Suivez, soutenez et aidez vos auteurs favoris

Inscrivez-vous à l'Atelier des auteurs et tissez des liens avec vos futurs compagnons d'écriture.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
Image de profil de null

CJenny02

CJenny02
Hana est enfin devenue propriétaire. Malgré le fait qu'elle est due déménager à la hâte pour diverses raisons, elle essaie de garder la tête haute. Après plusieurs jours d'adaptation, elle décide de se présenter à son nouveau voisin, espérant qu'il s'agit d'un gentil couple avec qui elle pourrait s'entendre. Malheureusement, rien ne se passe tout à fait comme prévu et elle tombe sur une tribu entière ! Sept garçons aux charmes indiscutables et aux airs mystérieux. Après avoir résolu un malentendu avec ses nouveaux voisins, elle pense enfin pouvoir se reposer. Rien n'est moins sûr quand on vit à côté d'un Boys Band. Elle va aller de surprises en surprises, avec à la fin peut-être, une belle histoire à écrire.
4
0
20
265
Défi
CJenny02

Je sais plus que n'importe qui d'autre,
Tout ce que vous avez enduré,
Les peines qui ont été les vôtres
Les blessures que vous a infligé.
Je sais combien c'était difficile,
Comme l'impression de marcher sur un fil,
La peur de tomber sans pouvoir se relever
Les larmes versées.
Je connais tout cela de votre passé,
Et ne peux les changer.

Alors, je voudrais simplement vous dire merci
Merci à vous de ne pas avoir baisser les bras
D'être encore là
De me laisser entrer dans votre vie.
Faites-moi confiance, je ne vous laisserais pas
Votre douleur, je peux l'effacer
Croyez-moi, je ne veux que ça
Laissez-moi vous donner l'amour que vous méritez.

Cette bataille, qui n'était pas vraiment la vôtre
Vous l'avez déjà remporter
Á présent, vous pouvez vous reposer
Il n'y en aura pas d'autres
Puisque je suis à vos côtés
Je vous protégerais
Séchez vos larmes, vous n'êtes plus seule
Je ne sais pas ce qu'ils veulent
Mais vous êtes dans mon coeur désormais
Et personne ne peut vous y enlever.

Tout simplement merci d'excister,
D'être celle que vous êtes, belle personne
Merci de n'avoir jamais changer
Et de faire que mon coeur raisonne
Faites-moi confiance, je ne vous laisserais pas
Votre douleur, je peux l'effacer
Croyez-moi, je ne veux que ça
Laissez-moi vous donner l'amour que vous méritez.
Croyez-moi, je ne veux que ça
Laissez-moi vous donner l'amour que vous méritez.
15
6
0
9
Défi
CJenny02

Assise au bar, une tequilla en guise de remontant, je me demande encore pourquoi j'ai accepté. La fameuse réunion d'anciens camarades de classe. Le moment où chacun évalue l'autre pour déterminer s'il a réussi sa vie. Le pire, c'est de revoir ces personnes qui ont pourri ce qui était censé être les meilleures années de nos vies. Ces visages, ces mots qui restent gravés dans notre mémoire tel un marquage au fer rouge. Jamais je ne pourrais oublier cette bouche détestable qui s'en prenait à moi sans raison. Ce regard dur qui me suivait au loin avec cet air méprisable. Ni même ces malheureuses coïncidences qui me mettaient dans l'ambarras.
Revoir cette personne me fait l'effet d'un poignard glacé que l'on enfonce inlassablement dans ma poitrine. Je me sens tellement pitoyable quand je la vois avec ses vêtements de marque et sa préstance naturelle. Il n'y a rien d'extraordinaire chez moi. Je ne suis pas excessivement belle, je n'ai aucun talent particulier et j'ai un travail des plus ordinaire. Qu'est-ce qui pourrait me rendre intéressante aux yeux des ces hommes qui rient tout autour d'elle ? Probablement rien.
Dans ces moments là, je me dis que si je venais à disparaître, personne ne le remarquerait. Je serais probablement la candidate idéale pour un de ces faits divers qui ferait la première page des journaux locaux et nationaux. Un récit effroyable d'un corps découvert des semaines après sa mort et dont personne ne se préocupperait. Un cadavre dont on regretterait probablement la solitude durant quelques jours et que l'on finirait par oublier totalement.
En pensant à ma vie incroyablement insignifiante, je ressens une profonde tristesse. Finalement cette fille avait peut être raison : je n'aurai jamais dû naître. Alors que je m'apprête à demander un second cocktail, un bruit attire mon attention. Le son du verre qui se fracassent violemment contre le sol. Puis des voix qui s'élèvent dans le fond de la pièce. Mon regard est automatiquement attiré par cette scène de chaos. Au milieu de tout ce , je l'aperçois : ce bel homme qui vient chaque jour me commander un café. Je l'admire en secret travailler sur son ordinateur portable dans le coin du restaurant. Il se met toujours à la même place, il boit toujours la même boisson et il reste à chaque fois au moins une heure. Il a de beaux yeux en amande et des cheveux ébène qui se chamaillent tout au long de son front. Lui aussi, il bénéficie d'une préstance incroyable. Un charme énigmatique qui agit presque comme un aimant. Rien qu'en le voyant, mon cœur semble reprendre vie. Je sens à nouveau ses battements frénétiques provocant de légères décharges aux extrémités de mon corps. J'en ai presque le souffle coupé lorsque je le vois s'avancer vers moi. M'a-t-il reconnu ? Probablement pas. Pour lui, je suis sans doute qu'une de ces serveuses dont on ne se souvient pas du nom. Dont parfois même on oubli la présence.
Si j'étais cette fille qui se pavane un peu plus loin, avec ces belles jambes élancées et cette silhouette impeccable, je me serais probablement mise en avant. J'aurai attiré son attention et aurait été lui parler. Mais je ne suis que moi. Et ce simple moi est incapable de faire quoique ce soit d'autre que le regarder. Je me retourne vers le bar pour demander un autre verre. Je crois que j'en ai vraiment besoin. La chaise à côté de moi se déplace légérement et le parfum intense de mon client favori vient chatouiller mes narines. Une odeur délicieuse qui me ferait presque plus d'effet que l'alcool que j'ai accumulé depuis mon arrivée.
- salut. Je peux me joindre à toi pour cette soirée particulièrement barbante ?
- Oui Même si je ne suis pas certaine de comprendre en quoi ta soirée peut être aussi ennuyante que la mienne. Je dois me coltiner cette soirée d'anciens camarades de classe durant laquelle personne ne prête attention à moi. Déjà à l'époque c'était comme ça.
- Peut-être que ce n'était qu'une impression.
- Pardon ?
- Le fait que personne ne faisait attention à toi...
- Tu vois la fille parfaite là-bas...
- Je ne vois personne de parfait. Mais tu parles sans doute de la fille qui pousse des rires à faire fuir les corbeaux ?

