
Hanna Berg
Nouveau Monde
Le mien est Ancien
Trompé par Minuscule
Le bonheur est Humain
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œuvres
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défis réussis
18
"J'aime" reçus
Œuvres
Sur un astre lointain vivait une catin qui couchait avec des pantins. Elle était libre comme un tourbillon de poussière interstellaire voyageant sur les pétales d'une rose planétaire, belle comme la voie lactée, douce comme une étoile satinée. À ses amoureux, elle donna de la joie sans foi. La péripatéticienne n’aimait pas les souverains, et aux dieux hautains, elle préférait les soupirants urbains.
Le gîte de la douce catin se situait au-delà de la voûte céleste. Les soirées de sa maison de tolérance étaient une suite solennelle de fêtes. Chaque soir, les marionnettes venaient sur des fils d'airain témoigner les désirs d'un amour brûlant. À la tombée de la lune vermeil, le jeune Polichinelle, candide et sincère, venait, sur une chevelure d'ange dorée, raconter les délires champêtres d’un auxiliaire sans rival. Ce dernier était l'unique fils d’une mère martienne et d’un père terrestre. Il se nommait Être. Cette extravagante créature mi-auxiliaire mi-verbe était un virtuose passionné. Ardent à vouloir se confirmer, il agissait par la magie des mots.
Être avait la folle manie de vouloir marier les objets à des sujets. Son esprit était d'une complexité inouïe, capable d'analyser et de supporter les pires conjugaisons radicales de la vie. Toutefois, dans ces moments de solitude, il était incapable de transcender une certaine réalité, et au-delà de la vérité des choses, Être était un solitaire mélancolique. Dans le chaos de sa vie d'adulte, il occultait son corps tumulte. Être souffrait d'une effervescence dans son existence. Une excitation sans fin d'une âme en perpétuelle ébullition dans une chair suite de convulsions.
Par sa forme active/passive et son composé temporel, la magie de la vie mouvementée, d'un être aussi surdoué, attisait l'imagination du jeune pantin pour le pur bonheur de la belle catin.
Seulement voilà que les dieux étaient jaloux comme des tigres et se prenaient pour des fous. Ils en voulaient à la divinité de la fille de joie. Ainsi, dans un moment d’aveuglement, les dieux en colère, envoyèrent dans le cœur de la catin de velours, l'amour du ténébreux Être. Ils la jetèrent dans une bobine-en-ciel rejoindre la misérable planète Terre. C’est ainsi que commença un long et discret voyage solitaire d’une sainte mer...
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Physiquement, on est à quelque cinq kilomètres. Métaphysiquement, tu es en moi. Pratiquent, les sept mille kilomètres qui nous séparaient sont toujours là. Tu vas me dire : "Ce matin, la première chose que j'ai faite a été de t'envoyer un message". Oui, ce matin tu t'es réveillé en érection. C'est ton pénis qui a parlé. J'ai manqué à ton phallus. Il a pensé à moi. Il a peut-être pensé à d'autres femmes aussi. Après tout, il est libre et pense à la femme qu'il veut.
On est où ? On est sur un réseau social. Et les messages virtuels qu'on échange constituent notre seule vérité absolue depuis maintenant dix-huit mois. Tu vas me dire : "Mais je suis confiné !". Oui je sais. Le retour d'un voyage dans un contexte de pandémie oblige. Tu as appelé des gens je suppose : tes parents, des membres de ta famille, et tes amis. Des gens proches de toi. Les voix nous manquent aussi ! Les voix nous rapprochent. Est-ce que tu as appelé la femme que tu aimes : si oui, alors cette femme n'est pas moi. "Non" voudrait dire que cette femme n'existe pas.
Tout cela n'est point un reproche. Je ne te reproche rien ! De toute façon, je ne sais pas le faire et c'est tant mieux. Je suis juste en train de réfléchir à haute voix. Mais tu ne m'entends pas. Tu es loin. Tu es à une distance virtuellement réelle de sept mille kilomètres. Je t'aime.
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je avec J t’Aime avec A t’aiMe sans N te vœu avec V t’aIme avec I t’aimE avec E tout jouR ordre/désordre Ô jaNvier aussi
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs
Pourquoi écrivez-vous ?
Pour mourir un peu.