Le manoir Malefoy était silencieux, comme s'il respirait avec lenteur.

Une lumière dorée filtrait à travers les hautes fenêtres de la chambre d’invité, caressant les draps d’un blanc immaculé. Louise était allongée là, réveillée depuis plusieurs minutes déjà, les yeux ouverts, le regard fixé sur le plafond sculpté. Tout ici était orné, raffiné… et glacial de perfection.

Mais étrangement, elle s’y sentait bien.

Ce n’était pas une chaleur comme à Poudlard, ni même celle qu’elle aurait imaginée dans un vrai foyer. C’était autre chose. Une forme de calme. De paix.

Depuis qu’elle était arrivée au manoir, Narcissa avait été polie, discrète, presque douce. Lucius, lui, gardait ses distances. Il l’observait souvent sans mot dire, comme s’il attendait qu’elle révèle un secret qu’il ne comprenait pas encore. Mais il n’était jamais désagréable. Juste… prudent.

Louise avait appris à s’y faire.

Et Drago… lui était différent.

Depuis leur retour du train, quelque chose s’était apaisé entre eux. Il n’y avait plus de jeu, plus de sous-entendus. Chaque regard, chaque main frôlée avait une clarté nouvelle. Il l’aimait, et elle le savait.

Et elle l’aimait aussi. Elle n’avait plus besoin d’en douter.

Un léger toc à la porte la sortit de ses pensées.

— Entre, dit-elle doucement.

Drago passa la tête, déjà habillé. Il portait une chemise blanche impeccable et son éternel air faussement sûr de lui. Mais dès qu’il vit qu’elle était réveillée, son expression se radoucit.

— Bonjour, dit-il simplement.

— Bonjour.

Il s’approcha, s’assit au bord du lit.

— Tu as bien dormi ?

— Oui… mieux qu’hier. Je crois que je commence à m’habituer aux rideaux en velours vert serpentard, plaisanta-t-elle.

Il eut un petit rire discret.

— Tu veux venir marcher un peu ? Le jardin est vide à cette heure.

Elle hocha la tête, se leva, enfila rapidement une robe légère et une cape fine. Ensemble, ils quittèrent la chambre et descendirent les escaliers silencieux du manoir. Les elfes de maison passaient furtivement d’une pièce à l’autre, évitant toujours de croiser les regards.

Dehors, le jardin s’étendait à perte de vue : des haies taillées à la perfection, des rosiers magiques, et au loin une volière argentée qui luisait doucement sous le soleil.

Ils marchèrent sans parler, leurs pas résonnant sur le chemin de gravier.

— Tu sais, dit Drago après un moment, j’ai reçu une lettre ce matin. De Blaise. Il paraît qu’un hibou de Poudlard est parti pour chez toi hier.

Louise s’arrêta.

— Déjà ?

— Apparemment, Dumbledore a fait envoyer les listes plus tôt cette année. Il veut que les élèves aient plus de temps pour… se préparer.

— Se préparer à quoi ? demanda-t-elle, méfiante.

— Aucune idée. Mais je le sens pas.

Louise hocha lentement la tête, une ombre traversant ses yeux.

— Moi non plus.

Ils reprirent leur marche, silencieux à nouveau. Elle sentit un léger vent caresser son visage, faisant voler ses cheveux. Elle ferma les yeux un instant.

Puis, comme un réflexe, sa main glissa dans sa poche. Elle y trouva une petite lettre pliée, toujours là depuis la gare.

Elle la portait avec elle partout.
Comme un talisman.

*"N’oublie jamais que ta force, c’est toi.
Pas Voldemort.
Pas ta magie.
Toi.
– Hermione."*

Louise rouvrit les yeux.
L’air était calme. Le ciel bleu.
Mais quelque chose… frémissait à l’intérieur d’elle.

Comme si le calme ne durerait pas