Je suis interloquée par sa réponse. Je pensais que ce serait exactement le genre de fille qui lui plairait. Sans doute est-ce le cas, du moins physiquement. Devant mon regard ahuri, il se met à rire. Son rire est doux et franc. Ses prunelles marrons semblent vouloir me transpercer. Ou plutôt transpercer un secret qui me concerne et dont il ne parvient à saisir la nature. Une bouffée d'air chaud m'envahit. Rien de désagréable, bien au contraire. Mon corps semble sortir lentement d'une ére glaciale, appréciant de retrouver progressivement de sa vivacité. Au moment où je m'apprête à ajouter quelque chose, une main se pose sur mon épaule. Je n'ai pas besoin de me tourner davantage pour savoir de qui il s'agit.

- Salut Tao. Je vois que vous vous entendez bien.
- Je trouve en effet que nous nous entendons bien. C'est une bonne chose.
- Notre petite Jana travaille dans un café. C'est peut être pour cela qu'elle n'est pas à l'aise dans ce bar.
- Je le sais déjà ça. À vrai dire, on se voit tous les jours depuis un an dans ce café.
- Vraiment ? Ce qui est proposé doit être particulièrement bon.
- Je dirais plutôt que l'atmosphère est agréable. La boisson en elle-même ne m'intéresse pas.
- Tu as toujours été quelqu'un de peu ordinaire...
- J'aime simplement le café que Jana me sert tous les jours. Et pour tout dire, je souhaiterai qu'un jour on puisse en partager un ensemble.

Pour la première fois depuis le lycée, la garce de service en perd ses mots. Elle nous regarde à tour de rôle cherchant à savoir si elle n'est pas entrain de participer une émission dans laquelle on piège des connaissances. Puis, voyant que Tao est sérieux, elle s'en retourne en pestant. Moi, je suis incapable de dire quoique ce soit. Je me demande si tout ce n'est pas un rêve. J'aurai presque envie de me pincer pour m'assurer d'être encore en vie. Heureusement que les battements de mon cœur sont encore perceptibles pour m'assurer de mon état. Beaucoup de questions tournent dans ma tête à vive allure. Je suis incapable de réfléchir posément. Il y a-t-il réellement une possibilité pour que cet homme s'intéresse à moi ? À nouveau, j'entends son rire chaleureux à travers la musique.

- Tu n'as vraiment pas changer, Jana. C'est pour cela que tu me plais toujours autant. Si tu veux mon avis... tu réfléchis beaucoup trop.
- Je ne comprends pas... Tu parles comme-ci on se connaissait depuis des années.
- Je suis vexé que tu ne te souviennes pas de moi.
- Attends... Tu es...
- Je suis le Tao qui te demandais toujours des conseils pour gérer sa vie amoureuse tumultueuse, qui aimer te taquiner en prétextant avoir une aventure avec toi, celui qui t'as secouru alors que tu t'étais perdu dans la forêt.
- Celui à cause de qui je finissais toujours par me faire remarquer.
- J'avoue mais on s'est bien amusé, non ?
- C'est vrai... c'est grâce à toi que j'ai tenu le coup même si le fait que tu sois le type le plus populaire du lycée ne m'a pas franchement aidé.
- Il y a une question que j'ai toujours voulu te poser et je n'ai jamais osé me lancer. Je l'ai longuement regretté, jusqu'au jour où je t'ai retrouvé...
-Quoi ?
- Veux-tu sortir avec moi ?
3
5
0
5
Défi
CJenny02

Vous dites ne pas vous rappeler de mon nom,
Peut-être ce que nous avons vécu n'était-il pas aussi grand ?
Pourtant, moi je me souviens de chaque moment
Comme le refrain d'une chanson
Je ressens encore même votre présence près de moi
De l'effet quevous avez eu sur moi.

