ma vie, sans la mériter, sans être à la hauteur de cette… responsabilité.
Pourquoi ne voient-ils pas que derrière cette méchanceté gratuite, se cache une bonne intention?
Pourquoi ne comprennent-ils pas que derrière ce regard dur, abrite une grande fragilité ?
Pourquoi ne sentent-ils pas que derrière cet orgueil, cette audace, cette fierté, Je lance des signaux de détresse, des appels à l'aide?
C'est plus facile pour moi de les détester, de les haïr, de les mépriser, que d'admettre que j'ai eu besoin d'eux, et qu'ils n'ont pas pu être en mesure de satisfaire mes besoins.
En lançant ces propos, en leur faisant part de mes " idées noires ", de mes intentions pas si douces, Je ne joue pas la comédie, je ne fais pas l'intéressante.
En répétant que je suis capable du pire, que je peux causer des dégâts, Je ne les fais pas chanter. Ce n'est pas à eux que j'essaie de faire peur. C'est à moi-même.
J'essaie de me convaincre que le fait que j'en parle à haute voix, veut dire que je n'ai pas assez de courage pour passer à l'acte. Et Oh combien je crains cette misérable nuit où tout ça prendra fin, parce que j'aurais commis un acte… stupide. Audacieux, mais stupide. Un acte qui s'avérera être de lourdes conséquences.
Vous voulez savoir le pire dans toute cette histoire? Vous voulez connaître toute…l'ironie de cette mascarade ?
C'est qu'après tout ça, c'est moi qui me sens coupable. C'est moi qui vais vers eux. Encore et encore. Parce que je ne veux pas risquer de leur faire du mal, de les perdre. Cette phobie de la solitude, cette peur de l'abandon me hantent. Et pourtant, ne suis-je pas en train de la vivre, chaque instant de ma misérable existence? Je ne peux m'empêcher d'ignorer mon intuition, d'écraser mon cœur, et d'aller les voir. Pour leur montrer ma sensibilité pendant un petit bout de temps, voire même m'excuser, et revenir après, en force, plus cruelle que jamais, habitée des ténèbres les plus féroces et des pensées les plus sombres.
Je fais face à la réalité : Jamais je ne trouverai cette personne qui saura découvrir chaque cellule de ces kilos qui ont faits de moi leur prisonnière, pénétrer au fond de chaque centimètre de mon âme, allant même à la rencontre de mes intentions les plus moches, de mes souvenirs les plus noires, de mon obscurité, de ma nature, sans pour autant fuir, partir.
Est-ce trop demandé? Surtout que tout le monde sait que moi, je défierai ciel et terre, pour venir en aide à mes " amis ", je ne reculerai devant rien au monde, quand il s'agit de sauver les gens que j'aime. Alors pourquoi je ne peux pas avoir cette petite personne qui me sauvera moi ? Pourquoi personne ne pense que moi aussi je mérite d'être protégée, protégée de cette ombre qui se cache en moi ?
J'en veux à l'univers, et au monde entier.
Vous pensez que je perds la tête ? Que je divague là.
Ouais, il m'arrive aussi de croire que j'ai perdu la raison, et que je suis ce qu'on peut appeler une malade.
Qu'on me prescrive un médicament, qu'on m'enferme dans un asile de fou, si c'est ce qu'il faut vraiment pour que je ne m'auto détruise pas.
- I.O
0
0
0
3
On pense tous que le monde est partagé en deux parties.
On pense tous que sur ce bout de planète, règnent les méchants, et les gentils.
On croit tous avoir eu droit à cette chance de goûter à la vie, à cette opportunité d'avoir un délai de quelques dizaines d'années pour réaliser nos rêves, pour atteindre nos objectifs.
On est tous là, à la quête d'une seule et unique chose: Le bonheur.
Nous pensons tous le mériter, nous pensons avoir fait assez d'effort pour le voir nous être livré sur un plateau en argent. Assez de bonnes actions pour le voir sonner à notre porte. Nous estimons avoir réalisé assez de sacrifices et avoir assez de bonté pour mériter cette délicieuse récompense.
Sommes-nous en train de nous narguer, nous-mêmes ?
Nous pouvons mentir à tous ceux qui nous entourent, nous pouvons faire semblant de nous contenter d'un sourire sur les lèvres d'un passant, ou d'une étincelle dans les yeux d'un étranger, pour nous sentir mieux. Mais tout au fond de notre cœur moisi, nous savons que tout ça n'est que foutaises.
Nous sommes tous des monstres. Assoiffés de sang. Rongés par l'obscurité.
Le petit nuage au milieu de l'infini ciel bleu attire notre attention.
