Eden
de
Helios

Chapitre 1 — Prologue
D’abord, il y eut la lumière.
Ni brûlure, ni clarté.
Une présence. Un murmure. Quelque chose que j’effleurais sans le toucher, comme la mémoire d’un rêve ancien.
Puis vinrent les sons. Profonds, comme des cloches de cristal résonnant dans les cieux, par-delà les nuages. Le monde m’apparaissait flou — je le devinais par fragments, comme si je flottais entre deux réalités bien distinctes.
Je ne savais pas qui j’étais.
Mais je sentais qu’on m’attendait.
Mes paupières se soulevèrent sans effort. Le ciel au-dessus de moi était d’un bleu sans fin. Une lumière sans source baignait le jardin dans lequel je gisais, un lieu fait de feuilles éternelles, d’eaux sans fin, d’un vent qui portait des chants sans langue.
Je respirais. J’étais…
— Tu es réveillé.
La voix ne venait pas d’un corps. Elle venait de partout à la fois — du vent, de l’herbe, de la lumière. Mais elle prit forme, et avec elle une silhouette descendit lentement vers moi, comme tombée d’un rayon. Une femme de lumière pâle, aux ailes translucides, à la chevelure blonde. Elle me regardait comme une mère reconnaît un fils qu’elle n’a jamais porté.
— Je suis Aurore.
Elle s’agenouilla, posa une main sur mon front.
— Et toi, tu es Gabriel.
Je n’avais jamais entendu ce nom, mais en l’entendant, je sus que c’était le mien. Un frisson parcourut l’air. L’Éden me répondait — par un bruissement dans les feuilles, une onde sur l’eau, un accord silencieux dans l’étoffe même du monde.
Un deuxième être s’approcha. Haut et droit, vêtu d’une toge en soie blanche, une épée à la ceinture. Son regard était ancien. Non pas sévère, mais inflexible comme la vérité.
— Je suis Uriel, dit-il. Ton frère, né d’un autre temps.
J’ouvris la bouche, mais aucun mot ne vint. Je ne connaissais encore rien. Ni le Bien, ni le Mal. Ni la mission, ni le choix.
Seulement cette lumière en moi. Ce battement étrange. Ce pressentiment.
— Pourquoi suis-je ici ? murmurai-je enfin.
Aurore et Uriel échangèrent un regard, grave et tendre à la fois.
— Parce que le chant a repris, dit Aurore.
— Et tu es la première note, ajouta Uriel.
Je baissai alors les yeux, et la terre sous moi se mit à vibré.
Le monde m’attendait. Et il m’accueillait enfin, moi, le premier née.
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