Et j'attendais votre écho,
Pour avancer un peu plus vers vous
Sans doute était-ce de l'égo
Que de croire que je comptais pour vous
Je veux encore attendre un moment
Même si je suis personne à vos yeux
Permets-moi d'oublier cet instant
Que je suis personne à vos yeux
Qui m'éloigne de cette illusion
Je préfère encore la confusion.

Je vois bien qu'à vos yeux,
Je ne suis plus personne
Peut-être n'ai-je jamais été rien d'autre qu'un être envieux
Ou bien celui qui déraisonne ?
Ces moments que l'on a partagé,
Ont été trop courts, trop insignifiants
Pour que vous les gardiez en souvenirs
Pourtant, moi je ne peux les effacer
Je dois simplement être déficient
Pour vouloir les retenir

Et comme un écho,
Vos mots raisonnent dans mon esprit
Sans doute était-ce de l'égo
Que de croire que je faisais partie de votre vie
Maintenant, je sais que je ne suis personne à vos yeux
Permets-moi d'oublier cet instant
Que je suis personne à vos yeux
Laissez-moi encore cette illusion
Je préfère encore la confusion
Que savoir que je ne suis personne à vos yeux
Oui, personne à vos yeux.

9
3
0
1
Défi
CJenny02

En attendant la fin de la journée, je me suis assise au café en bas de la rue. Un peu plus haut, tu marchais entouré de ta bande d'amis. Incapable de me retenir, j'ai pris juste une photo de toi. Comment pourrais-je te dire que je suis tombée amoureuse de toi alors que je ne t'ai jamais parlé ? Ta façon d'avancer, d'affronter la vie a d'abord fait naître chez moi, un sentiment de profond respect. Je sais que tu as déjà cette fille, Cynthia. Elle ne te quitte jamais, comme la gardienne d'un trésor inestimable. Moi, je ne suis qu'une simple amie. Rien de plus. T'admirant de loin, en secret. J'espère simplement que tu ne me tourne pas le dos afin que je puisse encore croiser ton regard. Si je dois rester silencieuse sur mes sentiments, c'est que je sais que je ne suis pas à la hauteur. Et peu importe la douleur de te voir sourire à une autre, l'incendie en moi ne s'éteint pas.
Tu t'arrête à mon niveau pour me saluer et le son de la musique ne suffit pas à cacher les battements de mon coeur. Je retire mes écouteurs au ralenti, priant pour ne pas commettre d'erreurs. Tu me dis : " comment ça va, ma jolie ?" et je sens mon esprit me quitter. Cynthia te rappelle que vous êtes ensemble et que tu ne dois pas m'interpeller comme ça. Ta voix raisonne dans ma tête lorsque tu lui réponds : " Et alors ? Je le fais quand même ! On dirait que tu m'attendais, petit oiseau ?" Je me sens comme prise en faute et des mots sans aucun sens sortent de ma bouche. Je suis tellement nerveuse que mes gestes sont maladroits et je renverse mon verre sur la jupe de Cynthia qui s'éloigne, furieuse. Je lui dit :" Désolée, Reste", mais elle ne m'écoute déjà plus. Je me sens terriblement mal et m'excuse auprès de toi. Á mon grand étonnement, tu te mets à rire tout en me murmurant à l'oreille : " Surtout, reste comme tu es". Je sens que mon coeur va exploser à ces simples mots.
Tu m'entraînes dans les allées animées de la ville. Nous nous amusons comme des fous, avec le reste de la bande. Si bien que j'en ai oublié l'incident avec ta petite amie. Je ne sais pas ce qu'il en sera demain mais je compte bien profiter de ce moment avec toi. Je me suis souvent demandée ce que je devais privilégier avec toi : l'amour contre l'amitié. Par moment, j'ai l'impression que tu m'envoie des signaux. Et d'autres fois, je totalement perdue. Je me sens chanseuse d'avoir un ami comme toi, et en même temps, j'aimerai avoir plus. C'est un sentiment étrange, que j'ai de plus en plus de mal à contrôler. Je me rends compte que je suis de plus en tourmentée, de plus en plus touchée par tes jeux et décide de m'éloigner. Juste un instant, le temps de reprendre mon souffle. Alors que je marche à l'écart, près à retourner chez moi, tu m'interpelles : " Dis-le moi si tu pars, je viens avec toi. Peu importe où tu vas, je te suivrais." Je ris nerveusement. Tes blagues sont de plus en plus douleureuses pour moi. Et les mots qui suivent ravivent mon inquiétude :" Ce n'est plus comme avant entre nous. Tu sembles m'éviter parfois. Je ne sais plus comment faire." Je te réponds que c'est juste moi, que j'ai l'impression que mon coeur veut des choses improbables et que je ne sais pas comment faire. " Le mien, tu l'as déjà volé depuis bien longtemps."