Les larmes sur le visage d'une personne dans une salle remplie nous immobilisent.
Le feuillage fané d'un ancien arbre solitaire transformé en groupe de branches asséchées, au creux d'un terrain de terre vide nous fascine.
La chute des pétales d'une rose blanche incarnant la pureté et l'enchantement engendre chez nous la curiosité.
Le son de la goute du sang rouge, concentré, passionné, qui tombe sur le sol, nous satisfait.
Mais nous essayons tous de refouler ces sensations, de semer ces tentations.
Chacun de nous essaye de trouver refuge, dans un abri, sollicitant ce qu'il croit être la paix, de faire de lui son prisonnier.
Pourtant, nul ne peux résister. A la beauté de cette noirceur, à la magie de cet "hantement ", à cette intensité de ces sentiments profonds, à ce charme du côté obscure, à cette douceur de la vengeance.
Se venger de quoi? Me dirait-on.
D'un mal qu'on nous a causé? D'une souffrance qu'on nous a infligée ? D'une trahison commise, d'une peine promise, d'une douleur destinée, d'un échec voué.
La vengeance n'est qu'une expression que nous avons créée pour nous réconforter. Un concept avec lequel nous nous défendons pour trouver une raison d'aller jusqu'au bout de notre mission, un mot dont nous nous servons comme prétexte pour assouvir cette faim de pouvoir qui nous dévore tout notre être.
Nous persistons à lutter avec acharnement, contre notre nature. L'ignorant, la rejetant, espérant la laisser seule, sans aucune compagnie. La prenant pour l'indésirée, le faux chemin, la mauvaise direction. Ne lui attribuant que des objectifs que nous nommons péjoratifs.
Alors que tout ce qu'elle essaie, de faire, c'est nous montrer la vérité, nous guider vers le censé, nous accueillir de nouveau. Nous protégeant dans ses bras, essayant d'oublier que nous l'avons abandonné, après qu'elle ait dédié toute son âme à nous nourrir et à nous faire grandir.
Alors nous pouvons croire que " Le spectacle doit toujours continuer ". Nous pouvons poursuivre cette mascarade, en essayant de développer cette chose qu'on appelle la " Joie de vivre ", en pensant qu'elle a comme définition la générosité, la blancheur, le sourire, la gentillesse.
Mais un jour où l'autre, nous céderons pour laisser notre vrai héritage nous revenir.
Et à seulement cet instant alors, nous arriverons à trouver les réponses à chaque point d'interrogation dans notre existence.
La seule question est alors: Combien de temps encore va-t-il nous falloir pour y arriver?
I.O
1
0
0
2
Bon bah ... On y est.
Dernière soirée dans la solitude, à Lisbonne.
Mon aventure prend fin ici.
C'est rigolo. J'ai passé des mois à attendre que ce cauchemar s'arrête, et que ma période d'emprisonnement prenne fin, et maintenant que c'est terminé, Je ressens presque une … nostalgie.
Je suis arrivée dans cette ville pleine de rêves, pleine d'ambitions, pleine d'espérances. Et il m'a fallu que quelques semaines pour tomber amoureuse de l'autre extrême. De l'extrême maudite. De l'extrême tueuse.
Dans ces 83.7 km², je me suis regardée m'écrouler, petit à petit, emportant avec moi mon désir de vivre et ma faim de réussite. Me briser, morceau par morceau, libérant la moindre lueur d'espoir de mon corps. Me couper, veine par veine, me laissant vider de mon sang noir, jusqu'à la dernière goutte.
Dans cette merveilleuse capitale, Je me suis observée Mourir.
Et là, je repars, je retourne dans mon pays, dans ma ville, dans ma maison, dans mon école, avec mes proches, avec mes amis.
Là, je retrouve ma vie d'avant.
Sauf qu'il y a un petit bémol. Ça veut dire quoi ma vie d'avant ?
Car, voyez-vous, apparemment, je n'ai même pas été capable de garder mes souvenirs enfermés derrière les barreaux. Même ma mémoire m'a trahie, m'abandonnant avec mes peurs et mes appréhensions comme seule compagnie.
Alors oui, c'est vrai. Je suis excitée. Excitée comme une puce. Mais pas parce que je vais retrouver mon ancienne vie. Juste parce que je vais quitter celle-là. Et comme ma mère n'a cessé de me le répéter, Quoiqu'il se passe, je ne pourrai trouver pire que cette misérable chose qu'on a nommé une expérience. Mon expérience.
J'ignore comment je vais pouvoir quitter mon lit tous les matins, en ayant autre chose à faire, à part lever les yeux vers ces quatre coins qui m'ont prise en otage, et m'effondrer en larmes, avant de me rendormir m'enfuyant pour retrouver mes rêves.
