
dbanville
David Banville, né le 11 avril 1973 dans le 18ème arrondissement de Paris de père non dénommé, a vécu une enfance marquée par son abandon à la naissance. Après avoir surmonté ces débuts difficiles, il s'est d'abord tourné vers une carrière d'agent immobilier, avant de se consacrer pleinement à sa passion pour l'écriture. Aujourd'hui romancier, il explore dans ses œuvres des thèmes profonds tels que la foi, la quête spirituelle, et la bienveillance envers les animaux. Son parcours personnel atypique imprègne ses récits, offrant une réflexion sur la place de l'humain dans le monde et son rapport au vivant, à la fois intime et universel.
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"J'aime" reçus
Œuvres
Il n’est pas impossible que j’aie toujours désiré aimer. Peut-être parce que cela me rappelle mes premiers pas sur le sable mouillé, râteau à la main, et ce sourire. Vous savez, ce sourire. Celui qui inonde le monde comme un soleil en plein hiver, une caresse brûlante sur un visage transi. Un monde que rien n’aurait pu m’arracher. Le sourire d’un père, d’une épouse aimante... Mais il n’y a rien de plus difficile que d’aimer. Ce n’est pas une crêpe normande flambée au Grand Marnier, non. Ce serait trop simple. Et pourtant, quelque part, cela s’en rapproche : surtout l’arôme – sucré, rassurant. Je vis avec l’arrogance de ceux qui croient qu’aimer va de soi, qu’il s’agit du crime parfait dont on ne se relève qu’après avoir dissous tout ce qu’il y a de nous, avec la sérénité d’un fou. Je dois l’être quelque part. Où ? J’n’en ai encore aucune idée, mais j’m’astreins à découvrir ce pays. J’ai aimé ce sourire. Follement, furieusement… Faut être taré pour y goûter ou drogué, l’un ou l’autre, peut-être même les deux. Parce qu’à présent j’peux pas vivre sans. Fallait-il que j’m’en injecte la première dose ? J’avais rien demandé moi. Moi j’marchais insouciant, les pieds dans l’eau d’abord. Et
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Un écrivain retrouve Marie-France, son amour d’enfance, après un message sur Copains d’Avant. Le temps d’un café, ils revivent leurs souvenirs, mais réalisent qu’ils sont désormais sur des chemins opposés. Elle est ancrée dans une vie rangée, lui dérive encore au gré du vent. Une rencontre éphémère qui ne laisse que l’empreinte de ce qui a été perdu.
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Je rêve d’un comptoir de bar. Il serait assez long. Assez pour qu’on s’y accoude tous. Je rêve d’un monde où l'abandon finirait en fond de verre. Où les solitudes seraient juste des cuites qu’on soigne à coups de coudes. Où une épaule fragile trouverait pas une main qui flanche mais une main qui serre. Qui serre juste assez, sans écraser, sans lâcher. Une main qui sait que le silence gueule parfois plus fort qu’un poivrot. Une main qui reste, même quand la peau en face est glacée, trempée, fatiguée de trop attendre. Mais je rêve, et je le sais. Le monde est une salle d’attente où chacun fixe son numéro. Où chacun fait semblant d’aimer la patience, Où chacun joue les indifférents, empile les regards vides comme d’autres collectionnent les dettes. J’aimerais croire qu’un matin, on foutra ces tickets en l’air. Qu’on sera plus des numéros mais des visages. Qu’on se lèvera ensemble, comme une bande de cabossés qui en ont marre d’attendre. Alors on marchera, pas forcément droit, pas forcément vite, Mais ensemble, vers un endroit qui sentirait moins la nuit. Quelque part qui ressemblerait enfin à une foutue maison. P't'être même à une putain d'famille.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs
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