5
6
0
3
Défi
CJenny02

" Les papillons sont souvent vus comme des êtres fragiles. En réalité, ce sont les plus nobles : ils profitent du temps qui leur est offert sans en découdre le fil "
4
2
0
0
Défi
CJenny02

Assise sur le bord de l'étagère, la petite poupée, habillée d'une simple salopette bleue, semble fixer le mur face à lui. Le regard faussement vide, l'homme de porcelaine paraît dénoué d'âme. Les années qui se sont succédées l'ont à peine touché. Sa petite maîtresse a toujours pris soin de lui, même une fois l'âge de l'enfance passé. Jin a conscience de la chance qu'il a eu de tomber sur ce petit bout d'humain plein de tendresse. Grâce à elle, il a pu éviter les brocantes et autres moyens de se débarrasser des jouets devenus inutiles. Sa petite humaine l'avait toujours défendu avec ferveur. Ainsi, il avait pu la voir grandir et devenir femme. Du coin de l'œil, la poupée aux traits fins, surveille la jeune femme entrain d'enfiler sa chemise rouge et noire. De là où il est, il peut apercevoir sa poitrine enveloppée dans un soutien-gorge à dentelle. Elle le considère comme un simple objet, sans se douter de la vie qui l'habite. Elle n'imagine pas cette promesse qu'il s'est faite en la voyant pleurer durant plusieurs heures après avoir été abandonnée par l'homme qu'elle aimait. Jim s'est juré de lui trouver son âme sœur. Il veut la voir heureuse.
Dès que Stella a quitté la maison, Jin sort de sa léthargie pour rejoindre le monde extérieur. Une fois descendu de son siège, il s'étend jusqu'à atteindre une taille humaine. La transformation le fait souffrir. Chacun de ses muscles semble être pris au piège d'un puissant feu. Heureusement, sous ses airs de petite chose fragile, l'homme de porcelaine est robuste. Il supporte la douleur leur en pensant à sa mission. Sa maîtresse a besoin de lui pour retrouver le sourire. La première fois que Jin est sorti de la maison, le soleil a brûlé sa peau et ses yeux aux couleurs du ciel. Il s'est même évanoui à cause de l'intensité de la lumière naturelle. Désormais, il est habitué au monde extérieur. Enfin, plus ou moins. Cela ne fait qu'un mois qu'il s'anime chaque jour pour trouver l'homme qui fera sourire à nouveau Stella. Il a encore du mal à s'habituer à l'animation des rues et aux bruits incessants du dehors. Le regard des humains aussi est oppressant. Ils semblent l'analyser avec un intérêt presque malsain.
En remontant l'allée qui mène au centre-ville, Jin réfléchit à un plan d'action. Grâce au temps qu'il a passé auprès de sa maîtresse et aux confidences qu'elle lui a faite, il sait quel genre d’homme il doit chercher. Le problème est plutôt de le trouver. Tourmenté par cette question, il tourne à l'intersection pour rejoindre la rue principale. Un scooter sorti de nulle part mord le trottoir et s'effondre à quelques mètres de lui. Perplexe, Jin s'arrête. Qu'est-ce que cet engin roulant -fait-il par terre ? Pourquoi les roues tournent-elles dans le vide ? Qu'est-ce que cette odeur étrange ? Et surtout pourquoi n'y a-t-il pas de chauffeur ? L'homme de porcelaine s'avance près du véhicule en souffrance et le soulève pour le remettre sur pieds . Il le maintient plusieurs secondes, l'empêchant de prendre la fuite avant de trouver comment l'arrêter définitivement. C'est une fois l'engin immobilisé contre le mur, qu'il s'apperçoit de la présence d'un humain sur le sol. Ce dernier n'a rien sur la tête et un filet rouge dégouline de son crâne. Jin n'a pas le temps de s'occuper des idiots comme lui. Il ne s'est éveillé que pour le bien de son humaine.
Des cris se font entendre dans la rue, venant renchérir sur sa contrariété. Une dame d'une quarantaine d'années s'affole, imaginant un scénario catastrophe. Sa voix perçante est aussi désagréable que sa tenue.
- Il ne va pas mourir même s'il aurait pu qu'il n'a pas de casque. Heureusement pour lui, il ne roulait pas vite. Tout au plus il aura une contusion légère et un poignet cassé.
- Vous êtes médecin ?
- Oui. Enfin non. Plus maintenant.
La femme le regarde d'un drôle d'air. Plus jeune, sa maîtresse avait fait de lui tantôt un médecin, tantôt un mannequin. Il avait même professeur ou encore musicien. Jin avait endossé les compétences de chacun de ses rôles et les avaient conservé au fil du temps. Stella regardait régulièrement des émissions sur différents métiers ce qui lui permettait de connaître plus de choses dans différents domaines. Il fallait quelqu'un d'aussi intelligent que lui pour protéger sa petite dame.
- J'aurai pensé que vous étiez plutôt mannequin ou acteur.
- Il est vrai que ma beauté me le permet également. Vous devriez appeler une ambulance ou l'emmener à l'hôpital.
- Pourquoi ne le faites vous pas ?
- Comme vous le voyez, je suis à pieds. Il faut entretenir ce corps. Et puis, je n'ai pas de téléphone.
- Pas de téléphone ? À votre âge ?
- Ma maîtresse ne m'en a pas donné.
La femme d'âge mûr lui lance un regard surpris. Elle ne semble pas comprendre ce qu'il vient d'insinuer. Les humains n'ont à première vue, pas l'habitude d'employer ce terme. Il va falloir qu'il fasse plus attention. Sans se soucier plus que ça du jeune homme tombé de son scooter, Jin reprend la route. Les journées lui semblent tellement plus courtes depuis qu'il se transforme chaque jour.