J'ignore comment je vais pouvoir ouvrir la porte de ma chambre en trouvant ma famille, et prononcer de nouveau un " bonjour " tous les matins sans flipper de me retrouver avec des personnes que je ne méprise pas, et à qui je n'essaie pas de rendre la vie difficile.
J'ignore comment je vais pouvoir me préparer dans ma chambre, devant mon miroir, et me faire belle pour sortir de la maison, et non pas trainer en pyjama sous une couverture, avec les yeux cernés, la peau sèche et les cheveux en pétard.
J'ignore comment je vais pouvoir aller en cours tous les jours, en ayant des gens qui m'adressent la parole, des " potes " avec qui je parlerai, sans avoir une réaction agressive ou un geste brutal.
J'ignore comment je vais pouvoir me tenir droite dans l'amphi, en me présentant aux cours, retenir mon stress, ma nervosité et ne pas être capable de quitter la salle à n'importe quel moment, parce que je ne peux plus me contrôler.
J'ignore comment je vais retrouver mon meilleur ami, tous les jours, et " parler ", engager une conversation, sans que je ne le blesse par mes propos à la con.
En résumé, J'ignore comment je vais pouvoir vivre de nouveau en communauté.
Je me sens, comme un animal sauvage qu'on aurait enfermé dans une cage depuis longtemps, et qu'on est sur le point de libérer, avec toute la rage et la violence qu'il peut avoir. Malgré tous les désastres et les dégâts qu'il peut causer.
Je ne sais pas comment je vais faire pour ne pas attaquer la moindre personne qui me dérange.
Je ne sais pas comment je vais faire pour me retrouver de nouveau en groupe: Que ce soit pour une sortie de groupe, ou une lamma familiale.
Et surtout, je ne sais pas comment je vais pouvoir écouter toutes ces questions sur ma " fabuleuse " expérience à l'étranger, mes impressions sur Lisbonne, mes résultats scolaires, les potes que je me suis faite, les activités auxquelles j'ai participé, les soirées auxquelles j'ai assisté, et tout ce délire auquel NORMALEMENT je devrais avoir une réponse.
Je suis venue avec mes ambitions et mon plan de vie parfaite, de succès professionnel, et d'existence épanouie, et je repars en stade de " dépression grave ", découvrant que j'étais maniaco-dépressive, avec comme seul choix de survie, arrêter tout, et faire un travail sur moi-même pour me soigner, avant que toute cette merde cause ma perte.
J'appréhende. J'appréhende énormément.
Je suis inquiète. Effrayée. Terrorisée par ce qui m'attend.
Mais bon, au moins, une chose est déjà sure,
Ce cauchemar est fini.
Et je ne suis pas prête d'en refaire un. Pas pour le moment. Pas avant très très longtemps.
- I.O
0
2
0
3
Je ne remercierai jamais assez Dieu pour tout ce qu'Il m'a donné et ce qu'Il continue à me donner dans ma vie. Malgré les petits tours que me joue mon cerveau, et les petits pincements que cause mon cœur, Je me tue à essayer de suivre le droit chemin et de prendre la bonne décision.
Ma mère m'a dit une chose que je n'ai pas réalisé auparavant et qui est loin d'être fausse : Dieu m'a privé de certaines choses, qu'Il a fait en sorte de remplacer par d'autres choses après.
Je continue à penser que certaines choses demeurent irremplaçables. Cependant, Je me suis jurée de ne plus jamais utiliser le terme " indispensable".
J'apprends. J'apprends à ne dépendre que de ma personne. Et même si j'ai sous-estimé la difficulté de la chose, Je ne cesse de croire qu'un beau jour, je regarderai en arrière tout en étant persuadée que j'ai fait le bon choix. Car à chaque tombée je me relèverai et devant chaque bataille je ne céderai.
Pourtant, J'estime que Dieu me punit, chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque instant, pour quelque chose que je ne mérite surement pas. J'ai beau me creuser la tête pour essayer de comprendre le… but de toute cette mascarade, mais en vain.
J'ai fait du mal à certaines personnes, Je n'ai pas été toujours LA fille modèle, et des bêtises j'en ai un peu faîtes. Mais aucune de mes minuscules actions ne mérite le châtiment qu'on m'a infligé.
