Elucubrations
de
Etienne Ycart
Réveil difficile... l'automne est là, l'hiver arrive à grands pas. Il fait froid si tôt le matin. Vite la salle de bain, un peu d'eau chaude sur le corps, s'habiller rapidement, après un bref séchage je regarde le thermostat, 16 degrés. Ce soir, il ne faudra plus reculer, je mettrais la cheminée en route, pour la première fois de la saison. Malgré le corps qui doucement sort de... si j'étais grossier, je dirais...
tête dans le cul !
Mon esprit commence à divaguer, suis-je heureux? Quelles petites joies vont remplir mon quotidien aujourd'hui ? Vais-je rencontrer une lectrice de Stendhal au coin librairie de la grande surface où j'irais après le job acheter des bricoles pour finir la semaine; ce n'est pas demain les grosses courses ?
Il doit manquer du sucre et de la confiture... puis je n'ai rien pour midi, mon fils non plus. Je n'ai pas envie d'aller à la cantine, je n'en décolle plus et il faudrait que j'écrive un chapitre cet après-midi... déjà, je rumine quelques idées, que j'oublierais sans doute en cours de tournée. Je n'aime pas aller travailler, il me faudra me concentrer sur mon travail, ça m'empêchera d'imaginer la suite que mes lecteurs attendent... pour l'instant, Marcello, papa depuis pas bien longtemps redécouvre le corps de sa jeune épouse, le bébé va-t-il les laisser terminer leur besogne, ils ont tant envie du corps de l'autre,chacun dans son coin... mais des chouinements proviennent de la chambre du petit, alors que papa à commencé à chevaucher maman, à moins que ce ne soit l'inverse.
il fait vraiment froid dans cette pièce, il faut que je m'active, je prends mes médicaments, à jeun, bois une gorgée d'eau à même le robinet, me brosse les dents, je m'active quoi... putain cette gueule de déterré, il faudrait que je dorme un peu plus la nuit,quatre heures, ça ne suffit pas. En même temps, si je me couche plus tôt, je tourne dans le lit et finis comme d'hab, devant un écran à bouger les doigts.
Au plus j'y réfléchis, au plus cette histoire m'échappe, qu'est ce qui ne fonctionne pas chez moi ?
Pourquoi ne finis- je jamais aucune de mes histoires qui restent indéfiniment en premier jet et en cours d'écriture
Il y a encore quelqu'un hier qui m'a demandé des nouvelles de ma vigne
Elle va bien merci, il faudrait que je la taille, que je la désherbe... elle dort au fond d'un fichier libre office... on me l'avait dit pourtant que c'était trop tôt pour la présenter aux Murmures littéraires, qu'il ne fallait pas que je monte trop le bourrichon, que passer le premier et le deuxième tour c'est déjà pas si mal.
Et voilà, j'ai un copain qui lit Les Flamants qui volent dans le soleil...je suis à fond sur Pallazzo Della Pilotta et la vigne me saute à la gueule, c'est quoi mon souci ?
En trainant des pieds, je rejoins la cuisine... Je trainais des pieds des casseroles ( Olivia Ruiz), la machine à chanson coincée dans un coin de ma tête c'est mis en branle, déjà... j'ai de la chance, oh non rien que d'y penser:
senor météo glagla quel frigo, d'où sort cette chanson d'un autre âge, Carlos, le chanteur, pas le terroriste !
Le froid de canard, oh il ne faut pas exagérer non plus, les journées sont ensoleillées, bref le froid de canard... je pars du côté de Fénimore Cooper ? Je n'avais pas une histoire canadienne en route... j'ai dit à Marsh que j'adorais ce coin de planète,le grand ouest, l'américain, le Canadien même si je n'y ai jamais foutu les pieds, la faute à Frison Roche et ses histoires de canoë dans les eaux tumultueuses de la Nahani River... Moi qui ne supporte pas de me baigner dans une eau à 15, hein, Fredrik !