Depuis un mois qu'il a décidé de venir en aide à Stella, il en a rencontré des hommes. Certains semblaient plutôt gentils mais totalement perdus dans le vaste monde. Ils étaient donc incapables de protéger sa maîtresse. Beaucoup étaient bizarres. Il y en a même un qui lui a confié qu'il avait plusieurs partenaires et qu'il aimait les petites demoiselles sages. Hors de question qu'il laisse son humaine entrer en contact avec ce genre de pervers. Un autre s'est mis à pleurer en évoquant son ancienne petite amie. Il voulait absolument retrouver quelqu'un comme elle. Plus d'une fois, Jin s'est demandé ce qu'il ne tournait pas rond chez ces hommes. Finalement, trouver l'âme sœur de sa protéger est beaucoup plus dur que ce qu'il pensait.
Vers midi, il n'a toujours pas trouvé de solution. Une autre chose lui pose problème tandis qu'il passe devant un restaurant : son ventre. Avant, il n'avait jamais ressenti le besoin de manger. Depuis qu'il s'est éveillé, il a toujours faim arrivé à cette heure de la journée. Il n'a pas le temps de se restaurer. Il doit trouver une solution pour que sa petite dame rencontre son âme sœur. Une odeur d'épices vient narguer ses narines. Jin regarde à travers la vitre tous ces humains réunis autour de petites tables. Ils discutent de façon animée, parfois en ajoutant des gestes aux paroles. Quelques-uns rigolent même tout en se servant de l'eau. Il trouve qu'ils ont tellement de chance de pouvoir partager leurs repas. Il aimerait bien pouvoir en faire autant. Mais à part son humaine, il n'a personne. Jin se retourne avec une pointe d'amertume, lorsque que quelque chose lui rendre violemment dedans. Une douleur aiguë qui disparaît presque aussitôt le fait pester.
- Je... Je suis tellement désolée. Je vous ai fait mal ?
Jin lève les yeux vers la petite voix hésitante. Elle ne s'excuse pas mais s'inquiéte plutôt de son état comme le ferait son humaine. II reconnaît aussitôt la chemise ainsi que la chevelure ébène de Stella. Accrochés en chignon, ses cheveux sont légèrement ondulés. Il n'avait pourtant pas chercher à la croiser aujourd'hui. Il n'est pas non plus à côté de son bureau. Alors pourquoi vient-elle de lui rentrer dedans ? Les yeux grands écarquillés, elle reprend :
- Vous n'êtes pas bien ? Vous êtes tout pâle ?
- Ah... c'est que...
- Vous n'avez pas mangé ?
- Hein ? Ah non.
- Vous devriez manger, vous allez faire un malaise. Ce serait dangereux pour un homme comme vous d'être inconscient en pleine rue.
- Pardon ?
- C'était pour détendre l'atmosphère...Mais c'est raté apparemment. Je suis vraiment désolée, j'avais la tête ailleurs. Je vous paie le repas pour me faire pardonner.
- Vous voulez manger avec moi ?
- On est pas obligé. Je peux juste payer pour vous mais je me disais que ce serait plus agréable de partager son repas.

Jin acquiesce, essayant de masquer son excitation. Enfin, il va pouvoir manger et en plus ce sera en compagnie de sa maîtresse. Que dirait-elle si elle savait qu'il était en réalité la poupée de son étagère ? Qu'est-ce qu'elle penserait en sachant qu'il avait pris vie ? Qu'il se balade dans les rues en quête d'un homme assez bien pour elle. Qu'il a failli se faire écraser par un scooter. Et qu'il se sent mal à l'aise chaque fois qu'elle se change devant lui. Qu'il détourne le regard par respect pour elle mais qu'il a toujours eu envie de la serrer dans ses bras.