Quand je regarde dans la glace, je vois une... âme, une force qui naît. Une lumière jaillissante qui se manifeste et qui un jour, brillera et montrera son éclat à tout l'univers. Je me vois comme une fierté. Ma propre fierté. Je suis en train de me construire, par moi-même. Je suis en train de bâtir la meilleure version de moi-même. Et malgré les obstacles qui m'y opposent, le vent qui me bouscule et les esprits qui me hantent, non seulement, je traverserai ce pont et j'arriverai à l'autre bout de la falaise, rayonnante comme jamais, en plus, les esprits et la noirceur viendront s'accroupir devant moi, à ma merci, prêts à servir ma faim de réussite et d'indépendance.
Quand je me rince les yeux, et que j'essaie de voir, un peu plus en profondeur, j'aperçois une fille, à qui on a coupé les ailes, une fille qui suffoque sur le sol, se noyant dans son sang, essayant d'échapper aux pensées négatives, fuyant le suicide qui ne cesse de la poursuivre et qui ne la lâchera pas tant que mission n'a pas été accomplie.
Comme je l'ai dit, Dieu me punit assez dans la vie. Me punira-t-Il encore le jour du dernier jugement? Me punira-t-Il pour un crime que je n'ai pas commis? Pour une tâche qui dépasse mes compétences? Alors qu'Il sait et qu'Il est persuadé que J'ai fait tout ce que j'ai pu pour échapper à ce labyrinthe de mort? La ligne est franchie, les limites sont dépassées, et le vent a soufflé, emportant avec lui ce qui restait de ma sensibilité, humanité, âme et cœur (Si j'en avais un) .
On m'a toujours dit que Dieu était compréhensif, compatissant. M'offrira-t-Il son infinie miséricorde, pour m'épargner une souffrance qui ne peut être pire que celle que j'ai vécue?
La réponse demeure inconnue.
Tout mon avenir ressemble à une voie noire sans limites remplie d'un brouillard qui m'aveugle.
Mon existence est piégée entre mes deux facettes.
A croire que mes contradictions finiront un jour par causer ma perte.
1
4
0
2
Combien de temps vais-je encore continuer à camoufler tout ça ? Combien de temps vais-je encore continuer à mentir ? à faire semblant de mener la belle vie ?
Je ne sais même pas ce que je devrais écrire.
ça fait plusieurs mois que j’évite cette situation, cette vérité.
Je suis rentrée il y a déjà 4 mois.
Je suis rentrée à la maison, en situation d’alerte, pensant que j’allais me faire ‘’soigner ‘’ ici. Et tout ce que j’ai fait à la place, était de cacher la vérité. Cacher Ma vérité douloureuse.
A peine rentrée j’ai retrouvé ma « vie » d’avant. J’ai fait en sorte de remplir mon emploi du temps et d’éviter la solitude, pour ne pas me retrouver dans cette situation, encore une fois.
Je n’ai fait que fuir. Fuir pour éviter la peine. Fuir pour atténuer la souffrance. Fuir pour chasser les idées sombres qui m’ont laissé à leur merci.
Regardez où j’en suis. Je me sers moi-même de mes douleurs pour en faire une œuvre d’art.
Alors comment je veux que les gens me regardent différemment ?
Mon masque est en train de penser à m’abandonner. Mon vrai visage commence à prévoir son entrée sur scène. Mes nerfs ont débuté leur processus de lâchement.
C’est fini. Je suis fatiguée. Je ne peux plus supporter ce cri assourdissant à l’intérieur de moi, ces ténèbres qui poussent sans relâche les murs de mon corps, cet enfer qui cherche refuge dans mon cœur, ces organes ingrats qui veulent me lâcher. N’ai-je pas pris soin d’eux comme il le fallait ? Pourquoi me font-ils ça ? Devrais-je changer de méthode ? Je devrais peut-être les faire payer, et les laisser moisir au fond de mon cadavre à peine vivant, pour leur montrer qui tient vraiment les reines ici.
C’est ridicule. ‘’voire même pathétique’’. Même moi je ne supporte plus d’être dans mon propre corps.
Comment puis-je penser pendant une seule seconde que les autres seront capable de me supporter, de me regarder, de me parler.
Et après je parle de confiance en moi ? mais on en est MEME pas encore là. Ce serait du luxe d’avoir ça comme seul problème.
Au stade où j’en suis, ne pas m’ôter les tripes est mon seul objectif.
Continuer à vivre. Ou plutôt à survivre.
Mais pour quelles raisons ?
