Entre fiction, déraison et essai.
Palimpseste. Ce nom, qui fait allusion, par sa sonorité même, à inceste et, en second lieu, à tout ce qui peut être dangereux et indigeste. Ce nom, puisqu'à mesure que je compose j'essaie d'effacer ce qui a été composé. Ce nom, pour d’autres raisons encore.

J'écris pour oublier, j'écris en effet pour recouvrir ce qui a été. Car oui, l'Ecriture me paraît suspecte (sans doute un cercle mais prenant l'apparence d'une spirale, ou peut-être l'inverse). Mais en même temps, elle me permet de métaboliser les choses si je puis dire, de les coaguler entre elles, quitte à en passer par un sentiment de déjà-vu.

Première de couverture : Fou regardant à travers ses doigts, Pays-Bas, seconde partie du XVIe siècle, anonyme.
Quoi que dise de moi le commun des mortels (car je n'ignore pas tout le mal qu'on entend dire de la Folie, même auprès des plus fous), c'est pourtant moi, et moi seule, qui grâce à mon pouvoir surnaturel répands la joie sur les dieux et les hommes. "
Eloge de la folie, Erasme

«Vous êtes fou, c’est entendu, mais vous n'avez aucune raison de préférer la folie des autres à la vôtre. Celle des autres, vous la connaissez depuis l'enfance, elle est lourde, elle vous suit partout, elle essaye, par tous les moyens, de briser la vôtre, que vous avez la folie (c'est le mot) de trouver enchantée, légère. »
Médium, Philippe Sollers