4
3
6
6
CJenny02

Nous sommes au milieu du mois de novembre. Les jours pluvieux s'accumulent et le froid devient de plus en plus dense. Les nuits sont plus sombres également. Durant mon sommeil, les évènements qui se produisent dans mes rêves sont de plus en plus brutals. Un monstre sanguinaire surgit au milieu de nulle part, ne laissant aucune chance à ses victimes. Tout commence par un songe normal durant lequel je me promène dans les couloirs du lycée. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais je ressens une terrible colère. Mon coeur est comme glacé, incapable de ressentir une autre émotion que la furreur. Je suis comme prisonnière de ces ressentiments qui s'accumulent depuis le début de mon adolescence. Personne ne semble comprendre qui je suis. Aucun de ces idiots ne connaît ma valeur et pourtant ils se permettent tous de me juger. Voilà ce que je pense tandis que j'avance sans but dans ces longs couloirs d'un blanc cassé. Je n'aime pas cet endroit. Tout semble sinistre. Aucune lumière ne semble suffisament puissante pour illuminer l'espace. Ou alors est-ce simplement moi qui suis ainsi ? D'après ce que ceux qu'on appelle les proches disent, je suis négative. Pessimiste. Je vois le mal partout. Je prends la mouche à chaque fois que l'on me dit quelque chose. En somme, je n'ai rien d'une adolescente épanouie. Je me demande ce que cela veut dire : être une adolescente épanouie. Comment pourrais-je rire alors que des milliers d'enfants meurent de faim dans le monde ? Comment pourrais-je me sentir confiante alors des milliers de femmes se font battre par leurs maris sous le regard indifférent de la société ? Il faudrait que je sois totalement aveugle, ou bien incapable de prendre conscience des éléments, pour me sentir heureuse alors que le monde part en vrille. Peut-être que si je pouvais simplement détourner les yeux, comme le font tous ces humains heureux, alors je pourrais être bien dans ma peau. L'hypocrisie régne sur la terre sans que personne n'ait conscience de ses pouvoirs maléfiques.
Dans mes rêves, le monstre apparaît toujours au moment où j'ouvre la porte de la salle de classe. Je ne le vois pas mais je sens sa présence derrière moi. Il est immense. Probablement qu'il me dépasse d'une trentaine de centimètres. Une puissante odeur malaisante émane de son corps. Un mélange de sueur et de putréfaction. La mort semble l'entourer de toute part. Dés qu'il apparaît, je sens ma colère s'accroître. Une rage s'empare de moi, incontrôlable. À cette violence dissimulée s'ajoute une angoisse insurmontable. Mon petit corps tout entier semble pris de spasmes. Je n'ose plus bouger, sentant la chose qui se tient derrière moi me frôler. Elle semble vouloir s'emparer de mon être pour le dévorer d'une simple bouchée. Je sais que je devrais fuir mais je reste plantée sur le seuil de la porte, incapable de faire le moindre mouvement. Dans la pièce, mes camarades me regardent inquiets. Ils semblent pousser des cris que je n'entends pas. Tout est plongé dans un silence morbide. La main de la bête affreuse se pose alors sur mon épaule, m'entraînant un peu plus dans les ténébres. J'essaie de me libérer de son emprise mais ses griffes s'empoignent alors à mon omoplate. Une douleur vive me transperce de toute part et l'odeur âcre du sang recouvre celle émanant du monstre. Je suis alors embarquée dans un tourbillon puissant dans lequel de nombreux objets étranges viennent se jeter contre moi. Lorsque je me réveille, je suis couverte de sueur. Mon coeur bat à tout rompre, faisant souffrir mes tympans.
Cette nuit, mon rêve était encore plus terrible. Ce n'est pas moi qui fut embarquer par le monstre mais la fille du dernier rang. Cette même fille qui m'a accusé de tricherie au dernier contrôle. Elle a été aspiré par ce tourbillon. Je n'étais alors plus une victime du monstre nocturne mais une spectatrice impuissante. Je l'ai vu se faire avaler par la machoire béante de la tornade provoquée par la bête. J'ai aperçu les énormes griffes de la chose s'enfoncer dans sa peau et l'arracher violemment. Son sang a alors coulé à flot tandis que je fixais son petit corps se faire projeter de part et d'autre de la salle. Étrangement, ma colère a commencé lentement à s'apaiser. Ma camarade de classe était entrain de se faire déchiquetée et moi, je me sentais soulagée. C'est assez étrange, les chimères finalement. Il n'y a que dans les rêves que l'on peut se laisser aller ainsi sans être considérée comme totalement dérangée. La nuit est un peu un défouloir. Elle nous permet de laisser sortir cette part sombre de nous, de la laisser s'exprimer. Personne ne la voit dans les ténébres du soir. Tant que cela ne reste qu'une image exagérée de nos désirs inavouables, ce n'est pas grave. Enfin, c'est ce que je me dis.
Seulement, que faire si nos chimères prennent vies ? Si nos désirs les plus terribles se réalisent sans même que l'on y prennent part ? Je me ne cesse de me poser la question depuis que je suis rentrée de l'école. Tout cela à cause des évènements étranges de la journée. Comme chaque lundi matin, je me suis rendue au cours de mathématiques. C'est la matière que j'aime le moins. Les chiffres me donnent le tournis et le prof est juste horrible. Je ne comprends rien à ce qu'il dit et je ne suis pas la seule. Comme à mon habitude, je me suis installée au fond de la salle. La table juste devant celle de la victime du monstre nocturne. Mais Marie n'est jamais arrivée. Elle a été notée absente alors qu'elle ne manquerait jamais une heure de classe. Marie est le genre de fille assidue qui essaie d'avoir les meilleurs notes pour pouvoir s'en vanter au monde entier. Un être que je qualifie d'insupportable. Une hypocrite, prête à jeter sa meilleure amie de la fenêtre pour obtenir un meilleur résultat. Alors pourquoi était-elle absente aujourd'hui ? Le jour même où j'ai rêvé de sa mort... La coïncidence n'a cessé de me travailler tout au long de la journée. Je n'ai assimilé aucun cours, tellement j'étais perturbée par son absence. Non pas qu'elle m'ait manqué, loin de là. À cause d'elle, j'ai eu le droit à des heures de colle, un zéro et une remontrance de ma mère. Enfin, si elle n'avait fait que cela. Depuis le début de l'année, je suis sa cible. Une proie facile, comme elle dit, vu que je ne parle quasiment pas. Finalement si elle était réellement morte, ai-je pensé, alors je serais tranquille. Je retrouverais la paix en quelque sorte.
Puis, en fin de journée, alors que nous étions sur le point de quitter le dernier cours de la journée, le proviseur est entré dans la salle. Généralement, il ne vient qu'en cas de problème. J'ai donc supposé que quelque chose s'était passée. Peut-être deux idiots se sont-ils battus violemment dans la cour de récréation ou à la cantine ? Non. Vu sa tête, c'est beaucoup plus grave. Après un long moment de silence, l'homme en costume a fini par nous annoncer que notre camarade avait disparu. Elle ne se serait pas lever pour aller en cours ce matin, et aucune trace d'elle n'a été trouvé dans sa chambre. L'adolescente aurait disparu dans la nuit... En entendant ces derniers mots, j'ai été prise d'une sueur froide. Tout ceci n'était qu'un simple rêve, non ? Aucun monstre n'a surgit derrière moi. Il n'y a pas eu de griffes acérées ni même de tourbillon déchaîné. Marie n'a pas été avalé par un vide inquiétant. Son corps déchiqueté n'a pas été rejeté par les boyaux de l'enfer. Tout ceci n'est qu'un simple songe. C'est ce que j'essaie de me répéter, en vain. Une partie de moi ne cesse de se demander : alors pourquoi Marie a-t-elle réellement disparu ? Où est-elle passée ? Que lui est-il arrivé ? Un mauvais pressentiment s'empare de moi, tandis que je m'apprête à regagner mon lit.
1
2
0
6
Défi
CJenny02