Pour me teindre les cheveux en bleu et en être fière ? pour chialer et ouvrir ma grande gueule et montrer que je suis sévère ? Pour rire et sauter partout et faire profiter aux gens de ma « joie de vivre » ? Pour que le public dise que je suis cool ? Que je suis unique ? Pour être aux côtés de ceux que « j’aime » ? Pour étudier et devenir quelqu’un « d’important » dans la société ? Pour qu’on me nomme « Présidente » ? Pour être à la tête du club que j’ai tant défendu, et pour lequel j’ai tant donné ? Pour faire de la musique, vous savez, ma « raison de vivre » ? Pour dire que je suis une « femme forte » ? Pour me bourrer la gueule pendant chaque soirée et penser que c’est ça la « beauté » de la vie, la « magie » de l’adolescence, la « signification » de l’existence ? et rentrer après pour trouver mon père faisant mine de s’en foutre et penser que J’ai le papa le plus cool de la terre ? Pour chercher la solution chez les drogues ? et pourquoi pas les drogues dures ? hein ? Après tout, mes potes n’ont jamais eu de problème avec ça.
Qu’en serait-il si j’avais plus envie de mener cette misérable mort douce ? Qu’en serait-il si je n’étais plus en mesure de poursuivre cette mascarade mesquine ? Qu’en serait-il si je n’en avais plus rien à cirer de ceux qui m’entourent ? Que leur attitude je m’en foutiste, ne me fait plus aucun effet ? Que je m’en tape qu’ils soient fâchés ou énervés après moi ? Que je mourrai quand même en paix après tout le mal qu’ils ont essayé de me faire ?
Qu’en serait-il si je ne pouvais plus supporter ce contraste, ces deux facettes totalement opposées à l’intérieur de moi ?
Qu’en serait-il si je ne cherche même plus à comprendre si je suis vraiment malade ou pas ? Après tout… Pourquoi se fatiguer à faire tant d’effort quand, à la fin, personne ne va me croire, Monsieur le médecin qui fait des conférences à l’étranger m’a dit que je pouvais faire du sport et que j’allais bien, alors qu’hier encore, j’ai perdu l’équilibre et j’ai failli tomber dans les escaliers tellement je manquais d’oxygène. Mais on s’en fout non ? JE suis la DRAMA QUEEN. Je ne veux qu’être le NOMBRIL de terre.
Là, maintenant, je pourrai jouer avec ces rasoirs que j’ai dans mon tiroir. Je pourrai, essayer différents trucs, pour le FUN. Je pourrai me déchirer la peau, Je pourrai admirer ce sang rouge qui coulera de mon poigner. Je pourrai mettre un tissu blanc en dessus, et le regarder perdre sa pureté face à mes tourments.
Après, je pourrai réessayer, mais je pourrai être plus courageuse. Plus brave. Plus FORTE cette fois. Après tout, Je suis celle dont le nom fait trembler l’obscurité. Je suis la fille qui n’a peur de rien. Après tout, Je suis celle qui ne recule devant rien.
C’est moi ! la leader, l’autoritaire, l’initiatrice, la narcissique, l’égocentrique, la grande gueule, la confiance incarnée.
Cette fois, je pourrai essayer de m’ouvrir les veines. Pas parce que je veux me suicider. Non, le suicide c’est pour les faibles. On va essayer ça, seulement parce que les veines m’ont toujours intrigué avec leur couleur verdâtre, et leur petit gonflement chiant en dessous de la peau. Je les ai toujours dans mon champ visuel là, et je me suis toujours demandée si ça faisait mal de les trancher. Comme ça, par un seul petit coup de lame. Sec.
J’ai toujours admiré la couleur du sang. J’ai toujours pensé que le mien était plus sombre, plus foncé que les autres.
Pourrais-je avoir une meilleure ‘’dernière image’’ que celle de ma réalisation la plus audacieuse ?
Les gens diront peut-être que je suis faible. Que finalement je ne suis pas, Ah pardon. Que finalement je n’ETAIS pas aussi forte que le laissais paraître.
Mais on s’en fout, je ne serai même pas là pour les écouter. Je serai déjà loin. Très très loin.
Et je ne reverrai plus jamais leurs tronches d’hypocrites.
Pour qui se prennent-ils pour parler de MOI, pour ME juger ? y avait-il quelqu’un à côté de moi quand j’en avais besoin ?
Bah non. Parce que MOI, je n’ai besoin de personne.
Merci, mais je peux m’occuper de moi-même. Je suis une grande fille maintenant.
Ça a toujours été le but des parents non ? De me laisser pousser mes propres ailes et prendre mes propres décisions toute seule ? Donc qu’en ne viennent pas me reprocher mes actes ou mes pensées.
Et de toute façon, faudra déjà arriver à ma hauteur, pour pouvoir parler de moi. En sens figuré. Ou au sens propre.
Maintenant excusez-moi, je dois me doucher et me faire belle pour ce soir. J’ai une soirée à préparer.
0
0
0
5
Vous êtes arrivé à la fin