Mes idées, mon cerveau, morceau par morceau se réveillent avant mon corps... qui luit rame, comme d'hab !
il fait vraiment froid, un pull abandonné là sur le canapé arrive à point nommé, je l'enfile, même avec lui, je n'arrive pas à me réchauffer, faut dire que la nuit à été courte, un peu de sommeil supplémentaire ne m'aurait pas fait de mal.
Quel jour est-on ?
Jeudi, semaine de six jours... Le week-end se rapproche... de toute façon, le Week-end ce n'est pas fait pour se reposer, enfin pas que !
Allez samedi midi, ça ira mieux !
Sous un livre ouvert: Histoire de l'Italie, des origines à nos jours par Pierre Mirza, cadeau d'une de mes lectrices, elle est adorable, elle se reconnaitra; sous se livre donc se cache un portable, le portable perso, celui qui part en morceaux, celui du job, doit être sous un autre livre ouvert... Rouge Caraïbe ou comme des mouches, non, un vieux Michael Connelly, Le Poéte, je le relis pour la...pfooou !!! Je ne sais plus ! j'ai pourtant des livres neufs que m'ont offerts mes enfants, je ne les ai pas ouverts. Il y en a un ou deux qui ont l'air chouettes pourtant.
j'ouvre le portable personnel,je n’ai pas mes lunettes loin/prêt, je lis avec les spéciales lectures, pus adaptés à ma vue depuis 2020, mais j'y vois, en agrandissant le texte, ais-je le temps de glisser un petit commentaire ou deux ?
Il ya des copains qui écrivent vachement bien tout de même. Je les jalouse un peu, même si on me dit que ce que je fais c'est pas mal, mais comment les croire, c'est tous des potes, si ça se trouve j'écris de la daube et ils me disent rien, car se sont des filles et des gars gentils, ils sont adorables. Tous ? Même Laury ? Non, pas elle, ni spécial ( ce n’est pas spécial, c'est original, il me semble), roo on a dit qu'il ne fallait critiquer personne ici.
Je rassemble mes affaires,j'avais du temps tout à l'heure....
Oh, ça va, 4h40... j'ai le temps...eh non, pas tant que ça... je remplis la bouilloire, la branche, trouve un bol, une dosette de thé... je préfère le café, mais je n'ai plus le temps ( remplir l'eau, on y voit que dalle, foutre un filtre, doser, ne pas en foutre à côté... nettoyer, attendre....)
On y voit que dalle, c'est normal, où sont ces fichues lunettes, sous quel bouquin .... ah non, sur la table de l'ordinateur, dans ma grotte. Ce n'est pas une grotte, vous l'aurez compris, c'est un coin de chambre d'amis que j'ai privatisée. Il y a une table, un ordinateur et des livres absolument partout.
Où sont donc ces lunettes...après ça il faudra chercher les papiers et les clés de bagnole.
La bouilloire dans la cuisine chuinte, gémit fume et boue, je verse l'eau, sucre le bol... ou sont donc ces lunettes ?
Je retourne à l'étage, elles y étaient dans une poche de blaser, oui je m'en rappelle, j'avais un peu froid hier au soir, immobile devant l'écran avec juste les doigts qui caressent le clavier, on ne sent pas le froid qui insidieusement pénètre le corps, quand on frissonne, c'est déjà trop tard, même avec une petite veste le froid est rentré sous la peau
tout est là, les papiers, les clés de la voiture
...
Le thé infuse, il est moins chaud, pile à la bonne température pour moi, j'ai le temps de manger quelques tartines... j'étais en avance au départ.
Les mains pleines de miel, du bon miel d'acacia de Hongrie acheté cet été sur la route, du côté de kornye ( prononcer Kooorniééé !), pas simple à comprendre le hongrois.
Je ne peux résister à la tentation, j'ouvre encore une histoire... et regarde si je n'ai pas de commentaires sur mes textes... dans cinq minutes il faudrait que j'aie le cul dans la bagnole, plus que quatre....
( à suivre )
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