Je me souviens encore de la dernière fois que je l'ai vue. Elle était assise sur cette balançoire, la tête en arrière. Ses cheveux dansaient avec le vent, venant quelques fois jouer avec ses yeux. Son sourire était aussi radieux que le soleil au-dessus des immeubles. Je sens encore son doux parfum aux agrumes. Tout est encore intact dans ma mémoire. Comme-ci elle avait laissé son empreinte indélébile en moi. À ce moment-là, je n'imaginais pas que je ne la reverrai plus. Je pensais avoir encore beaucoup de temps à ses côtés. Son insouciance, sa beauté naturelle me donnaient l'impression qu'elle était éternelle.
Devant cette balançoire vide, mon cœur se serre. La vie ne nous a pas laissé assez de temps. Elle a été tellement cruelle qu'elle m'a arraché des mains ce premier amour qui n'était encore qu'à ses prémices. Des larmes perlent abondamment sur mes joues lorsque je repense à Stella. J'ai la sensation que l'on m'empêche de respirer depuis tout ce temps. Elle était si jeune, c'est tellement injuste. J'ai envie de crier, de me défouler contre la terre entière mais mes forces m'ont quittées. Je ne suis plus qu'une âme esseulée, abandonnée par sa moitié. Un rien errant ici et là, cherchant à revivre ces moments dont il a été privé. Cela fait trois ans que ma douce amie a rejoint les étoiles. La douleur est encore palpable.
Si j'avais su que cette journée était notre dernière, je lui aurais avoué tout l'amour qui sommeillait en moi. J'aurais tout fait pour qu'elle se prolonge indéfiniment. Sans doute que je l'aurais embrassé . J'aurais pris mon courage à deux mains pour faire le premier pas. Je lui aurait pris la main pour l'emmener au loin. Je ne l'aurais pas laissé repartir seule. J'aurais insisté pour la raccompagné. Oui, j'aurai tout fait pour que ce ne soit pas notre dernière rencontre. Pour qu'elle ne croise jamais la route de ce chauffeur. Pour qu'elle ne rende pas son dernier souffle aussi tôt. Pour qu'elle puisse encore faire de la balançoire. Mais que me reste-t-il à présent à part les regrets ? Je devrais arrêter ces va-et-vient inutiles mais je ne parviens à m'y résoudre. Son souvenir est encore trop présent pour moi. Je ne peux me défaire de ce dernier rendez-vous.
1
1
0
2
Défi
CJenny02

Je crois que je suis bête comme mes pieds. Je travailles d'arrache-pieds sans jamais lever le pied. Tout ça pourquoi ? Pour réaliser des choses comme un manche à pied. Je me déplace à pieds, pendant que d'autre le font à vélo ou mieux encore en train. Plus vite, plus loin. Moi je reste à dix-milles pieds de ce que j'aimerais être. Souvent d'ailleurs, on dit que j'ai de bien trop grands projets. Pourtant, je garde toujours un pied sur terre. Je fais des pieds et des mains pour contenter tout le monde et au bout du compte, tout le monde me marche sur le pied. J'ai beau connaître l'histoire sur le bout du pied, je me fais toujours avoir par un détail. Question travail, je me fais avoir comme un pied ! Je donne tout, sans jamais recevoir. Et question amour, ce n'est pas mieux. J'ai beau être sur le pied-de-garde, rien ne se passe comme prévu. Je finis toujours par mettre les pieds dans le plat et dire ce qu'il ne faut pas. Ma langue est bien plus grande que mon pied, si on y regarde de plus près. Et au final, c'est à moi que l'on fait des pieds de nez. Je me retrouve le nez dans la semoule et une chaussure au mauvais pied. En somme tout est une question de pieds, et si l'on a pas la bonne taille, on se prend les pieds dans tout ce qui se passe. Je crois que malheureusement, qu'à ce niveau là, j'ai été plutôt mal chaussé puisque j'ai deux pieds gauches.
3
3
0
1
Défi
CJenny02

Je me suis toujours demandée comment serait ma vie si j'étais quelqu'un d'autre. Si je n'étais pas moi mais cette autre femme qui déambule dans la rue avec une démarche assurée, mon existence serait-elle plus simple ? Vous allez me dire qu'avec des si ont pourrait refaire Paris. Peut-être même un pays tout entier. Ou alors vous me direz qu'il faut savoir se satisfaire de ce que l'on a. Seulement, je n'ai jamais pu me défaire de cette sensation que tout serait plus simple si je n'étais pas moi. Si je n'étais pas cette personne insignifiante, peut-être que j'aurais eu une meilleure existence. Ou peut-être pas d'ailleurs. Parfois même je me dis que si je n'avais pas ces traits, je n'aurais pas autant pleurer. Il m'est déjà arrivé de souhaiter être quelqu'un d'autre.
Bien souvent, il m'est aussi arrivé de penser que je n'étais pas vraiment moi. C'est étrange comme sensation. Ressentir l'impression puissante de vivre la vie de quelqu'un d'autre. De ne pas être dans le bon corps, le bon endroit, la bonne époque. Comme-ci j'étais prisonnière de cet état, incapable d'avoir le moindre contrôle sur ce qui se passe. J'ai souvent pensé que quelque chose, une force invisible, contrôlait ma vie. Certains parlent de destin. Moi j'imaginais plutôt être un pantin, qui bougeait au rythme de fils électriques.
Cette fille ordinaire tentant de survivre dans une société formatée me paraissait comme étrangère. J'apprenais à marcher dans cette peau bien trop lourde pour moi. Je voulais me défaire de ce costume mal taillé mais était incapable de m'en débarrasser. Par moment même lorsque l'on disait mon nom, je ne répondais pas. Après tout, ce n'était pas vraiment moi. Enfin, si. C'était moi sauf que je ne voulais pas que ce le soit. Il m'a fallut du temps pour adhérer à ce que j'étais. À celle que je suis. Pour accepter la personne que je suis, la vie que j'ai eu. Et c'est seulement à ce moment-là que j'ai pu commencer à vivre. Non plus seulement à survivre.
4
3
7
2
Défi
CJenny02

Depuis que j'ai la capacité de lire, je suis passionnée par les histoires fantastiques dans lesquelles des créatures plus surprenantes les unes des autres prennent vie. J'aime le fait qu'elles soient si différentes des hommes et en même temps tellement semblables. Peu importe à quel point elles peuvent être horribles, elles gardent pour autant une certaine humanité. En tout cas pour moi. Les murs de ma chambre sont d'ailleurs recouverts de dessins illustrant ces êtres mystérieux. J'aime les photographier à l'aide de mon crayon à papier pour leur donner une véritable identité. Sans doute parce que je me trouve des ressemblances avec elles. Je suis différente des autres et à cause de cela je ne trouve pas forcément ma place. Dans ce monde où tout le monde essaie de se ressembler, je ne rentre pas dans le moule. Mes yeux ont deux couleurs distinctes : un bleu gris profond et un vert brillant. Mes cheveux d'un blonds tellement clair qu'ils peuvent paraître blancs en fonction de la luminosité complète cette distinction. C'est sans doute la raison pour laquelle je trouve les créatures mystiques aussi intéressantes.
Pourtant je n'ai jamais imaginer une seule seconde qu'elles pouvaient réellement faire partie du même monde que moi. Sans doute est-ce mon côté scientifique qui m'a convaincu de cette impossibilité. Alors autant dire que la scène qui se déroule sous mes yeux me semble totalement surréaliste. Si bien que je me demande si je ne suis pas en plein rêve. Il est cependant quinze heures et je viens de terminer les cours. La journée a été longue et sans surprise. Enfin jusqu'ici. Je sens mon cœur s'accélérer sans ressentir pour autant aucune crainte. Fascinée par cette créature magnifique assise sur une branche, je me sens poussée vers elle comme hypnotisée. Ses cheveux noirs et ses traits de visage parfaitement symétriques semblent incarner une beauté mystérieuse. La peau blanche de l'homme et ses pupilles couleur or semblent agir comme un aimant.
Je ne peux détacher mon regard de cette silhouette survenue de nulle part. Je sens une partie de mon être se mettre en alerte tandis que les yeux puissants de l'être surnaturel se posent sur moi. Une lueur particulière brille dans ses prunelles comme si elles venaient de s'animer en sentant ma présence. Il pourrait avoir envie de me dévorer que je ne m'enfuirais pas. Ce n'est pas la peur qui me paralyse mais la fascination. Il se projette devant moi sans aucun effort. L'homme à la peau blanche semble me sonder avec attention. Il joue mes cheveux tout en respirant mon parfum. Ce n'est qu'à ce moment là que je remarque ses oreilles pointues. J'essaie à mon tour d'entrer en contact avec lui mais entend un grognement de réprobation. Je recule légèrement et le lutin me rattrape par la taille. Un frisson brûlant me parcours instantanément tandis que mon cœur fait un bond de plusieurs étages en une fraction de seconde. Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi fort.
- Je suis venu pour toi. N'essaie pas de m'échapper.
Sa voix est rauque, ne laissant envisager aucune option. Je ne sais pas si cette affirmation est de bonne ou de mauvaise augure. Ce dont je suis certaine en revanche c'est que ma vie va être bouleversée par cette rencontre.
2
0
2
2
0